Qu’il fait bon admirer les étoiles dans les Landes de Gascogne !

Qu’il fait bon admirer les étoiles dans les Landes de Gascogne !


Le Parc naturel régional des Landes de Gascogne vient d’obtenir le prestigieux label Réserve Internationale de Ciel Étoilé (RICE).

parc des landes de gascogne
Un terrain d’observation privilégié – Crédit photo: Yohan Terraza / PNR

Sixième réserve labellisée en France

Ce n’est quand même pas rien. L’association internationale Dark Sky vient d’attribuer son label RICE au Parc naturel régional (PNR) des Landes de Gascogne. Ce label, attribué le 12 février 2025, fait de ce parc la 6e réserve de ce type en France et la 22e dans le monde, mais également la première située en plaine. Comme le rappelle le site officiel des parc nationaux, « un territoire labellisé RICE bénéficie d’un ciel étoilé d’une qualité exceptionnelle qui fait l’objet d’une mise en valeur à des fins scientifiques, éducatives, culturelles, touristiques ou dans un but de préservation de la nature. Chaque réserve comprend une zone centrale où la noirceur naturelle est préservée au maximum et une région périphérique où les élus, les individus et les entreprises reconnaissent l’importance du ciel étoilé et s’engagent à le protéger à long terme. » 

Le PNR des Landes de Gascogne rejoint donc les cinq réserves labellisées en France :

Pic du Midi de Bigorre (2013)

  • Première RICE en France et en Europe.
  • Située dans les Hautes-Pyrénées, elle s’étend sur 3 000 km² et est cogérée par le Parc national des Pyrénées, l’établissement du Pic du Midi, et le syndicat départemental d’énergie des Hautes-Pyrénées.

Parc national des Cévennes (2018)

  • Plus vaste RICE d’Europe avec une superficie de 3 560 km².
  • Reconnu pour la qualité exceptionnelle de son ciel, comparable à celui du désert d’Atacama.

Alpes Azur Mercantour (2019)

  • S’étend sur 2 300 km² et regroupe 74 communes au croisement de l’arc méditerranéen et alpin.
  • Créée à l’initiative du Parc national du Mercantour et du Parc naturel régional des Préalpes d’Azur.

Parc naturel régional de Millevaches en Limousin (2021)

  • Zone rurale préservée avec une faible pollution lumineuse, idéale pour l’observation astronomique.

Parc naturel régional du Vercors (2023)

  • Comprend les trois quarts sud du parc, avec des zones particulièrement sombres permettant d’observer jusqu’à 3 000 étoiles à l’œil nu.

Une nouvelle opportunité pour les astronomes amateurs

La zone cœur de la RICE s’étend sur 945 km² et se situe au cœur des Landes de Gascogne, au plus haut de ce vaste plateau sableux (soit à 145 m), à la tête de 3 bassins versants : la Leyre, la Midouze et le Ciron. La qualité du ciel nocturne du coeur de la RICE mesurée s’élève en moyenne à 21,2 mag/arcsec², avec des valeurs optimales à 21,9 mag/arsec². La zone périphérique qui protège cette zone cœur, concerne quant à elle 3 818km². Les lieux permettent une observation exceptionnelle. Jusqu’à 4 000 étoiles sont visibles à l’œil nu dans cette zone, un phénomène rare dans un monde où plus d’un tiers de la population ne peut plus admirer la Voie Lactée à cause de la pollution lumineuse.

Depuis plusieurs années, le parc a mis en place différentes initiatives pour diminuer l’impact de l’éclairage artificiel :

  • Adoption d’un éclairage public plus respectueux (par exemple, passage aux LED et extinction nocturne entre 1 heure et 5 heures dans certaines communes).
  • Sensibilisation des habitants et des élus locaux sur les bienfaits d’un ciel sombre pour la biodiversité (oiseaux migrateurs, insectes) et la santé humaine.

Le label RICE met en avant non seulement l’importance de préserver un patrimoine naturel unique, mais aussi les bénéfices éducatifs, culturels et touristiques qu’un ciel étoilé peut offrir. Cette reconnaissance pourrait également servir de modèle pour d’autres territoires qui souhaitent s’engager dans une démarche similaire.

Cette labellisation est une fierté collective pour les Landes de Gascogne et un atout majeur pour reconnecter les habitants et visiteurs avec un ciel nocturne préservé.

marais de bruges

Les marais de Bruges, un rempart vert face à l’urbanisation

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Les marais de Bruges, un rempart vert face à l’urbanisation


La réserve naturelle nationale des Marais de Bruges représente un site précieux pour la biodiversité et la conservation des écosystèmes humides, à quelques encablures de Bordeaux.

Temps de lecture : 5 mn

Et pourtant, la ville est toute proche – Crédit photo : Waheb.K – Tripadvisor

Un soupçon d’historique

L’origine des marais remonte aux crues séculaires de la Garonne, ayant contribué à donner naissance à un écosystème de vastes zones humides en l’absence d’écoulement des eaux, due à l’accumulation des alluvions.

Il faut attendre le 15e siècle pour lancer les premières opérations d’assainissement et le 17e pour procéder à un assèchement partiel du territoire, rendu indispensable en raison des épidémies et des impératifs de culture maraîchère et d’élevage.

Au début du 20e siècle, le site se déploie encore sur quelque 3000 m², mais l’urbanisation frénétique lancée dans les années 60 (notamment la construction du lac de Bordeaux) rabote considérablement son périmètre. Le décret ministériel signé en 1983 interrompt cette invasion immobilière à travers la création d’une réserve nationale naturelle.
Aujourd’hui, les marais de Bruges s’étendent sur une superficie de 265 hectares, dont la gestion revient à la SEPANSO, la fédération régionale des associations de protection de la nature de la région Aquitaine.

Que d’eau, que d’eau !

Ici, c’est le royaume des marais, des bocages, des étangs, des prairies humides, des îlots inondables et des cours d’eau, que l’on appelle « jalles » dans le Médoc. Le sol se compose essentiellement de limons argileux et argilo-siliceux que la Garonne daigne déposer lors des épisodes de marées et de crues.

Les prairies humides et les bords de fossés constituent près de 75% de la surface totale du site, un écosystème propice à de nombreuses variétés de végétaux comme le roseau, l’iris des marais, le jonc, la cardère sauvage ou encore la massette à larges feuilles. Certaines plantes envahissantes, à l’instar de la jussie ou du myriophylle du Brésil, nécessitent un travail d’entretien permanent. Le but est de limiter les risques d’étouffement du reste de la végétation et les gênes à la navigation.

Les boisements sont bien sûr parfaitement adaptés à l’écosystème particulier des marais. On y trouve par exemple des saules, des frênes et des aulnes dans les zones humides, les chênes occupant quant à eux les parties plus élevées, aux abords des chemins.

Les buissons et arbustes forment de nombreuses haies, disséminées sur l’ensemble de la réserve.

La mise en place progressive de petites écluses vise à mieux réguler les niveaux d’eau et maîtriser davantage la gestion biologique.

Un havre de paix pour les animaux

Les oiseaux, amphibiens et autres mammifères profitent allègrement de la diversité des biotopes.

