fêtes de Bayonne 2025

Quelle sera l’affiche des Fêtes de Bayonne 2025 ?

Quelle sera l’affiche des Fêtes de Bayonne 2025 ?


Comme c’est le cas chaque année, le public est invité à désigner l’affiche des Fêtes de Bayonne, qui se tiendront finalement du 9 au 13 juillet.

Crédit photo: : Fêtes de Bayonne – Facebook

La tension avec Mont-de-Marsan est oubliée

Pour rappel, les agacements nés cet automne entre Mont-de-Marsan et Bayonne concernant les fêtes ont été dus à la programmation simultanée des Fêtes de Bayonne et des Fêtes de la Madeleine en juillet 2025. Initialement prévues du 16 au 20 juillet pour éviter une surfréquentation incontrôlable, les fêtes basques ont calqué les dates de celles de Mont-de-Marsan. La réaction du maire landais, Charles Dayot, ne s’est pas fait attendre : « Je tiens à exprimer ma profonde incompréhension par rapport au choix de Bayonne. La municipalité de Bayonne n’ignorait pas que les dates de Mont-de-Marsan étaient fixées du 16 au 20 juillet 2025. Bayonne s’était renseignée auprès de mon cabinet depuis deux mois et connaissait donc parfaitement nos dates. »

D’abord figé sur ses positions, justifiées par des questions de sécurité, l’édile de Bayonne a préféré choisir l’apaisement, au regard de l’incompréhension et de la colère des commerçants, des forains et des festayres, qui se sont retrouvés contraints de choisir entre les deux événements. Il a fini par annoncer que les Fêtes se tiendraient du 9 au 13 juillet. « La contrepartie, c’est qu’en 2026, elles se dérouleront entre le 15 et le 19 juillet. On peut y voir une reculade. Moi, je dis simplement que c’est une discussion qui s’est instaurée » déclare ainsi Jean-René Etchegaray, cité par Sud-Ouest (05/01/25).esures. Les agents notent ainsi une perte d’altitude de 6,9 mètres entre 2009 et 2024, ce qui commence à faire beaucoup.

Pas de Fêtes sans affiche

La hache de guerre étant enterrée, les Fêtes de Bayonne peuvent être lancées. Tous les festayres le savent : pas de Fêtes sans affiche. Elle inondera les médias locaux et nationaux, les réseaux sociaux, les offices de tourisme et les rues de la cité basque. Bref, l’enjeu se veut important.

Cette année, cinq auteurs graphiques ont été retenus par la commission extra-municipale des Fêtes. Leurs œuvres ont été dévoilée au public et à la presse le vendredi 7 février. Il revient maintenant au public de désigner l’affiche gagnante.  L’année dernière, pas moins de 14 000 personnes s’étaient connectées sur le site officiel des Fêtes de Bayonne pour exprimer leur choix. C’est dire l’engouement du public.

Les cinq visuels adoptent un graphisme assez différent, ce qui contribue au charme de l’opération.  Les auteurs sont Julie Alenda, Éric Califano, Mathilda Tardieu, Claude Davancens et Gwladys Morey. « Par le passé, les deux derniers cités ont déjà participé à cette aventure. Les voilà de retour pour tenter de décrocher les 4 000 euros promis au lauréat » nous apprend Sud-Ouest dans son édition du 7 février.

Et voici les affiches retenues !

Affiche de Julie ALENDA
Affiche d’Eric CALIFANO
Affiche de Claude DAVACENS
Affiche de Gwladys MOREY
Affiche de Mathilda TARDIEU

Le public est invité à choisir son affiche préférée du 7 au 21 février, en se connectant au site officiel des Fêtes de Bayonne. Bonne chance aux candidats !

Exposition Trésors Graphiques

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Exposition Trésors Graphiques


Composition II de Gérard Schneider – Crédit visuel: mba-Pau

« Cette exposition présentée du 15 novembre 2024 au 23 mars 2025 propose une sélection des plus belles pièces d’arts graphiques de la collection du musée des beaux-arts.

L’expression arts graphiques désigne l’ensemble des créations sur papier : estampes, dessins, pastels.

La collection d’arts graphiques du musée a été constituée par des achats, des legs et des dons. Elle est composée aujourd’hui d’environ 2100 œuvres majoritairement françaises et datées principalement des 19e et 20e siècles.

La plupart des trésors présentés ici le sont pour la première fois.

En effet, c’est l’opération règlementaire de récolement menée ces dernières années qui a permis de découvrir ou redécouvrir certaines merveilles parmi lesquelles : des estampes d’Henri Matisse, de Paul Cézanne et de Georges Braque, des dessins d’Henri de Toulouse-Lautrec ou de Kees Van Dongen, des lithographies de Suzanne Valadon, de Maurice Utrillo ou encore de Pierre Soulages.

Ce chantier de récolement que tous les Musées de France ont l’obligation de mener à bien pour 2025 consiste à contrôler la présence des œuvres inscrites sur les registres d’inventaire. Cette vérification permet de dresser la liste des objets manquants et d’inscrire les œuvres non portées à l’inventaire mais bien présentes dans les collections.

