Master article merci

Quelles sont au juste les limites géographiques du Sud-Ouest ?


Si les départements et régions dépendent d’un découpage officiel, le Sud-Ouest reste assez flou sur ses contours.

paysage de gascogne
Vignobles et paysages au cœur de la Gascogne – Crédit photo : Interprofession des Vins du Sud-Ouest – CC BY-SA 4.0

En bas à gauche

XX XX

C’est comme on veut, en fait

xx

Gastronomie dans les Pyrénées-Atlantiques

Destinations Pyrénées-Atlantiques

On préfère vous faire saliver encore un peu.


La page Gastronomie sera bientôt disponible.

Gastronomie des Landes

On préfère vous faire saliver encore un peu.


La page Gastronomie sera bientôt disponible.

Gastronomie en Gironde

On préfère vous faire saliver encore un peu.


La page Gastronomie sera bientôt disponible.

Master article départements

Éléments d’histoire de la Dordogne


De l’homo erectus à l’addict iPhonus, la Dordogne est le témoin privilégié de notre très longue histoire.

C’est en vallée d’Ossau que tout commença…

Ce climat montagnard, les bergers de la vallée d’Ossau le subissent depuis des siècles. « Les bergers partaient en estive avec leurs moutons, qui fournissaient la laine nécessaire à la fabrication de ce couvre-chef. Il ne fallait pas attraper froid. Et leurs guêtres ne protégeaient pas la tête » précise Évelyne Bétachet, chapelière à Bayonne, au journal Sud-Ouest (17/08/2017).

XXX XXX

XXXXXXXX

XXX XXX

XXXX

XXX XXX

XXXX

La tomate de Marmande obtient son Label Rouge

La tomate de Marmande obtient son Label Rouge


Au terme d’une longue procédure, l’Association des fruits et légumes du Lot-et-Garonne (AIFLG) fait entrer son produit vedette dans la catégorie des produits de qualité supérieure.

Les tomates de Marmande entrent dans la cour des produits réputés.

La reconnaissance de la qualité… Enfin

Le champagne a dû couler à flots ces dernières semaines chez les producteurs marmandais. Le mois dernier, l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité) enregistrait officiellement la tomate de Marmande dans sa liste des produits estampillés Label Rouge. Ce n’est pas rien. Pour rappel, « Le Label Rouge est un signe national qui désigne des produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité́ supérieur par rapport aux autres produits similaires habituellement commercialises. La qualité́, dans ce cas, se rapporte à l’ensemble des propriétés et des caractéristiques d’un produit, et lui confère son aptitude à satisfaire des besoins implicites ou explicites. »

Si la tomate de Marmande jouit d’une belle réputation depuis déjà quelques décennies, elle ne bénéficiait pour autant d’aucune reconnaissance officielle. Pourtant, sa culture répond à un cahier des charges exigeant, imposant par exemple un mode de culture traditionnel en pleine terre, un désherbage manuel ou une récolte sans le recours aux outils.

Soucieux de cette recherche de qualité, l’AIFLG avait initié en 2020 la marque collective « Tomate de Marmande » pour la distinguer des autres produits, souvent issus d’usines végétales en Espagne, et insister sur la production locale.

L’attribution du Label Rouge viendra sans nul doute renforcer les démarches des producteurs marmandais, et leur offrira même une publicité autrement plus large.

En route vers l’IGP

La reconnaissance officielle d’un bon produit est un chemin de croix. Ainsi, l’obtention du Label Rouge a nécessité la rédaction d’une trentaine de versions du cahier des charges et plus de cinq ans de procédures.

Les producteurs devront désormais s’engager dans une démarche rigoureuse, qui prévoit par exemple un engagement de réduction des émissions de CO², un respect des critères gustatifs (jutosité, niveau de sucre…), l’interdiction de recours à la lumière artificielle.

Mais ces contraintes s’imposent au service de la qualité du produit final. « Pour le consommateur, c’est la garantie d’une tomate qui a du goût » explique Sophie Thill, responsable marketing chez Paysans de Rougeline, citée par France Info.

Aujourd’hui, seuls quatre segments de tomates (cerise vrac, cerise grappe, ronde grappe et allongée cœur) et trois variétés (Sao Polo, Temptation et Gourmandia) peuvent afficher le logo Label Rouge. Il contribuera, sans nul doute, à rassurer les consommateurs et à amplifier les ventes. La tomate s’invite parmi les vingt fruits et légumes déjà détenteurs du précieux label.