Si la réserve constitue une étape bienvenue pour les oiseaux migrateurs (oie cendrée, échasse blanche, balbuzard pêcheur…), elle accueille également des espèces nicheuses. De fait, la nidification se veut particulièrement importante dans les marais, qu’il s’agisse d’animaux migrateurs ou sédentaires. C’est particulièrement vrai pour la bécassine, le héron cendré, le pigeon ramier ou le milan noir.

Les marais offrent un environnement propice aux reptiles et amphibiens, à l’instar de la cistude d’Europe, du lézard vert ou de la grenouille agile. La couleuvre vipérine, hélas classée parmi les espèces « quasi-menacées », trouve ici un écosystème propre à sa survie, notamment grâce aux petits poissons des fossés qui constituent une part importante de son alimentation.

Crédit photo : Réserve Naturelle Nationale des Marais de Bruges

Les mammifères se partagent entre les animaux sauvages et ceux domestiqués, avant tout destinés à l’entretien du site.

Dans le premier cas, il convient de citer la population des ragondins, mais aussi la présence du vison d’Europe, toujours rare et toujours menacé de disparition. La faune se nourrit de bien d’autres espèces, parmi lesquelles les fouines, les putois, les renards, les lapins et même les genettes.

La proximité des axes routiers représente hélas un danger permanent pour ces animaux.

Les races domestiques interviennent essentiellement pour assurer l’entretien et donc à la sauvegarde du milieu. C’est à ce titre qu’ont été choisis les vaches Casta et les poneys landais. L’élevage extensif de ces animaux, eux aussi menacés, est maintenu. Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des poulains courir auprès du troupeau.

La visite s’impose

Il suffit de lire le rapport d’activité annuel de la réserve des marais de Bruges pour s’en convaincre : le site fait l’objet d’un travail important et permanent tout au long de l’année. Les quatre techniciens de la SEPANSO assurent différents types de mission : la surveillance des lieux, l’entretien, la gestion du bétail, l’inventaire méticuleux de toutes les espèces animales, l’accueil du public, l’organisation des animations…

Cette implication contribue à la préservation du lieu, qui mérite amplement une visite (gratuite !). Les marais promettent un vrai dépaysement à quelques kilomètres de Bordeaux. Le sentier, long de 2,4 km, est jalonné de trois observatoires, où le public s’imprègne de l’esprit de la réserve. On trouve également sur place des panneaux d’information et des aquarelles consacrées aux détails anatomiques des animaux. Chaque dimanche après-midi, l’un des techniciens propose même une incitation à la reconnaissance des espèces observables.

Tous calculs faits, la réserve naturelle profite aujourd’hui d’une superficie équivalente à 360 terrains de football. A ce titre, les supporters des Girondins qui viennent encourager leur équipe au stade Matmut Atlantique ne se doutent peut-être pas qu’à quelques centaines de mètres survit un univers naturel d’une extraordinaire richesse, que viennent composer plus de 3000 espèces végétales et animales.

Pratique

Adresse et contact : Le Baron, 33520 BRUGES – Tél. 05 56 57 09 89 – Web : www.sepanso.orgFacebook
Accès : Sortie 6 de la rocade bordelaise, suivre la D210 jusqu’au panneau annonçant l’entrée de la réserve. Petit parking. La visite commence sitôt après avoir franchi la voie ferrée, en face.
Ouverture : Toute l’année, du lundi au mercredi et du samedi au dimanche de 10h à 18h. Fermeture hebdomadaire le jeudi et vendredi. Des animations sont organisées tout au long de l’année.

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La dune du Pilat au plus bas depuis 15 ans

La dune du Pilat au plus bas depuis 15 ans


L’Observatoire de la côte de Nouvelle-Aquitaine (OCNA) vient de publier son étude, qui permet de suivre chaque année les évolutions de la morphologie et des mensurations de la dune.

La dune ne cesse de grignoter la forêt – Crédit photo: : Lena Glockner – Flickr

De moins en moins haute

Il aura fallu une journée entière aux trois agents de l’OCNA pour arpenter, le 30 mai 2024, la Dame blanche avant d’en tirer des relevés topographiques précis, comme ils le font chaque année depuis 2009.En 2024, la célèbre dune culmine précisément à 101 mètres, soit 2,60 mètres de moins qu’au printemps 2023.

Selon l’Observatoire, deux raisons principales expliquent ce phénomène, qui s’inscrit sur le long terme :

  • L’action marine (les vagues) qui provoque l’érosion ou l’accrétion du trait de côte (soit l’espace de jonction entre la terre et la mer) ;
  • L’action éolienne (le vent) qui sous l’effet des vents dominants (d’Ouest) entraîne l’avancée ou la migration dunaire (la Dune se déplace vers la forêt).

Cette perte de hauteur a été constatée sur la partie centrale du site. L’altitude de la dune est la plus basse mesurée depuis le début des mesures. Les agents notent ainsi une perte d’altitude de 6,9 mètres entre 2009 et 2024, ce qui commence à faire beaucoup.

Source: ONCA

Un hiver 2023-2024 particulièrement défavorable

Si les hivers des dix dernières années se sont révélées assez doux, ce ne fut pas le cas l’année dernière, selon l’OCNA : « Quatre tempêtes se sont succédé entre la mi-octobre et le début de novembre 2023. Elles ont entraîné de fortes érosions des plages et des dommages significatifs sur les cordons dunaires. Parmi ces événements, la tempête Karlotta les 10 et 11 février 2024 s’est avérée particulièrement impactante. Survenue en concomitance avec des coefficients de marée élevés, elle s’impose comme la tempête la plus marquante de l’hiver 2023-2024 en termes d’érosion marine. L’analyse des données concernant le vent, la hauteur des vagues et le flux d’énergie des vagues classe l’hiver 2023-2024 au troisième rang des hivers les plus intenses enregistrés en Nouvelle-Aquitaine depuis 2008-2009, derrière les hivers 2013-2014 et 2019-2020. »

Déplacement et érosion

Les conditions météo-marines persistantes poussent chaque année la dune un peu plus vers la forêt, contribuant à son étalement. Cette mobilité s’est traduite en 2024 par un déplacement du point culminant de 230 mètres en direction du Sud-Ouest et, justement, ce « rabotage » de 2,60 mètres au sommet de la dune.

Sur sa partie Nord, l’érosion devient de plus en plus insistante, synonyme d’un recul moyen du trait de côte de 4 mètres chaque année, une distance importante.

Même la partie centrale, relativement stable ces dix dernières années, souffre aujourd’hui du recul global de la dune.

Inexorablement, la dame blanche avale la forêt de pins qui la borde sur son flanc Est, se rapprochant davantage des campings et des sentiers, alors que le vent et la force des vagues la fragilisent sur son versant maritime. Si la dune s’est toujours déplacée, le dérèglement climatique, synonyme de vents impétueux et de fortes tempêtes, pourrait accélérer son évolution à un rythme sans cesse plus rapide.

Dune du Pilat, le sable mouvant

Dune du Pilat, le sable mouvant


Ses dimensions imposent le respect : 103 mètres de haut, 600 mètres de large et 3 kilomètres de long. Balayée par les vents, chatouillée par la marée, alimentée par le sable volant, la dune du Pilat ne cesse de se mouvoir, de se transformer et d’exercer la même fascination auprès du public.

