Hasparren, la richesse des Pyrénées à proximité de l’Atlantique

Hasparren, la richesse des Pyrénées à proximité de l’Atlantique


Située à 25 km de l’océan et au pied de la chaîne pyrénéenne, Hasparren jouit d’un environnement propice à la découverte des paysages et de la culture basques.

Crédit photo : Mariano Mantel – Flickr

Histoire de la cité

Situé au cœur d’un site protohistorique, comme en témoignent les grottes d’Oxocelhaya, le village d’Hasparren («Hazparne» en basque) est considéré comme un oppidum (cité fortifiée) au cours de l’Antiquité, habité par la tribu protobasque des Tarbelles.

Hasparren se développe au Moyen-Âge grâce aux activités de tannerie et de buanderie, profitant du passage des nombreux pèlerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle.

En 1784, la célèbre révolte des femmes, alimentée par des rumeurs de gabelle, pousse l’intendant de Guyenne Néville à se venger en faisant abattre le clocher de l’église, qui ne sera reconstruit qu’en 1816.

Au 19e siècle, l’industrie de la chaussure s’installe dans la commune grâce au savoir-faire séculaire des tanneurs. D’abord locale et destinée à être vendue sur place les jours de marché, la production gagne en ambition au fil des décennies et se diffuse à Bordeaux, Toulouse et même en Afrique du Nord, en Argentine et en Uruguay par l’intermédiaire des Basques installés dans ces régions du monde. L’activité perdure jusque dans les années 1960.

Les frères Elhuyar, à l’origine de la découverte du tungstène (1761) et le poète Francis Jammes (1868-1938) restent les personnalités les plus marquantes d’Hasparren.

Balade en ville

Située au pied des Pyrénées, Hasparren se décompose en un ensemble de onze quartiers bâtis à flanc de collines et parfois distants de plusieurs kilomètres du bourg, très resserré. L’architecture des vieilles maisons («exte») reflète les influences des provinces du Labourd et de la Basse-Navarre. Les façades sont riches de nombreux détails d’ornementation.

Reconstruite en 1879, l’église Saint-Jean-Baptiste figure parmi les plus vastes édifices religieux du Pays Basque, capable d’accueillir plus de 800 fidèles. Les visiteurs peuvent y apprécier la nef et les galeries des hommes, typiques des églises basques.

C’est également à cet emplacement que l’on découvrit, en 1660, la pierre romaine gravée datant du IIe siècle et classée aux Monuments historiques : « Flamine, duumvir, questeur et magister du canton, Verus ayant accompli la mission qui lui avait été confiée auprès de l’empereur, obtint pour les neuf peuples qu’ils se séparent des Gaulois ; à son retour de Rome il dédie cet autel au génie du canton ». L’inscription pourrait faire référence à l’opposition entre les neuf peuples aquitains aux peuples gallo-romains ou bien au contraire évoquer la réunion de la Novempopulanie à la Gaule, selon les historiens.

La nouvelle chapelle du Sacré-Cœur, bâtie de 1928 à 1931 grâce à l’initiative du chanoine Pierre Lopez de la Vega, permet de découvrir des éléments de décor de style Art déco, à l’instar de ses fresques représentant les 46 saints honorés par les Basques. La mosaïque du chœur ne manque pas non plus d’attirer le regard grâce à sa représentation du Christ au cœur apparent, les bras ouverts en signe d’accueil. La chapelle est classée aux Monuments historiques depuis 1996.

Parmi les opportunités de visite, il convient également de signaler la Maison Eyharytzea, au centre bourg, léguée en 1921 au poète Francis Jammes et à sa nombreuse famille. C’est aujourd’hui un musée ouvert l’été.

Pause gourmande et festive

Hasparren, fidèle à la tradition basque, est une terre de bonne chère et de fêtes. L’autorisation d’ouverture du marché, accordée par Louis XIV en 1656, impose la petite ville comme un rendez-vous incontournable pour la population. « Le marché d’Hasparren, dont la position géographique limitrophe de la Basse-Navarre est avantageuse pour les Navarrais, les Souletins, les Béarnais et les Chalossais, fait qu’ils ne vont pas aller chercher un marché dans l’intérieur du pays alors qu’ils en ont un plus proche » écrit ainsi un intendant de la province au XVIIe siècle.

Aujourd’hui, la commune continue de faire vivre cette culture des marchés, dont le marché aux produits fermiers, tous les samedis matin, ou le grand marché, ouvert chaque mardi sur la place des Tilleuls.