Il n’est pourtant pas question, pour l’AIFLG, de s’arrêter en si bon chemin. Le prochain objectif consiste à obtenir l’IGP (Indication géographique protégée), qui nécessitera, une nouvelle fois, une interminable procédure et des nerfs d’acier, d’autant que la reconnaissance doit aussi être européenne. Mais à cœur vaillant, rien d’impossible. Persuadés de la qualité incomparable de leur tomate, les producteurs marmandais continuent de livrer la bataille du goût.

Boirons-nous toujours du bon vin de Bordeaux en 2050 ?

Vin & Gastronomie Vins & Spiritueux Gironde

Boirons-nous toujours du bon vin de Bordeaux en 2050 ?


Le réchauffement climatique n’épargne pas le vignoble bordelais. Entre amère constatation, expérimentations et amorces de solution, les professionnels sont contraints de s’adapter pour préserver la qualité de leur vin.

Vignoble de Saint-Emilion – Crédit photo : Éric Chicouard – Flickr

Le Bordeaux à un moment charnière de son histoire

La réputation mondiale de la capitale girondine s’est construite, au fil des siècles, sur l’excellence de son vin. Il continue aujourd’hui de jouer un rôle économique majeur, avec des ventes annuelles frôlant les 4 milliards d’euros et une filière représentant près de 60 000 emplois.

Le réchauffement climatique, dont le dernier épisode caniculaire l’été dernier est venu rappeler la triste réalité, bouleverse les règles du jeu. Les températures augmentent (+1,4 °C depuis 1990), les périodes de sécheresse s’intensifient et se prolongent, la ressource en eau se raréfie.

La vigne n’échappe bien sûr pas au phénomène. « Nous sommes à un moment charnière. Le changement climatique est là, on le voit, on le subit » déplore Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, cité par France 3.

Inquiets, les viticulteurs ne peuvent que constater les symptômes. L’avancée de la date des vendanges en est peut-être le plus symbolique. Selon Christophe Riou, directeur adjoint de l’Institut français de la vigne et du vin, cette avancée correspond à un mois en 50 ans.

Les vignes, confrontées à des étés particulièrement secs, souffrent de stress hydrique et se fatiguent à une fréquence plus élevée. Elles se dessèchent et perdent leur rendement habituel.

Sous l’effet d’un soleil plus fort et insistant, le raisin subit une maturation rapide et, en conséquence, des niveaux de sucre plus élevés, donnant lieu à une teneur en alcool qui augmente. C’est, au final, l’équilibre du vin qui s’en trouve bouleversé.

Plus inquiétant, le changement climatique influence les arômes. Les odeurs de fruits frais, comme la fraise et le cassis, s’effacent au profit de celles de fruits confiturés et moins complexes, à l’instar du pruneau. La baisse de l’acidité contribue également à dégrader la fraîcheur des vins, pourtant essentielle à leur identité.

Cépage le plus répandu en terres bordelaises, le merlot est pourtant celui qui résiste le moins à l’évolution du climat. « D’ici 20 à 30 ans, le merlot risque de mûrir au mois d’août et ce sera clairement au détriment de la qualité des vins » estime Kees van Leeuwen, professeur à l’École nationale supérieure des sciences agronomiques de Bordeaux Aquitaine, dans la Revue des Vins de France.

En avoir le cœur net

Soucieuse de s’éloigner des seules prévisions théoriques, l’association des journalistes de l’environnement (AJE) s’est tournée en 2018 vers Pascal Chatonnet, œnologue et vigneron. Ce dernier a accepté d’anticiper la saveur d’un vin de Bordeaux en 2050. Il a ainsi choisi de récolter deux cépages typiques du Bordelais, le merlot et le cabernet-sauvignon, en Tunisie et dans le Minervois, pour concevoir sa « cuvée du futur ». Le résultat ne s’avère pas très concluant.

« À l’aveugle, j’aurais dit un Languedoc, mais basique. On n’a pas le terroir, le sol et le sous-sol, qui font une grosse partie du vin. C’est buvable, mais il y a un manque de finesse, d’authenticité » constate Monique Josse, du musée du vin de Paris, citée par la Revue des Vins de France.

