Festival nature La Chevêche

Festival nature La Chevêche 


Le Festival La Chevêche, qui tient son nom d’un petit rapace nocturne, vous propose plusieurs jours d’immersion en compagnie de spécialistes, à la découverte de la biodiversité locale et des acteurs de sa préservation et de sa valorisation.

Du 21 au 23 mars 2025 à Nontron, de nombreuses animations pour petits et grands seront proposées sur le thème « santé environnementale » (conférences, forum, sorties, expositions, projections, ateliers créatifs…).

Cet événement est une initiative du Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement (CPIE) du Périgord-Limousin.

Le thème de la 13e édition du festival

La 13ème édition du festival nature la chevêche, centrée autour de la santé environnementale, questionne sur l’interconnexion des organismes vivants et des écosystèmes, comment la santé des uns dépend de celle des autres.

Le festival nature est entièrement dédié à la découverte du vivant, à la transition écologique et aux acteurs qui s’engagent pour un développement durable.

Le festival permet aux acteurs et aux visiteurs de découvrir des initiatives du territoire et d’acquérir des éléments de réponse face à une situation à laquelle ils sont tous confrontés.

Programme :

Vendredi 21 mars

17h30 – 18h30 : Conférence « Biologie d’un envahisseur en Nouvelle-Aquitaine : le moustique tigre Aedes albopictus ». avec Aurélien Mercier, docteur en parasitologie, maître de Conférences des Universités en parasitologie à la Faculté de pharmacie de Limoges.
Lieu : salle des fêtes

18h30 : Soirée d’ouverture
Restauration locale et de saison par le foodtruck Pascaline traiteur.

20h30 : Ciné-discussion « La fabrique des pandémies » de Marie-Monique Robin.
En présence de la réalisatrice, Marie-Monique Robin
Dans ce documentaire événement, la comédienne Juliette Binoche cherche à saisir les causes de cette « épidémie de pandémies ». Elle part à la rencontre de scientifiques du monde entier pour comprendre quels sont les liens entre la santé humaine et la santé des écosystèmes.
Dédicace avec la librairie La Lisière

Cette séance sera suivie d’une discussion sur le thème « Comment préserver la biodiversité pour protéger notre santé ? », à partir des questions du public, avec Marie-Monique Robin (réalisatrice et écrivaine) et Aurélien Mercier (écologue de formation et docteur en parasitologie à la faculté de pharmacie de Limoges).

Au cinéma Louis Delluc
Prix unique : 5,50 €

Samedi 22 mars

9h30-11h45 : Visite par Yanis Marcillaud, écologue forestier du CETEF, d’une forêt gérée de façon durable, plus résistante au bouleversement climatique
Le changement climatique augmente les risques de tempête et de dépérissement des forêts.
Cette visite guidée permettra de comprendre comment une forêt naturelle est plus résistante au bouleversement climatique. Vous découvrirez pourquoi préserver et favoriser la biodiversité est indispensable au fonctionnement des écosystèmes. Nous vous présenterons des méthodes d’exploitation forestière, leurs avantages et inconvénients. Vous découvrirez ainsi comment gérer de façon durable une forêt, dans le respect de la biodiversité, tout en produisant du bois pour vos besoins.
Pour réserver la visite de la forêt gérée durablement, rendez-vous sur :www.cetefnouvelle-aquitaine.org
Prévoir chaussures/bottes selon la météo, imperméable, vêtements chauds.
Départ possible à 9h30 du parking devant la Maison des sports à Nontron, en co-voiturage.

11h : Actualités des acteurs nature
Présentation des actions autour du nesting, Ma Maison ma santé, Bilan de santé environnementale avec Céline Coupeau de Lib’elles Lune.
Lieu : salle des fêtes

11h à 12h : Atelier proposé par les étudiants de l’Institut Francophone de Formation au Cinéma Animalier Ménigoute (IFFCAM).
Découvrez leurs films à la projection, samedi 23 mars, à 13h30, au cinéma Louis Delluc.
Lieu : rendez-vous au stand de l’IFFCAM au Forum de la nature – Maison des sports.

12h : Inauguration du forum de la nature et cocktail de bienvenue.
A la salle des fêtes à Nontron

12h–18h : Le Forum de la Nature
Artistes, naturalistes, institutions publiques seront présents pour faire connaitre au grand public leurs actions en faveur de la protection, de la préservation, de la connaissance de la biodiversité ! Pour partager leurs savoir-faire, leurs passions ! Pour sensibiliser à l’urgence des transitions écologiques, sociales, énergétiques.
45 participants : ateliers, expositions, lectures, démonstrations, espace ludique, jeux immersifs et en bois…
Maison des sports et salle des fêtes.
13h30 : Conférence « Les blobs et les fourmis, leurs interactions, leurs alimentations et leurs liens avec la santée avec Audrey Dussutour, directrice de recherche au Centre de recherches sur la cognition animale et spécialiste du comportement animal à Toulouse.
Découvrez là sur la vidéo Le Blob – AUDREY DUSSUTOUR– Ideas in Science
Lieu : salle des fêtes

13h30 à 15h30 : Projections de films naturalistes/environnementaux réalisés par les étudiants de l’IFFCAM : l’Institut Francophone de Formation au Cinéma Animalier de Ménigoute.
« Rendez-vous nocturnes » de Anthony Gloaguen
« Bêtes du bitume » de Camille Rolland
« Avec le courant dérivent mes souvenirs » de Eliot Madier
Au cinéma Louis Delluc

14h-15h30 : Sortie à la découverte des plantes au Centre Hospitalier de Nontron.
A la découverte des plantes sauvages, comestibles et médicinales avec la Petite Serpette.
Sur réservation par mail stage@lapetiteserpette.fr ou par téléphone 06 84 30 69 28.
Prix libre. Limité à 15 personnes
Lieu : Rendez-vous devant la Maison des Sports

15h30-16h : Atelier « Ma Maison, ma santé » avec Céline Coupeau, éco-infirmière de Lib’elles Lune.
Atelier pour mieux décrypter les gestes et produits pour un quotidien plus sain (qualité de l’air intérieur, produits ménagers, cosmétiques, ameublement, déco, ondes, aliment et contenant…).
Gratuit, sur inscription au stand, limité à 12 personnes.
Lieu : salle des fêtes

16h30-17h30 : Atelier d’initiation à la linogravure avec Maeva Vignal, destiné aux enfants, utilisant du polystyrène comme support pour apprendre les bases de la gravure et de l’impression de manière ludique et adaptée à leur âge.
Réservation au stand – prix unique : 5 €.
Lieu : salle des fêtes

17h30 : Débat « Les idées reçues sur la santé environnementale ! » Animé par Hugo Struna, journaliste scientifique à Euractiv France.
La santé environnementale est un domaine crucial qui relie notre santé à notre environnement, en abordant les liens étroits avec la biodiversité, le sol, l’eau, l’air, l’alimentation et nos activités quotidiennes.
Les invité.e.s :
Camille Chotard, chargée de projet Amélioration de la qualité de l’air Intérieur au Conseil Départemental de la Dordogne
Virginie Layadi, responsable Qualité du Centre Hospitalier de Guéret
Aurélien Mercier, maître de Conférences des Universités en Parasitologie à la Faculté de Pharmacie de Limoges
Céline Coupeau, éco-Infirmière, pour Lib’elles Lune.
Au cinéma Louis Delluc

18h30 – 23h : Repas festif par les foodtrucks !

