Le caviar d’Aquitaine labellisé IGP

Le caviar d’Aquitaine labellisé IGP


L’association Caviar d’Aquitaine, portée par quatre producteurs passionnés, vient d’annoncer l’obtention de l’Indication Géographique Protégée (IGP). Une vraie reconnaissance.

Le caviar d'Aquitaine décroche son IGP
La perle noire du Sud-Ouest reconnue – Crédit photo: Association Caviar d’Aquitaine

De longues démarches

Cette labellisation est le fruit d’une démarche entamée il y a une douzaine d’années par les producteurs de la région, regroupés au sein de l’association Caviar d’Aquitaine. Elle assure que toutes les étapes de production, de l’élevage des esturgeons à la transformation des œufs, se déroulent dans l’aire géographique définie, incluant les départements de la Gironde, des Landes, du Lot-et-Garonne, ainsi que certaines communes de Charente, Charente-Maritime, Dordogne, Gers et Pyrénées-Atlantiques.

Quatre producteurs, – le groupe Kaviar, l’Esturgeonnière, Caviar de France et Prunier Manufacture – pourront désormais afficher le petit logo jaune et bleu sur leurs boîtes et espérer conquérir une clientèle plus large. Ils ont travaillé ensemble pour définir un cahier des charges strict, garantissant la qualité et l’origine du caviar. Ce cahier des charges de l’IGP Caviar d’Aquitaine encadre les pratiques d’élevage et de production. Il inclut des critères éthiques et écoresponsables, tels que l’absence d’OGM et d’antibiotiques, ainsi qu’une traçabilité totale du produit.

Surtout, l’IGP valorise le savoir-faire des producteurs et protège leur produit précieux contre la concurrence, principalement chinoise.

Une histoire d’un siècle

C’est aux réfugiés russes, arrivés dans la région au début du 20e siècle, que l’on doit le début de l’aventure. Ils ont joué un rôle crucial dans le développement du caviar d’Aquitaine, notamment à travers leur expertise en aquaculture et en transformation du produit.

Lorsque la France décide de relancer la production de caviar après l’interdiction de la pêche à l’esturgeon Acipenser sturio en 1982 dans l’estuaire de la Gironde, du fait de sa quasi-extinction, elle se tourne vers une espèce plus adaptée à l’élevage : l’Acipenser baerii, originaire de Sibérie. Des ichtyologues russes, spécialistes des esturgeons, sont alors sollicités pour apporter leur savoir-faire en matière d’élevage. Ils aident les pisciculteurs aquitains à maîtriser la reproduction en captivité, l’élevage et les techniques optimales de production du caviar.

Aujourd’hui, « le cycle d’élevage s’effectue dans l’aire, dans des bassins et des étangs alimentés par les rivières et les sources du Bassin Adour-Garonne. Elles sont situées à faible altitude, riches en alluvions et sédiments en suspension, indispensables au bien-être de l’esturgeon, et avec des caractéristiques thermiques nécessaires à sa croissance et à sa maturation » nous apprend le site du LAB Alimentation Nouvelle Aquitaine.

La région s’est imposée comme la première productrice nationale, tout en préservant une démarche écoresponsable. Elle permet une production annuelle de 34 tonnes, réputée pour sa qualité exceptionnelle.

Les marchés au gras en Dordogne

Accueil Dordogne

Les marchés au gras en Dordogne


Crédit photo : Julian – Flickr

De novembre à mars, les gourmands se donnent rendez-vous sur les marchés au gras. C’est une tradition hivernale. A vous les goûts d’antan grâce au canard et à l’oie. C’est là que l’on retrouve foie gras mais aussi rillettes, gésiers, magrets fourrés et autres conserves.

Prenez le temps de parcourir les étals et d’échanger avec les producteurs, ce sont des lieux de rencontre conviviaux et chaleureux. Envie de régaler et d’impressionner vos proches pour les fêtes ? C’est facile, demandez leur conseil, ils partageront avec vous leurs recettes et astuces gourmandes.

D’ailleurs, lors des marchés primés (à certaines dates), profitez d’animations comme des cours de cuisine et démonstrations culinaires.

Votre panier est prêt ? Direction Périgueux, Sarlat, Excideuil, Thiviers, Ribérac et St Astier pour préparer les fêtes et faire ses provisions. Terrine, confits, foie gras poêlé ou canard rôti aux poires pochées à vous les plaisirs gourmands du Périgord.

Source: Comité départemental du tourisme de Dordogne


Pratique


PERIGUEUX:

Lieu : place Saint-Louis
Tous les mercredis et samedis matins du 09 Novembre 2024 à mi-février 2025
2 marchés primés seront organisés les samedis 16 novembre et 21 décembre avec animations musicales, dégustations et remises des prix.
Plus d’infos : Tél. 05 53 02 82 00

SARLAT:

Lieu : place Boissarie
Le samedi matin en décembre, janvier et février.

EXCIDEUIL:

Lieu : Sous la halle municipale
Le jeudi matin de novembre 2024 à mars 2025.
Plus d’infos : Tél. 05 53 62 48 59 ou 05 53 55 31 05.

SAINT-ASTIER

Lieu : Place de la République (sous la halle ou sous chapiteau), du 31 octobre 2024 à mars 2025.
Le jeudi matin.
Plus d’infos : Tél. 05 53 54 13 85

À la découverte des confréries du Sud-Ouest

Accueil Richesses du Sud-Ouest Traditions

À la découverte des confréries du Sud-Ouest


Elles inspirent toujours un sentiment d’admiration, peut-être grâce à la flamboyance des costumes de leurs membres, garants d’un savoir-faire séculaire.

Temps de lecture : 9 mn

La Confrérie du Gâteau Basque défile – Crédit photo : Office de Tourisme de Cambo-les-Bains

Un héritage médiéval

Dans le domaine de la gastronomie et du vin, la France compte pas moins d’un millier de confréries, composées de femmes et d’hommes soucieux de veiller au respect du patrimoine culinaire.

Ces passionnés s’appuient sur une longue histoire, qui remonterait à 1170 lorsque naît la confrérie des marchands de l’eau, initiée par des négociants chargés d’acheminer les marchandises à Paris par les voies fluviales. Dès le 12e siècle, les communautés de métiers et les corporations permettent aux paysans, artisans et commerçants de se retrouver et de désigner pour chacune leur saint-patron.

Les confréries ne cessent de se développer du Moyen-Âge à la Révolution française, qui marque leur interdiction, car jugées trop emblématiques de l’Ancien régime.

En 1901, la loi sur les associations apporte un nouveau cadre qui participe à leur renouveau, surtout à partir des années 1950 lorsqu’apparaissent les appellations d’origine contrôlées. Après des années de guerre et de privations, les Français ont envie de bons produits et de bons vins. De fait, les confréries, assises sur leur origine médiévale, s’imposent comme les protectrices et les porte-paroles du savoir-faire régional et de la richesse du terroir. C’est par exemple en 1954 que naît la Confrérie du Jambon de Bayonne au Pays basque.