Pour Pascal Chatonnet, interrogé par Vitisphère, « À la dégustation, ce Bordeaux 2050 est d’abord marqué par un nez d’orange et d’épice, qui ne serait pas éloigné d’un… vin chaud. Bordeaux a la typicité d’un nez de fruits frais, rouges ou noirs selon l’année, mais ici on tend vers le fruit cuit, voire sec. »

L’œnologue insiste néanmoins sur l’aspect expérimental de sa démarche, même si sa cuvée représente l’expression des cépages choisis sous ces climats (très) chauds.

Les incertitudes liées au réchauffement climatique ont également interpelé Bernard Magrez, le célèbre propriétaire viticole bordelais, dont quatre grands crus classés. Dès 2013, l’homme d’affaires a développé un dispositif s’appuyant sur les technologies de l’aéronautique pour simuler les conséquences de l’évolution du climat sur le vignoble. L’expérience vise à identifier les cépages susceptibles de résister aux assauts du soleil et à proposer le même niveau de qualité que celui qui entoure aujourd’hui les grands crus.

La phase d’expérimentation a ainsi permis de mettre en place un cuvier de vinification, « composé de 84 cuves thermorégulées permettant la vinification séparée de chacun des cépages de l’étude. Il permettra ainsi de mesurer le potentiel de ces cépages et des vins qui en seront issus comme voie d’adaptation au changement climatique » explique le Figaro Vin.

Les premières pistes de solution

Un patrimoine aussi riche que le vignoble bordelais mérite d’être protégé et sa pérennité passe par des enjeux d’adaptation. Si les inconnues restent encore nombreuses, elles n’empêchent pas les premières démarches.

Pour Nathalie Ollat, ingénieure de recherche, citée par Basta Media, « il n’y a pas une seule solution, mais un ensemble de solutions qui doivent être combinées. »

Depuis déjà quelques années, certains propriétaires de châteaux retardent l’effeuillage jusqu’à la fin de période de croissance du raisin, avec le souhait de réduire les brûlures du soleil. D’autres ne labourent plus le sol pour préserver l’humus.

Le choix peut également consister à introduire dans les vignes des porte-greffe plus tardifs grâce à un enracinement plus profond et à une meilleure captation de l’eau. Modifier la densité de plantation pourrait également soulager le vignoble en réduisant le stress hydrique.

Plus que tout, le changement climatique incite les viticulteurs à s’interroger sur l’encépagement de demain. Emblématique du Bordelais, le merlot souffre d’une maturation trop rapide due aux étés chauds. Les stratégies peuvent consister à retarder son cycle végétatif ou à l’abandonner au profit de cépages moins précoces, à la condition de ne pas dénaturer la caractéristique des vins de Bordeaux, à laquelle le merlot contribue beaucoup.

Les cépages alternatifs ne manquent pas. Les professionnels se tournent vers les cépages anciens, abandonnés à une certaine époque à cause, justement, de leur maturation trop tardive.

« Nous avons à notre disposition plusieurs centaines de cépages plus résistants à la sécheresse et qui produisent un raisin intéressant que nous pourrions planter dès à présent » explique Pascal Chatonnet à la revue Sciences et Avenir. À Bordeaux, des cépages originaires de la région comme le malbec, le carmenère et le petit verdot pourraient retrouver le chemin des coteaux.

D’autres cépages, issus des vignes portugaises, espagnoles ou grecques font également l’objet d’études attentives de la part de l’INRA et de Bordeaux Sciences Agro. Rompus aux fortes chaleurs, ils pourraient demain entrer dans la composition des vins de Bordeaux.

Face à l’enjeu climatique, les professionnels de la viticulture adoptent progressivement de nouvelles méthodes. Le défi n’est pas mince : adapter la vigne au réchauffement pour maintenir la réputation de leur vin.


PUB


Le chien de berger basque, l’indispensable compagnon des troupeaux

Le chien de berger basque, l’indispensable compagnon des troupeaux


Peu connu du grand public, le Berger Basque assure ses missions de gardien du bétail avec intelligence et habileté.

L’Iletsua constitue l’une des deux variétés de la race – Crédit photo : Euskal Artzain Txakurraren Adiskideak – Travail personnel – CC BY-SA 4.0

Une origine préhistorique

C’est surtout l’image du Border Collie que l’on associe aux bergers et à leurs troupeaux. Discipliné, obéissant et travailleur, le chien noir et blanc s’est imposé comme une figure incontournable du pastoralisme. La race est même utilisée au Pays Basque, où l’activité d’élevage reste importante.