21h : Spectacle « Billion Dollar Baby » par Audrey Vernon
De et avec Audrey Vernon !
Mise en scène de Dorian Rossel et Delphine Lanza (Cie STT- Suisse).
Après « Comment épouser un milliardaire » qui fustigeait le monde des ultras riches, Audrey Vernon veut sauver la planète et make the World green again… tant qu’il est encore temps !
Si vous deviez écrire une lettre à votre futur bébé, que lui diriez-vous ?
Enceinte, elle explique à son futur bébé le monde dans lequel il va naître.
Spectacle tout public. A partir de 12 ans.
Prix adhérent : 12 € ; Prix unique : 16 €.
Billetterie sur Hello Asso : www.helloasso.com
Lieu : salle des fêtes

Dimanche 23 mars

9h30-12h : Sortie initiation au greffage
Apprends les techniques de greffage et repars avec ton arbre !
Pourquoi on greffe et comment…
Un essai sur branches mortes pour faire les erreurs avant de passer aux choses sérieuses
ZOOM sur le fonctionnement d’un arbre, les sèves, le cambium…, une fois que les participants sont entrés dans le vif du sujet.
Choix du greffon et greffe sur porte-greffe. Ligature. Chacun repart avec SON arbre et ça, ça fait plaisir !!!
Matériel : chaque personne doit prévoir 1 couteau et 1 sécateur.
Prix : 15€. Sur inscription : Christophe au 07 63 73 57 92 ou sur contact@fermedesdeuxchenes.fr
Lieu : rendez-vous devant la Maison des sports, co-voiturage possible.

9h30-10h15 : Lecture de l’album « Oust ! Du balai !! » suivie d’un atelier dessin / coloriage des personnages de l’histoire.
Pour les enfants de 3/8 ans. Avec Vincent Dhuicque.
Lieu : salle des fêtes.

10h–17h : Le Forum de la Nature
45 participants : ateliers, expositions, lectures, démonstrations, espace ludique, jeux immersifs et en bois…
Maison des sports.

10h30 – 12h : Ciné p’tit dej’ – Odyssée mare de Léa Collober.
« Qui n’a jamais rêvé d’explorer le cosmos à la recherche des êtres fantasmagoriques qui le peupleraient ? Et si vous découvriez qu’il est possible d’observer cette vie-là, juste sous vos yeux ? »
Il a reçu le Lirou d’or à Ménigoute 2024 !
Plongez dans l’infiniment proche ! Découvez un extrait sur La salamandre, Odyssée mare de Léa Collober.
Gourmandises proposées par le Jardin des Chaos Granitiques.
A partir de 4 ans.
Tarif unique : 4,5 €
Lieu : cinéma Louis Delluc

10h30 – 12h30 : Jeu « Toute une santé ! » avec Céline Mougard de Nature, Santé & Territoire, sous réserve.
Un jeu collaboratif de mise en situation dont l’objectif est de maintenir un territoire en bonne santé, ce qui inclut : l’équilibre des milieux (eau, air, sols), une biodiversité animale et végétale fonctionnelle et des humains en bonne santé physique, psychologique et sociale. Les joueurs devront tenter collectivement de faire monter la jauge « Une Seule Santé ».
A destination des élus, chargés de missions de la fonction publique, professionnels de santé, de l’éducation à l’environnement, de l’enseignement, de l’agriculture, etc.
Sur réservation. Limité à 15 personnes.
Lieu : salle des fêtes

11h : Dédicace et échanges sur la BD « Sous nos pieds », avec l’auteur Nathanaël Brelin, proposée par la librairie coopérative L’Autre Librairie.
Lieu : salle des fêtes

11h-12h30 : Sortie à la découverte des plantes
A la découverte des plantes sauvages, comestibles et médicinales sur la voie verte de Nontron avec la Petite Serpette.
Prix unique 5€/personne et gratuit pour les enfants (moins de 12 ans).
Lieu : Rendez-vous devant la Maison des Sports.
11h30-12h15 : Fabrication de pain de graines pour les oiseaux – L’hiver est passé mais un autre peut se préparer. Les pains de graines suspendus (blocs, boules) peuvent constituer un important complément alimentaire pour les oiseaux, lors de ces périodes de disette et c’est surtout une bonne aide pour de belles observations. Venez fabriquer vos propres pains de graines avec La Lisière, en intérieur ! Petite itinérance extérieure dans la foulée si les conditions météorologiques le permettent.
Prix Libre. Places limitées.
Sur réservation auprès de la Librairie La Lisière à Aubeterre-sur-Dronne, contact@aubeterrelibrairie.com et 06 76 83 18 82.
Lieu : rendez-vous à la buvette, hall de la salle des fêtes.

11h30-12h30 : Présentation du programme DIALOGUE
Quelle(s) forêt(s) en Périgord Vert pour 2050 ?
Débat proposé par les élèves de la cité scolaire de Nontron entre les élèves, les habitants, les élus et les intéressés.
En partenariat avec Cap sciences.
Lieu : salle des fêtes

14h-16h : Table ronde – La santé et l’alimentation
Cette table ronde propose d’explorer les liens fascinants entre notre alimentation, notre microbiote intestinal et la santé de notre planète.
Ce moment d’échange sera l’occasion de discuter des solutions concrètes pour favoriser une alimentation plus saine, plus accessible, tout en tenant compte des enjeux environnementaux et de santé. L’objectif est de susciter une réflexion collective sur les actions à mettre en place pour améliorer notre bien-être tout en préservant notre planète.
Animé par Hugo Struna, journaliste scientifique à Euractiv France.
Les invité.e.s :
Marjorie Soulhol, paysanne herboriste à Mareuil (24340), l’Herbe Folle
Céline Mougard, créatrice de l’entreprise Nature, Santé & Territoire
Clément Papiau, bénévole à Hêtre Coop, épicerie coopérative à Magnac sur Touvre
Invité surprise.
Lieu : salle des fêtes

16h30 : Concert ambulant de Récupère Cucu et Professeur Shadoko !
2 Ripeurs en tenue jaune fluo et casqués le Père Cucu et le Professeur Shadoko, avec leur poubelle customisée et aménagée pour faire de la musique : Nous sommes en quête de la mine d’or dur dans le quartier, aidez-nous à la trouver, aidez-nous à pousser la poubelle, à ramasser tous les déchets que l’on verra en route, aidez-nous à les trier à la fin. Nous distribuons à chaque participant un exquis mot, et un gazoogène.
Conseillé à à partir de 5 ans.
Clôture festive du festival !
Lieu : spectacle musical à la place des Droits de l’Homme – lieu du festival !


Pratique


Quand ?

Du 21 au 23 mars 2025

Où ?

Salle des fêtes, cinéma Louis Delluc, maison des sports, place des Droits de l’Homme
24300 NONTRON

Allo ?

