Le festival international des Menteurs de Moncrabeau

Le festival international des Menteurs de Moncrabeau


À Moncrabeau, avoir le nez qui s’allonge n’est pas forcément source de réprimande. Ce serait au contraire un signe de respect, d’intégration et, oui, disons-le, d’admiration.

Crédit photo: Académie des Menteurs

Près de trois siècles d’approximation et d’exagération

L’adorable village gascon niché à la frontière du Lot-et-Garonne et du Gers a en effet la réputation d’être la capitale mondiale des menteurs, et ne s’en cache pas (pourquoi le devrait-il, après tout ?). L’affaire, si elle prête à sourire, est sérieuse. L’Académie des Menteurs veille au grain, ou plutôt au respect de la tradition qui, mine de rien, peut afficher ses presque trois siècles d’histoires incroyables, de témoignages singuliers, d’affirmations grandiloquentes et de confessions à la limite de la sincérité.

La tradition est née en 1748, comme l’atteste la « pierre de vérité », qui trône au-dessus du fauteuil des menteurs. Habitués à se réunir sous la halle pour discuter de tout et de rien, les bourgeois aimaient se raconter les histoires du quotidien et les indiscrétions de voisinage, commentaient les travaux agricoles, discutaient la vie politique locale.

Comme cela est souvent le cas lorsqu’on se retrouve régulièrement entre amis, et en l’absence d’une actualité originale ou riche en évènements, la conversation finit par tourner un peu en rond. Alors, dans le souci de rendre leur récit digne d’intérêt et de conserver l’attention de leur auditoire, les habitants de Moncrabeau commencèrent par exagérer quelques passages de leur histoire. Puis quelques autres. La surenchère aidant, ils introduisirent des éléments narratifs inhabituels. Puis quelques autres. Après quelque temps, certains s’aperçurent à leur grande surprise que les trois quarts de leur récit étaient sortis de leur imagination, comme ça, presque naturellement, provoquant un grand intérêt et un certain amusement de l’assistance.

La tradition des Menteurs venait de naître à Moncrabeau. Et Moncrabeau venait d’entrer dans l’Histoire.

L’Académie des Menteurs ? Une institution.

Aussi séculaire soit-elle, la tradition doit être respectée et protégée. C’est le rôle bienveillant de l’Académie des Menteurs. Composée de quarante membres, habillés d’un costume rouge et blanc qui impose le respect, d’une parité parfaite, elle veille à la pérennité et au rayonnement des menteries, qui dépasse depuis déjà longtemps les simples limites de la Gascogne ou du Sud-Ouest.

Car il n’est pas question ici de parler seulement de mensonge, ce serait faire offense à tout le village de Moncrabeau, mais de menterie. La différence est subtile, et pourtant fondamentale. Selon le site officiel de l’Académie, une « menterie est un savant mélange de vérité, mensonge et humour, [qui] doit durer de cinq à six minutes et doit être entendue par tout public. Ce n’est en aucun cas une tribune politique, ni confessionnelle. On pourrait même donner le terme de Gasconnade à la définition de la menterie ».

Selon la tradition locale, qui s’appuie sur une observation très juste, les dentistes, journalistes, avocats et politiciens reçoivent automatiquement le brevet de menteur et sont considérés derechef comme des citoyens d’honneur, ce qui donne encore plus de force à la réputation de Moncrabeau.

Toujours active, l’Académie organise tout au long de l’année différents évènements (loterie, banquets, concours de belote…) pour se rappeler au bon souvenir de chacun et, accessoirement, assurer un minimum de trésorerie nécessaire à son fonctionnement et à l’organisation du festival international des Menteurs chaque été.

Le plus grand festival du monde, parole de Gascon

Cela fait déjà plus de quarante ans que le Festival des Menteurs de Moncrabeau est invariablement organisé le premier dimanche d’août. Ici, point besoin de stars de cinéma ou d’éphémères vedettes de la télé-réalité pour susciter l’intérêt du public puisque c’est le thème même du festival que l’on vient applaudir.

« Cette délectation du palais et du plat de la langue à l’exagération, la fable, la forfanterie, démontre annuellement la substance profonde de notre esprit, qui déroute les Américains, intrigue les Japonais et désole les Anglais. Il trouve sa couleur dans la subtile différence qui sépare la tromperie de la menterie. Pour mesurer l’épaisseur de la nuance, l’expérience nécessaire se compte en années, voire en générations, ravivées par le sel distribué aux princes candidats par l’Académie de Mont des Chèvres. Et quelle consécration, quel symbole quand un de nos conseillers généraux fut sacré roi puis roi des rois dans cet autre pays de la relativité » écrit avec talent Bruno Rapin dans le livre « Lot-et-Garonne, de l’an mil à 2050 » (éditions Fayard).

Le protocole est simple et immuable. Après la messe des Menteurs, qui ouvre officiellement le concours, chaque candidat vient s’asseoir sur le fauteuil de pierre, installé sur la place du village. Faisant face aux membres de l’Académie et au public, il dispose au maximum de six minutes pour déclamer son histoire abracadabrantesque, qui doit cependant être perçue comme la plus vraisemblable possible.

Ensuite, chaque Académicien, équipé d’une salière et d’une cuillère en bois, « attribue de deux à dix cuillérées de sel en fonction de sa menterie ; deux petits pages recueillent le sel auprès du jury à l’aide d’un sac de jute qui est remis aux Ingénieurs des poids et mesures pour la pesée », comme l’explique le site officiel de l’Académie.

Le candidat dont la menterie a suscité la plus grosse quantité de sel est désigné Roi des Menteurs. Il est à noter que ce système de vote bat à plates coutures tous les appareils électroniques de dernière génération puisque la désignation du meilleur menteur peut parfois se jouer au gramme près !

La Reine ou le Roi prend alors place sur une chaise à porteurs afin de recevoir les félicitations et les sifflets d’admiration de la foule tout le long des ruelles du village. Les autres candidats peuvent se consoler un peu en recevant le brevet de menteur qui leur permet de « travestir la vérité en tous temps et en tous lieux ! ». C’est pas rien.