 « Les confréries représentent le bien-vivre et le vivre ensemble. La communauté du Sud-Ouest de la France se caractérise, outre les célèbres confréries bachiques de Saint-Émilion, de Gaillac ou de l’Armagnac, par les nombreuses confréries dédiées à la gastronomie traditionnelle de renom, et par la diversité des coutumes alimentaires, des plats et des produits, telles que les Confréries de la Truffe et du Foie Gras du Périgord, de la Lamproie de Sainte-Terre, du Gâteau Basque, du Chipiron de Bidart, de la Tomate de Marmande, du Piment d’Espelette… » explique Marie-Lise Marsat, conseillère départementale du Périgord.

Au-delà du simple apparat

Si les confréries peuvent se targuer d’un certain prestige vestimentaire, elles tirent leur crédibilité des membres qui les composent, essentiellement des agriculteurs, des vignerons, des éleveurs, des cuisiniers, des producteurs ou des restaurateurs. Bref, tous les corps de métier directement concernés par les produits dont ils assurent la promotion. Une affaire de spécialistes.

Rejoindre une confrérie suppose d’ailleurs d’accepter ses rituels et d’adhérer à ses valeurs. « L’intronisation se déroule selon un rituel à l’occasion d’un Chapitre, rassemblement fastueux des confréries organisé par la confrérie concernée. Le Grand Maître accueille les postulants à l’intronisation à l’instar d’un baptême, il les invite à s’avancer pour écouter la présentation et l’éloge qu’il leur fait. Ceux-ci doivent ensuite goûter le produit promu par la confrérie et prêter serment d’engagement et de défense de celui-ci devant l’assistance. Les postulants sont enfin adoubés par le Grand-Maître, c’est-à-dire ordonnés du titre de Chevalier selon la tradition moyenâgeuse. Pour être impétrant, il faut soit en faire la demande, soit être sollicité par surprise » écrit Catherine Virassamy, architecte spécialisée en patrimoine culturel, dans la fiche d’inventaire « Les pratiques sociales et culturelles des confréries oenogastronomiques en France ».

Fortes d’une telle tradition, les confréries jouent pleinement leur rôle d’ambassadrices des produits locaux et des spécialités culinaires, loin de l’industrie agroalimentaire. En Nouvelle Aquitaine, plus de 150 d’entre elles animent les fêtes de village, les marchés, les foires, les concours et tout évènement pour défendre leurs convictions et, surtout, mettre en avant les valeurs de l’amitié, de la bonne chère et de la convivialité.

Quelques confréries incontournables du Sud-Ouest

  • La Jurade de Saint-Emilion

Peut-être la plus emblématique des confréries du Sud-Ouest, voire de France. Née en 1199 après que le roi d’Angleterre Jean Sans Terre, fils d’Aliénor d’Aquitaine, signe la « Charte de Falaise », elle symbolise la relative indépendance de la juridiction de Saint-Émilion face à l’occupation anglaise. Le deal est simple : la Jurade veille à la qualité des vins fins de son terroir destinés à l’Angleterre et obtient, en échange, davantage de pouvoirs administratifs, économiques et juridiques.

Jusqu’à la Révolution, la confrérie joue un rôle prépondérant dans l’élaboration, la commercialisation et la réputation des vins de Saint-Émilion. Elle détient ainsi la « marque à feu du vinetier », visible sur chaque barrique, décide du « Ban des Vendanges » et fait détruire les vins indignes de sa juridiction.

Le vin est une histoire sérieuse à Saint-Émilion. En 1884, les viticulteurs créent le syndicat viticole de France à la suite de la crise du Phylloxera, syndicat lui-même à l’origine de la première coopérative du Bordelais en 1931.

Il faut attendre 1948 pour que la Jurade renaisse de ses cendres. Elle rassemble aujourd’hui 140 jurats, qui ont tous adopté la même devise : « A Saint-Émilion, toujours fidèle. »

  • La Confrérie de l’Axoa de veau et du Piment d’Espelette

Née en 1969 au cœur du Pays basque, la Confrérie a bénéficié du soutien de la Confrérie du Jambon de Bayonne, ce qui peut facilement s’expliquer car la poudre du piment d’Espelette sert à protéger la délicieuse viande des insectes nuisibles pendant la phase de séchage.

En plus de veiller à la qualité du piment local, la Confrérie de l’Axoa de veau et du Piment d’Espelette en assure une promotion zélée, notamment grâce à la fameuse Fête du piment, organisée chaque année le dernier week-end d’octobre.

La manifestation attire des milliers de visiteurs, comme le reconnaît l’ancien grand-maître de la Confrérie, Michel Darraïdou : « Cette fête draine depuis quelques années une foule énorme de gens attirés par la fête typiquement basque, mais aussi par la gastronomie qui en est le fil conducteur. »

C’est l’occasion rêvée de rencontrer les producteurs, d’assister au défilé des confréries invitées, de se régaler de petits plats locaux et de remplir son panier de spécialités authentiques.

La Confrérie couvre aussi l’axoa de veau, plat emblématique du Pays basque, qui a droit lui aussi à une fête annuelle gourmande.

  • La Confrérie des Jabotiers

Après le cœur du Pays basque, celui des Landes. C’est dans la ravissante bourgade de Saint-Sever que naît en 1967 la Confrérie des Jabotiers, entièrement dédiée à « tout ce qui porte jabot », c’est-à-dire les poulardes, les canards gras, les poulets jaunes des Landes… Plus globalement, la Confrérie cherche à promouvoir les produits du terroir, qui contribuent à la réputation gastronomique des Landes.

Comme le rapporte le site FECOGA (Fédération des Confréries Gastronomiques), le Grand Chambellan ne manque pas de rappeler le fondement même de son combat à chaque chapitre :

« Jabotiers, nous sommes les défenseurs de tout ce qui porte jabot, les ardents propagandistes du foie gras et du poulet jaune des Landes, gastronomes attachés à la qualité de toutes les autres richesses de notre sol et de notre table. Vivent aussi nos jambons, nos conserves et nos volailles ! Et vivent nos chapons ! Vivent nos cochonnailles et vivent nos ortolans ! Vivent le saumon du Gave, les brochets et les aloses de l´Adour ! Vivent les asperges de nos sables ! Vivent notre miel et les fruits de nos côteaux ! Vivent notre Grand Bas Armagnac, et nos vins de Tursan et nos vins de Chalosse ! Ce que nous proclamons, c´est le talent de nos maîtres queux, de nos rôtisseurs et de nos sauciers. Telle est, nobles seigneurs et gentes dames, la Confrérie des Jabotiers. »

  • La Confrérie de la Fraise du Périgord

La Dordogne, on le sait, ne manque pas de produits ou de spécialités qui l’ont installée parmi les terroirs gourmands du pays : noix, foie gras, truffe, confit de canard, châtaigne, vin de Bergerac, Pécharmant… Mais le Périgord titre aussi sa réputation de sa célèbre fraise, essentiellement cultivée dans le pays de Vergt. Dotée de l’IGP (Indication géographique protégée), sa culture répond à un cahier des charges exigeant, synonyme de qualité du produit final.