Les amateurs de bonnes choses peuvent aussi se tourner vers les producteurs et commerçants locaux, à l’image de la famille Ospital, qui contribue à perpétuer la tradition millénaire du jambon en élaborant le fameux jambon de Bayonne estampillé « Ibaïona ».

C’est aussi l’occasion de déguster le fromage de brebis, fabriqué à partir du lait de la manech tête rousse ou tête noire, une race locale, ou de découvrir le taloa au fromage et à la ventrèche, une galette de farine de maïs.

Parmi les nombreuses festivités, la fête Dieu (ou Besta Berri) est célébrée au mois de juin depuis déjà quelques siècles. Organisée sous la forme d’une procession, elle donne l’occasion aux participants de revêtir des costumes colorés, rappelant l’uniforme des soldats napoléoniens, et de danser au son de la musique.

Découvertes des environs

Route Impériale des Cimes
Les férus d’histoire et de chaussures de marche ne bouderont pas leur plaisir en empruntant la route impériale des cimes, à toute proximité d’Hasparren. Longue de 25 kilomètres, elle relie les villes de Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port. Tracée sur ordre de Napoléon, elle permit aux troupes impériales de rallier Saint-Jean-Pied-de-port lors de la guerre d’indépendance espagnole, au début du XIXe. Elle a toujours été privilégiée par les voyageurs grâce à son accessibilité et sa praticabilité, même en hiver.

Riche de son passée, la voie est également réputée pour offrir des vues exceptionnelles de paysages, notamment de la côte ou des massifs pyrénéens.

La Bastide-Clairence (Bastida de Clarenza)
La Bastide-Clairence, construite au XIVe siècle à l’initiative de Louis 1er de Navarre et située en Pays d’Hasparren, est un exemple typique du village navarrais, avec ses maisons aux façades richement dotées de colombages. Son église est classée aux Monuments historiques, notamment grâce à son remarquable porche roman.

Bastida de Clarenza, qui figure parmi les plus beaux villages de France, accueille depuis toujours de nombreux artisans d’art. Chaque année, au début du mois de septembre, le marché de la céramique permet d’exposer les dernières créations locales.

Grottes d’Isturitz et Oxocelhaya
Les deux grottes constituent l’un des plus importants sanctuaires du paléolithique en Europe. Les galeries, ornées de gravures et peintures, montrent que ces lieux furent habités de 80 000 à 15 000 avant J.C.

La succession des vastes salles, richement pourvues en concrétions, constitue également un spectacle unique.

Enfin, des randonnées pédestres balisées autour de ce site permettent de prolonger le plaisir.

Le Mont Ursuïa
Le Pays d’Hasparren est dominé par les monts Baigura et Ursuïa. Ce dernier, surnommé la « montagne des sources » et d’une hauteur de 698 mètres, offre un vaste panorama sur les Pyrénées, l’océan Atlantique, les forêts de pins landaises et les villages basques situés alentour. L’ascension du mont Ursuïa, à pied ou en VTT, permet de repérer quelques vestiges protohistoriques et d’apprécier la faune, en ayant un œil attentif sur les pottoks, les célèbres petits chevaux du Pays Basque.

Richesses du Pays d’Hasparren

Parmi les dix communes du Pays d’Hasparren, Helette (Heleta) organise tous les ans (mars et novembre) depuis 1750 sa célèbre foire aux pottoks (prononcer pottiok) ou encore les danses de la Fête Dieu, dernier vestige des danses religieuses en Europe. La commune de Mendionde (Lekorne) constitue une étape gourmande idéale avec ses restaurants réputés, sans omettre la coopérative Berria de Macaye (Makae), spécialisée dans la production de fromages de brebis et de vaches. Enfin, Meharin (Mehaine) propose des défis de force basque, étroitement associée à la culture du pays.

La pelote basque est étroitement liée à l’histoire de la cité, qui a donné naissance à de grands champions, dont Gaskoïna et Yats, devenus des figures légendaires. En 1935, la société Noizbaït voit le jour et permet à bon nombre de joueurs et de dirigeants de confirmer la réputation d’Hasparren en matière de pelote. Chaque quartier possède son fronton, sans parler des deux trinquets et du fronton mur à gauche intégré à la salle polyvalente communale, qui sont autant d’invitations à se laisser tenter.

Plus généralement, Hasparren et les communes avoisinantes sont particulièrement actives avec près de 3000 licenciés sportifs et de nombreuses infrastructures.


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Irouléguy, un vignoble intime

Irouléguy, un vignoble intime


Protégé des vents humides de l’océan par les massifs, le vignoble d’Irouléguy profite de l’effet foehn, synonyme d’un microclimat plus sec et plus chaud, dont se régale le raisin.