Pourtant, quelques bergers préfèrent s’adjoindre les services du Berger Basque, certes moins répandu, mais tout aussi efficace dans la gestion d’un troupeau au pied des Pyrénées.

Cette race autochtone serait considérée comme l’une des plus anciennes. Des fouilles archéologiques au Nord de l’Espagne ont ainsi permis de mettre à jour des squelettes canins vieux de 12 000 ans, affichant des caractéristiques proches de celles du Berger Basque.  

Traditionnellement implantée dans les zones de pâturage de Navarre, Guipuzcoa ou de Bizkaia, la race s’est révélée particulièrement adaptée à la conduite de troupeaux.

Son existence n’a pas été oubliée par la mythologie basque. L’une des légendes raconte que le Basajaun (géant des montagnes) l’aurait créé pour mener le combat contre un loup menaçant.

On retrouve aussi le Berger Basque dans de nombreuses peintures du 16e au 18e siècle, signe de son intérêt de la part de l’aristocratie. Des artistes comme Doré ou Guiard représentent ainsi le toutou dans leurs œuvres, tout comme le fera, au 20e siècle, l’artiste Ramiro Arrue.

Néanmoins, la race est menacée à partir de la fin du 19e siècle, à cause notamment des attaques de loups. Les bergers trouvent la parade en faisant appel à des Mastiffs ou à des Patous, dont la puissance apporte une réponse plus appropriée.

Fort heureusement, l’initiative de quelques bergers évite la disparition annoncée du Berger Basque. Ce dernier est employé comme chien d’alarme à proximité des hameaux. À défaut de pouvoir attaquer les loups, le chien prévient de leur arrivée.

Le chien endémique du Pays Basque

Aujourd’hui encore, la population des Bergers Basques reste marginale et localisée dans ses terres d’origine.

La race se compose de deux variétés, aux caractéristiques similaires, mais physiquement différentes.

Il s’agit d’abord du Gorbeiakoa, reconnaissable grâce à sa robe de couleur vive fauve ou rouge feu, son pelage lisse et son museau mince et allongé, souvent pourvu d’une pigmentation. Ses yeux épousent une forme d’amande et ses pattes apparaissent fortes et musclées.

De nature docile et affective, le Gorbeiakoa est particulièrement apprécié au sein des familles d’agriculteurs et de bergers. Ses qualités physiques et son intelligence contribuent à faciliter son dressage et à l’utiliser comme chien de troupeau. C’est donc lui que le public découvre lors des concours de chiens de berger.

Pour sa part, l’Iletsua laisse voir un pelage plus long, une couleur du poil cannelle, une largeur de poitrine plus importante et des oreilles toujours tombantes.

Un peu plus rebelle que le Gorbeiakoa, l’Iletsua reste un gardien vigilant de son territoire, pouvant se montrer méfiant envers les inconnus. Son physique plus imposant lui permet d’assurer des tâches de gardiennage.

« Beaucoup utilisent le Border Collie, qui fait un excellent travail, mais si nous, les Basques, nous ne développons pas le chien de berger basque, qui le fera ? Le Gorbeiakoa a un caractère plus dur que le Border Collie, et il est plus difficile à dresser. Mais une fois que les ordres sont assimilés, ça va assez vite » explique Juan Maiza, éleveurs de Bergers Basques, dans un reportage de France 3 Aquitaine.

La race apparaît toujours menacée aujourd’hui, du fait notamment de l’emploi plus important du Border Collie. Le défi des éleveurs consiste donc à l’imposer davantage auprès des bergers, mais peut-être aussi parmi les particuliers à la recherche d’une race authentique. Il convient toutefois de préciser que le chien n’est pas adapté à la vie citadine, malgré sa gentillesse naturelle. Son quotidien se nourrit de courses et de jeux à la campagne ou dans les décors montagnards.


PUB


La Chalosse : petit paradis discret

La Chalosse : petit paradis discret


Située au Sud du département des Landes, à la naissance du Béarn, la Chalosse préserve son intimité depuis des siècles, peut-être pour protéger ses paysages contrastés, son patrimoine précieux et sa douceur de vie.

Ô calme, ô volupté – Crédit photo: Office de tourisme Landes Chalosse

Lorsque s’efface la forêt des Landes de Gascogne

« Demandez à un Français ce qu’est la Chalosse, vous ne recevrez point de réponse, pas même d’un méridional. » Extraite d’un article publié en 1935 dans la Revue du Touring Club de France, cette phrase susciterait sans nul doute la même interrogation aujourd’hui.