Pas moins de onze variétés reçoivent l’appellation « Fraises du Périgord », chacune apportant son petit trait de caractère.

Il n’est donc pas étonnant qu’une confrérie de passionnés assure la promotion de la pépite rouge et verte, cultivée par 200 fraisiculteurs d’avril à octobre grâce à la qualité des sols et la bonne volonté du climat.

La célèbre fête de la fraise du Périgord, organisée chaque année à Vergt, permet à la confrérie de rendre hommage aux producteurs, d’introniser les nouveaux membres et d’inviter le public à se régaler.

  • La Confrérie de la Tourtière du Lot-et-Garonne

Si certaines confréries veillent d’un œil de sioux à la réputation de produits célèbres (jambon de Bayonne, asperge blanche des sables des Landes, agneau de Pauillac, pruneau d’Agen…), d’autres mènent le combat pour mieux faire connaître une spécialité ou un savoir-faire. C’est le cas de la Confrérie de la Tourtière du Lot-et-Garonne, persuadée que ce dessert irremplaçable du territoire de Penne-d’Agenais justifie d’attirer tous les gourmands.

 « La tourtière est réalisée de façon artisanale et il faut un vrai coup de main pour étaler la pâte aussi finement que du papier à cigarette » écrit La dépêche du Midi. Du talent, il en faut aussi pour asperger la pâte de graisse d’oie, la garnir de pommes, l’arroser généreusement d’armagnac et veiller à sa bonne cuisson pour lui donner un goût unique.

C’est quand même vrai que la tourtière mérite d’être défendue – Crédit photo : Les tourtières de Nathalie

Bien sûr, impossible de ne pas organiser une fête (le 2e dimanche de juillet) pour rendre hommage à une telle œuvre d’art gastronomique. C’est l’occasion de rencontrer la vingtaine de fabricantes, qui participent au concours de la meilleure tourtière de l’année, et de régaler d’un gâteau finement feuilleté, qu’il soit salé ou sucré.

C’est l’occasion rêvée pour la confrérie, fondée en 1971, d’inviter le public à la fête et de rappeler sa raison d’être : « Rassembler sous sa bannière en plaisante et noble accointance, toutes gens de qualité qui, de par leurs liens avec notre patrimoine culturel et les traditions locales, connaissent et honorent les hautes vertus de la tourtière, œuvrent ensemble et avec amour pour défendre et faire aimer comme il le mérite ce patrimoine gastronomique du pays, répandent en deçà et au-delà des mers son renom ancestral, encouragent celles et ceux qui, par leur goût et leur travail, perpétuent ce remarquable dessert. »

Tout est dit.

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Quelles sont les spécialités culinaires du Bassin d’Arcachon ?

Quelles sont les spécialités culinaires du Bassin d’Arcachon ?


En plus d’offrir un environnement privilégié, le Bassin d’Arcachon profite d’une gamme de spécialités et de produits locaux qui savent mettre l’eau à la bouche. Petit aperçu (non exhaustif).

L’activité ostréicole reste un pilier de l’économie du Bassin – Crédit photo : srg_mro – Flickr

Les huîtres

Franchement, que serait le Bassin sans ses cabanes et son activité ostréicole ? Aujourd’hui, plus de 300 exploitations assurent la réputation de la célèbre huître, dont la production s’étend sur 700 hectares de parcs en mer.

Appréciée des gourmets, elle se déguste plutôt de septembre à avril, même si rien n’interdit de la consommer toute l’année. On l’apprécie avec un filet de citron, une petite sauce à l’échalote et, surtout, accompagnée d’un bon verre de vin blanc sec de l’Entre-Deux-Mers ou d’une bière locale, par exemple la Mira Rhéa (Baies de Sansho), aux légères notes d’agrumes.

Les poissons

Si les bateaux de pêche contribuent (un peu) à la carte postale du Bassin d’Arcachon, ils prouvent surtout que l’activité demeure importante, grâce à la prise quotidienne de dorades, bars, soles, maigres, grisets ou encore mulets, sans même parler des calamars et des seiches. La criée d’Arcachon, qui écoule chaque année 2000 tonnes de poissons frais, attire les commerçants et les restaurateurs dès le petit matin.

Bref, le poisson frais reste un produit incontournable du Bassin, que l’on déguste au restaurant, en se rendant chez son poissonnier ou au marché.

Le caviar d’Aquitaine

Il semble révolu le temps où le caviar de la mer Caspienne inondait les épiceries fines du monde entier. Aujourd’hui, l’Italie, la Chine et la France figurent parmi les premiers pays producteurs, notamment grâce à l’essor des élevages d’esturgeons, qui assurent 90 % de la production mondiale.

En France, c’est du côté de la Nouvelle Aquitaine qu’il faut se tourner pour trouver les précieuses perles noires, notamment sur le Bassin d’Arcachon. Au Teich, Le Caviar Perlita tire sa réputation de sa ferme, impliquée dans toutes les étapes, de l’écloserie jusqu’à la transformation.

À toute proximité, le Moulin de la Cassadotte, situé à Biganos, se déploie sur 12 hectares entièrement dédiés à l’esturgeon.

Le foie gras

Oui, on produit aussi du foie gras sur le Bassin et c’est à Gujan-Mestras que cela se passe. La Conserverie du Bassin prépare ses recettes à partir de foies entiers mi-cuits que lui livrent les producteurs landais, dans le respect du cahier des charges de l’IGP. A la fleur de sel, au piment d’Espelette, à l’Armagnac ou encore au poivre long, la gamme se veut variée et gourmande.

L’établissement propose également des terrines préparées avec des poivrons ou des pruneaux ou des gésiers. Et one parle pas des tartinables, à l’image du crémeux de cèpes au parmesan.

Les Dunes blanches

Souvent associées à la ville de Cap Ferret, les Dunes blanches sont composées de choux caramélisés fourrés de crème pâtissière légère. On les doit au pâtissier Pascal Lucas, qui les a élaborées en s’inspirant des dunes de sable blanc du littoral girondin.

La combinaison de la texture croustillante du chou caramélisé et de la douceur de la crème pâtissière en fait une gourmandise très appréciée, pour ne pas dire addictive.

Crédit photo : Dunes Blanches

Les eaux Abatilles

C’est en 1922 que la source des Abatilles, à Arcachon, est découverte alors que la Société des Hydrocarbures procède à un forage de prospection. Pas de pétrole à l’arrivée, mais une source d’eau chaude puisée à 465 mètres de profondeur. Un établissement thermal est créé trois ans plus tard et contribue à la réputation d’Arcachon.