Crédit photo : Syndicat des Vins d’Irouléguy

Une production séculaire

La vigne au Pays basque est présente depuis l’Antiquité, mais la viticulture ne s’y est vraiment développée qu’au 3e siècle, sous l’occupation romaine. À la recherche de minerais, les Romains ont sans doute décelé aux alentours du village d’Irulegi des propriétés particulièrement favorables à la culture de la vigne.

Les coteaux qui dominent le village, sur les contreforts du mont Jara, forment en effet un îlot de calcaire blanc émergeant d’une masse de marnes rouges, propice au développement de la vigne de par son exposition, son microclimat et la nature du terrain.

Dès lors, le nom d’Irouléguy commence à devenir une référence de qualité pour le vin local. La légende dit même que Roland le Preux, en 778, au Col de Roncevaux, puisa dans ce vin une telle énergie qu’il fendit la montagne d’un coup d’épée…mais cette énergie ne fût-elle sans doute pas assez grande, car il ne put maîtriser ces diables de Basques qui mirent en déroute son armée.

Quoi qu’il en soit, les moines de l’Abbaye de Roncevaux sont bien inspirés d’installer un prieuré à Irouléguy au 12e siècle. Ils se mettent à cultiver les vergers et la vigne avec succès. Le vin qu’ils proposent aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle trouvent rapidement place dans les calices.

Au 17e siècle, le châtelain de Saint-Étienne-de-Baïgorry, le vicomte d’Urdos, entreprend à son tour la culture de la vigne sur les pentes de son domaine, initiative suivie par les paysans de la vallée.

Le vin d’Irouléguy connaît son heure de gloire au 18e siècle. Ses barriques sont acheminées, via le port de Bayonne, jusqu’en Allemagne, en Angleterre et aux Pays-Bas.

Malheureusement, l’apparition du phylloxera et l’exode rural du 19e siècle marquent son déclin. En 1953, une poignée d’hommes décide néanmoins de replanter et de relancer sa culture. Le vin d’Irouléguy accède alors à l’appellation VDQS, puis obtient le label AOC en 1970.

Le plus petit vignoble de France

Situé à 50 km au sud de Bayonne, au pied du col d’Ibaneta (Roncevaux), le vignoble d’Irouléguy s’étend au flanc des coteaux de Saint-Etienne-de Baïgorry, de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Bidarray, à l’abri du vent du nord.

La surface plantée représente 230 hectares, dont les deux tiers en terrasses, ce qui en fait le plus petit vignoble de France et d’Europe. La production revient à une dizaine de domaines, chapeautés par une coopérative.

La vigne plantée en terrasse, au regard du terrain légèrement accidenté – Crédit photo : sylvie krinbarg – Flickr

Le décret du 23 octobre 1970 (AOC) a limité l’encépagement pour les vins rouges et rosés à deux cépages : tannat (bordelesas en basque) et cabernet (axeria) pour les vins rouges, courbu (xuri cerratia) et manseng (ixiriota xuri) pour les vins blancs. Grâce au regroupement de petits récoltants, la production s’est développée pour atteindre en moyenne 55.000 hectolitres par an.

L’appellation Irouléguy a obtenu de nombreux prix au Concours général Agricole et sa réputation ne cesse de croître.

La dégustation d’un vin rare et de qualité

Depuis des années, la qualité du vignoble ne cesse de s’améliorer, notamment grâce à l’utilisation de matériels adaptés à la déclivité du terrain et au perfectionnement des techniques de culture et de vinification. Le vin d’Irouléguy présente aujourd’hui un caractère particulier et connaît une réputation internationale.

Marqué par les cabernets et les tanins plutôt souples, l’Irouléguy rouge, à la robe pourpre foncée, déploie un bouquet de fruits mûrs accompagné d’arômes de violette et de cannelle. Long en bouche et charnu, tout en faisant preuve d’une réelle légèreté, il doit être servi entre 17° et 20°. C’est le compagnon parfait des viandes rôties ou en sauce, du gibier et des fromages de brebis, tellement savoureux en cette terre basque.

Crédit photo : Syndicat des Vins d’Irouléguy

Le blanc, à consommer entre 8°C à 10°C, se boit sur les poissons, les fruits de mer, le pain d’épices et les confitures. Quant au rosé (servir entre 9°C et 12°C), il accompagne merveilleusement viandes et poissons grillés.


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Parc national des Pyrénées : la montagne protégée

Parc national des Pyrénées : la montagne protégée


Depuis sa création il y a plus de 50 ans, le Parc national des Pyrénées contribue à préserver une faune et une flore exceptionnelles et à sensibiliser le public à la fragilité des milieux naturels.