Tél. : 05 53 56 23 66 (Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement du Périgord-Limousin)

Site ?

Web: www.cpie-perigordlimousin.org

Combien ?

Le weekend du festival, excepté le ciné-débat, le ciné p’tit dej, le spectacle du samedi soir, la restauration et la buvette.
Le spectacle du samedi soir est payant, à 12 € pour les adhérents et 16 € en tarif fixe.

La population d’ours progresse dans les Pyrénées

La population d’ours progresse dans les Pyrénées


Le dernier recensement a permis d’identifier 70 plantigrades dans le massif pyrénéen en 2021, soit une augmentation de 9 %.

ours des pyrénées
Crédit photo : OFB Equipe Ours / Réseau Ours Brun

Une très bonne nouvelle…

Les amoureux de (grosses) boules de poils et les associations de défense de la cause animale peuvent se réjouir. L’année dernière, 70 ours bruns ont été recensés dans les Pyrénées, contre 64 en 2020. Leur nombre a progressé de 9 % et même de 11,4 % depuis 2006, alors que la population ne dépassait pas la dizaine de plantigrades.

Pour rappel, les ours de Slovénie ont été introduits dans les années 1990 pour tenter d’infléchir les risques d’extinction de la race.

Ceux qui s’intéressent aux statistiques seront ravis d’apprendre que 6 ours vivent aujourd’hui dans les Pyrénées occidentales (1 mâle, 2 femelles et 3 oursons) et 62 dans les Pyrénées occidentales (11 mâles, 20 femelles, 19 jeunes (dont 13 mâles et 6 femelles) et enfin 12 oursons). Pour leur part, 2 mâles se baladent entre les territoires, qui s’étendent sur une superficie de 6 500 km².

Selon les projections, une quinzaine de femelles pourraient mettre bas cette année.

… Mais la vigilance s’impose

Pour Sabine Matraire, présidente de l’association Pays de l’Ours-Adet, cette situation est « d’abord la reconnaissance du travail associatif depuis 30 ans. » Si l’augmentation est constante, « elle n’est toujours pas viable et le noyau occidental reste très fragile. Les trois oursons de la femelle Sorita nés en 2021 sont en effet trois mâles.  Cette première portée menée à terme dans le Béarn depuis 2004 reste symboliquement importante, mais elle n’assurera malheureusement pas l’avenir de l’espèce dans cette partie des Pyrénées » met en garde l’association.

Même constatation pour Patrick Leyrissoux, le président de l’association Ferus : « Au niveau démographique, c’est satisfaisant, mais la question génétique, avec le problème de consanguinité, se pose toujours. »

Les associations réclament depuis déjà quelques années à l’État de nouveaux lâchers d’ours afin de pérenniser l’espèce dans le massif pyrénéen. Cette revendication se justifie également par la mort de quatre ours en 2020 et 2021, tués par des hommes. La solution durable consisterait à augmenter la population de femelles pour combler le déficit de la partie occidentale.

Le combat ne semble pas gagné. Malgré son obligation de remplacer chaque ours mort, le gouvernement semble traîner les pieds. Il faut aussi prendre en compte le mécontentement des bergers. « Plus il y aura des ours, moins il y aura des troupeaux et des hommes » fulmine Christine Téqui, la présidente du Conseil départemental de l’Ariège, citée par le site Dis-leur.

Le Parc naturel régional du Médoc, terre de sites remarquables

Richesses du Sud-Ouest Sites naturels Gironde

Le Parc naturel régional du Médoc, terre de sites remarquables


Labellisé en 2019, au terme d’un long processus, le Pnr du Médoc suit la vocation de protéger et de pérenniser un territoire aux mille richesses.

Le magnifique château Cante-Merle à Macau, au cœur du Parc naturel régional du Médoc – Crédit photo: PA – CC BY-SA 4.0

Les Pnr, ancêtres du développement durable

C’est en 1968 que naît le premier Parc naturel régional (Pnr), dans les Hauts-de-France. Sa création marque l’aboutissement des efforts consentis par la DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale), jeune institution interministérielle apparue quelques années auparavant.

Disposant d’une véritable liberté d’action, la DATAR cherche à privilégier les initiatives locales en matière d’économie et d’écologie. C’est dans cette perspective qu’elle réunit, en septembre 1966, une centaine de personnalités à Lurs-sur-Provence. Les participants (composés de fonctionnaires, de ministres, d’architectes, d’ingénieurs, d’agriculteurs et aussi de…poètes !) sont invités à réfléchir à l’aménagement du territoire, intégrant les problématiques des milieux naturels sensibles, des zones urbaines et des territoires isolés.

Le fruit de leur travail se traduit par la proposition de Parcs naturels régionaux, au cadre juridique moins contraignant que celui des Parcs nationaux.

Cinq missions principales leur sont confiées :
– la protection et la gestion du patrimoine naturel, culturel et paysager ;
– l’aménagement du territoire ;
– le développement économique et social ;
– l’accueil, l’éducation et l’information ;
– l’expérimentation et l’innovation.

Dans un souci constant de décentralisation, les Pnr obéissent à une politique mise en œuvre par les élus locaux, le financement étant essentiellement assuré par les Conseils départementaux et régionaux. Il n’en demeure pas moins que les partenaires (représentants socioprofessionnels, associations…) jouent un rôle essentiel au sein des organismes de gestion, épicentres des Parcs.

Chaque Pnr s’appuie sur sa propre charte, élaborée localement pour une durée de 15 ans. Elle fixe la stratégie de développement du territoire, selon des critères de préservation du patrimoine ou d’activités économiques privilégiant les ressources naturelles et humaines.

Aujourd’hui, 58 Parcs naturels régionaux contribuent au développement durable en France.

Le Médoc méritait bien son Parc

Quatrième parc de Nouvelle-Aquitaine, le Pnr du Médoc est aussi le plus récent puisque son classement est intervenu en mai 2019. Il couvre une superficie de 2334 km², qui s’étend tout le long de l’estuaire de la Gironde jusqu’aux limites de l’agglomération bordelaise. Sa façade Ouest est dessinée par les longues plages océanes, mais sans atteindre le Bassin d’Arcachon.

Le périmètre du Pnr inclut une cinquantaine de communes et près de 105 000 habitants.

carte du parc naturel régional du médoc

Initiatrice du projet, la Région Aquitaine a lancé son étude d’opportunité en 2008, première étape d’un long processus administratif et juridique. Entre visites du territoire, auditions, enquêtes publiques, consultations, réunions de concertation, attente des avis et élaboration du projet de charte, plus de dix ans d’efforts ont été nécessaires avant d’obtenir le fameux décret !

La charte du Pnr du Médoc se nourrit des nombreuses opportunités de son environnement, riche et varié. Il englobe en effet l’estuaire et sa faune fragile, les vignobles réputés, les plages de sable fin, l’interminable forêt de pins. C’est aussi la préservation de son économie forestière, de son activité viticole et ostréicole, de son artisanat et de son dynamisme touristique.