L’eau des Abatilles, reconnue pour ses vertus thérapeutiques, notamment sur l’arthrose et les calculs urinaires, est alors vendue dans les pharmacies.

Depuis les années 1960, on la trouve dans le commerce, repérable entre mille grâce à l’allure distinguée de sa bouteille dite bordelaise.

Gastronomie en Dordogne

Destinations Dordogne

Gastronomie en Dordogne


Réputée pour sa diversité et ses produits de terroir d’exception, la gastronomie périgourdine incarne une tradition culinaire où la générosité et l’authenticité sont au cœur des plats.

noix du Périgord
confit de canard
bouteille de Monbazillac

Produits du terroir

Le foie gras

Avec les Landes et le Gers, La Dordogne s’impose comme un département incontournable de la production du foie gras du Sud-Ouest. Apprécié pour son goût raffiné, on le consomme surtout pendant les fêtes, même s’il peut être dégusté à tout moment de l’année. Dans le commerce, on le trouve sous différentes formes, selon ses envies. Les puristes le préféreront sûrement vendu tel quel sous vide et le cuisineront selon leurs préférences et leurs petits secrets. Les plus impatients trouveront le produit en foie gras entier, en bloc, mi-cuit ou en semi-conserve.

En Dordogne, les producteurs se sont regroupés au sein de l’association Foie Gras du Périgord, afin d’harmoniser tout le processus qualité. La démarche se veut payante puisque le foie gras local bénéficie d’une IGP (Indication géographique protégée), qui stipule que les canards sont nourris au maïs, élevés dans une ferme, abattus et préparés par un conservateur local.

Si le foie gras de canard est le plus consommé, le foie gras d’oie fait, paraît-il, le bonheur des gourmets.

Les cèpes

Autre produit raffiné dont le Périgord a le secret : le cèpe. Les grandes forêts de chênes et de châtaigniers permettent au champignon de trouver l’environnement idéal à sa pousse. On peut bien sûr tenter d’aller le cueillir soi-même à l’automne, mais gare de ne pas tomber sur les « locaux » qui défendent avidement leurs coins. Peut-être vaut-il mieux se rabattre sur les marchés agréés à Villefranche-du-Périgord, Mussidan ou encore Saint-Saud Lacoussière.

Dans le département, ce sont surtout le cèpe de Bordeaux et le cèpe « tête noire » que l’on débusque. Pour bien le choisir, quelques petites recommandation s’imposent, comme l’explique le site Traditions du Périgord : « Le cèpe doit être d’apparence jeune et d’une couleur uniforme. Au toucher, vous devez sentir qu’il est bien ferme et d’aspect croquant. Pensez à vérifier aussi que votre cèpe est bien propre et que vous ne voyez ni de grosses taches ni de vers. Enfin, jetez un œil en dessous du chapeau, ce dernier doit être blanc ou gris. »

Oh, le bestiau ! – Crédit photo: Association Cèpe du Périgord

Le champignon est tellement prisé qu’il a justifié la création de l’association Cèpe du Périgord, constituée de producteurs qui organisent la filière à travers un cahier des charges rigoureux et lancent les aménagement nécessaires pour favoriser la pousse du divin boletus.

Il existe bien sûr de multiples façons de le déguster, aussi bien en omelette, en velouté que mélangé à des pommes de terre sarladaises.

Les truffes noires

Encore plus rare et (peut-être) plus recherchée que le cèpe, la truffe se hisse au firmament des petites merveilles produites par la nature périgourdine. Elle se ramasse de novembre à mars, essentiellement dans des truffières, même s’il est toujours possible d’en trouver sur les pieds de vigne, au pied des noisetiers ou des chênes truffiers. Sa quête impose la présence d’un cochon ou d’un chien dressé, capable de flairer le diamant noir sous terre. Certains caveurs ont même recours à l’observation des mouches à truffe, qui pondent à l’aplomb du tubercule.

On dit que la truffe du Périgord est la meilleure de toutes. « Cette truffe a une incomparable odeur de sous-bois, de terre et d’humus, sublimée de fruits secs torréfiés. Son goût finement poivré rappelle les odeurs déjà citées. Elle agrémente tout ce qui est à son contact » indique le site du Comité départemental de tourisme de la Dordogne.

La Tuber Melanosporum est tellement ancrée dans la culture locale qu’on luit a dédié un écomusée. L’établissement apporte toutes les explications sur la trufficulture en Dordogne. Sa boutique propose un large choix de produits truffés et autres spécialités du terroir.

Enfin, ceux qui souhaiteraient acquérir quelques pépites noires en saison feront le déplacement vers les marchés dédiés, notamment à Saint-Alvère, Saint-Astier, Bergerac, Sarlat ou Thiviers. On prendra soin d’effectuer un joli retrait d’argent liquide, car la truffe, du fait de sa rareté, est réputée pour ses prix très élevés.

Les noix du Périgord

Certes moins prestigieuse que la truffe, la noix du Périgord contribue aussi à la réputation gastronomique de la Dordogne. Nous nous sommes déjà intéressés au produit, à l’histoire tumultueuse.

Il semble que les noyers ont toujours composé le paysage du Périgord grâce un sol argilo-calcaire favorable et un climat particulièrement adapté à leur développement. Bref, on y trouve des noix depuis plus de 15 000 ans.

Protégées du gel en fond de vallée ou en coteaux, les noyeraies permettent la production de quatre variétés concernées par l’AOP : la Corne, la Marbot, la Grandjean et la Franquette, introduite plus tardivement que ses copines.

On connaît bien sûr les nombreuses vertus nutritionnelles des noix. Elles sont de très bonnes sources d’Oméga 3 et autres acides gras appréciés par l’organisme humain. On y trouve aussi du calcium, du magnésium, du phosphore, du fer ou encore du zinc.

Elles peuvent être dégustées en cerneaux (par exemple pour agrémenter une salade ou enrichir un bon gâteau), en huile d’assaisonnement et même en liqueur.

Plats typiques

Les pommes de terre sarladaises

Voilà un plat simple et réjouissant, qui sublime les pommes de terre en remplaçant avantageusement le beurre ou l’huile d’olive par une bonne rasade de graisse de canard. On n’oublie bien sûr pas d’ajouter ce qu’il faut d’ail et de persil. La cuisson mérite quand même un peu d’attention. Les pommes de terre sautées doivent être dorées et croquantes à l’extérieur et fondantes en leur cœur.

Le confit de canard

Le palmipède étant sans doute la star des élevages du Périgord, on imagine bien sûr le nombre de plats auquel il participe. Le confit se hisse à la première place (ex-aequo avec le magret) et depuis un certain temps. Cette méthode traditionnelle de conservation de la viande consiste à cuire lentement les morceaux de canard (généralement les cuisses) dans leur propre graisse avant de les stocker immergés dans cette graisse pour une longue conservation. Le plat est réputé pour sa chair fondante et son goût riche et savoureux. On peut s’en régaler avec des pommes de terre sarladaises (voir plus haut).