Crédit photo : Moahim – CC BY-SA 4.0

Membre du club très sélect des Parcs nationaux

Le décret du 23 mars 1967 signe la naissance officielle du Parc national des Pyrénées (PNR), reconnaissant l’exceptionnalité de son environnement. La France intègre onze parcs nationaux sur son territoire, dont trois en outremer.

Placé sous le statut d’établissement public national à caractère administratif, le Parc dépend du ministère de l’Environnement, qui verse annuellement le budget nécessaire à son fonctionnement. Sa gestion administrative revient au conseil d’administration, composé de différents représentants de l’État, des collectivités territoriales ainsi que de personnalités qualifiées. D’autres instances périphériques accompagnent et conseillent le conseil d’administration dans l’accomplissement de ses missions : le conseil économique, social et culturel, le conseil scientifique et la commission d’indemnisation des dégâts d’ours.

Le conseil d’administration suit différents objectifs, selon la charte rédigée par ses soins en 2012, essentiellement consacrés à la protection du patrimoine et à la sensibilisation environnementale du public. La règlementation contribue à l’application de la charte et rappelle aux visiteurs, à travers des pictogrammes, les différentes informations et interdictions relatives au Parc. Ainsi, si le bivouac est autorisé entre 19 heures et 9 heures, il est interdit d’allumer le moindre feu.

Un territoire immense

Le Parc national des Pyrénées s’étend d’Ouest en Est sur une centaine de kilomètres et englobe les départements des Pyrénées-Atlantiques et des Hautes-Pyrénées.

À l’instar des autres parcs nationaux, le PNR se compose de deux secteurs bien distincts : la zone de cœur, soumise à une règlementation rigoureuse, et l’aire d’adhésion, plus large et intégrant généralement des communes, partenaires de la politique de développement durable en vigueur dans le Parc.

La zone centrale et ses 45 705 hectares forment le cœur du site. La population humaine y est quasiment absente et la faune et la flore font l’objet d’une surveillance renforcée. C’est ici que se dévoilent les plus beaux paysages, réputés pour leur diversité.

La zone périphérique (ou aire d’adhésion) couvre quant à elle 206 500 hectares et regroupe 86 communes, soit environ 40 000 habitants. L’économie locale repose bien sûr sur le tourisme, mais aussi sur le pastoralisme et l’agriculture. À titre d’exemple, on y produit le fromage de brebis des Pyrénées et la viande de mouton de la vallée de Barèges, qui bénéficie d’une AOC.

Le Parc national des Pyrénées possède 15 km de frontière avec le Parc national espagnol d’Ordessa et du Mont Perdu qui s’étend sur environ 15 000 hectares. Les deux versants des Pyrénées offrent une végétation très différente à cause des forts contrastes climatiques. Le vent sec du Sud empêche la végétation de se développer à Ordessa alors que la douceur océanique apporte au versant français un temps modéré et humide.

La beauté sauvage des Pyrénées

Les 350 km de sentiers balisés permettent de découvrir tous les atouts du Parc, dont plus d’une centaine de lacs, de nombreux sommets, des cirques impressionnants et une végétation luxuriante.

Six vallées principales s’offrent aux visiteurs : la vallée d’Aspe, bien connue des randonneurs, la vallée d’Ossau, la vallée d’Arens que domine l’impressionnant Balaïtous, la vallée de Cauterets réputée pour ses chutes d’eau, la vallée de Luz-Gavarnie qui abrite le cirque le plus célèbre de France et la vallée d’Aure et du Haut Adour, porte d’entrée de la Réserve naturelle du Néouvielle.

Le Parc accueille les plus hauts sommets des Pyrénées françaises, parmi lesquels le célèbre massif du Vignemale, qui culmine à 3298 mètres ou le pic du Balaïtous, haut de 3000 mètres. Les alpinistes apprécieront.

Vue sur la vallée d’Aspe – Crédit photo : Capbourrut – CC BY-SA 4.0

La diversité des milieux naturels contribue à la richesse des lieux. Ainsi, les forêts représentent près de 80000 hectares, dont plus de 6000 au cœur du site. À moins de 900 mètres d’altitude, ce sont les châtaigniers et les chênes qui nourrissent le paysage. Un peu au-delà, la nature privilégie les hêtres et les sapins. L’étage subalpin (supérieur à 1600 mètres) laisse voir une forêt plus clairsemée, surtout composée de pins à crochets, de bouleaux et de sorbiers. Enfin, passé les 2500 mètres, ne subsistent que les saules nains au sein d’un décor composé de landes et de roches.