Interrogé par le site d’informations Aquitaine On line, Gonzague Lurton, ancien Président du syndicat viticole des Vins de Margaux, approuve la démarche : « Le Pnr est en parfaite cohérence avec ce qu’on essaie de faire sur « Margaux s’engage pour la biodiversité ». En 2013, on a lancé une réflexion pour voir quel pourrait être le travail que l’on pouvait faire pour réduire notre empreinte sur le territoire. On voulait être capable de montrer que notre travail allait au-delà de produire un nectar quel que soit sa qualité, mais aussi avoir une empreinte douce sur le territoire. L’intérêt du Pnr, c’est qu’il peut nous aider ensuite derrière à partager. »

Une multitude de sites remarquables

Le Médoc profite d’une géographie généreuse et d’un patrimoine précieux, que viendra protéger le Pnr. Le territoire offre, il est vrai, de multiples opportunités de découvertes. La politique d’information et d’éducation incluse dans la charte contribue à les valoriser et à sensibiliser le public.

Parmi les idées de visites, la réserve naturelle de l’Étang de Cousseau propose un sentier de 7 km, qui se faufile entre marais, boisements de pins et barins humides jusqu’à l’étang. Ambiance sauvage garantie.

Argument majeur du Parc, l’estuaire de la Gironde n’est plus à présenter. Outre les randonnées le long de ses rives, qui promettent des paysages somptueux, il est possible de profiter des quelques croisières pour se rendre sur les îles.

Le Pnr, ce sont aussi les vignobles réputés du Médoc. Le développement de l’œnotourisme offre des itinéraires variés à la découverte des châteaux, du travail des hommes et des crus prestigieux (Margaux, Pauillac, Saint-Estèphe…).

Les amateurs de monuments ont quant à eux le loisir de grimper au sommet du phare de Cordouan ou de la tour d’honneur de Lesparre, haute de 30 mètres. La richesse patrimoniale locale se nourrit également de l’abbaye de Vertheuil, de Fort-Médoc, complexe militaire érigé au 17e siècle ou encore de la basilique Notre-Dame-de-la-fin-des-terres à Soulac, inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO.

Forte-Médoc
Vue depuis le Fort-Médoc. Une p’tite balade s’impose – Crédit photo: Remi Mathis – CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Mais profiter pleinement du Parc, c’est aussi se promener le long de l’immense plage atlantique, bordée de dunes et aux vagues parfois capricieuses. C’est aller à la rencontre des aquaculteurs, dont l’activité a failli disparaître dans les années 1980.

Une rapide visite sur le site Web officiel permet de prendre connaissance de l’actualité du Parc, au gré des saisons et de ses envies.


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Cinq destinations estivales en Lot-et-Garonne

Cinq destinations estivales en Lot-et-Garonne


Le département est riche d’opportunités de découvertes et de loisirs. Quelques idées de sorties, parmi tant d’autres.

Crédit photo : Comité Départemental du Tourisme de Lot-et-Garonne

Bastide de Villeréal

Terre de bastides, le Lot-et-Garonne promet un voyage à travers le temps qui se fige au Moyen-Âge. Ces villes nouvelles, édifiées en quelques années tout au long du 13e siècle, bénéficient d’une fortification. Les rues y sont agencées en angle droit et composent des îlots. La place centrale constitue le cœur de vie de la cité, où se déroule le marché.

Villeréal figure parmi les plus belles bastides du Sud-Ouest. La ville a été parfaitement conservée depuis sa construction en 1267 sous l’impulsion d’Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis.

Les maisons médiévales à colombage ou à encorbellement attirent le regard et provoquent l’admiration, tout comme les jardins clos à l’ancienne.

L’église Notre-Dame dévoile une architecture défensive, comme le montrent les meurtrières, les deux tours et le chemin de ronde. Elle devait en effet servir de dernier refuge aux habitants en cas d’attaque.

La halle se veut exceptionnelle, notamment grâce à son étage en torchis, réservé aux notables.

C’est un véritable retour vers le passé, authentique et puissant, que propose Villeréal à ses visiteurs. La cité figure parmi les plus beaux villages de France depuis 2018.


Tél. 05 53 36 09 65 (office de tourisme Cœur de Bastides)

maison médiévale à Villeréal
Magnifique maison sur cornières – Crédit photo: Par MOSSOT — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11437883

Base de Loisirs du Lac de Clarens

L’été est particulièrement chaud en Lot-et-Garonne, justifiant une pause rafraîchissante. Certes, les piscines municipales sont nombreuses et variées, mais le plaisir de la baignade sera plus fort au lac de Clarens.

D’abord, le lac profite de ravissantes plages de sable blanc, dont deux sont surveillées. Ensuite, la pinède offre des zones ombragées, où il fait bon pique-niquer et se détendre à l’abri du soleil. Enfin, les activités proposées sont nombreuses et variées : pédalo, stand-up paddle, canoë, flyboard, accrobranche, parc aqualudique, parcours d’orientation, sentier de randonnée…

Bref, largement de quoi y passer la journée. Des bars et des commerces de restauration sont à la disposition du public.


Adresse : Route de Mont-de-Marsan – 47700 CASTELJALOUX
Tél. 05 53 93 48 00
Tarifs : 2,50 € de mi-juin à fin août – Gratuit pour les enfants de moins de 12 ans
Accessible aux personnes à mobilité réduite.

base de loisirs du lac de clarens
Une journée à la plage ? Oh oui ! – Crédit photo: Comité départemental du tourisme du Lot-et-Garonne

Œnotourisme en Marmandais

Injustement méconnues, les Côtes du Marmandais révèlent pourtant une grande diversité de profils de vins. Nés de savants assemblages, ils ont permis de sauver et de pérenniser l’abouriou, un cépage endémique, qui apporte tout son fruité et une vraie pointe d’originalité.

Le vignoble du Marmandais, installé sur les deux rives de la Garonne, entre Guyenne et Gascogne, se veut modeste (1350 hectares), presque intime. Il n’en demeure pas moins que la centaine de vignerons chérit sa production, d’ailleurs récompensée par l’AOC en 1990.

Il peut donc s’avérer très intéressant de partir à la découverte de ce terroir, en toute proximité de ceux qui le font vivre.

La Cave du Marmandais propose quotidiennement des visites de caves et des escapades dans le vignoble, à bord d’un combi Volkswagen dans son jus.

Si la dégustation du divin breuvage vous séduit, les boutiques de Beaupuy et de Cocumont vous ouvrent grand leur porte pour prolonger le plaisir.


Adresse : La Cure – 47250 COCUMONT
Tél : 05 53 94 19 01
Web https://cave-du-marmandais.fr/visitez/
Tarifs: 7 € par personne, gratuit pour les moins de 16 ans

vignoble du marmandais
Un p’tit combi Volkswagen pour partir à la découverte du vignoble et de ses vignerons – Crédit photo: Cave du Marmandais

Réserve naturelle de l’étang de la Mazière

Classé réserve naturelle nationale, l’étang de la Mazière se situe non loin du village de Villeton et à un jet de pierre de la Garonne.