De fait, la Chalosse a toujours su s’entourer d’une certaine discrétion. Pour la découvrir, il convient de quitter la vaste forêt des Landes de Gascogne, symbole de l’identité landaise, et d’emprunter la direction du Béarn, là où se dessinent les premières collines pré-pyrénéennes. 

S’il n’a jamais bénéficié de contours officiels ni même historiques, le pays de Chalosse s’étire au Nord jusqu’à l’Adour, se perd non loin de Dax à l’Ouest, s’ouvre aux vignes de Tursan à l’Est et, enfin, devient Béarn au Sud.

Ici, les célèbres pins maritimes ne composent plus un décor monotone et presque infini. La Chalosse tire sa beauté de la diversité de ses paysages, constitués de coteaux adoucis, de forêts, de prairies, de champs et de vignobles que découpent les rivières.

« Le paysage n’est jamais le même ; il se fond, se contracte ou s’étale suivant l’inclinaison du soleil. Horizons infinis qui se perdent dans le rêve, la méditation. Paysages mouvants, mais aussi merveilleusement composés qui ravissent peintres et poètes » écrit, inspirée, Michèle Barrault, dans son ouvrage Les Landes (Collection Découverte, Éditions Beba, 1988).

La Chalosse se caractérise aussi par les bocages, qui ajoutent une note bucolique au panorama à travers la multitude de bosquets et de haies entre les champs de maïs, les prairies artificielles et les landes d’ajoncs. Les interminables plages landaises semblent bien lointaines à quiconque admire la vallée de l’Adour depuis les belvédères de Montfort-en-Chalosse et de Mugron.

Un pays riche d’une (très) longue histoire

La Chalosse a accueilli les hommes dès le Paléolithique supérieur (de -4000 à 9500) comme en témoignent les outils en silex et en os, ainsi que diverses parures, retrouvés dans la grotte du Pape, à Brassempouy. Le lieu jouit d’une renommée mondiale depuis la découverte, en 1894, de neuf figurines en ivoire de mammouth, dont la célèbre « Dame à la capuche ». Le précieux objet, d’une hauteur de 3,65 cm, est considéré comme l’une des plus anciennes représentations du visage humain.

La célèbre statuette de la dame de Brassempouy – Crédit photo : Jean-Gilles Berizzi

À l’époque gallo-romaine, le terroir profite de la richesse de ses sols pour permettre une activité agricole intense. La culture du blé, du lin, du seigle, puis plus tard du maïs, assure l’approvisionnement des cités alentours, notamment celle de Dax, très fréquentée grâce à ses sources thermales.

Surtout, les coteaux ensoleillés se prêtent parfaitement bien à la plantation et au développement de la vigne. Au fil des siècles, le vin s’impose comme la ressource principale de la Chalosse.

De fait, grâce à son activité agricole séculaire, la Chalosse a accueilli une population importante, essentiellement partagée entre les propriétaires terriens, issus de la petite noblesse ou de la bourgeoisie, et les paysans. Dans leur immense majorité, les fermiers dépendaient du métayage pour survivre. Le terroir se compose d’ailleurs d’une multitude de petites exploitations. « La Chalosse était à la fois un pays riche par ses terres et pauvre par les gens qui y résidaient » précise avec justesse le site Terres de Chalosse.

Le métayage a perduré jusque dans les années 1920, lorsque les paysans se révoltent, excédés par leurs conditions précaires.

Aujourd’hui, les petites fermes composent toujours le paysage chalossais, dispatchées entre les villages et monuments moyenâgeux, qui participent eux aussi au charme de ce pays préservé.

L’attrait du patrimoine et du mode de vie

Édifice emblématique de la Chalosse, l’abbaye de Saint-Sever fut fondée à la fin du 10e siècle par Guillaume Sanche, comte de Gascogne. L’église abbatiale a été classée monument historique en 1911 puis inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1998, au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

L’église a conservé un magnifique chevet à sept absides (tête de l’église, l’extrémité du côté de l’autel, lorsque cette extrémité est de plan arrondi ou polygonal) échelonnées, la forme la plus courante n’en proposant que trois. Autre particularité : les 77 chapiteaux et le tympan nord, véritable chef-d’œuvre du 11e siècle. La surface, qui fut l’une des toutes premières de l’art roman à être sculptée, représente une scène tirée de l’Apocalypse, dernier livre du Nouveau Testament.