En 2014, la Québécoise Yolaine Carrier a été couronnée (1 610 grammes de sel). Serveuse de son état au bar Le Sacrilège du quartier Saint-Jean de Québec, elle s’est appuyée sur les brèves de comptoir de son établissement pour raconter au public médusé qu’un bateau de transport touristique, navigant sur le Saint-Laurent, propose à ses clients d’observer un animal marin mi-homme, mi-phoque lorsqu’il n’est pas possible d’apercevoir des requins ou des baleines.

En 2015, le Néracais Pierre Gallio a retrouvé la chaise à porteurs pour la cinquième fois (1 510 grammes contre 1 400 grammes en faveur de son dauphin). L’homme a conquis son auditoire en détaillant sa prise de fonctions municipales à la tête de la petite commune Aquisou Bien, en suivant deux objectifs majeurs : « Faire passer la LGV dans la commune sur l’ancienne voie ferrée et implanter un aéroport qui s’appellera Notre-Dame-des-Glandes. »

L’Académie des Menteurs de Moncrabeau peut s’appuyer sur la participation fidèle de la Royale Moncrabeau de Namur, qui envoie chaque année des représentants dans le Lot-et-Garonne et vient au complet tous les deux ans. Les ambitions internationales du festival passent aussi par la future coopération avec les Italiens de la ville de Piastre, « contrée où une autre académie d’affabulateurs vénère Pinocchio », comme le précisent Michael Ducousso et Paulette Guerini dans La Dépêche du Midi (3 août 2015).

Le Festival international des Menteurs est surtout l’occasion de retrouver le goût des mots, de se laisser surprendre par des affirmations définitives qui laissent la place au doute, de redécouvrir les instants un peu magiques d’une veillée, qui rassemblait jadis les habitants du village lorsque les écrans n’existaient pas.


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Pratique :

Adresse et contact : Académie des Menteurs, Rue Cocu Saute 47600 Moncrabeau – Tél. 05 53 97 32 25 – Web: www.academiedesmenteurs.fr
Accès : Village de Moncrabeau, situé sur la D930 entre Nérac au nord et Condom au sud.
Date: Le premier dimanche d’août, au cœur du village, place de la Halle.

Chapelle Notre-Dame-du-Rugby : priez pour nous, pauvres plaqueurs

Chapelle Notre-Dame-du-Rugby : priez pour nous, pauvres plaqueurs


Dans le Sud-Ouest, le rugby dépasse souvent le cap de la passion pour atteindre celui de la religion. Il était donc logique qu’une chapelle lui soit entièrement dédiée.

Crédit photo: Jibi44 – CC BY-SA 3.0

Comme un pèlerinage

Pour peu que l’on soit amateur de rugby, et surtout de rugby local, avec l’accent, les entraînements deux fois par semaine après le boulot, les bourre-pif encore vivaces pendant le match du dimanche, se rendre au village de Larrivière Saint-Savin, au cœur des Landes et du vignoble du Tursan, s’apparente en quelque sorte à une initiation. C’est un peu le sentiment de franchir une étape, c’est surtout la certitude que sa passion est sincère et entière.

On a d’ailleurs le cœur qui bat un peu plus fort en empruntant la très, très étroite route de la Chapelle, qui grimpe joliment tout en serpentant au milieu de la nature et qui finit par nous déposer devant un édifice modeste mais chaleureux, petit mais convivial, parfaitement entretenu et faisant honneur à sa réputation : la chapelle Notre-Dame-de-Rugby.

L’œuvre d’un abbé passionné

C’est à l’abbé Michel Devert, originaire de Mézos, une bourgade landaise située à 70 kilomètres plus à l’Ouest, que l’on doit le projet de la chapelle. Déjà très impliqué auprès des jeunes, et donc du rugby, l’abbé apprend avec tristesse la mort de trois rugbymen de l’US Dax en 1964, victimes d’un accident de la route au retour d’un match amical contre le CA Bordeaux-Bègles : Jean Othats, Émile Carrère et Raymond Albaladejo. La douleur est d’autant plus vive que les trois jeunes hommes avaient fréquenté son patronage à Dax.

« Le monde du rugby aura sa Chapelle bien à lui, pour veiller sur ses rudes gars, les protéger du mal, les aider dans leurs difficultés ; avoir la garantie de la protection divine, savoir ou demander la lumière quand l’épreuve surgit, n’être plus seul dans la lutte quotidienne, se retrouver sous le regard de Notre-Dame, n’est-ce pas une sécurité et l’une des joies de la terre ? Ce supplément d’âme qu’apporte la vie religieuse, je voudrais l’offrir en toute liberté au monde du Rugby ! » écrit alors l’abbé.

L’homme avait déjà repéré cette petite chapelle abandonnée sur les hauteurs de Larrivière Saint-Savin. Il prend la décision de défricher son proche environnement dès 1960 avec le projet d’offrir au rugby un lieu de dévotion. L’accident tragique conforte son dessein. Il obtient l’autorisation du secrétariat d’État à la Jeunesse et aux Sports un mois seulement après l’accident puis celle de la FFR.

Les travaux de réfection, financés grâce à l’organisation de matches réunissant des équipes de l’élite, se poursuivent pendant quelques années. Le 26 juillet 1967, Robert Bézac, évêque de Dax, inaugure la chapelle en y célébrant une messe. L’abbé Devert profite de l’évènement pour donner lecture de la prière qu’il vient de rédiger :

« Prière à Notre-Dame-du-Rugby

Vierge Marie qui avez enseigné votre Enfant Jésus à jouer sur vos genoux, veillez maternellement sur nos jeux de grands enfants.

Soyez à nos côtés lorsque la passion du jeu nous prend tout entier et qu’il faut malgré tout, garder la maîtrise de soi et maintenir au jeu toute sa noblesse.
Soyez à nos côtés pour soutenir nos forces et nos volontés tendues vers la victoire.