Temps de lecture : 8 mn

Crédit photo : Guillaume Commin – Flickr

La star du Bassin d’Arcachon

Les embouteillages estivaux le confirment. Chaque année, des dizaines de milliers de visiteurs envahissent la D218, joliment bordée de pins maritimes, avec la même ambition : se rapprocher de la plus haute dune d’Europe en trépignant d’impatience à l’idée de la gravir.

Dans quelques décennies, ils auront peut-être le sentiment qu’elle s’est rapprochée. Soumise à la force des vents et des courants marins, la dune se déplace chaque année de 1 à 5 mètres vers la forêt, engloutissant pins et végétation. Le phénomène pourrait être amplifié par le changement climatique, synonyme d’une probable élévation du niveau de la mer et d’une augmentation des tempêtes.

Mais il est peu probable que la dune disparaisse pour autant. La plus grande attention lui est réservée depuis son classement comme site naturel protégé par la loi. Elle est surveillée de près par les équipes du Conservatoire du littoral et de l’Observatoire de la côte de Nouvelle Aquitaine, sans même évoquer l’implication des services de la DREAL et de l’ONF.

Le souhait est de veiller à la pérennité de ce lieu exceptionnel qui s’étend sur près de 7000 hectares si l’on tient compte de la forêt usagère de La Teste-de-Buch. Chaque année, la dune accueille deux millions de visiteurs, se hissant en tête des sites les plus visités de Nouvelle Aquitaine. Ce sont ainsi plus de 10 000 touristes qui partent quotidiennement à sa conquête au plus fort de la période estivale. Une telle affluence justifie donc une certaine vigilance de la part des autorités, notamment pour préserver sa biodiversité, son paysage unique et sa dynamique naturelle. Des efforts sont également mis en œuvre pour sensibiliser le public à l’importance de la conservation de ce lieu emblématique.

Un long et puissant serpent de sable – Crédit photo : Jörg Braukmann — CC BY-SA 4.0

Un écosystème impressionnant, mais fragile

La dune du Pilat abrite une diversité remarquable de faune et de flore, adaptée à son environnement unique. La végétation joue un rôle majeur dans la fixation du sable, notamment l’oyat, dont les longues racines stabilisent les grains et aident à créer des conditions plus favorables pour d’autres plantes. L’oyat est capable de résister aux vents forts et aux conditions arides. Une fois le sable stabilisé, le liseron des sables, plante rampante, ou le chardon bleu des dunes, reconnaissable par ses feuilles épineuses et ses fleurs bleues, peuvent s’épanouir.

Ces plantes sont halophiles, capables de tolérer des niveaux élevés de sel, et s’adaptent bien aux conditions arides, grâce à leurs racines profondes leur permettant d’accéder à l’eau. Leurs feuilles réduites minimisent le phénomène d’évaporation.  

Divers projets de restauration écologique sont mis en place pour renforcer la résilience de la flore face aux changements climatiques et aux pressions humaines. Ils incluent par exemple la plantation de végétation stabilisatrice et la création de barrières naturelles pour réduire l’érosion.

Plus éloignés de la dune, les pins maritimes ne cessent de se développer et contribuent aussi à la stabilisation du sable tout en offrant l’environnement idéal à une grande variété d’espèces animales, dont les oiseaux, notamment des migrateurs comme les hirondelles et les sternes. On y trouve aussi de nombreux insectes, dont des papillons, des abeilles, des scarabées, des coléoptères, des sauterelles et des grillons. Pour leur part, les mouches et les moustiques privilégient les zones humides, adjacentes à la dune.

Bien que moins visibles, des espèces comme le renard roux, le sanglier, le lapin de garenne ou la couleuvre à collier peuvent évoluer dans les zones environnantes. En novembre 2020, le site officiel du Pilat a même publié sur sa page Instagram la photo d’un chevreuil traversant la dune pour rejoindre la forêt.

Petit tas de sable deviendra immense

Il faut quand même remonter jusqu’aux périodes glaciaires (environ -6000 avant J.-C.) pour trouver les prémices de ce qui allait devenir la dune, lorsque le niveau marin se stabilise et que les vents transportent du sable en provenance du plateau continental pour le déposer sur la côte, recouvrant une ancienne forêt.

Quelques milliers d’années plus tard, au gré des évolutions climatiques, les courants marins acheminent à leur tour le sable le long de la côte, qui s’accumule progressivement, formant des dunes plus petites. Elles finissent par se consolider en une plus grande. La dune du Pilat est le résultat de ce processus d’accumulation continue, aidée par la topographie de la région avec ses courants marins et ses vents dominants.

Au 19e siècle, la campagne de reforestation de pins maritimes initiée par Napoléon III contribue à fixer les dunes du littoral, dont celle du Pilat. Mais pourquoi donc est-elle plus haute que les autres ? Parce que la dune du Pilat profite d’un réservoir de sable gigantesque : le banc d’Arguin. La célèbre petite île doit son imposante masse à la géographie du bassin d’Arcachon, qui permet, à chaque marée, d’accumuler du sable à l’embouchure.

Le climat local, avec ses précipitations et ses tempêtes, influence également la formation et la stabilité de la dune. Les tempêtes peuvent apporter de grandes quantités de sable, tandis que les périodes de calme permettent la stabilisation du site.

Toujours bon à savoir !

Les recherches archéologiques ont montré que l’homme vivait déjà sur place il y a 2 600 ans. Une quarantaine de sites ont été découverts dans les environs, datant de la Préhistoire jusqu’au 17e siècle. Des touristes ont même retrouvé, en 2013, une urne funéraire en parfait état datant du 8e siècle avant J.-C. et renfermant des fragments d’os calcinés. Les scientifiques supposent qu’un village entier pourrait se trouver sous la dune.

La longue histoire du Pilat s’accompagne bien sûr de nombreuses légendes. On raconte par exemple que des pirates auraient enterré leurs trésors sous les sables (mais où ??). Une autre histoire mentionne la présence d’un esprit, protecteur des lieux, qui apparaîtrait parfois aux visiteurs pour les mettre en garde contre les dangers de la dune. Plus triste, une légende romantique raconte l’histoire de deux amants maudits qui se seraient retrouvés sur la dune pour échapper à leurs familles ennemies. Malheureusement, ils auraient été surpris par une tempête de sable et auraient disparu, emportés par les vents. Enfin, certains croient que la dune du Pilat est bien vivante et qu’elle se déplace chaque nuit. Elle changerait de forme et de position pour protéger ses secrets et pour échapper aux hommes qui cherchent à la dompter.

En 1994, le compositeur bordelais Garlo installait une cinquantaine de guitares sur le sommet de la dune pour enregistrer « Vents de guitares », en profitant de la variation du vent sur les cordes. « Il y a des guitares classiques, des électroacoustiques, des électriques, des basses, et même des espèces de vibraphones fabriqués avec de gros élastiques pour produire du son plus grave. Les plus aiguës en haut, les plus basses en bas (forcément). Elles ont été soigneusement réglées, chacune pour un accord bien particulier. Une multitude de micros et de fils les relient toutes à des magnétos 16 pistes et à des tables de mixage. Ce mardi 4 octobre 1994, le vent s’appelle Eric Clapton » écrit David Patsouris dans Sud-Ouest (20/09/2024). Le résultat est surprenant et envoûtant.