Parmi les autres monuments religieux, l’abbaye d’Arthous (et son espace d’exposition) ou encore l’abbaye de Sordes, à l’architecture impressionnante, méritent amplement le coup d’œil.

Les visiteurs tombés amoureux de l’endroit ne manqueront pas de fréquenter le musée de la Chalosse, qui propose un parcours immersif. C’est l’occasion rêvée de s’imprégner des paysages, des cultures et de la douceur de vie de ce pays que l’on dit salubre.

La Chalosse tire aussi son charme de ses petits bourgs, édifiés au Moyen-Âge sur des sites perchés pour faciliter leur défense. En leur cœur, les communes typiques accueillent l’incontournable arène, dédiée à la course landaise, la place du foirail sur laquelle se tient le marché, le terrain de rugby et bien sûr l’église romane. Peu visitées, les églises chalossaises révèlent pourtant des trésors grâce à leurs chapiteaux naïfs, leur nef colorée ou encore leurs Vierges polychromes.

Le chevet de l’abbatiale de Saint-Sever – Crédit photo : Ville de Saint-Sever – CC BY-SA 4.0

L’héritage agricole s’est bien sûr accompagné d’une riche tradition culinaire. Les habitants du terroir de la Chalosse aiment le plaisir de la table et savent y contribuer. À travers une cuisine simple, le bœuf de Chalosse, le canard gras ou la truie gasconne régalent les familles depuis des siècles. On étanche sa soif en profitant d’un vin des côteaux-de-Chalosse, ce qui n’empêche pas de se tourner vers le Tursan ou le Madiran. Le premier, doté d’une IGP, s’invite souvent à l’apéritif alors que le second s’avère puissant et racé en bouche.

Mais que voir et que faire en Chalosse ?

Le pays peut représenter une destination de vacances opportune, à l’abri du tourisme de masse et à toute proximité de ses habitants. C’est la garantie d’un séjour dépaysant, serein, gourmand et réconfortant.

Pour ressentir l’esprit de la Chalosse, pourquoi ne pas emprunter, sur quelques kilomètres, l’un des deux chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle ? La voie limousine traverse les villages de Saint-Sever, Audignon, Horsarrieu, Hagetmau, Argelos et Beyries, que séparent de magnifiques paysages. La voie du Puy-en-Velay mène les marcheurs vers les communes de Miramont-Sensacq et de Pimbo.

D’autres possibilités de randonnée s’offrent au public, notamment celle de la Voie Verte, ancienne voie ferrée réaménagée. Elle permet de belles et longues promenades à pied, en VTT ou à dos de cheval.

La Voie Verte serpente entre les arbres – Crédit photo : Tourisme Landes

Bien sûr, le patrimoine local représente une multitude d’opportunités de découverte. Montfort-en-Chalosse, Saint-Sever, Mugron, Samadet, Amou, Pimbo ou encore Castelnau-Tursan… Autant de villages, souvent médiévaux et souvent haut perchés, qui ne demandent qu’à être découverts. Les amateurs de course landaise ne manqueront de se rendre à Pomarez, considéré comme la Mecque de la discipline.

La Chalosse, ce sont aussi des abbayes, des châteaux et des manoirs qui parsèment le paysage, sans même évoquer les maisons de maître, typiques de la région.

En période printanière et tout au long de l’été, les activités se multiplient : baignade dans les six piscines de la région, plaisir du canoë sur l’Adour, pêche à la ligne sur les berges des rivières Adour, les Gaves ou le Luy, initiation au jeu de quilles traditionnel, relaxation totale aux thermes de Préchacq-les-Bains.

Ne pas évoquer le sens de la fête constituerait une erreur impardonnable. Comme dans l’ensemble des Landes, les ferias dictent la vie nocturne de bon nombre de communes, où bodegas et bandas promettent une ambiance haute en décibels.

Enfin, entre les producteurs locaux (dont les éleveurs de poulet de Saint-Sever), les marchés et les bons petits restaurants, il est à parier que le temps passé à table grignotera joyeusement les après-midi et soirée.

Mais n’est-ce pas finalement la philosophie de ce petit territoire discret, tout entier dédié à la douceur de vie ?


PUB