Le pâté de Périgueux

Oh, voilà un plat qui était tombé dans l’oubli jusqu’à sa résurrection en 1998 grâce à l’initiative d’une bande de gourmets passionnés. Ces derniers créent la Confrérie du Pâté de Périgueux pour retrouver un produit fier et délicieux et, surtout, contribuer à sa réputation grâce à un concours annuel destiné aux artisans. Mais la recette n’accepte pas la moindre improvisation : « Il doit être composé de 57 % de farce de porc de grain du Sud-Ouest, de 40 % de foie gras de canard ou d’oie du Périgord et d’au minimum 3 % de Truffe du Périgord » nous apprend le site Foie Gras Périgord.

Résister à la tentation – Crédit photo: Confrérie des Maîtres Pâtissiers et du Pâté de Périgueux

La flognarde

Et pour finir, une petite touche sucrée. La flognarde est une pâtisserie traditionnelle du Périgord, que l’on peut rapprocher du flan ou du clafoutis. La différence fondamentale repose sur le choix du fruit :  si le clafoutis est traditionnellement réalisé avec des cerises, la flognarde, elle, est préparée avec des pommes, des poires, des prunes ou des raisins. On la savoure tiède ou froide, avec, pourquoi pas, une petite boule de glace à la vanille, un peu de crème fouettée ou une sauce caramel pour encore plus de gourmandise.

Vins & spiritueux

Le Bergerac

Sûrement le vignoble le plus emblématique de la Dordogne. Dotés de l’AOC depuis 1936, les vins de Bergerac sont disponibles en rouge, en rosé ou en blanc, dont le célébrissime Monbazillac parmi les productions liquoreuses. On est obligé de citer le Pécharmant, une appellation rouge connue pour ses vins charpentés et élégants, souvent issus d’assemblages de merlot, cabernets et malbec. Mais ont peut aussi évoquer l’appellation Rosette, plus timide, qui réserve quelques bonnes surprises.

Le vin de Domme

Si l’AOC Bergerac s’impose assez facilement en Dordogne, il serait regrettable de ne pas lorgner du côté des autres productions, même si elles peuvent sembler confidentielles. C’est le cas pour le vin de Domme (AOC lui aussi), dont le vignoble pousse sur les coteaux calcaires du Céou. Au 16e siècle, sa réputation était européenne et les cours royales s’en régalaient. Emporté par la crise du phylloxéra, le vignoble renaît sous l’impulsion d’une bande de passionnés. Les premières vendanges sont assurées en 1996. Aujourd’hui, la superficie de production est considérée comme l’une des plus petites de France, ce qui n’empêche pas le retour d’un vin autrefois plébiscité.

Le Sarlanoix

Pour la distillerie du Périgord, « le Sarlanoix est une boisson légendaire du Périgord, inventée en hommage aux énoiseuses (décortiqueuses de noix) ». Apprécié en apéritif, la boisson est élaborée à partir de macération d’écorces de noix vertes dans l’alcool ajoutées à un vin de liqueur. On l’apprécie depuis plus de 150 ans.

Le miel des Landes profitera bientôt de son IGP

Le miel des Landes profitera bientôt de son IGP


Comme le rappelle le site de l’INAO, l’Indication géographique protégée (IGP) identifie un produit agricole, brut ou transformé, dont la qualité, la réputation ou d’autres caractéristiques sont liées à son origine géographique. L’IGP inclura bientôt le miel des Landes, après plus de quinze ans d’efforts de la part des apiculteurs.

Crédit photo : Bernard Fidel – Flickr

Reconnaître avant tout un long savoir-faire

Publié au Journal Officiel le 23 août dernier, l’arrêté d’homologation du dossier « Miel des Landes » constitue l’avant dernière étape avant le Graal de l’IGP, que devra confirmer ces prochains mois la Commission européenne. La validation du cahier des charges par le comité national de l’INAO et le feu vert des ministères de l’Économie et de l’Agriculture ont récompensé le long chemin entrepris par une partie des apiculteurs landais, regroupés derrière le Syndicat des Miels des Landes, créé en 2019.

« C’est l’aboutissement d’une démarche collective de travail portée par la volonté de faire connaître et garantir au consommateur la qualité et l’origine du miel qu’il achète » indique Lénaïc Lecrénais, président du syndicat, à Valérie Durbec d’AquitaineOnLine (28/08/2023).

La quête de l’IGP vise à reconnaître la vivacité de l’apiculture landaise, nourrie d’une tradition séculaire et d’un environnement propice à l’épanouissement des abeilles et à la diversité florale, au gré des saisons. Si le printemps permet de récolter un miel d’acacias ou de bourdaine, l’été favorise plutôt le miel de bruyère ou de callune, aux arômes plus marqués.

Il est vrai que les abeilles profitent d’un très large territoire aux multiples variétés de fleurs sauvages, qui s’étend de la Gironde aux Landes en incluant la partie occidentale du Lot-et-Garonne.

Les apiculteurs locaux s’engagent à respecter des méthodes de production traditionnelles, avec le souci de préserver la qualité et l’identité de leur miel.

L’IGP assurera à n’en pas douter une vraie reconnaissance du travail des producteurs, en rassurant la clientèle sur l’origine du miel et en garantissant un certain niveau de qualité. L’argument commercial est solide. Le miel des Landes s’impose comme la quatrième IGP de miel du pays.

Un enthousiasme pas forcément partagé

Si le Syndicat des Miels des Landes se réjouit des nouvelles perspectives qu’apportera l’IGP, d’autres apiculteurs se montrent plus dubitatifs. « Le risque, c’est que le miel des Landes et son héritage artisanal perdent de leur qualité au nom d’enjeux financiers et commerciaux » redoute Jean-Pierre Lespiaucq, Président de l’Abeille landaise, principal syndicat d’apiculteurs des Landes, cité par Sud-Ouest (28/08/2023).

Les griefs ne manquent pas, dont celui relatif à la zone géographique de production, considérée comme beaucoup trop large pour représenter le miel landais. Ensuite, la certification risque de pousser les apiculteurs à déplacer leurs ruches pour profiter des mannes de l’IGP, à l’instar de ce qui s’est passé en Provence, où les emplacements sont devenus payants. Enfin, la mention du label sur les étiquettes contribuera à augmenter le prix des pots, pour une qualité égale.

Bref, l’IGP se limite, pour les 340 producteurs de l’Abeille landaise, à un projet purement commercial, d’autant qu’il n’embarque qu’une trentaine d’apiculteurs, ces derniers donnant l’impression d’embarquer un savoir-faire pourtant commun.