Profiter pleinement de la dune

Attraction touristique majeure en Nouvelle Aquitaine et même dans le pays, la dune du Pilat cherche aujourd’hui à recevoir le label Grands Sites de France, à l’instar du marais poitevin ou de la baie de Somme. La dernière mission d’expertise vient de livrer ses préconisations. Certaines cherchent à réduire la « pollution visuelle » que constituent les mobile homes des campings alentour, dont il faudrait réduire le nombre. D’autres recommandations suggèrent d’étendre le périmètre du futur site ou de valoriser la parcelle de forêt usagère épargnée par les feux de 2022 en sensibilisant le public au risque d’incendie.

Il n’en demeure pas moins que la Dune du Pilat continue de séduire, année après année, un large public. L’exceptionnel panorama qu’elle offre sur le bassin d’Arcachon et le banc d’Arguin, les nombreuses animations proposées, les balades commentées, les ateliers ludiques pour les enfants, les départs de parapente… Les arguments se multiplient pour (re)découvrir ce magnifique site naturel.

Ceux qui aiment contrôler leur budget seront ravis d’apprendre que l’accès à la dune est gratuit. Seul le parking (et les activités) demande de sortir sa carte bleue : 7 € pour 4 heures en haute saison ou 11 € pour la journée.

Il est également possible (et même recommandé) de venir en bus depuis la gare d’Arcachon. Bien sûr, les cyclistes, qui profitent des pistes cyclables du Bassin, dont la Vélodyssée, trouveront sur place tous les racks nécessaires.

En été, il peut s’avérer utile de s’équiper d’une casquette, de crème solaire et d’une bouteille d’eau.

Sur place, deux boutiques culturelles, un bureau d’information, trois restaurants et trois commerces de vente à emporter se tiennent à la disposition du public.

Enfin, les escaliers (placés sur le versant Est de la dune) sont installés d’avril à octobre. Hors saison, la grimpette requiert un peu plus d’énergie.


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La dune du Pilat reprend de la hauteur

La dune du Pilat reprend de la hauteur


Selon le dernier relevé de l’Observatoire de la côte de Nouvelle Aquitaine (OCNA), la plus célèbre dune d’Europe a gagné 1,2 mètre depuis l’année dernière.

En perpétuelle évolution – Crédit photo: Hornet 18 – Flickr

Une variation permanente…

L’attraction que suscite la dune du Pilat ne se dément pas. Chaque année, la publication de sa hauteur suscite une couverture de presse généreuse et, probablement, moult commentaires de spécialistes plus ou moins avisés.

Cette année, selon les études de l’OCNA réalisées en mai dernier, la dune s’élève à 103,6 mètres, soit un gain de 1,2 mètre par rapport à la même période en 2022. « L’an dernier, la dune du Pilat culminait à 102,4 mètres, soit l’altitude la plus basse mesurée depuis 2009. Un an après, elle a gagné 1,2 mètre à son sommet, situé sur la partie centrale du site. Avec une hauteur de 103,6 m, l’altitude dépasse les hauteurs mesurées en 2020 et 2022, mais reste inférieure aux autres mesures annuelles menées depuis 2009 » précise l’OCNA.

De fait, la hauteur de la dune est soumise à une variation annuelle, parfois marquée puisqu’elle avait perdu plus de 4 mètres entre 2017 et 2018.

Source: Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine

La fluctuation de la taille du monstre de sable repose sur deux phénomènes naturels : l’accrétion du trait de côte et la migration dunaire, selon la force des vents.

…et un déplacement constant vers la forêt

L’autre phénomène qui impacte la dune du Pilat est son inarrêtable progression vers l’Est, où se trouve la forêt de pins. « Ce déplacement de la crête vers l’Est est d’ailleurs plus rapide que celui du trait de côte (pied de dune côté océan), témoignant d’un étalement progressif de la dune. Cette mécanique se traduit en 2023, comparativement à 2022, par un déplacement du sommet de la Dune d’environ 120 m en direction du nord-est, et par un gain d’altitude d’un peu plus d’un mètre de son sommet » constate l’équipe de l’Observatoire.

Ce déplacement fait l’objet d’une observation minutieuse, car il s’accompagne d’un questionnement sur la pérennité des infrastructures installées au pied de la dune, comme les campings et la route départementale. 

Si la dune progresse en territoire forestier, elle subit l’érosion du littoral, principalement dans sa partie Nord, avec un recul moyen du trait de côte de 4 mètres.

Le courant d’Huchet, précieux royaume de la biodiversité

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Le courant d’Huchet, précieux royaume de la biodiversité


Exutoire de l’étang de Léon, à l’ouest du département des Landes, le courant d’Huchet se faufile à travers un paysage amazonien jusqu’à l’océan Atlantique.

Crédit photo : Audric B. – CC BY-SA 4.0

Comme un sentiment hors du temps

Bien naïf celui qui considère les Landes comme une interminable et monotone forêt de pins. Le département regorge de petits territoires singuliers et discrets, souvent éloignés des vagues de touristes, qui contribuent à sa richesse.

Le courant d’Huchet est l’un de ceux-là, même s’il bénéficie d’une notoriété aujourd’hui bien établie. L’endroit suscite il est vrai l’admiration de ses visiteurs depuis déjà de nombreuses décennies. Ainsi, le journaliste Gilles Charles laisse parler son émotion dans le supplément littéraire du Figaro paru le 16 octobre 1921 : « Mais l’on rechercherait vainement ici les molles harmonies des paysages de la Loire et si l’on peut découvrir une harmonie profonde, elle ne manque pas d’une certaine violence. Tant il y a que l’étang de Léon est étrangement séduisant. Et si le courant d’Huchet ne peut vous émouvoir, c’est à désespérer. Imaginez un minuscule cours d’eau qui serpente entre des rives boisées, si minuscule à certains endroits que la barque la plus étroite y passe à grand-peine. Et ce ruisseau forme des criques, de petites anses où la lumière s’opalise dans l’ombre verte des feuillages, où, sur l’eau dormante, s’épanouissent les fleurs des nénuphars, les fougères royales et les hibiscus nuancés. »

La découverte du lieu reviendrait au poète italien Gabriele d’Annunzio en 1908, mais il est fort probable que les habitants de cette partie du littoral le connaissaient depuis fort longtemps. Le Pays de Born et du Marensin laisse d’ailleurs voir d’autres courants, ou petits fleuves côtiers. Tous jouent le rôle d’exutoire des étangs et permettent de drainer les sols sableux.  Ils se jettent dans l’océan Atlantique en franchissant les dunes par une embouchure, ce qui les soumet d’ailleurs au mouvement des marées dans leur partie aval.

Pour sa part, l’embouchure du courant d’Huchet n’a jamais été stabilisée par des travaux d’endiguement. Force est de constater que parmi les fleuves côtiers de cette partie des Landes, il s’impose comme le plus somptueux et remarquable. La richesse de son environnement lui vaut d’être classé dès 1934 au titre des monuments naturels et des sites à caractère artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque.

Un écosystème fragile et protégé

Le souci de préserver cet écrin de nature appelle différents classements tout au long des décennies. En 1968, le plan d’eau de Léon est classé parmi les sites pittoresques du département. Ses rives le seront également en 1980, intégrant les communes de Léon et Vielle-Saint-Girons. Un an plus tard, la Réserve naturelle nationale du courant d’Huchet est officiellement créée. Sa gestion revient au syndicat intercommunal d’aménagement et de gestion, en charge de veiller à l’application de la règlementation, de réaliser le suivi scientifique et l’évaluation du patrimoine naturel, d’harmoniser les actions écologiques et d’accueillir le public.