Mais aussi, soyez avec nous, dans la terrible mêlée de l’existence, afin que nous sortions vainqueurs du grand jeu de la vie, donnant l’exemple, comme sur le terrain, du courage, de l’entrain, de l’esprit d’équipe en un mot d’un idéal à l’image du Vôtre.

Amen. »

Les couteliers enrichissent et diversifient leur production, au-delà du simple couteau. Ainsi, des ciseaux, des rasoirs et même des sécateurs commencent à sortir des ateliers.

Un édifice dédié à Marie et au rugby

La chapelle a pu profiter, pendant quelques années, de travaux supplémentaires grâce à la bonne volonté des amateurs de rugby, comme l’édification du clocher en 1971. L’intérieur a été progressivement rénové, au gré des fonds, contribuant à rendre le lieu fidèle à l’ambition de l’abbé.

Lorsque l’on pénètre dans l’édifice, le regard est immédiatement attiré par les quatre vitraux originaux. Le premier, « La Vierge à la touche » a été réalisé en 1969 par Pierre Lisse, alors capitaine du Stade Montois. Le suivant, « Le joueur blessé », est l’œuvre de l’artiste Patrick Geminel, ancien militaire et lauréat du Prix de Rome. Enfin, les deux derniers vitraux sont nés de la main d’Alfred Henquinbrant et s’intitulent « La Vierge aux Pèlerins » et « La Vierge au-dessus de la mêlée ».

Le visiteur peut également admirer les deux statuettes, dont celle de « Notre-Dame-de-Rugby », placée à l’extérieur, juste à côté de l’entrée, que l’on doit également à Pierre Lisse. La seconde « La Vierge à l’enfant », toute dorée, domine l’autel et accompagne de son regard bienveillant les nombreux amateurs de ballon ovale qui visitent les lieux chaque année.

Bien sûr, l’attrait majeur de la chapelle reste son impressionnante collection de maillots, donnés par des joueurs de tous les horizons, inconnus ou célèbres, d’équipes locales ou internationales, vivants ou décédés. Certains ont été portés lors de compétions majeures, d’autres au cours de matches de Fédérale 3. Parfois, une note manuscrite signée d’un joueur célèbre est épinglée sur le maillot.

L’édifice retrouve sa vocation religieuse à travers le reliquaire exposant les maillots et affichant les photos de jeunes joueurs décédés trop rapidement.

Posé sur l’autel, un livre d’or permet à chacun de laisser ses réflexions, impressions et mêmes ses prières avant un match important.

Plus de 10 000 visiteurs chaque année

Le succès dépasse l’estime puisque pas moins de 12 000 personnes décident chaque année de se rendre à Larrivière. La mairie s’est adaptée à cette affluence bienvenue et à la générosité des joueurs en décidant de la construction d’un petit musée du rugby, en 2010, juste à côté de la chapelle, où l’on peut découvrir plus de 500 maillots supplémentaires, mais aussi des chaussures, des ballons, des trophées, des fanions et des photos d’équipes. De nombreux dons sont le fait de personnes souhaitant rendre hommage aux disparus, de parents ayant perdu leur enfant.

Le musée a également pu compter sur la générosité et l’abnégation de Morgan Bignet, un ancien gendarme passionné de ballon ovale qui a pu, avec l’aide son entourage, collecter des maillots du monde entier avant d’en faire don.

Les amateurs de rugby les plus fervents participent au pèlerinage annuel, organisé chaque lundi de Pentecôte. La journée est l’occasion d’assister à la messe organisée sur la petite esplanade devant la chapelle et de partager son repas au cours du pique-nique qui suit le verre de l’amitié. C’est surtout l’opportunité de rendre un vibrant hommage à l’abbé Devert, décédé en 2012 à l’âge de 88 ans et qui repose juste à côté.


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Calendrier des festivités en Dordogne

Calendrier des festivités en Dordogne


On n’imagine quand même pas que la Dordogne ne consacre pas de nombreuses manifestations à ses délicieux produits, sans pour autant négliger la culture, la tradition et la fête.

Janvier

Fête de la truffe
Sarlat – Mi-janvier
Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com
Le temps d’un week-end, de nombreuses animations sont organisées autour du précieux champignon (il faudrait plutôt écrire « ascomycète hypogé » mais c’est quand même moins évident). Les visiteurs peuvent profiter du grand marché aux truffes du Périgord, où produits frais et dérivés sont proposés à la vente. Les plus curieux participent aux ateliers de sensibilisation et d’identification, ce qui peut toujours être utile si on décide d’acheter soi-même quelques centaines de grammes du divin ascomycète lors d’un marché périgourdin.
La fête est également l’occasion d’organiser le concours de l’Académie culinaire du foie gras et de la truffe, au cours duquel de jeunes chefs rivalisent d’imagination pour proposer le meilleur plat.
Enfin, des démonstrations de cavage (pas gavage, même si nous sommes sur le même territoire) sont proposées au public, qui comprend un peu mieux la mission ardue des chiens chargés de débusquer la petite boule noire magique. Une truffe pour une truffe, le combat semble équitable.

Février

Fête de la noix
Sarlat – Place de la Liberté – Première quinzaine de février
Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com
Vous avez à peine fini de digérer votre overdose de truffes qu’il faut repartir au combat. Fort heureusement, c’est toujours à Sarlat que ça se passe et cette fois, c’est à la noix qu’il faudra rendre honneur, et plus précisément aux quatre variétés AOC du Périgord.
Mine de rien, on la trouve en Dordogne depuis près de 20 000 ans et son huile était tellement précieuse au XIIIe siècle qu’on l’utilisait pour payer les baux ou s’acquitter des dettes.
En plus d’être savoureuse, la noix est bonne pour la santé, notamment grâce à sa riche teneur en arginine, un acide aminé favorisant la circulation sanguine.
La manifestation est avant tout l’occasion d’organiser le concours régional d’huile de noix, mais le public n’est pas pour autant oublié : manifestations joyeuses, animations, rencontres avec les producteurs, dégustations diverses et variées, restauration (plats, desserts, apéritifs, liqueurs à base de noix) et démonstration de fabrication d’huile.