Les prairies fleuries ne manquent pas d’attirer l’œil des visiteurs, notamment grâce à l’abondance de leurs fleurs multicolores, parmi lesquelles la violette cornue ou la marguerite des Alpes. Les prairies offrent un écosystème apprécié des insectes et représentent de vrais puits de carbone, qui jouent un rôle majeur dans la lutte contre les changements climatiques. Elles sont donc laissées à l’état naturel, sans intervention humaine.

Les paysages du PNR font bien sûr la part belle aux lacs, rivières et ruisseaux, donnant naissance à un réseau hydrographique de plus de 3000 kilomètres. Les cours d’eau et les lacs de montagne sont très appréciés des randonneurs, qui apprécient leur beauté et leur photogénie. Franchement, comment louper sa photo du lac d’Ayrous ou du lac Glacé alors que le soleil couchant et rougeoyant apporte une touche de magie ?

La richesse de la flore et la préservation de la faune

Le Parc national des Pyrénées accueille plus de 2 500 espèces végétales supérieures, qui représentent 40% de la diversité végétale en France. Les plantes d’altitude ont su, au fil du temps, s’adapter à leur environnement parfois contraignant en réduisant de taille ou en s’étalant au sol pour ne pas trop subir le vent. Environ 80 espèces sont considérées comme endémiques, du fait de l’isolement ancien du massif pyrénéen.

Parmi les fleurs rares, l’iris des Pyrénées affiche un bleu magnifique, tirant sur le violet. On l’admire en période estivale, sans même penser à la cueillir. L’adonis des Pyrénées se veut encore plus rare. Elle pousse en moyenne altitude, à 1200 mètres, et peut être facilement reconnue grâce à son jaune vif et ses nombreux pétales. Enfin, le silène sans tige reste, comme son nom l’indique, au plus près du sol et des rochers. C’est la raison pour laquelle il est surnommé la mousse fleurie, dévoilant de petits pétales roses et touffus au cours de l’été.

La préservation du Parc est aussi celle de ses animaux, composés de plus de 4000 espèces, dont 250 vertébrés, parmi lesquels les isards, emblématiques des Pyrénées. D’une habileté étonnante sur le flanc des collines, les isards doivent probablement leur survie à la création du Parc national des Pyrénées, qui a permis de mettre un terme à leur chasse, trop massive et incontrôlée dans les années 60.

Bouquetin ibérique – Crédit photo : Osado – CC BY 3.0

L’hermine trouve aussi un terrain de jeu idéal dans les montagnes, entre 1000 et 3000 mètres d’altitude. D’une rapidité étonnante, chasseuse habile de rongeurs et de lézards, elle n’est plus considérée comme menacée aujourd’hui.

En été, le vautour percnoptère choisit le massif pyrénéen pour se reproduire avant de s’envoler en Afrique pour y passer l’hiver.

Tête d’affiche des habitants du Parc, l’ours brun eurasien est présent dans les Pyrénées depuis des centaines de milliers d’années. Abondamment chassé depuis le Moyen-Âge, sa population n’a cessé de décroître au fil des siècles. L’ursidé est inscrit sur la liste des espèces menacées en 1979 et un premier plan de sauvegarde est initié en 1984. Dans les années 90, on ne compte plus que cinq spécimens dans les Pyrénées, justifiant l’introduction de nouveaux ours slovènes, proches de la souche pyrénéenne. Le comptage effectué en 2016 permet d’identifier 39 animaux, un nombre jugé trop faible et une population trop exposée à la consanguinité. L’introduction de nouveaux ours suscite néanmoins la réticence des éleveurs, malgré le large soutien populaire.

Sensibiliser le public

Le Parc reçoit 1,5 million de visiteurs chaque année, nécessitant la mise en place d’une politique d’accueil tout en préservant les milieux naturels. La petite dizaine de maisons, réparties sur l’ensemble du Parc, apporte une première vague d’informations, à travers la distribution de brochures et de fiches pratiques, l’ouverture d’espaces muséographiques ou l’organisation de diverses animations tout au long de l’année.

La règlementation, assez pointilleuse en matière environnementale, est rappelée à travers différents pictogrammes.

Les visiteurs peuvent découvrir ce patrimoine naturel en toute liberté, pour peu qu’ils respectent les consignes élémentaires de sécurité et de protection de la nature. Il s’agit là de l’une des missions fondamentales des garde-moniteurs: informer le public et encourager la découverte des lieux.

De multiples randonnées thématiques sont proposées aux visiteurs, selon leur âge et leur condition physique. Elles promettent une immersion totale dans un monde encore sauvage, appelé à le rester grâce à l’effort incessant des équipes du Parc national des Pyrénées depuis une cinquantaine d’années.


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