Un peu éloigné de ces batailles de reconnaissance, d’enjeux financiers et d’ego, Jérémy Saint-Paul a pour sa part décidé il y a quelques années de lâcher son métier chez Orange pour se consacrer à sa passion tardive : les abeilles. Ce jeune Landais, installé dans son village de Souprosse, possède aujourd’hui 130 ruches et reste émerveillé par le destin de ses petites protégées

« Ce sont elles qui nous donnent le tempo suivant leur façon de voler, le bruit qu’elles font. Ce qui est fou, c’est de s’imaginer qu’une abeille ouvrière ne vit que quatre à cinq semaines et que, depuis la nuit des temps, elle passe cette vie éphémère à travailler encore et encore en butinant sans relâche » explique-t-il à Denis Granjou, du Parisien (22/02/2020).

Sa patience et sa passion lui ont valu d’être récompensé par l’Union Nationale des Apiculteurs de France, qui lui a décerné une médaille d’or après avoir dégusté son miel d’acacia. Label IGP ou pas sur ses étiquettes, Jérémy Saint-Paul continue de s’adapter au monde des abeilles pour en tirer le meilleur et une certaine satisfaction.

La tomate de Marmande obtient son Label Rouge

La tomate de Marmande obtient son Label Rouge


Au terme d’une longue procédure, l’Association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG) fait entrer son produit vedette dans la catégorie des produits de qualité supérieure.

Les tomates de Marmande entrent dans la cour des produits réputés.

La reconnaissance de la qualité… Enfin

Le champagne a dû couler à flots ces dernières semaines chez les producteurs marmandais. Le mois dernier, l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) enregistrait officiellement la tomate de Marmande dans sa liste des produits estampillés Label Rouge. Ce n’est pas rien. Pour rappel, « Le Label Rouge est un signe national qui désigne des produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité́ supérieur par rapport aux autres produits similaires habituellement commercialises. La qualité́, dans ce cas, se rapporte à l’ensemble des propriétés et des caractéristiques d’un produit, et lui confère son aptitude à satisfaire des besoins implicites ou explicites. »

Si la tomate de Marmande jouit d’une belle réputation depuis déjà quelques décennies, elle ne bénéficiait pour autant d’aucune reconnaissance officielle. Pourtant, sa culture répond à un cahier des charges exigeant, imposant par exemple un mode de culture traditionnel en pleine terre, un désherbage manuel ou une récolte sans le recours aux outils.

Soucieux de cette recherche de qualité, l’AIFLG avait initié en 2020 la marque collective « Tomate de Marmande » pour la distinguer des autres produits, souvent issus d’usines végétales en Espagne, et insister sur la production locale.

L’attribution du Label Rouge viendra sans nul doute renforcer les démarches des producteurs marmandais, et leur offrira même une publicité autrement plus large.

En route vers l’IGP

La reconnaissance officielle d’un bon produit est un chemin de croix. Ainsi, l’obtention du Label Rouge a nécessité la rédaction d’une trentaine de versions du cahier des charges et plus de cinq ans de procédures.

Les producteurs devront désormais s’engager dans une démarche rigoureuse, qui prévoit par exemple un engagement de réduction des émissions de CO², un respect des critères gustatifs (jutosité, niveau de sucre…), l’interdiction de recours à la lumière artificielle.

Mais ces contraintes s’imposent au service de la qualité du produit final. « Pour le consommateur, c’est la garantie d’une tomate qui a du goût » explique Sophie Thill, responsable marketing chez Paysans de Rougeline, citée par France Info.

Aujourd’hui, seuls quatre segments de tomates (cerise vrac, cerise grappe, ronde grappe et allongée cœur) et trois variétés (Sao Polo, Temptation et Gourmandia) peuvent afficher le logo Label Rouge. Il contribuera, sans nul doute, à rassurer les consommateurs et à amplifier les ventes. La tomate s’invite parmi les vingt fruits et légumes déjà détenteurs du précieux label.

Il n’est pourtant pas question, pour l’AIFLG, de s’arrêter en si bon chemin. Le prochain objectif consiste à obtenir l’IGP (Indication géographique protégée), qui nécessitera, une nouvelle fois, une interminable procédure et des nerfs d’acier, d’autant que la reconnaissance doit aussi être européenne. Mais à cœur vaillant, rien d’impossible. Persuadés de la qualité incomparable de leur tomate, les producteurs marmandais continuent de livrer la bataille du goût.

L’asperge des sables des Landes ouvre la saison

L’asperge des sables des Landes ouvre la saison


C’est sur la vaste plaine sablonneuse des Landes de Gascogne que l’asperge blanche est récoltée depuis le début du 20e siècle. Elle a su s’imposer au fil des décennies comme un produit apprécié, mêlant douceur et saveur, loin de toute amertume.

Crédit photo : Syndicat Asperge des Landes – Facebook

L’opportunité d’un environnement favorable

S’il est d’usage de contempler les bourgeons des branches d’arbres pour constater l’arrivée du printemps, les gourmets du Sud-Ouest ont plutôt tendance à scruter les sols sableux, dans l’espoir d’y voir émerger la pointe de l’asperge des sables des Landes.

Dès la mi-mars, l’asperge annonce précocement la promesse de nouvelles saveurs après un hiver long et parfois frustrant. Il faut quand même avouer qu’elle est attendue, sa réputation ayant dépassé depuis bien longtemps le seul département des Landes.

Selon l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité), une enquête menée en 1997 a montré que les acheteurs professionnels classent l’asperge des sables des Landes à la deuxième, voire la première place, en termes de qualité. Le légume est même consommé en Europe, notamment en Allemagne et au Luxembourg.

Les producteurs, soucieux de cette richesse, apportent le plus grand soin à sa culture et à sa récolte. Ils profitent en premier lieu d’un terroir favorable, composé par les sables fauves, au sein des Landes de Gascogne. Le sol, perméable et profond, se révèle riche en matière organique et peu argileux. Il offre aussi la chaleur dont a besoin l’asperge pour se développer et arriver à maturité avant même le début officiel du printemps.

Les conditions climatiques jouent également en faveur du légume, grâce à l’influence régionale océanique, synonyme d’un air tempéré humide. Les températures restent clémentes et les pluies se font abondantes avant que la chaleur printanière ne s’impose. Le massif forestier, pour sa part, contribue à maintenir ces conditions très favorables.

Aujourd’hui, 850 hectares sableux accueillent la production de l’asperge, faisant des Landes le premier département producteur de France. Les premières cultures, lancées au début du 20e siècle pour combler l’abandon progressif du gemmage, ont permis d’installer au fil des décennies un véritable savoir-faire, aujourd’hui reconnu.

Une course contre la montre

L’asperge des sables des landes se caractérise par sa tige (ou turion) rectiligne, droite et cassante, mais jamais filandreuse, que vient terminer une pointe formée de petits bourgeons serrés. Surtout, le légume, bien protégé du soleil dans le sable, conserve une blancheur éclatante, qui participe à sa réputation.

La récolte, effectuée manuellement, impose d’infinies précautions, mais aussi un timing serré. Il convient tout d’abord de protéger l’asperge du soleil pour ne pas altérer sa couleur et ensuite de la conditionner dans un espace frais pour préserver sa fraîcheur et ses qualités gustatives. L’opération est généralement menée en moins de 4 heures.