Mars

Sarlat en Périgord Fest’Oie
Sarlat – Place de la Liberté – Début mars (ou fin février – Se renseigner auprès de l’OT de Sarlat)
Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com
Sarlat s’impose définitivement comme la ville de la bonne chère et sait rendre hommage à la richesse gastronomique du Périgord. Créé en 2009, Fest’Oie a vocation à placer sous les projecteurs le grand palmipède, qui souffre peut-être de la très dure concurrence du canard. Pourtant, sa chair donne naissance à un foie gras savoureux, aux saveurs certes moins prononcées, mais plus fines et délicates.
L’oie se consomme de mille façons : magrets, gésiers, grillons, demoiselles, confits, brochettes…
Pendant deux jours, les visiteurs peuvent profiter de l’ambiance un peu particulière de la manifestation, animée par des bandas. Les stands des producteurs sont nombreux et les dégustations encouragées. Des ateliers ludiques sont ouverts aux petits et grands.
Le clou des festivités est le gargantuesque banquet organisé le dimanche midi pour près de 800 convives (réservation obligatoire). Pour 45 € (tarif 2016), une douzaine de plats à base d’oie (foie gras, confit, pot au feu, magret, carpaccio…) est servie, le tout arrosé par des vins locaux. Alors, elle est pas belle, la vie ?

Festival Expoésie
Périgueux – Début mars (Manifestation organisée sur une dizaine de jours)
Web: https://ferocemarquise.org
Organisé par l’association Féroce Marquise depuis 2002, le festival provoque de multiples rencontres, en de multiples endroits de la ville, entre la poésie et toute autre forme d’art, qu’il soit visuel, sonore, musical ou lié à une performance. Pendant une dizaine de jours, les lectures, expositions, ateliers, performances, échanges se succèdent aux quatre coins et recoins de la ville. Les mots partent à l’assaut du public, les arts conquièrent la cité.

Avril

Foire de la Latière
Saint-Aulaye – Place du Champ de Foire – 30 avril et 1er mai et deuxième dimanche de septembre
Le hameau de la Latière, à proximité de Saint-Aulaye et aux abords de la dense forêt de la Double, reçoit chaque année des dizaines de milliers de visiteurs. Il faut dire que sa foire, organisée deux fois par an, jouit d’une solide réputation séculaire depuis le Moyen-Âge, qui vaut toutes les campagnes de marketing.
Au printemps, la fête foraine s’impose : manèges, stands de tir, loteries, comptoirs de dégustation, camelots, ventes diverses et variées. C’est aussi et surtout la foire aux bestiaux (un mini salon de l’agriculture, en quelque sorte), avec ses vaches, chevaux, oies, canards…. Les artisans de France et Navarre sont présents, tout comme le sont les musiciens chargés d’animer la festivité.
Le 1er mai, on met les petits plats dans les grands, avec la préparation de l’omelette à l’aillet géante (1 000 œufs et 10 kg de matières grasses), servie à 10 heures. Juste après, c’est la messe, dite au gré des trompes de chasse, qui marque le départ du pèlerinage vers la mystérieuse fontaine de Saint-Eutrope, au sujet de laquelle on dit que les eaux magiques soulagent les estropiés. Enfin, il convient d’assister à la fête du chien, au son de la musique folklorique et médiévale.

Le Printemps des Bastides
Pays du Bergeracois – Avril à juin
Tél : 05 53 06 83 29 – Web : www.pays-de-bergerac.com
Initié par le Comité départemental de la Dordogne, le Printemps des Bastides, qui s’étend du mois d’avril au mois de juin, propose un riche programme de manifestations culturelles et artistiques dédiées aux différences et diversités des peuples de la planète. Spectacles, concerts, débats, projections, expositions, conférences et fêtes thématiques se multiplient à travers les cités du Bergeracois pour inciter le public à découvrir d’autres cultures et sensibilités.

Mai

La Ringueta, fête des jeux traditionnels occitans
Sarlat – Week-end de la Pentecôte – Uniquement les années paires
Tél: 05 53 31 45 45 – Web : www.ringueta-sarlat.fr
Organisée sur deux jours, la Ringueta est le prétexte idéal pour tirer les enfants et les ados de leur télé, smartphone, tablette, PC, PlayStation 4, Xbox One, Wii U préférés. La fête populaire occitane rend un vibrant hommage aux jeux traditionnels et autres démonstrations physiques ou concours de force.
Pas moins d’une soixantaine de jeux sont proposés aux visiteurs, parmi lesquels le rampeau (un jeu de quilles), le casse-toupine (à l’aide d’une perche, le candidat, les yeux bandés et que l’on a fait tourner sur lui-même quelques secondes, doit essayer de casser la toupine suspendue à une corde afin de recevoir une surprise), la tusta-poncha (enfoncer une pointe dans un billot de chêne en trois coups de marteau), etc.
De nombreuses animations musicales et autres joyeusetés (initiation aux danses traditionnelles, épreuves de tir à la corde, mât de Cocagne à gravir, farandoles…) accompagnent la fête.
Si toute cette dépense d’énergie vous a ouvert l’appétit, rendez-vous est fixé en soirée pour la Taulada, un savoureux dîner préparé à l’aide des spécialités locales et pour un prix très abordable. Enfin, un bal traditionnel animé par un groupe occitan vient conclure ce week-end hors du temps, au cours duquel vos enfants auront réalisé que tous les jeux ne fonctionnent pas obligatoirement à l’électricité. C’est pas rien.

Les journées du terroir
Sarlat – Jeudi et vendredi de l’Ascension
Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com
La ville de Sarlat donne décidément la part belle aux plaisirs de la bouche. Après les fêtes de la truffe, de la noix et de l’oie, on ressort les assiettes pour goûter toutes les productions périgourdines, nombreuses et variées, salées et sucrées, fondantes ou croquantes. Les producteurs proposent aux visiteurs de se régaler du fruit de leurs productions : noix, fraises, truffes, volailles, foie gras, miel, confitures, vins, digestifs…
Des animations sont proposées aux petits et grands durant les deux jours, qui pourront venir caresser les animaux de la ferme.