Sur une superficie de 102 hectares, la réserve propose une vraie diversité de milieux, que viennent composer les prairies humides et sèches, les mares temporaires ou permanentes, l’étang, les roselières et les gravières.

Cet environnement est bien sûr propice au développement d’une faune diverse et variée : milan noir, loriot d’Europe, rousserole effarvatte, grenouille agile, cistude d’Europe… Depuis 1985, les inventaires naturalistes ont permis d’identifier 50 espèces de mammifères, 244 espèces d’oiseaux, 13 espèces de poissons ou encore 356 espèces de plantes. C’est pas rien.

Le site donne aussi à voir une ferme typique du Marmandais entièrement restaurée, un séchoir à tabac, un four à pain et un pigeonnier.

Enfin, un espace muséographique situé au premier étage de la maison de la réserve permet d’approfondir ses connaissances sur la réserve naturelle.


Adresse : Maison de la Réserve – Petite Mazière – 47400 VILLETON
Tél. 05 53 88 02 57
Web www.sepanlog.org/reserve-naturelle-de-la-maziere
Visites organisées mensuellement – Se renseigner auprès de la Maison RNN
Tarifs : 7 € pour les adultes et 5 € pour les enfants.

étang de la mazière
L’entrée du jardin d’Eden ? – Crédit photo: Sepanso

Chemin de fer touristique du pays de l’Albret

Et pourquoi ne pas emprunter un petit train brinquebalant à travers des paysages magnifiques ? Ça tombe bien, l’association du Chemin de fer touristique du pays de l’Albret propose un itinéraire enchanté entre Nérac et Mézin.

Le petit tronçon de ligne, long de 13 km, est une portion de l’ancienne ligne qui reliait les gares de Nérac et de Mont-de-Marsan, achevée en 1889.

Le voyage s’entend bien sûr aller et retour (c’est mieux, mais l’aller simple est possible) et il faut compter environ 2 heures de balade à travers champs, exploitations agricoles, coteaux et sous-bois. On ne parle même pas du long tunnel de 1,5 km qui promet quelques sensations et un peu de fraîcheur en plein cœur de l’été.

Les voitures du train, de type « baladeuses », sont semi-ouvertes et permettent de s’imprégner encore plus de la nature environnante.


Adresse : Gare de Nérac – 14 avenue du 19 mars 1962 – 47600 NÉRAC
Tél : 06 98 16 55 33
Web https://chemin-de-fer-touristique-du-pays-de-l-albret.blog4ever.com/
Tarifs : 14 € pour les adultes, 10 € pour les enfants (4 à 12 ans) et gratuit pour les tout-petits.
Il est fortement recommandé de réserver.

petit train touristique du pays d'albret
En voiture ! – Crédit photo: Ville de Mézin

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Quand une exploitation agricole se transforme en réserve naturelle régionale

Quand une exploitation agricole se transforme en réserve naturelle régionale


Malgré l’intensification de l’agriculture, la ferme du Moulin de la Ville lutte pour protéger et préserver un milieu naturel à la riche biodiversité.

Crédit photo: CPIE Pays de Serres-Vallée du Lot- Association ARPE 47

Une certaine vocation écologique

C’est à toute proximité de la bourgade de Tombebœuf que se trouve la ferme du Moulin de la Ville.

Pendant fort longtemps, les propriétaires, la famille Piveteau, se sont livrés à la polyculture, assez massive en Lot-et-Garonne.

Pourtant, la dernière génération a décidé de revoir son modèle, excédée par l’agriculture intensive et l’utilisation des produits phytosanitaires.

« Mes parents étaient des écolos sans le savoir. Pendant leur activité, ils ont observé les oiseaux, les insectes et les fleurs présents sur leurs terres et n’ont pas voulu que tout cela disparaisse. Ils n’ont pas souhaité vendre à d’autres agriculteurs pour faire du tournesol ou du blé » précise Lydie Piveteau, la propriétaire, à Céline Belliard de Rue 89 Bordeaux (09/11/2020).

Dès les années 90, la famille a eu à cœur de valoriser ses terres, en traçant un circuit de promenade au sein de la forêt alluviale et en maintenant les espaces semi-naturels dans un bon état de conservation.

De fait, les 12 hectares de l’exploitation, dont une partie a été reconvertie en prairie de fauche depuis une vingtaine d’années, constituent un domaine préservé au cœur d’un territoire tout entier dédié à l’activité agricole.

Le paradis de la biodiversité

Depuis le retour à la vie « sauvage », le domaine du Moulin de la Ville s’est transformé en véritable îlot de quiétude. Les milieux naturels se sont développés, à l’instar des prairies humides ou permanentes, de la lande à fruticée, des ruisseaux, de la chênaie mésophile, des forêts alluviales ou encore des pelouses à orchidées.

La flore laisse découvrir des espèces protégées, comme la jacinthe romaine, la tulipe sylvestre et l’orchis à fleurs lâches.

Ce retour en force du monde végétal contribue à celui de la faune, qui se révèle riche et variée. Au total, plus de 300 espèces ont été recensées, dont 95 sont protégées au niveau national. Les différentes études ont ainsi permis de recenser de nombreux oiseaux, qu’ils soient nicheurs ou pas, parmi lesquels la chouette hulotte, le busard Saint-Martin, le milan royal et le héron pourpré.

Parmi les mammifères, le site abrite des renards roux, des blaireaux, des lapins de garenne, des putois d’Europe et même des loutres. L’endroit présente un écosystème favorable à l’accueil des musaraignes et des chauves-souris, qui se seraient déjà installées, selon les premières études.

Les amphibiens trouvent sur place toutes les conditions propices à leur développement. Les différents inventaires ont ainsi permis d’identifier la présence de tritons marbrés et de pélodytes ponctués.

Enfin, cinq espèces de reptiles ont été observées, dont le lézard vert ou la couleuvre à collier. Le site offre en effet de nombreux milieux favorables aux serpents (haies, zones humides, prairies…), laissant d’ailleurs supposer la présence de la couleuvre d’Esculape, inconnue en Lot-et-Garonne.

En route pour le classement !

L’implication des propriétaires a permis, au cours des dernières années, de préserver le site, riche d’une grande biodiversité que nourrit la mosaïque d’habitats naturels. Leurs efforts ont déjà permis d’obtenir le label départemental « Espace Naturel Sensible » depuis 2011.

Surtout, la famille Piveteau a su se tourner vers l’association ARPE 47 (CPIE Pays de Serres-Vallée du Lot) pour l’aider à pousser plus loin son ambition et prétendre au classement en Réserve Naturelle Régionale (RNR), un précieux sésame qui permettrait de faire face aux pressions agricoles environnantes.

Depuis déjà quelques années, l’association procède à un référencement méticuleux des nombreuses espèces qui composent le territoire. Le souhait est de constituer un dossier solide en vue du futur classement. Une première sollicitation du Conseil Régional a d’ailleurs été initiée dès 2014 afin de mieux cerner les modalités administratives nécessaires à l’obtention du statut de RNR.

Les démarches juridiques n’empêchent bien sûr pas d’ouvrir le site aux visiteurs, à travers des sorties thématiques. Le public peut ainsi observer les amphibiens, mammifères et oiseaux, découvrir le verger riche de nombreuses variétés anciennes ou plus simplement s’imprégner de la beauté des lieux.