Depuis 2005, l’asperge des sables des Landes bénéficie d’une IGP (Indication géographique Protégée). Elle garantit aux consommateurs son origine et sa traçabilité jusqu’aux distributeurs. C’est aussi et surtout la reconnaissance d’un produit de terroir haut de gamme et du travail des 160 asparagiculteurs, soumis à un cahier des charges contraignant.

Persuadée de la qualité de son produit, l’association des producteurs d’asperges a initié les démarches pour obtenir l’agrément Label Rouge. Aujourd’hui, seuls quatre produits landais bénéficient du précieux sésame : le bœuf de Chalosse, le canard fermier, le kiwi de l’Adour et les volailles fermières.

En attendant, la récolte se poursuit jusqu’au mois de mai, toujours effectuée à la main dans le respect de la tradition et le souci de ne pas abîmer l’asperge, réputée fragile.

La suavité de son goût

Les gastronomes et chefs cuisiniers attendent l’asperge des Landes avec impatience parce qu’elle annonce, avec un peu d’avance, l’arrivée du printemps, mais surtout pour sa fraîcheur et son goût savoureux. À la différence des autres asperges, elle ne dégage aucune amertume et sa tige n’est jamais filandreuse.

C’est aussi un aliment synonyme de santé. Ses provitamines A, ses vitamines B9, C et E et ses sels minéraux contribuent au renouvellement des cellules alors que ses fibres assurent une bonne régularité du transit intestinal. Elle favorise enfin l’équilibre de l’alimentation en ne proposant que 25 kilocalories.

Apprécier l’asperge des sables des Landes à sa juste valeur suppose de la consommer rapidement, même si elle peut être conservée de trois à cinq jours au réfrigérateur.

Il existe de nombreuses façons de la préparer et de la cuisiner. La plus simple et, peut-être, la plus respectueuse, consiste à la consommer crue, avoir l’avoir pelée et découpée en très fines tranches dans sa longueur. Un petit filet d’huile d’olive et quelques grains de sel et de poivre moulu suffisent à la rendre unique en bouche.

Une entrée gourmande et diététique – Crédit photo : Patrick Janicek – Flickr

La préparer comme on le souhaite

En cuisine, l’asperge peut être cuite plongée dans l’eau bouillante salée, mais sa fragilité justifie l’utilisation de certains faitouts, remplis aux deux tiers d’eau bouillante, permettant ainsi à la pointe de rester hors de l’eau tout en profitant de la vapeur. Sinon, une cuisson à la vapeur convient tout à fait.

Les asperges peuvent être dégustées de mille et une façons. En entrées, assaisonnées d’une vinaigrette maison ou d’une sauce émulsionnée, elles accompagnent à merveille un œuf poché ou une tranche de jambon de pays. Elles se révèlent particulièrement adaptées à la préparation d’un velouté ou peuvent être poêlées avec différents champignons. Ce sont aussi des éléments de garniture fins et goûteux, que l’on sert avec une volaille ou un filet de poisson.

Un produit aussi apprécié méritait bien un hommage appuyé. Chaque année, le 1er mai, la commune de Pontonx-sur-Adour organise la grande fête de l’asperge des sables des Landes. Une occasion unique de rencontrer les producteurs, de profiter de la foire et, bien sûr, de rassasier sa gourmandise.


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Le greuil, fromage santé des Pyrénées

Le greuil, fromage santé des Pyrénées


Confectionné à partir de petit-lait de brebis, le greuil reste un fromage confidentiel, surtout consommé en terres béarnaises et basques.

Mais que seraient le Béarn et le Pays basque sans leurs brebis ? Crédit photo : Office de tourisme Vallée d’Ossau Pyrénées

Un produit naturel, saisonnier et fragile

Si l’origine véritable du béret suscite encore quelques agacements ou rivalités chez les Basques et les Béarnais, la production de fromages, dont l’Ossau-Iraty, revendique une certaine fraternité pyrénéenne.

Le greuil (ou breuil au Pays basque) illustre fort bien cette culture pastorale commune. Tiré du mot béarnais « grulh », qui signifie « grumeau », il s’agit d’un fromage dit de seconde catégorie, car préparé sur la base de petit-lait récupéré après la fabrication des tommes traditionnelles de brebis.

Aussi appelé lactosérum, le petit-lait s’obtient par coagulation après ajout de présure ou de ferment. Il constitue une matière riche en protéines et sage en gras.

La fabrication du greuil passe d’abord par le chauffage du petit lait dans un chaudron, jusqu’à la formation d’une mousse blanche qui précède l’ébullition, signe que les protéines se sont agglomérées avant de remonter à la surface. L’étape suivante consiste à couper la chauffe et à récupérer les grains de caillé au moyen d’une écumoire.  Ils sont ensuite placés dans une toile ou une faisselle pour faciliter l’égouttage et permettre le refroidissement.

Le greuil est né ! C’est un fromage frais, granuleux, onctueux, garanti sans colorant, conservateur ou additif. Il convient néanmoins de le consommer rapidement, car le fromage, fragile, se conserve peu de temps à une température n’excédant pas les 6°C. C’est la raison pour laquelle il est essentiellement vendu sur les marchés basco-béarnais, loin de toute distribution commerciale d’envergure.

Enfin, il convient de préciser que le greuil dépend des saisons de lactation des brebis, de décembre aux prémices de l’été.

Le plaisir gourmand et diététique

Particulièrement apprécié, le greuil se déguste de mille façons. Les puristes le préfèreront brut, juste étalé sur une tranche de pain de campagne ou à la petite cuillère, avec un peu de ciboulette. Mais le fromage se prête aussi bien aux préparations salées que sucrées. Il peut ainsi entrer dans la composition de lasagnes aux épinards, être émietté dans une soupe, enrichir la garniture d’une pizza. Plus simplement, le greuil s’apprécie avec du sucre en poudre, des fraises, du miel ou encore de la confiture. Dans les estives, les bergers le consomment avec du café fort et un soupçon d’armagnac.

Crédit photo : Association des Eleveurs et Transhumants des 3 Vallées Béarnaises

Outre ses arguments gustatifs, le fromage local peut se targuer de ses vertus diététiques grâce à son absence de lipides et sa richesse en protéines.  Elles affichent en effet une composition remarquable en acides aminés, en minéraux (phosphore, calcium) et en vitamines, dans la précieuse B6.

Le greuil permettrait ainsi de renforcer la synthèse de la masse musculaire, de stimuler les défenses immunitaires et de reconstruire les fibres musculaires.  Surtout, il s’impose comme un allié fiable des programmes de régimes en raison de sa faible teneur en matières grasses. Parfait pour caler une petite faim et rester éloigné des tentations industrielles sucrées.