Fête de la fraise
Vergt – Troisième dimanche de mai
Tél : 05 53 54 90 05
C’est le collectif des associations du canton de Vergt qui est à l’origine de cette manifestation, au regard de la longue tradition de culture de fraises dans le pays, favorisée par un climat dédié. Les fraises sont cultivées sur les coteaux boisés du Périgord, sous de très longs tunnels de plastique. Elles bénéficient du sigle de qualité officiel IGP, délivré par la Commission européenne, preuve de qualité.
Plusieurs variétés sont proposées au public : gariguette, cirafine, cléry, Donna rouge, candiss…
La fête est l’occasion d’aller à la rencontre des fraisiculteurs, qui prendront un vrai plaisir à répondre aux questions posées et à expliquer leur travail quotidien. C’est aussi et surtout l’occasion de se régaler, notamment lors des banquets organisés au cours desquels le fruit est mis en valeur. Il convient également d’assister au concours de la meilleure tarte aux fraises organisé par la Fédération des Patrons Boulangers Pâtissiers de la Dordogne et le Comité de la Fraise. Deux épreuves sont inscrites à l’ordre du jour, dont la première réservée aux pâtissiers amateurs et la seconde dédiée aux artisans boulangers pâtissiers. Et qui profite du fruit de ce challenge acharné ? À votre avis.

Juin

Fête du vin et de la gastronomie
Chalais-en-Périgord – Place de Mavaleix – Dernier week-end de juin
Web : www.vins-chalais.com
Situé au cœur du Périgord vert, le village de Chalais organise chaque année sa traditionnelle fête du vin et de la gastronomie, une façon conviviale de fêter l’arrivée de l’été. Au total, une trentaine d’exposants viennent occuper les stands de la place Mavaleix, ce qui permet de les rencontrer et d’acheter directement leurs délicieuses productions. Les appellations ne sont pas limitées au seul département de la Dordogne ou aux limites du Sud-Ouest. On y trouve, entre autres, du champagne, du beaujolais, du pineau, des côtes de Bordeaux, du muscadet ou encore des vins de Touraine.
D’autres stands sont dédiés aux plaisirs du bien manger : foie gras, fraises, fromages, galettes…
Un dîner dansant est organisé le samedi et le dimanche soir. Bref, tous les ingrédients d’une fête de village joyeuse et légère.

Juillet

La Félibrée
Chef-lieu de canton du Périgord – Premier dimanche de juillet
Web : www.felibree-2016-saintaulaye.fr (blog dédié à la manifestation de 2016)
Depuis 1903, la Félibrée est organisée chaque été dans un chef-lieu de canton différent. La fête, héritée des troubadours et de leurs chants, rend un hommage appuyé à la langue d’oc et à la culture occitane. Des guirlandes de feuilles, fabriquées tout au long de l’année pour l’évènement, sont accrochées à travers les rues de la ville. Le public, généralement très nombreux, découvre les activités traditionnelles, comme la fabrication de paniers d’osier ou de dentelle, le travail des potiers, le talent des artisans, le savoir-faire des cuisiniers. Tout au long de la journée, des défilés de groupes traditionnels sont organisés. On peut, et on doit, assister à la taulada, le célèbre banquet, qui précède la Cour d’Amour, une représentation de danses et de pièces de théâtre, dites bien sûr en langue d’oc.
La Félibrée est organisée par l’association Lo Bornat dau Perigord (la rûche), école félibréenne du Périgord fondée en 1901. L’association est devenue l’ensemble des hommes et femmes dépositaires d’un savoir et des traditions de l’Occitanie.

Macadam Jazz
Périgueux – Tous les mardis soirs de juillet à août
Tél : 05 53 08 69 81 – Web : www.clap-perigueux.com
Chaque mardi soir, de juillet à août, alors que la forte chaleur de la journée laisse progressivement la place aux douces températures du crépuscule, la ville de Périgueux nous invite à prendre l’apéritif en musique, sur des airs de jazz.
Les groupes investissent les places de la ville et proposent deux rendez-vous par soirée. Le premier est fixé à 18h30 et constitue un prélude musical, une sorte de mise en bouche (ou plutôt oreilles). Le second débute à 20h30 sous la forme d’un concert plus structuré.
Alors, on n’est pas bien là, détendu du tympan ?

La Truffe de Périgueux
Périgueux – Juillet à août
Tél : 05 53 08 69 81 – Web : www.clap-perigueux.com
Ceux d’entre vous qui ressortent la fourchette et la serviette après avoir goulûment assisté à la fête de la truffe organisée à Sarlat en janvier en seront pour leurs frais. La Truffe de Périgueux, organisée par l’association CLAP (à qui l’on doit aussi Macadam Jazz), en collaboration avec France Bleu Périgord, est un concours de chansons françaises. Il permet aux artistes méconnus de venir chanter sur scène, face à un public nombreux et enthousiaste mais aussi devant un jury très attentif.
Le concours n’oublie pas les plus jeunes puisque les chanteurs de 8 à 16 ans peuvent également se produire à travers une catégorie qui leur est dédiée.
Les candidats se succèdent tout au long de l’été, jusqu’à la grande finale au cours de laquelle le vainqueur de l’année est désigné.
Est-il besoin de rappeler que des artistes ont connu (et connaissent toujours) une grande carrière après avoir décroché le trophée ? Ce fut le cas pour Jeanne Cherhal, Miossec ou encore Linda Lemay. Excusez du peu.

Foire aux vins de Sigoulès
Sigoulès – Troisième week-end de juillet
Tél : 05 53 58 40 42
Retour aux plaisirs du palais. Depuis déjà une quarantaine d’années, la foire aux vins de Sigoulès accueille une petite centaine d’exposants, dont des viticulteurs du Bergeracois mais aussi d’autres régions. Les stands dédiés aux bons produits du terroir sont également fort nombreux.
Limiter la foire à la dégustation et à la vente de vins serait une grave erreur. Pendant deux jours, les animations sont multiples et variées, au rythme des bandas : défilé des confréries, spectacle musical, concerts d’orchestres, jeux d’antan, danses traditionnelles, attractions foraines, soirée cabaret… Ceux qui auraient dégusté trop de Pécharmant le samedi soir pourront expier leur faute et soulager leur conscience en assistant à la messe du dimanche matin, animée aux couleurs des confréries. Encore faudra-t-il pouvoir se lever.