Il est également prévu d’y organiser des échanges sur l’agroécologie en partenariat avec des professionnels de l’agriculture (INRA, Agrobio47, Conservatoire Végétal d’Aquitaine de Montesquieu).

Enfin, le CPIE poursuit son action en assurant notamment le suivi des populations d’orchis bouffons et de tulipes sylvestres et en organisant différents ateliers participatifs, à l’instar des pêches de l’écrevisse de Louisiane, espèce invasive.

La politique de préservation du site passe aussi par la mise en place d’évènements (projection de films, randonnées …) destinés au public afin de le sensibiliser à la valeur patrimoniale de ce petit bout de paradis.


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Le Dogue de Bordeaux est-il vraiment originaire de Bordeaux ?

Le Dogue de Bordeaux est-il vraiment originaire de Bordeaux ?


L’adorable toutou ne vient pas précisément de la capitale girondine, mais plutôt d’Aquitaine. Ses ancêtres auraient été introduits en Gaule dès le Ve siècle, lors des grandes invasions.

Dure destinée que celle du Dogue de Bordeaux – Crédit photo: Sandra Carmen Maschke – Flickr

Un chien à l’ancienneté longue comme une patte

L’origine réelle du Dogue de Bordeaux suscite quelques interrogations, peut-être en raison de sa très longue histoire. Pour certains, ses ancêtres auraient accompagné les légions romaines dès le 1er siècle avant J.-C.

Pour d’autres, c’est aux Alains, un peuple iranien nomade, que l’on devrait son introduction sur notre sol. Lors de la période des grandes invasions, qui secouent l’Europe dès l’an 375, les Alains fuient devant les Huns et se retrouvent en Germanie. Ils franchissent ensuite le Rhin, accompagnés d’autres tribus en 407 et dévastent la gaule romaine, où ils s’installent pendant plusieurs décennies. L’Aquitaine n’échappe pas à leur emprise.

Ces guerriers, accompagnés de chiens de combat, auraient introduit l’Alano en Espagne, un molosse avant tout destiné à garder le bétail.

Une autre hypothèse suggère que le dogue de Bordeaux, race indigène, serait issu de croisements entre le Mâtin napolitain, le Mâtin du Tibet, l‘Alano espagnol et le Mastiff anglais.
Cette piste de croisements semble vérifiée, quelle que soit l’origine réelle du chien.

La première littérature faisant allusion à l’animal revient au comte de Foix Gaston III qui, dans son Livre de chasse, mentionne un chien « dont la morsure est équivalente de celle de trois lévriers ».

Le Dogue de Bordeaux se développe principalement en Aquitaine, compagnon fidèle de la noblesse locale. Il se montre utile pour la chasse au gros gibier et indispensable comme gardien des domaines.

Quelques risques de disparition, quand même

Si la Révolution française est particulièrement difficile pour les aristocrates du Sud-Ouest (ou du pays d’ailleurs), elle l’est aussi pour les pauvres chiens, massacrés du fait de leur proximité avec leur maître. La race, géographiquement limitée, se retrouve menacée. Les quelques spécimens survivants quittent la splendeur des châteaux pour s’imposer comme gardiens de fermes.

Les conflits humains ne semblent décidément pas convenir au pauvre toutou, une nouvelle fois menacé d’extinction lors de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale. Il faut quand même dire que la race, malgré son ancienneté, reste plus discrète et moins répandue que celle des caniches ou des bergers allemands.

dogue de Bordeaux
Crédit photo: pipilongstockings – Flickr

Il faut toute l’énergie de l’éleveur périgourdin Maurice Van Capel au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour installer durablement le Dogue de Bordeaux dans le paysage canin français. Son combat est relayé par Raymond Triquet, président de la Société des Amateurs de Dogues de Bordeaux, qui assure la promotion du chien, se démène pour sa reconnaissance et encourage son élevage.

La race n’est d’ailleurs officiellement reconnue par la Fédération Cynologique Internationale qu’en 1951.

C’est sûrement grâce à l’énergie de ces deux hommes que le Dogue de Bordeaux est un chien particulièrement apprécié, au-delà des frontières de l’Aquitaine et même du pays.

Ce molosse aime les enfants

Difficile de ne pas être impressionné en regardant un Dogue de Bordeaux. La bête a des arguments massifs à faire valoir : mâchoires larges, tête courte en forme de trapèze, corps puissant et musclé, avec un garrot bien marqué.

On l’imagine fort bien garder un domaine ou une maison, sachant se faire imposer sans trop d’effort.

Pourtant, le Dogue de Bordeaux est réputé être un excellent chien de compagnie, très heureux au sein d’une famille. Son instinct protecteur convient bien aux enfants, avec lesquels il se montre doux, patient et prévenant.

De nature plutôt tranquille, il aime jouer avec ses maîtres, dont il connaît toutes les habitudes. Pas têtu, bonne pomme, il se contente de deux balades par jour pour rester en forme. Une grosse peluche, quoi.

L’Arche de Noé du Sud-Ouest

L’Arche de Noé du Sud-Ouest


Créé en 1991, le Conservatoire des Races d’Aquitaine nourrit la noble ambition de sauvegarder et valoriser la variété des animaux domestiques d’élevage. Une action de longue haleine.

Crédit photo : Conservatoire des Races d’Aquitaine

Et si l’identité d’une région dépendait aussi de ses animaux ?

L’exemple du porc basque illustre à lui seul la nécessité de mener le combat en faveur de la conservation des races locales.

Durement frappé par la déforestation initiée au 20e siècle qui le prive de la source principale de son alimentation, le porc Pie Noir, élevé en semi-liberté, disparaît progressivement des montagnes basques. Sa quasi-extinction ne semble pas susciter d’émotion particulière, d’autant que les éleveurs privilégient d’autres races plus productives.

En 1988, Pierre Oteiza, producteur et salaisonnier, retrouve une vingtaine de truies et deux verrats. Associé à quelques autres producteurs de la vallée des Aldudes, il fonde l’association du Porc Basque et décide de lancer un élevage de conservation de la race. Aujourd’hui sauvé, le Pie Noir est élevé et engraissé sur une période de 18 mois. L’animal est à l’origine du jambon de Bayonne Kintoa, détenteur de l’AOC depuis 2016.

Le porc basque a bien sûr rejoint la liste des races d’Aquitaine placées sous la vigilance de l’Observatoire. L’association, fondée en 1991, mène de multiples missions en faveur de la sauvegarde et la pérennisation de la biodiversité des animaux d’élevage.

Pour chaque race suivie, le Conservatoire coordonne les études zootechniques, écologiques et sociologiques, en lien avec différents instituts techniques et scientifiques (INRA, institut de l’élevage, FranceAgrimer…).

La relation étroite entretenue avec les éleveurs permet de leur fournir différents conseils et d’identifier les meilleurs reproducteurs pour la constitution de cheptels en race pure ou à des fins de cryoconservation des semences.