La mission première s’attache bien à la conservation du patrimoine, qui impose un suivi permanent de l’avifaune, des mammifères, de la flore et des habitats naturels, des amphibiens et reptiles, mais aussi de la ressource en eau et des activités humaines.

Sur le terrain, les équipes du syndicat mènent différentes actions, comme le contrôle des espèces exotiques, à même de provoquer des déséquilibres majeurs au sein des écosystèmes. La gestion des niveaux d’eau et des débits répond également à une priorité, celle de laisser évoluer les zones marécageuses et de protéger la population faunistique du courant.

Crédit phot : Philippe B – Flickr – CC BY-ND 2.0 DEED

La même préoccupation vaut pour la fluidité du cours d’eau. Chaque année, les bateliers assurent l’entretien des berges et procèdent au dégagement des encombres.

La rigueur écologique qui anime le syndicat se traduit par de nombreuses initiatives, à l’instar du ramassage des déchets apportés à marée montante et du nettoyage systématique des secteurs fragiles.

Enfin, les équipes de la réserve se chargent d’accueillir le public. S’il s’agit d’abord de faire respecter la règlementation (qui interdit par exemple la présence de chiens ou la cueillette de végétaux), le souhait est aussi de sensibiliser les visiteurs à la richesse du petit territoire d’Huchet. À ce titre, elles organisent régulièrement des animations pédagogiques et des visites guidées, selon différentes thématiques.

La petite Amazonie des Landes

De l’étang de Léon jusqu’à la plage de Moliets-et-Maâ, la réserve occupe une superficie de 618 hectares, tout entière intégrée à la zone humide littorale. Le courant lui-même s’étire sur une distance de 9 km, épicentre d’un univers singulier et dépaysant. Outre l’étang, d’autres zones humides parsèment le territoire, à l’instar du marais du Cout de Mountagne ou du marais de la Pipe, qu’entourent de larges tourbières et marécages. Ce milieu aquatique s’enrichit de l’influence des grandes marées, qui charrient dans ses eaux différents poissons d’eau de mer, dont les civelles.

La réserve abrite une flore riche et diversifiée, dont la forêt-galerie, composée d’aulnes, de saules et de chênes, solidement plantée aux abords du courant. « Ici, la nature règne, libre, sauvage à l’image de ce chêne-liège majestueux qui trône en bord de rive. Planté il y a plus de quatre cents ans, du temps d’Henri IV, l’arbre classé donne au paysage des allures de conte fantastique » écrit, conquise, Anne-Lise Carlo dans Le Monde (07/01/2022).

Plus proche de l’océan, la pinède modifie le paysage. Rempart efficace de la diversité du sous-bois, elle contribue aussi à stabiliser les dunes côtières.

Crédit photo : Bateliers du courant d’HUchet

Plus de 280 espèces végétales ont été recensées dans la réserve, dont certaines présentent un intérêt patrimonial majeur, justifiant leur protection. La richesse botanique des lieux se nourrit d’une multitude de plantes, parfois exotiques, à l’instar du trèfle d’eau, du cyprès chauve, de l’hibiscus rose ou de l’iris jaune.

L’environnement que constitue le courant d’Huchet se révèle bien sûr favorable à l’épanouissement d’une faune variée. Les zones aquatiques constituent le décor parfait pour les loutres d’Europe et les campagnols amphibies. Plus au sec évoluent les genettes communes et les visons, dont l’espèce reste menacée. Les branches d’arbres accueillent pour leur part une grande variété d’oiseaux, d’autant que la réserve se trouve sous un couloir migrateur majeur. Les amateurs d’ornithologie se régaleront en observant, pêle-mêle, la spatule blanche, le balbuzard pêcheur, l’aigle botté ou encore le canard siffleur.

La nécessité d’un tourisme raisonné

Si la Gironde profite de la dune du Pilat comme destination touristique privilégiée, les Landes peuvent faire falloir le courant d’Huchet au titre de trésor départemental. Néanmoins, son attrait ne correspond peut-être pas tout à fait aux attentes des responsables de la réserve. « À présent, le courant attire beaucoup trop de monde. Nous n’étions pas préparés à accueillir presque 100 000 personnes à l’année. Les animaux sont dérangés par cette surfréquentation et le risque, c’est qu’ils ne se reproduisent plus sur la réserve » explique François Faure, le conservateur de la réserve, au Monde (07/01/2022).

Malgré l’attention dont elle fait l’objet, la réserve naturelle reste un écosystème fragile. C’est la raison pour laquelle les visiteurs prennent connaissance, dès leur arrivée, des nombreuses règles à respecter. Le souhait est bien sûr de continuer à proposer la découverte de cet environnement exceptionnel au public, tout en préservant son équilibre fragile.

La visite la plus appréciée est d’ailleurs celle qui impacte le moins courant d’Huchet. Il s’agit d’emprunter l’une des quelques galupes (barques traditionnelles à fond plat) mises à disposition par les bateliers de la réserve. La promenade, longue de 10 kilomètres, promet une immersion complète au cœur de l’Amazonie landaise, agrémentée par les explications précieuses des bateliers et l’univers sonore de la faune. L’occasion rêvée d’apercevoir un busard des roseaux prendre son envol ou une grenouille agile sauter d’un nénuphar.  C’est en tout cas la promesse certaine d’une parenthèse enchantée, fruit du travail quotidien des équipes de la réserve.


Informations pratiques :

Maison de la réserve
374, Rue des berges du lac – 40550 LÉON
Tél : 05 58 48 73 91
Web : www.reservenaturelle-couranthuchet.org

Chalet d’accueil (avril à sept)
Pichelèbe – D328
40660 MOLIETS ET MAÂ

Bateliers du courant d’Huchet
Visites organisées d’avril à octobre.
Balade de 2 heures : 17 € par adulte et 9 € par enfant (jusqu’à 6 ans)
Balade de 3 heures : 23 € et 12 €
Balade de 4 heures : 30 et 15 €

Réservation obligatoire par téléphone : 06 27 82 19 36
Web :  www.bateliers-courant-huchet.fr

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Banc d’Arguin : la vie fragile au pied de la dune du Pilat

Banc d’Arguin : la vie fragile au pied de la dune du Pilat


Façonné par l’action des vents, des courants marins et de la houle, le banc d’Arguin symbolise l’entrée du Bassin d’Arcachon, entre la célèbre dune et la pointe du Cap Ferret.

Le banc d’Arguin vu depuis la dune du Pilat – Crédit photo : Christian Bachellier – Flickr

De la nécessité d’une réserve naturelle

C’est un constat fâcheux qui serait à l’origine de la création de la réserve naturelle du banc d’Arguin. En 1966, alors que des centaines de couples de sternes caugeks (oiseaux marins) nichent pour la première fois sur l’îlot, des plaisanciers profitent de l’abondance des œufs pour les utiliser comme projectiles au cours d’une bataille improvisée.