Festival des jeux du théâtre
Sarlat – Deuxième quinzaine de juillet
Tél : 05 53 31 10 83 – Web : www.festival-theatre-sarlat.com
Le festival existe depuis 1952, né de la volonté d’unir le magnifique patrimoine de la ville et l’émotion de l’art dramatique. La manifestation propose des représentations théâtrales dans quatre lieux emblématiques de la cité : le jardin des Enfeus, le jardin du Plantier, l’abbaye de Sainte-Claire, la place de la Liberté.
La programmation est confiée, depuis déjà de nombreuses années, à Jean-Paul Tribout, que le grand public connaît grâce à son interprétation de Gustave Pujol dans la série Les Brigades du Tigre mais qui est aussi et surtout un homme de théâtre, avec plus de 80 pièces à son palmarès.
Chaque année, une vingtaine de pièces, classiques ou plus contemporaines, est proposée au public, ainsi que des lectures et des spectacles poétiques.

Crédit photo : Festival des Jeux du Théâtre de Sarlat en Périgord

Le Grand Souk
La Jemaye – Juillet
www.legrandsouk.com
Initialement organisé à Ribérac, le festival pose sa scène à la Jemaye, et plus précisément aux abords de son grand étang.
Chaque année, des chanteurs de France et du monde entier, confirmés ou débutants, viennent faire le show pendant deux jours.

Itinéraire baroque
Saint-Astier et alentours – Fin juillet
Tél : 05 53 90 05 13 – Web : www.itinerairebaroque.com
Initié par l’organiste et chef d’orchestre Ton Koopman, le festival a la vocation d’organiser des concerts de musique baroque dans les églises romanes et châteaux du Périgord vert, avec le souci d’unir le patrimoine architectural, parfois oublié, à la magie des compositions de Bach ou Telemann. Une trentaine de concerts est ainsi proposée au public en quatre jours, répartis dans différents sites : l’abbaye de Brantôme, l’église de Mareuil, le château de Bourdeilles, l’abbatiale de Cercles…

Mimos, festival international des arts du mime et du geste
Périgueux – Fin juillet
Tél : 05 53 53 18 71 – Web : www.mimos.fr
Chaque année depuis 1983, le festival Mimos « s’attache à refléter toute la diversité d’un art reposant sur le corps en mouvement : mime, théâtre gestuel, performance, danse, cirque, théâtre d’objets, marionnettes… » comme le précise son site Internet.
Des artistes du monde entier viennent se produire au festival, le deuxième plus important au monde après celui de Londres. Le public assiste à une vingtaine de spectacles, qui peuvent être organisés sur scène, mais aussi dans les places, les rues et musées de la ville.
En parallèle, Mim’Off permet à une vingtaine de compagnies d’aller à la rencontre des spectateurs en marge du festival. Leurs spectacles sont gratuits, mais rien n’interdit de déposer quelques euros dans le chapeau.

Festival Cultures au cœur
Montignac – Dernière semaine de juillet
Tél : 05 53 50 14 00 – Web : www.festivaldemontignac.fr
Le festival se montre engagé dans le combat en faveur de la paix et de la rencontre des cultures du monde entier. Chaque été, des dizaines de groupes folkloriques internationaux viennent dévoiler les danses, chants et musiques traditionnels de leur pays.
La manifestation propose également de nombreuses animations, des concerts gratuits à la bodega, des expositions, des conférences et même un marché artisanal.

Festival du Périgord noir
Villes et villages du Périgord noir – Fin juillet à début octobre
Tél : 05 53 51 95 17 – Web : www.festivalmusiqueperigordnoir.com
Les concerts classiques sont organisés dans les églises qui jalonnent la magnifique vallée de la Vézère, choisies pour leur beauté architecturale mais surtout pour leur sonorité exceptionnelle, à même de rendre hommage au talent des musiciens.
À chaque édition du festival, un thème central (« Haendel dans les collines » en 2015, « Drôles de dames » en 2016) est choisi, autour duquel s’établit la programmation.

Août

Festival des musiques épicées
Saint-Aulaye – Premier week-end d’août
Tél: 05 53 90 63 74 – Web: www.musiques-epicees.com
Les terrasses du château de Saint-Aulaye, magnifique édifice dominant la rive gauche de la Dronne, accueillent pendant deux jours des groupes de cultures latine et occitane, dans une bonne grosse ambiance de fête.

Fête du couteau de Nontron
Nontron – Début août
Tél : 05 53 56 29 76 – Web : https://feteducouteau.typepad.fr
On le sait, la tradition de la coutellerie est fort ancienne à Nontron. Il est donc logique que la fête de cet instrument, ô combien pratique, soit organisée dans cette charmante bourgade du Périgord vert qui reçoit le temps d’un week-end une centaine d’exposants venus du monde entier. Les passionnés pourront admirer des joyaux d’orfèvrerie, conçus et fabriqués par des artisans ayant une haute estime de leur métier.
Le week-end précédent la fête est consacré au festival « Forges et métallurgie », qui rend honneur à l’un des plus anciens métiers du monde et qui permet au public de découvrir les ateliers de bas-fourneau, la fonderie de bronze et d’étain et d’assister à la démonstration de coulée de fonte dans le haut fourneau.

Sinfonia en Périgord
Périgueux – Fin août
Tél : 05 53 08 74 83 – Web : www.sinfonia-en-perigord.com
Créé par Michel et David Théodorides en 1990, Sinfonia en Périgord est entièrement dédié à la musique baroque. Il offre la possibilité à de jeunes musiciens ou de nouvelles formations de rencontrer le public dans des lieux prestigieux de la région de Périgueux, sans pour autant oublier les orchestres plus confirmés. Cerise sur le gâteau, l’équipe du festival assure le suivi des graines de talent afin de s’assurer de la bonne évolution de leur carrière.