Le Conservatoire cherche aussi à sensibiliser le public aux races menacées ou protégées en participant à de nombreux comices, foires agricoles ou colloques.

Il s’agit enfin de mener différentes actions de valorisation écologique, touristique ou pédagogique.

De la vache bazadaise au dindon gascon

Une vingtaine d’espèces compose le « cheptel » du Conservatoire des races d’Aquitaine.

Ainsi, la vache bazadaise, originaire du secteur de Bazas, en Gironde, fut longtemps utilisée pour l’attelage en agriculture, grâce à sa robustesse. La montée en puissance de la mécanisation, à partir des années 1940, contribua néanmoins à réduire les effectifs, qui passèrent de 60000 têtes à une petit millier 30 ans plus tard. Aujourd’hui, la race est élevée à une seule finalité bouchère, puisque la viande du bœuf gras de Bazas jouit d’une excellente réputation gustative.

L’origine du pottok, emblématique du Pays basque, remonte à la nuit des temps. Ce petit cheval rustique, habitué à la vie en altitude sur les massifs montagneux, a vu sa population baisser en raison du morcellement de ses espaces naturels. Sauvegardé dès les années 1960, le pottok profite pleinement de sa liberté, même dans le cadre d’un élevage. On estime sa population actuelle à environ 6000 têtes.

Pour sa part, le mouton landais a forcément contribué à l’image d’Épinal du berger revêtu d’un gilet de laine et surveillant son troupeau du haut de ses échasses. Pourtant, ses effectifs ont fondu comme neige au soleil au 19e siècle après le déploiement du vaste programme de boisement des Landes, souhaité par l’empereur Napoléon III. L’élevage disparaît au profit de nouvelles activités plus lucratives, à l’instar du gemmage ou de l’exploitation du bois. En 1965, on considère que la race a quasiment disparu. Dix ans plus tard, les quelques souches conservées par les éleveurs et le Parc Naturel des Landes de Gascogne ont permis de relancer l’espèce, qui compte 3000 moutons aujourd’hui.

Enfin, le dindon gascon (ou Noir du Gers) a bien failli disparaître lui aussi, indélicatement remplacé par des animaux issus d’élevage industriel. Très répandu dans le Sud-Ouest, il a longtemps constitué un mets de choix grâce à son environnement fermier et à son alimentation naturelle. Heureusement, il a été possible de reprendre l’élevage à partir de trois souches anciennes retrouvées par les équipes du Conservatoire des Races d’Aquitaine.

Pérenniser l’action du Conservatoire

La sauvegarde des races d’Aquitaine suppose un retour aux méthodes d’élevage traditionnel, plus respectueuses de l’environnement et moins axées sur les objectifs de production. Le Conservatoire peut d’abord s’appuyer sur un réseau d’éleveurs dévoués. Sa démarche dépend également de l’implication de nombreuses associations, à l’instar du Club du Lapin Chèvre, de l’Association Nationale des Ânes et Mulets des Pyrénées ou de la Maison du Pottok.

Les partenaires, qu’ils soient financiers, institutionnels ou scientifiques, apportent eux aussi leur pierre à l’édifice.

Enfin, le Conservatoire privilégie depuis quelques années l’écopastoralisme, « qui permet de promouvoir des races peu utilisées, car souvent moins adaptées à l’agriculture actuelle. Une grande diversité d’espèces et de races rustiques, locales et/ou à petit effectif est ainsi remise au gout du jour par l’écopastoralisme ».

Parmi les races particulièrement bien adaptées, il convient de citer les vaches landaises et bordelaises, les moutons landais ou encore les chèvres des Pyrénées.

La région dispose de sites naturels proposant un environnement propre à accueillir les animaux. Ainsi, l’étang de Langouarde, situé non loin du Porge (Gironde), correspond bien à l’écosystème des moutons landais. Les animaux contribuent à entretenir les lieux tout en favorisant la diversité de la flore.

Sur le massif du Mondarrain, au Pays basque, ce sont les vaches dites Betizu qui se trouvent fort à leur aise. Vivant en toute liberté, elles font quand même l’objet d’une surveillance étroite pour assurer leur protection. Des panneaux de signalisation ont été installés afin de prévenir les randonneurs de la présence des bovins.

Les marais de Plata accueillent pour leur part deux poneys landais. Fournis par le Conservatoire, les équidés suivent la délicate mission d’entretenir les zones humides de la lande tourbeuse. Au programme : nourriture abondante, paysages magnifiques et sentiment de liberté. Une vraie revanche pour cette race, dont la population a fortement chuté depuis le 19e siècle.


Pratique :
Adresse et contact : Conservatoire des Races d’Aquitaine – 6, rue Massena – 33700 MERIGNAC – Tél. 05 57 35 60 86
InternetSite Web – Facebook

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Nature et paysages du Lot-et-Garonne

Nature et paysages du Lot-et-Garonne


« Entre Agen et Marmande, c’est un paysage aussi beau que l’Italie; le charme des coteaux, la couleur de la terre, le costume, jusqu’au langage, évoquent les rives de Florence et de Sienne. Le Lot-et-Garonne est la Toscane de la France. » Stendhal

Glou glou

Comme son nom l’indique, le Lot-et-Garonne est un département ouvert aux cours d’eau, assez nombreux sur le territoire si on y ajoute les rivières Baïse, Gers, Dropt, Séoune…

Si ces jolis cours d’eau façonnent le paysage, contribuent à lui donner son cachet particulier et constituent une richesse agricole, ils suscitent également une crainte bien légitime lorsque les inondations font leur apparition. La Garonne est, à ce titre, une maîtresse indomptable. Bien chargé en eau des Pyrénées et du Massif central, gonflé par le Lot en amont, le fleuve, dont le lit mineur souffre de son étroitesse, donne régulièrement naissance à des crues importantes, notamment lorsque la fonte des neiges a été massive dans les zones montagneuses. Le Lot n’épargne pas non plus son proche environnement, principalement au niveau de la vallée de Castelmoron-sur-Lot.

Ces débordements réguliers ont poussé les hommes à bâtir leurs cités sur la rive droite, en prenant soin d’anticiper une certaine hauteur de construction, comme l’illustrent les communes de Port-Sainte-Marie, Aiguillon et Tonneins. De nombreuses fermes ont quant à elles été construites sur des monticules.

Cette abondance d’eau apparaît être un argument de premier ordre lors des chaudes journées d’été. Grâce à un vaste système d’irrigation, les agriculteurs peuvent prétendre assurer une riche production sans trop de contraintes, asseyant de fait la réputation du Lot-et-Garonne comme territoire agricole incontournable du pays.
Il serait pourtant hasardeux de réduire le département à une seule et vaste exploitation. Moins populaire que sa voisine la Dordogne auprès des touristes, le Lot-et-Garonne affiche de solides arguments de séduction, tant par la beauté de ses paysages, l’authenticité de ses villages que par la richesse des pays qui le composent.

L’Agenais

À proximité d’Agen, coincé entre la Garonne au Sud et le Lot au Nord, le pays de Serres offre des paysages composés de plateaux calcaires donnant naissance à de petits ravins, de vallons encaissés et d’échines. Nombreuses y sont les petites exploitations agricoles à l’architecture périgourdine ou quercynoise. On y découvre aussi de fort jolies chapelles romanes, parfois isolées.