Consternés, les ornithologues et naturalistes décident de mieux protéger le fragile écosystème. Ils lancent un vibrant appel dans le journal Sud-Ouest et, en 1969, fondent l’association SEPANSO (Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest). Leur ténacité est récompensée trois ans plus tard lorsque paraît le décret autorisant le classement du site en réserve naturelle nationale du banc d’Arguin.

La réserve couvre aujourd’hui 4360 hectares et apporte une réponse concrète à la préservation des îlots et de leur proche environnement.

L’endroit, il est vrai, donne l’impression d’un petit paradis. Il se situe à l’entrée du Bassin d’Arcachon, traversé par les deux grandes passes qui permettent à la marée de monter et de descendre. Surtout, le banc d’Arguin profite de sa célèbre voisine la dune du Pilat, qu’il contribue à alimenter en sable, pour se faire admirer des visiteurs perchés à plus de 100 mètres.

Son charme tient aussi du fait qu’il n’offre jamais la même physionomie en raison des vents et des courants marins, parfois puissants. À marée basse, le bang d’Arguin se dévoile tout entier, long de 4 km et large de 2 km.

La réserve se compose de trois zones :

  • Les sommets des bancs de sable, où pousse une végétation spécifique à l’écosystème, comme les oyats.
  • La zone sublittorale, profonde de 20 mètres, dont les fonds laissent voir un vaste herbier grâce à l’abondante présence de zostères (plantes marines).
  • Les plages et étendues de sable. Soumises aux aléas climatiques et à la force des courants, elles changent continuellement d’aspect et de superficie.

Le travail de la nature depuis des millénaires

Le bassin d’Arcachon n’est pas né en un jour. Il y a 6 000 ans, il constituait le delta de la Leyre, le fleuve côtier qui prend sa source dans les Landes. Sous la force du courant qui descend le long de la côte aquitaine, une langue de sable se dessine au nord. Au cours des siècles, elle s’étoffe, progresse vers le sud et se transforme en flèche sableuse pour devenir l’actuelle presqu’île du Cap-Ferret.

Ces longs mouvements géologiques donnent naissance à une lagune semi-fermée. D’une superficie de 155 km², le vaste estuaire accueille des passes (ou chenaux) orientées vers le nord-ouest et subit en permanence le courant des marées. Cette interaction avec l’océan, aidée par une embouchure de 3 km, dessine l’écosystème du Bassin d’Arcachon.

L’origine des îlots, dont le banc d’Arguin, suscite toujours quelques interrogations. Pour certains, la transformation progressive de l’estuaire de la Leyre en bassin se serait accompagnée du détachement de morceaux de territoires à proximité de La Teste. D’autres estiment que les bancs de sable ont toujours existé., héritiers du delta.

L’absence de cartes pendant de nombreux siècles facilite les suppositions. L’une des premières représentations graphiques du lieu est publiée dans le « Recueil des cartes marines levées et gravées par ordre du roy », vers 1690. Elle laisse voir un seul banc, au centre de l’embouchure, appelé « l’île du Terray ». Au 18e siècle, une nouvelle carte apporte davantage de précision. Elle répertorie « l’isle de Marock », située à l’endroit de l’actuel banc d’Arguin, ainsi que le « banc du Muscla » et le « banc du Cannton ».

Carte tirée du Recueil des cartes marines levées et gravées par ordre du roy, publié en 1690.

Le banc d’Arguin est mentionné pour la première fois en 1835, sur une carte réalisée par Paul Monnier. Ingénieur hydrographe de la marine, Monnier est chargé d’étudier l’évolution des mouvements de sable afin de juger de la possibilité de créer « une passe profonde et de facile accès, par laquelle des bâtiments de guerre de toute grandeur pourraient parvenir sur la rade intérieure de La Teste. »

Nul ne sait pourquoi l’ingénieur hydrographe a choisi cette dénomination. Peut-être s’est-il inspiré du naufrage de la frégate française La Méduse, survenu 19 ans plus tôt sur le banc d’Arguin, non loin du littoral mauritanien. Rendu célèbre par le tableau « Le radeau de la Méduse » de Géricault, le naufrage causa la mort de 140 marins.

Le refuge d’une faune et d’une flore typiques

Des hauteurs de la dune du Pilat, le banc d’Arguin pourrait donner l’impression d’un îlot de sable blond désert sur lequel les plaisanciers s’accordent un moment de détente. Pourtant, le lieu, situé sur l’un des huit grands couloirs migratoires de la planète, recèle une vie foisonnante.

Depuis 1972, plus de 200 espèces d’oiseaux y ont été recensées, parmi lesquelles la sterne caugek, le passereau ou encore l’huîtrier pie. Si certains oiseaux se posent le temps de reprendre des forces, d’autres préfèrent y nicher et se reproduire. Le banc d’Arguin peut ainsi accueillir jusqu’à 4000 couples de sternes caugek chaque année.

La réserve est également fréquentée par les grands dauphins, les phoques gris et les tortues luths grâce à la proximité des fosses abyssales.

Plus discrets, les mollusques et les petits crustacés s’épanouissent dans les zones abritées de la houle. Leur existence est souvent brève, car ils forment un mets de choix pour les oiseaux migrateurs.

Le banc d’Arguin, ce sont aussi différentes espèces d’insectes, comme le hanneton foulon à l’état larvaire, les puces et les araignées.

Les végétaux contribuent à la pérennité de la réserve naturelle. Ainsi, la linaire à feuilles de thym se révèle parfaitement adaptée à son environnement parfois difficile (vents puissants, salinité, manque d’eau douce). Endémique du sud-ouest de la France, elle est aujourd’hui protégée.

La faune se compose d’autres plantes, à l’instar des oyats, du cakilier maritime et du chiendent des sables.

Le fond marin est pour sa part tapissé de zostères, que l’on considère souvent comme des algues, mais qui sont en fait des plantes à fleurs. Elles forment un vaste herbier, essentiel à l’écosystème du Bassin.  Elles offrent un refuge idéal pour la reproduction des crustacés et la conservation des œufs et enrichissent aussi l’eau en oxygène grâce à leur fonction photosynthétique.

La menace de l’homme et du climat

La SEPANSO veille à la préservation et à la pérennité de la réserve naturelle du banc d’Arguin, qui fête son cinquantième anniversaire cette année. Si les excès constatés dans les années 1960 semblent loin, la vigilance n’en demeure pas moins permanente.

Certes, le fait que le banc ne soit accessible qu’en bateau le protège d’une surfréquentation touristique, à l’image de celle de la dune du Pilat. Néanmoins, les plaisanciers apparaissent chaque année plus nombreux sur le petit îlot, attirés par le sable blond et les eaux transparentes.

La règlementation du site se veut stricte : interdiction de venir avec son chien, de cueillir les végétaux, d’installer un bivouac, de chasser et de prétendre au mouillage de son bateau du coucher au lever du soleil.

Vu sur la passe et la dune du Pilat depuis la p’tite plage du banc d’Arguin – Crédit photo : FranceSudOuest

Pourtant, ces restrictions écologiques ne conviennent pas à toutes les parties, notamment les membres du Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon. Ces derniers reprochent à l’État et à la SEPANSO de vouloir sanctuariser le banc d’Arguin. La zone de protection intégrale, interdite à quiconque, a ainsi été étendue en 2017.