Septembre

Foire de la Saint-Cloud
Badefols d’Ans – Deuxième week-end de septembre
Au pied de l’imposant château, la foire de la Saint-Cloud prend ses quartiers chaque deuxième week-end de septembre. Un concours de veaux élevés sous la mère permet de repérer les plus beaux bestiaux, qui sont ensuite vendus à un prix légèrement supérieur.
La foire est aussi l’occasion de profiter des nombreuses animations proposées et de se restaurer avec gourmandise puisque les premiers plats, tripes et bavettes, sont proposées dès 8 heures du matin (pour ceux qui auraient boudé leurs corn-flakes). Ambiance rurale garantie.

Foire exposition de Périgueux
Marsac sur l’Isle – Mi-septembre
Tél : 05 53 03 31 61 – Web : www.foire-exposition-perigueux.fr
Organisée sur une semaine, la foire expo de Périgueux, qui est la troisième en importance en Aquitaine après celles de Bordeaux et de Pau, regroupe des centaines d’exposants de toutes sortes. Le public peut également profiter des manèges gratuits, des animations diverses et variées, du village occitan et des nombreux stands de dégustation de spécialités locales.

Novembre

La foire aux dindons
Varaignes – 11 novembre
Tél : 05 53 56 31 05
L’on dit que cette foire un peu particulière date du bon roi Henri IV. Le temps d’une journée, le dindon est à la fête, à tous les sens du terme. La journée commence par un défilé de gallinacés à travers les rues du village jusqu’à la place du château. Il s’ensuit un concours de glouglou, qui peut valoir le détour.
Et si vous tombez sous le charme de ces adorables dindons, vous pourrez d’autant plus les apprécier rôtis lors du grand banquet de la foire, au cours duquel des châtaignes et du bourru sont également proposés aux convives.
Plus de 130 exposants sont présents et les bandas se chargent d’assurer l’animation, que l’on devine joyeuse.
Il est préférable d’arriver tôt, la manifestation accueille généralement plus de 15 000 visiteurs.

Le couteau de Nontron, moderne tradition

Le couteau de Nontron, moderne tradition


Menacé de disparition à la fin du XIXe siècle, un peu chahuté tout au long du XXe, le célèbre couteau a su négocier un formidable retour.

Crédit photo: La Coutellerie nontronnaise

Une longue histoire

Les Petrocorii, tribu gauloise installée en terres nord-périgourdines, étaient réputés pour la qualité de leur travail du fer, profitant des gisements de minerais riches en manganèse.

La région de Nontron offre, il est vrai, toutes les ressources naturelles nécessaires à la production de couteaux : des forêts composées d’une large variété d’arbres, un sol généreux en minerai de fer, les eaux très fraîches de la rivière Bandiat, parfaites pour la trempe les lames.

Tout au long du Moyen-Age, les Compagnons couteliers faisaient étape à Nontron lors de leur Tour de France. Au XIIIe siècle, Guillaume de la Villeneuve cite les « couteax de Pierregort » (couteaux de Périgueux) dans son Dit des crieries de Paris, qui décrit l’activité des marchands ambulants de la capitale.

Il est également avéré que l’épée du roi Charles VII (1403-1461) fut forgée à Nontron, un gage de qualité lorsqu’on regarde le CV guerrier plutôt fourni du compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.

En 1653, Guillaume Legrand, maître coutelier parisien, tombe follement amoureux de Marie Belleterie, Nontronnaise pure souche, l’épouse et décide de s’installer en Périgord vert. Coup double ! En plus de gagner une femme aimante, il constate rapidement le potentiel de la région et initie la production artisanale et structurée des couteaux de Nontron. Ses descendants prendront le relais pendant quelques décennies et contribueront certainement à assoir la tradition coutelière de la magnifique bourgade périgourdine.

Au XVIIIe siècle, l’activité sidérurgique s’impose en Dordogne. Les forges se multiplient le long des rivières. Une quarantaine de coutelleries voit le jour, dont cinq à Nontron, parmi lesquelles la coutellerie Bernard, gérée par deux frères et leurs quatre fils. L’un d’entre eux, Guillaume, se marie en 1777 à Marguerite Petit et initie son beau-père. Les familles Bernard et Petit dominent la production locale tout au long du XIXe siècle, même si d’autres couteliers contribuent à la renommée du fameux couteau : Bardy, Bouchaud, Mériguet…

Les couteaux Petit sont remarqués dans de nombreuses expositions commerciales et industrielles. En 1849, André Petit, très ému, est récompensé à l’exposition quinquennale des produits de l’industrie de Paris. Une médaille lui est également remise lors de l’exposition universelle de Paris en 1900. Le sacre.

ville de Nontron
Ville de Nontron – Crédit photo: Patrick Nouhailler – Flickr

L’artisanat nontronnais est à son apogée, la maîtrise technique impressionne. Un document de 1827 relate la fabrication de couteaux si minuscules qu’ils peuvent être rangés dans une coquille de noix. Ces mini-pièces sont d’ailleurs toujours conçues aujourd’hui.

Les couteliers enrichissent et diversifient leur production, au-delà du simple couteau. Ainsi, des ciseaux, des rasoirs et même des sécateurs commencent à sortir des ateliers.

Hélas, la fin du XIXe et le début du XXe marquent un coup d’arrêt au développement de la petite industrie nontronnaise. Les couteliers n’ont certainement pas su anticiper suffisamment les nouvelles attentes des clients, les évolutions des procédés de fonte ou adapter leurs outils de production et doivent fermer boutique les uns après les autres. En 1905, seules deux coutelleries perdurent, dont l’entreprise Petit, qui deviendra l’unique fabricant à partir de 1928. Elle change de nom, au profit de la Coutellerie Nontronnaise. En 1931, elle est rachetée par Alphonse Chaperon, le garagiste de la ville.