L’engouement suscité par le greuil a d’ailleurs incité deux amies, Marie Barbé-Chouanneau et Aurélie Holley, à lancer leur entreprise, Grulh’Co. Chaque matin, les deux jeunes femmes se rendent chez les producteurs fermiers de la vallée d’Ossau pour y récupérer le petit-lait. Grâce à leur fromagerie mobile, elles procèdent immédiatement à la transformation et au conditionnement en raison de la fragilité du produit, susceptible de s’acidifier dans des délais très courts. Les pots de greuil sont ensuite vendus, notamment auprès des cantines scolaires et des EHPAD.


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Le bœuf gras de Bazas : apprécié, réputé et fêté

Le bœuf gras de Bazas : apprécié, réputé et fêté


En Gironde, la fête du bœuf gras se tient depuis le Moyen-Âge. Elle vise bien sûr à respecter la tradition, mais cherche aussi à promouvoir une viande particulièrement recherchée par les gastronomes.

C’est le grand jour pour les bœufs gras de Bazas, en Gironde – Crédit photo : Lesley – Flick

Le premier défilé des bœufs remonte au 13e siècle

Située à une grosse soixantaine de kilomètres au sud-est de Bordeaux, la petite commune de Bazas pourrait très bien se confondre parmi les nombreux villages alentour. Elle se démarque pourtant en s’appuyant sur son histoire et l’excellence de sa production bovine. Le bœuf de Bazas jouit en effet d’une excellente réputation, au-delà des limites départementales, auprès des amateurs de bonne chère, qui saluent son onctuosité et son petit goût de noisette.

Il est vrai que les bœufs locaux font l’objet de toutes les attentions, à tel point qu’une fête leur est consacrée chaque année au moment du carnaval. La tradition s’est construite au fil des siècles à partir de 1283, date de leur premier défilé dans les rues du village.

Au Moyen-Âge, de nombreuses villes du royaume de France fêtent le carnaval en organisant des promenades de bétail, comme un pied de nez avant le Mardi Gras, qui introduit le carême et donc l’interdiction de consommer de la viande.

À Bazas, les bouchers obtiennent d’Édouard Ier, duc d’Aquitaine, le privilège de faire défiler leurs bœufs le Jeudi gras, en remerciement du taureau qu’ils offrent chaque année au clergé pour la Saint-Jean. C’est l’occasion d’organiser une grande fête villageoise et de lancer une tradition appelée à traverser les siècles.

Si les défilés finissent par tomber en désuétude à la moitié du 20e siècle dans bon nombre de cités, l’investissement du maire de Bazas en 1945 permet à celui de sa commune de perdurer. Son action est surtout motivée par la constatation que la race bazadaise, destinée au labour, est menacée de disparition. Il convient donc de l’orienter vers une race à viande et de le faire savoir.

L’argument de la qualité

Détenteur du Label Rouge depuis 1997 et de l’IGP depuis 2008, le bœuf de Bazas affiche un CV solide auprès des consommateurs. Il convient toutefois de préciser que ces labels ne se limitent pas à la seule race bazadaise. Ils englobent également la blonde d’Aquitaine et la limousine et autorisent par conséquent les races bovines métissées.
Il n’en demeure pas moins que la bazadaise reste la plus emblématique et constitue l’intérêt central de la fête organisée chaque année en février.

Le bœuf de Bazas est reconnaissable grâce à sa robe grise et à sa puissante morphologie. Longtemps utilisé dans les champs pour sa force de traction, il subit, à partir de la seconde moitié du 20e siècle, la concurrence des engins mécaniques.

La bazadaise, remise au goût du jour, si l’on peut dire – Crédit photo : Georges-Adrien Carcanis – Flickr

L’espèce n’étant pas réputée bonne laitière, elle semble se diriger inexorablement vers une quasi-disparition.

Le salut vient de la qualité et de la spécificité de sa viande, au goût persillé et subtil. Dès lors, les producteurs s’impliquent dans un élevage attentif et rigoureux, à même d’améliorer et de pérenniser la saveur de leur race locale. Leur travail est récompensé par l’obtention des deux labels.

Le cahier des charges impose quelques contraintes. Les animaux doivent être nés, élevés et engraissés dans un périmètre bien défini. Les veaux sont d’abord nourris au pis de leur mère puis profitent ensuite d’un fourrage garanti sans OGM, produit sur place.

L’élevage dit extensif garantit une surface d’un hectare par vache. L’engraissement des bœufs, à base de céréales, est planifié en fonction de la célèbre fête, organisée le jeudi précédant Mardi Gras. Ils peuvent ainsi atteindre un poids compris entre 800 kg et une tonne.

Afin de sublimer son goût, la viande est maturée une dizaine de jours, le temps nécessaire au gras pour envelopper les fibres musculaires et assurer une parfaite onctuosité.

Reconnaissable grâce à sa jolie couleur rouge, la viande se prête à des multiples modes de cuisson et de préparation, aussi goûteuse grillée que braisée.

Vive les bœufs gras de Bazas !

Les efforts consentis par les éleveurs tout au long de l’année méritent bien une récompense. Elle prend la forme de la célèbre fête de Bazas, dont l’organisation semble immuable.

Six jours avant la festivité, les bœufs sélectionnés sont placés au repos et brossés au quotidien. L’opération vise à les relaxer, préparer leur belle apparence et permettre à la graisse de pénétrer dans le muscle.

Le jour de la fête commence tôt pour les éleveurs, qui pratiquent une toilette soignée afin que leur animal puisse attirer l’œil du jury et du public.

Les bœufs sont ensuite escortés par les jeunes du village revêtus de leur tenue folklorique jusqu’à la place des Tilleuls, où les animaux sont pesés.

En tout début d’après-midi, le célèbre défilé des bœufs gras de Bazas peut commencer !  À travers les rues de la commune, les animaux, couronnés de fleurs, jouent les vedettes parmi les chars décorés et les groupes musicaux qui les accompagnent. C’est l’occasion pour les ripatauleras (fifres) de jouer un rigaudon devant chaque boucherie du parcours.

Juste avant le concours du plus beau bœuf gras – Crédit photo: Ministère de la Culture

Arrivés à destination, place de la Cathédrale, les bœufs gras reçoivent la bénédiction du prêtre puis sont soumis à l’examen minutieux du jury, composé d’une douzaine de professionnels. Ces derniers finissent par attribuer trois prix : la conformité aux critères de race, les meilleures aptitudes bouchères, la musculation la plus prononcée.

Après l’annonce des résultats et la remise des trophées, les animaux sont menés à l’abattoir de Bazas, alors que les musiciens entament « La Mort du Bœuf », comme un dernier hommage.

En toute fin d’après-midi, la Confrérie Bazadaise du Bœuf intronise diverses personnalités issues du monde de la gastronomie et de l’élevage.

La fête se poursuit et se termine autour de la table lors la « grande soirée du bœuf ». Les convives peuvent enfin se régaler du bœuf gras de Bazas et de sa saveur exceptionnelle.


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