L’environnement du pays de Serres est propice à la faune, parmi laquelle il n’est pas rare d’observer le circaète (ou aigle des serpents), qui revient chaque année, le faucon crécerelle, le hibou petit duc ou, chez les mammifères, la genette, ce petit carnivore ô combien discret, habitué des bois, que l’on confond parfois avec un chat sauvage.

Plus au nord de la capitale lot-et-garonnaise, le pays du Brulhois (ou Bruilhois) affiche une multitude de vallons, terrasses et coteaux, emplacements parfaits pour les vignes dédiées aux cépages de tannat, de malbec, de fer servadou et d’abouriou dont on tire le vin noir, dû à sa robe très sombre.

L’Albret

À l’ouest du département, sur la rive gauche de la Garonne, coincé entre la Gironde et les Landes, le pays d’Albret présente un contraste paysager entre les collines de la région de Nérac, dédiées à la culture céréalière, et le plateau landais, qui prolonge la forêt de pins maritimes des Landes de Gascogne.

Nous sommes ici au cœur d’un territoire dédié aux plaisirs du palais, où pousse la vigne, où cacardent les oies, où grandissent les veaux sous leur mère et où volent les palombes.

La longue histoire de l’Albret se rencontre à travers ses cités et bastides (Nérac, Lannes, Vianne, Barbaste), ses châteaux, ses anciennes tanneries, ses moulins fortifiés et églises romanes.

C’est une invitation franche à remonter le temps et découvrir une terre toujours un peu secrète, dont on peut s’imprégner en naviguant sur la Baïse, sans trop de bruit.

Le Marmandais

Au nord-ouest du département, non loin du pays de l’Entre-Deux-Mers en Gironde, le Marmandais revendique une riche tradition vinicole, la vigne occupant les coteaux depuis l’époque romaine. On y cultive aussi la célèbre tomate de Marmande, des fraises, melons, prunes d’ente et autres fruits, les vergers étant très nombreux sur cette terre fertile.

La beauté du Marmandais repose sur la diversité de ses paysages, qui passe de la plaine de la Garonne aux vastes étendues de la forêt landaise. C’est aussi la ribambelle de petites communes installées le long du fleuve, chacune exhibant ses atouts architecturaux, comme les maisons à colombage de Clairac, la façade des quais de Tonneins, le château péager de Couthures-sur-Garonne…

Vallée de la Garonne vers Cocumont au lever du soleil – Crédit photo : Guillaume Conan – CC BY-SA 2.5

Le pays du Dropt

C’est tout au nord du Lot-et-Garonne que se situe le pays du Dropt, ou plutôt la vallée du Dropt, au relief peu marqué, non loin de la Guyenne et du Périgord. On connaît ce petit pays essentiellement grâce à ses vignobles de Duras, qui façonnent le paysage. Il faut néanmoins parler des vastes forêts de châtaigniers, où les amateurs traquent des cèpes, des bois et des nombreux vergers.

Le paysage est reposant, incitant à la promenade, avec l’ambition de découvrir les nombreux villages moyenâgeux, où se tiennent chaque semaine des marchés assez extraordinaires. Les petits producteurs locaux proposent des pâtés faits maison, des poulets dodus et fermiers, des champignons à peine cueillis ou des écrevisses gesticulantes.

La découverte du pays du Dropt doit impérativement se faire à pied ou sur la selle d’un bon vélo afin de s’arrêter à tout moment devant les vieilles maisons à empilage, fort nombreuses dans la région, dans les petites rues des bastides, face aux pigeonniers restaurés. C’est aussi l’occasion de rencontrer les gens du coin ou de marquer une (longue) pause à la terrasse ensoleillée d’un bistrot typique, jamais loin d’un château ou d’une église remarquable.

Le pays du Lot

La région présente elle aussi un éventail de paysages très diversifiés. Des villages tels que Pujols et Penne d’Agenais ont été édifiés au sommet des coteaux, dominant la rive gauche du Lot.

Au Nord de la rivière, les bastides, à l’image de Monflanquin, forment un horizon vallonné, duquel se détachent les silhouettes des églises ou des tours d’angle.

La vallée du Lot est quant à elle réputée pour ses nombreuses cultures fruitières, en particulier celle de la prune d’ente, également commercialisée sous la forme du pruneau d’Agen après séchage.

La faune et la flore

La moyenne Garonne, entre les terrasses du fleuve et la plaine inondable, reste un lieu fréquenté par les poissons migrateurs, comme la lamproie marine, la truite de mer, la grande alose ou encore le saumon. On y trouve également des anguilles et des esturgeons, de taille moins impressionnante qu’il y a un demi-siècle.

En outre, le département offre plus de 500 hectares ouverts à la pêche, où les amoureux de la canne peuvent chatouiller la tanche, la carpe, le brochet et le goujon.
Plus au sec, les forêts de chênes sont habitées par quelques mammifères, dont des sangliers, des lièvres et lapins, des cerfs et chevreuils et même des visons d’Europe.
En levant les yeux, et selon les saisons, on peut apercevoir différentes espèces migratrices, à l’image du pigeon ramier, que l’on appelle palombe dans le Sud-Ouest, et dont la chasse, en octobre, suscite généralement une explosion de RTT ou de congés maladie.

Les autres oiseaux notables sont le héron cendré, de plus en plus sédentaire, le balbuzard pêcheur et le milan noir, un rapace qui considère le Lot-et-Garonne comme une bonne terre de drague.

Enfin, la région gasconne sait se faire belle en exhibant une grande variété de plantes et fleurs gracieuses, à la faveur de l’éclectisme géologique (argile, sable, calcaire…).

Pied de Tulipe œil de soleil (Tulipa agenensis) – Crédit photo : Zachi Evenor and MathKnight – CC BY 3.0

Il convient de citer en premier lieu une star locale, la tulipe agenaise, d’une belle couleur écarlate, introduite par les Romains il y a plus de 2 000 ans. Surnommée « l’œil du soleil » en raison de l’étoile jaune en son cœur, la fleur est malheureusement menacée d’extinction, à cause des pratiques horticoles et de la cueillette sauvage. Elle est aujourd’hui protégée.

Parmi les autres fleurs, les orchidées sauvages ravissent les botanistes et les amateurs de belles choses. On trouve des hybrides assez précieux, comme l’orchis pourpre, qui aime pousser sur les coteaux calcaires et les pelouses sèches. Nous pouvons aussi citer l’orchis brûlé ou l’ophrys mouche.

Les chênes pédonculés, très nombreux il y a quelques siècles, ont subi un rabotage de leur superficie, au profit des exploitations agricoles et des pins maritimes. Ils résistent cependant et continuent de former de vastes forêts, associés par exemple aux chênes sessiles, comme cela est observable dans la région du Mas-d’Agenais.

Les territoires du département se composent de nombreuses autres variétés d’arbres, tels le châtaignier, l’érable de Montpellier, le saule blanc et le genévrier.