Son fils Gérard assure la direction de l’établissement de 1943 à 1986, date à laquelle il est acquis par Bernard Faye, qui le cède finalement à la société Forge de Laguiole en 1992.

Le dernier rebondissement intervient en 2007 lorsque la Forge de Laguiole dépose son bilan. Son repreneur, Thierry Moysset, assure depuis la gérance de la Coutellerie Nontronnaise, qui emploie une petite vingtaine d’artisans, dont les mains expertes façonnent chaque année près de 60 000 pièces. L’entreprise, qui a su diversifier sa production et contribuer à préserver le savoir-faire séculaire, continue de nourrir la culture locale, que l’on n’imagine pas voir disparaître un jour.

Les amateurs de belles choses peuvent se rendre à l’atelier, magnifique bâtiment dessiné par Luc Arsène-Henri en 2000, afin d’observer le minutieux travail de l’équipe de la coutellerie..

Fabrication artisanale avant tout

C’est un fait : le couteau de Nontron est une très belle pièce, reconnaissable entre mille. Sa fabrication, loin de la production quasi industrielle des Opinel, nécessite une quarantaine d’opérations, toutes réalisées manuellement par le même artisan.

Chaque maître-coutelier conçoit une vingtaine de pièces par jour. Ce sont environ 60 000 unités qui sortent de l’atelier chaque année.

Les lames, en forme de feuille de saule, ne sont plus forgées ni conçues sur place depuis 1928. L’acier provient des aciéries de Bonpertuis, en Isère, puis les lames sont forgées à Laguiole avant d’être envoyées à Nontron.

Les couteaux de poche bénéficient d’une lame en acier au carbone, qui s’oxyde au fil des années, alors que l’acier des couteaux dédiés à la cuisine est enrichi de chrome afin de rendre la lame inaltérable.

Le bois utilisé pour le manche est généralement du buis, coupé après une quinzaine d’années dans les forêts environnantes, et séché pendant quatre ans. Néanmoins, certains manches sont conçus à partir d’autres variétés de bois dur : genévrier, amourette, ébène, bois de rose ou palissandre.

Le coutelier découpe d’abord les branches de bois à l’aide d’une scie à ruban. Les pièces sont ensuite tournées en utilisant un outil dédié, qui apporte la forme définitive au manche. Plusieurs finitions sont possibles : queue de carpe, violon, boule, sabot…

Une fois le manche terminé, l’artisan procède à l’assemblage, consistant à installer la virole fixe, monter la lame, riveter le clou, placer la virole tournante.

L’opération de pyrogravure peut être considérée comme la signature du Nontron. Le coutelier utilise deux fers : le premier pour les pointillés, le second pour le fameux motif en forme d’arc entouré de trois points.

Un motif mystérieux…

Les supputations ont d’ailleurs toujours été nombreuses et diverses autour de la signification de cet étrange motif. Compas tiré du symbole des Compagnons du Devoir ? Clin d’œil maçonnique ? Signe du « Vittor » des étudiants de Salamanque au XVIe siècle pour fêter leurs diplômes ? Dessin maure, témoignage des invasions sarrasines en Périgord au VIIIe siècle ? Le mystère reste entier et insoutenable.

Enfin, la dernière étape de conception, et non des moindres, est la finition. Après une minutieuse observation de la pièce qu’il vient d’assembler, le coutelier procède au ponçage et au polissage du manche, au réglage de la lame et à son affûtage.

Alléluia ! C’est terminé. Le plus ancien couteau fermant de France, rustique mais sophistiqué, doré mais modeste, sage mais joueur, vient une nouvelle fois de prendre vie dans les mains de l’artisan, continuant de nourrir la longue histoire de la coutellerie périgourdine..

S’adapter au marché d’aujourd’hui

S’il n’est certes plus le fidèle compagnon des paysans périgourdins (même si cela demande à être vérifié), le couteau de Nontron profite de la qualité de sa fabrication et de ses siècles de présence pour répondre aux attentes des collectionneurs et des clients à la recherche de produits soignés.

Depuis l’année 2000, la Coutellerie Nontronnaise fait régulièrement appel à des designers prestigieux qui apportent un regard nouveau et leur créativité. Ainsi, Christian Ghion, créateur du vase Gorgonia pour Daum Design et de nombreux flacons pour Dior et Saint-Laurent, a dessiné les collections TD ou Kanjin. Sa gamme de couverts a obtenu en 2009 le 1er prix des TADI (Trophées Aquitains de Design Industriel).

Olivier Gagnère, à qui l’on doit diverses créations pour les porcelaines Bernardaud, a quant à lui conçu les pièces de la collection qui porte son nom.
La réputation du Nontron a permis d’orienter la fabrication vers d’autres gammes de produits : fourchettes, casse-noix, couteaux à pain, pelles à gâteau… Mieux, les objets des arts de la table sont dotés de manches en frêne densifié, une astuce leur permettant de subir les assauts répétés du lave-vaisselle, ce qui n’aurait pas été le cas si le buis avait été conservé.

Aujourd’hui, bon nombre de ces pièces intègrent des tables prestigieuses à travers le monde. En France, on les trouve notamment au Château du Prince Noir, de Jean-Marie Amat, au Saint-James de Michel Portos ou encore à l’Auberge du Vieux Puits de Gilles Goujon.

Enfin, le couteau de Nontron est fièrement représenté chaque année à la Fête du Couteau, organisée dans la même ville, qui attire des milliers de visiteurs au début du mois d’août. L’évènement est l’occasion de réunir une centaine de couteliers du monde entier et de découvrir tout le processus de fabrication des couteaux. Les plus passionnés peuvent même s’essayer à la forge.


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La Gascogne

Délicieuse région aux couleurs chaudes, ocre et rose, à la nature verdoyante et généreuse, elle est à parcourir sans modération pour ses paysages doux et sauvages, pour sa lumière étonnante, son histoire riche et bien sûr, pour son univers du « bien vivre et bien-être », paysages doux et sauvages, pour sa lumière étonnante, son histoire riche et bien sûr, pour son univers du « bien vivre et