Pour Joël Coudant, président de la Confédération des associations d’usagers du Bassin d’Arcachon, la coupe est pleine, comme il le dénonce dans Sud-Ouest (4/12/2021) : « On a perdu 80 % de nos zones de mouillage. On n’a rien contre les oiseaux, mais les ayatollahs de l’écologie, ça suffit ! »

Le PNM a d’ailleurs rendu un avis négatif sur le futur plan de gestion de la réserve naturelle d’Arguin, regrettant l’absence de concertation et la volonté politique d’éloigner toujours plus loin les plaisanciers, les pêcheurs et les ostréiculteurs.

L’autre source de préoccupation est liée au réchauffement climatique et au phénomène d’érosion. Le 10 septembre dernier, le banc d’Arguin se retrouvait coupé en deux à marée haute. L’évènement ne venait que souligner l’érosion qui touche le sud du banc depuis déjà quelques mois.

« En effet, la pointe sud du banc est rongée dans sa partie exposée à l’océan. La magnifique lagune qui s’était formée tout au sud et qui émerveillait les plaisanciers il y a quelques années, n’existe plus aujourd’hui » constate David Patsouris dans Sud-Ouest (11/09/2022).

Selon Benoît Dumeau, le conservateur de la réserve, la pointe sud a perdu 600 mètres en un an. Même si le banc se déforme en permanence au gré de la houle et des vents, il semble qu’une période d’érosion plus durable se dessine, obligeant les autorités à supprimer la zone de débarquement des bateaux dans la partie sud.

La décision risque d’exacerber encore plus les usagers du Bassin, mais elle montre toute la fragilité du banc d’Arguin, pourtant si paisible et familier.


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Bassin d’Arcachon : un plan de relance immédiat pour sauver la saison après les incendies

Bassin d’Arcachon : un plan de relance immédiat pour sauver la saison après les incendies


Même si les incendies de Gironde continuent de mobiliser des centaines de pompiers, le secteur du tourisme a choisi de réagir vite et fort.

port de la teste de buch
Le port de La Teste espère renouer rapidement avec ses vacanciers – Crédit photo : Reynald G — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

La saison semblait si prometteuse…

Après deux années difficiles en raison de la crise sanitaire, les dernières vacances de Pâques ont su redonner le sourire aux professionnels du tourisme. Sur le Bassin d’Arcachon, la fréquentation a égalé celle de 2019, avec un taux de remplissage de 85 % des hôtels et campings. Parisiens, Britanniques ou Espagnols… Nombreux étaient les vacanciers à retrouver les petites plages du Bassin et les rues de la cité balnéaire.

Cette hausse de la fréquentation laissait envisager une saison estivale radieuse. Nicolas Jabaudon, le directeur de l’Office de Tourisme Médoc Atlantique, anticipait même un vrai succès, au regard des programmes de réservation des établissements d’accueil, déjà bien chargés au printemps.

Bref, tous les ingrédients étaient enfin réunis pour renouer avec des vacances réussies, d’autant plus attendues après les épreuves imposées par le Covid et l’inquiétude née du conflit en Ukraine.

Maudit 12 juillet

À peine entamée, la saison estivale est confrontée à la triste réalité du réchauffement climatique. Le 12 juillet, deux incendies de forêt sont déclarés à La Teste-de-Buch et à Landiras. Du fait de la sécheresse persistante, de parcelles mal entretenues et de vents capricieux, les incendies se transforment en mégafeux.

Sur le Bassin d’Arcachon, les flammes ravagent plus de 7 000 hectares de forêt. Elles détruisent un paysage emblématique et plusieurs campings situés au pied de la Dune du Pilat, dont le célèbre Camping des Flots bleus.

Les habitants jugés à risque sont évacués, ainsi que des milliers de touristes. Même une partie des animaux du zoo de La Teste sont mis en sécurité dans d’autres établissements.

Il faudra 12 jours aux 2000 pompiers mobilisés pour venir à bout des flammes, aidés par neuf bombardiers d’eau, soit la moitié de la flotte nationale.

Le 24 juillet, la sécurité civile annonce enfin que les feux ont été fixés, laissant le triste spectacle de 21 000 hectares calcinés…

Des effets immédiats sur l’économie locale

Le secteur du tourisme subit de plein fouet l’impact des incendies. En dix jours, les professionnels constatent une baisse de leur activité de près de 40 %. Hôtels, campings, restaurants, chambres d’hôtes, écoles de surf ou encore loueurs de vélos doivent s’adapter à un arrêt brutal de la saison, qui commence seulement.

« Tous les jours, on a des gens qui nous téléphonent pour demander si on a des fumées, si on est loin des incendies, s’ils ne risquent rien ici« , explique Lionel Pujade, patron du camping Ker Helen au Teich et président de l’hôtellerie de plein air de la Gironde (France Bleu, 22/07/2022).

Pour rappel, le tourisme représente une manne financière annuelle de plus de 750 M€ en faveur de l’économie arcachonnaise. La fuite des touristes fragilise le secteur, mais aussi la vie locale tout au long de l’année.

Relever ses manches

Si la baisse d’activité a été immédiate, la contre-attaque décidée par le SIBA (Syndicat Intercommunal du Bassin d’Arcachon) l’a été également. En quelques jours, les professionnels ont réussi à mettre en place un plan de relance, financé à hauteur de 100 000 €.

Ainsi, une campagne publicitaire est lancée sur les chaînes de France Télévisions et dans de nombreux journaux nationaux dès le lundi 25 juillet. Le souhait est de sensibiliser le public et de le rassurer, à travers des images apaisantes du Bassin. Le slogan joue la carte de la sincérité : « Le Bassin d’Arcachon vient de vivre une terrible épreuve. Nous avons besoin de vous ».

Il est également prévu d’organiser un immense rassemblement de bateaux le mercredi 27 juillet, à même de rassembler plaisanciers, pêcheurs et ostréiculteurs. Là encore, le but est d’attirer l’attention et de marquer les esprits.

Enfin, la mise en place d’une cellule de crise permettra d’accompagner les acteurs du tourisme particulièrement touchés par les incendies. Composée de différents organismes, dont la CCI et la Chambre des métiers, elle suivra la mission d’identifier les aides et d’assurer le suivi des demandes d’indemnisation.

Nouvelle saison pour le petit train d’Artouste

Nouvelle saison pour le petit train d’Artouste


Le jeudi de l’Ascension a marqué la réouverture de la célèbre ligne pyrénéenne, prisée des touristes.

petit train d'artouste
On évite de regarder en bas – Crédit photo: Ville de Laruns

La promesse de paysages somptueux

Tranquillement installés à l’air libre, sous de petits arceaux métalliques, les passagers s’apprêtent à (re)vivre l’émotion que procure le petit train d’Artouste. Ses couleurs jaune et rouge ne laissent jamais indifférent, pas plus que son itinéraire, perché à 2000 mètres d’altitude.

Le train le plus haut d’Europe sur voies étroites a repris du service jeudi dernier. Jusqu’au 2 octobre, il va multiplier les allers et retours entre la gare de la Sagette et le lac d’Artouste, pour un trajet de 55 minutes.

Le voyage réserve son lot d’adrénaline et de sentiments intenses, entre ravins profonds et paysages impressionnants. Loin de toute activité humaine, sur une portion de voie bâtie à flanc de montagne, le petit train d’Artouste invite à s’imprégner d’une nature authentique et sauvage, que facilitent la faible allure et l’absence de tout habitacle.

Joyeux anniversaire !

Cette année 2022 est particulière, car elle correspond au 90e anniversaire d’exploitation de la ligne d’Artouste.

Construite originellement pour transporter les ouvriers vers l’énorme chantier du barrage destiné à construire une retenue d’eau (lac d’Artouste), la ligne s’est ensuite consacrée au tourisme, en plein essor dans les années 1920.

Sage décision, car elle ravit les vacanciers depuis plusieurs décennies et connaît aujourd’hui un succès sans précédent, avec près de 100 000 passagers chaque année.

L’anniversaire s’accompagne de différentes manifestations : repas organisés dans les télécabines, exposition à la médiathèque de Laruns, jeux-concours, surprises…

L’autre bonne nouvelle est l’inauguration, le 25 juin, de la base nautique du lac de Fabrèges, qui met à disposition paddles et autres pédalos. De quoi se remettre de ses émotions après un trajet vertigineux.

Le Parc naturel régional du Médoc, terre de sites remarquables

Le Parc naturel régional du Médoc, terre de sites remarquables


Labellisé en 2019, au terme d’un long processus, le Pnr du Médoc suit la vocation de protéger et de pérenniser un territoire aux mille richesses.

Le magnifique château Cante-Merle à Macau, au cœur du Parc naturel régional du Médoc – Crédit photo: PA – CC BY-SA 4.0

Les Pnr, ancêtres du développement durable

C’est en 1968 que naît le premier Parc naturel régional (Pnr), dans les Hauts-de-France. Sa création marque l’aboutissement des efforts consentis par la DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale), jeune institution interministérielle apparue quelques années auparavant.

Disposant d’une véritable liberté d’action, la DATAR cherche à privilégier les initiatives locales en matière d’économie et d’écologie. C’est dans cette perspective qu’elle réunit, en septembre 1966, une centaine de personnalités à Lurs-sur-Provence. Les participants (composés de fonctionnaires, de ministres, d’architectes, d’ingénieurs, d’agriculteurs et aussi de…poètes !) sont invités à réfléchir à l’aménagement du territoire, intégrant les problématiques des milieux naturels sensibles, des zones urbaines et des territoires isolés.

Le fruit de leur travail se traduit par la proposition de Parcs naturels régionaux, au cadre juridique moins contraignant que celui des Parcs nationaux.

Cinq missions principales leur sont confiées :
– la protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel et paysager ;
– l’aménagement du territoire ;
– le développement économique et social ;
– l’accueil, l’éducation et l’information ;
– l’expérimentation et l’innovation.

Dans un souci constant de décentralisation, les Pnr obéissent à une politique mise en œuvre par les élus locaux, le financement étant essentiellement assuré par les Conseils départementaux et régionaux. Il n’en demeure pas moins que les partenaires (représentants socioprofessionnels, associations…) jouent un rôle essentiel au sein des organismes de gestion, épicentres des Parcs.

Chaque Pnr s’appuie sur sa propre charte, élaborée localement pour une durée de 15 ans. Elle fixe la stratégie de développement du territoire, selon des critères de préservation du patrimoine ou d’activités économiques privilégiant les ressources naturelles et humaines.

Aujourd’hui, 58 Parcs naturels régionaux contribuent au développement durable en France.

Le Médoc méritait bien son Parc

Quatrième parc de Nouvelle-Aquitaine, le Pnr du Médoc est aussi le plus récent puisque son classement est intervenu en mai 2019. Il couvre une superficie de 2334 km², qui s’étend tout le long de l’estuaire de la Gironde jusqu’aux limites de l’agglomération bordelaise. Sa façade Ouest est dessinée par les longues plages océanes, mais sans atteindre le Bassin d’Arcachon.

Le périmètre du Pnr inclut une cinquantaine de communes et près de 105 000 habitants.

carte du parc naturel régional du médoc

Initiatrice du projet, la Région Aquitaine a lancé son étude d’opportunité en 2008, première étape d’un long processus administratif et juridique. Entre visites du territoire, auditions, enquêtes publiques, consultations, réunions de concertation, attente des avis et élaboration du projet de charte, plus de dix ans d’efforts ont été nécessaires avant d’obtenir le fameux décret !

La charte du Pnr du Médoc se nourrit des nombreuses opportunités de son environnement, riche et varié. Il englobe en effet l’estuaire et sa faune fragile, les vignobles réputés, les plages de sable fin, l’interminable forêt de pins. C’est aussi la préservation de son économie forestière, de son activité viticole et ostréicole, de son artisanat et de son dynamisme touristique.

Interrogé par le site d’informations Aquitaine On line, Gonzague Lurton, ancien Président du syndicat viticole des Vins de Margaux, approuve la démarche : « Le Pnr est en parfaite cohérence avec ce qu’on essaie de faire sur « Margaux s’engage pour la biodiversité ». En 2013, on a lancé une réflexion pour voir quel pourrait être le travail que l’on pouvait faire pour réduire notre empreinte sur le territoire. On voulait être capable de montrer que notre travail allait au-delà de produire un nectar quel que soit sa qualité, mais aussi avoir une empreinte douce sur le territoire. L’intérêt du Pnr, c’est qu’il peut nous aider ensuite derrière à partager. »

Une multitude de sites remarquables

Le Médoc profite d’une géographie généreuse et d’un patrimoine précieux, que viendra protéger le Pnr. Le territoire offre, il est vrai, de multiples opportunités de découvertes. La politique d’information et d’éducation incluse dans la charte contribue à les valoriser et à sensibiliser le public.

Parmi les idées de visites, la réserve naturelle de l’Étang de Cousseau propose un sentier de 7 km, qui se faufile entre marais, boisements de pins et barins humides jusqu’à l’étang. Ambiance sauvage garantie.

Argument majeur du Parc, l’estuaire de la Gironde n’est plus à présenter. Outre les randonnées le long de ses rives, qui promettent des paysages somptueux, il est possible de profiter des quelques croisières pour se rendre sur les îles.

Le Pnr, ce sont aussi les vignobles réputés du Médoc. Le développement de l’œnotourisme offre des itinéraires variés à la découverte des châteaux, du travail des hommes et des crus prestigieux (Margaux, Pauillac, Saint-Estèphe…).

Les amateurs de monuments ont quant à eux le loisir de grimper au sommet du phare de Cordouan ou de la tour d’honneur de Lesparre, haute de 30 mètres. La richesse patrimoniale locale se nourrit également de l’abbaye de Vertheuil, de Fort-Médoc, complexe militaire érigé au 17e siècle ou encore de la basilique Notre-Dame-de-la-fin-des-terres à Soulac, inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO.

Forte-Médoc
Vue depuis le Fort-Médoc. Une p’tite balade s’impose – Crédit photo: Remi Mathis – CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Mais profiter pleinement du Parc, c’est aussi se promener le long de l’immense plage atlantique, bordée de dunes et aux vagues parfois capricieuses. C’est aller à la rencontre des aquaculteurs, dont l’activité a failli disparaître dans les années 1980.

Une rapide visite sur le site Web officiel permet de prendre connaissance de l’actualité du Parc, au gré des saisons et de ses envies.


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