Au musée des beaux-arts de Pau, cette opération est conduite par le personnel du service Régie en collaboration étroite avec des restaurateurs agrées Musées de France et spécialistes des différentes techniques graphiques.

Cette exposition constitue donc également un témoignage du travail de l’ombre, des métiers et des missions des musées, aussi méconnus que fondamentaux. »

Musée des Beaux-Arts de Pau


Pratique


Quand ?

Du 15 novembre 2024 au 23 mars 2025 – De 11h à 18 h – Fermé le lundi

Où ?

Musée des Beaux-Arts
Rue Mathieu Lalanne
64000 PAU

Allo ?

Tél. : 05 59 27 33 02

Site ?

www.mba-pau-opacweb.fr

Combien ?

Gratuit !


Histoires de la contrebande dans les Pyrénées

Histoires de la contrebande dans les Pyrénées


De Pierre-Jean Brassac – Editions Cairn – 328 pages – Broché – Référence :9791070060797 – 29,50 €

Date de parution: juillet 2022

Contrebande et aventure sont indissociables. Ce trafic que réprouve la loi, exigeait pourtant de nombreuses qualités chez ceux qui la pratiquaient : courage physique, ruse, audace, inventivité. Ces Histoires de la contrebande dans les Pyrénées se présentent comme un guide inédit à travers les multiples facettes historiques, sociologiques, culturelles, économiques et politiques de la contrebande et de sa répression. Et ce, des deux côtés des quelque six cents kilomètres de frontière entre la France et l’Espagne.

Le tragique cède souvent au burlesque, le dramatique au cocasse, quand il s’agit de l’inventivité sans borne des contrebandiers, pour ne rien dire de l’impressionnant savoir-faire des douaniers.

De page en page, émergent tour à tour des personnages hauts en couleur. Ils sont travailleurs de la nuit, passeurs, fraudeurs, trafiquants, commerçants, douaniers, princes, ministres, élus locaux, écrivains et journalistes. Leurs actions, leurs regards et leurs témoignages confèrent son épaisseur et sa diversité à cette vue d’ensemble émaillée de nombreuses anecdotes, de ce qu’a été, et est encore, la contrebande dans les Pyrénées.

Déjà auteur de l’ouvrage « Les grandes heures de la contrebande dans les Pyrénées » publié en 2014 chez CPE Editions, Pierre-Jean Brassac poursuit son étude historique de la contrebande pyrénéenne, sujet rarement abordé dans la littérature.

« Né à Nantes en 1946, Pierre-Jean Brassac a vécu en Espagne, au Royaume-Uni et, longuement, aux Pays-Bas. D’abord journaliste, chef d’entreprise et consultant en ingénierie culturelle, il est depuis vingt ans auteur et traducteur littéraire. Il a publié une quarantaine d’ouvrages aux éditions Autrement, Lannoo, Samsom, Racine, Dilecta, Berlitz. » – BABELIO

Bayonne, petits secrets et grandes histoires

Bayonne, petits secrets et grandes histoires


De Bertrand Lapègue et Emmanuel Planes – Editions Sud-Ouest – 192 pages – 20 €

Date de parution: juin 2022

Connaissez-vous ce cabinet médical du Petit-Bayonne, qui fut couvent de religieuses puis temple maçonnique ? Les escaliers insoupçonnés du 19, rue Port-Neuf ? Les derniers lavoirs en plein air de la ville ? Savez-vous comment la maison cachée a repris des couleurs, et qu’ici, en neuf jours, Aristides de Sousa Mendes a sauvé 30 000 personnes de la déportation ?

« Il existe des ouvrages très savants sur l’histoire de Bayonne, de beaux livres sur son patrimoine architectural, et des guides au format de poche bien utiles pour le visiteur pressé. Celui-ci est assez différent. L’auteur a choisi une centaine de lieux, de sites répartis dans six quartiers : rues, places, maisons, églises, temples, musées, stade, jardins publics, etc. Certains sont déjà célèbres, comme la cathédrale Sainte-Marie, les arènes ou le Château-Vieux, et d’autres beaucoup plus insolites comme ce cabinet médical du Petit-Bayonne, qui fut, précédemment, temple maçonnique, et jadis couvent de religieuses.

Ou encore le mikvé, le bain rituel juif du quartier Saint-Esprit. Ou les derniers lavoirs en plein air de la ville. L’auteur a fait appel, pour rendre le livre actuel, à des témoignages, renouant avec le journalisme qui fut son métier. Ajoutons que la littérature est très présente dans ce guide à travers des écrivains comme Victor Hugo, Paul-Jean Toulet, Anna de Noailles ou Roland Barthes qui, tous, ont célébré les charmes de Bayonne. » – Decitre

Début de saison morose dans les Pyrénées

Début de saison morose dans les Pyrénées


La douceur de températures n’a pas permis l’enneigement des stations pyrénéennes, contraintes de fermer certaines de leurs pistes en attendant le retour du froid.

En l’absence de neige, les vacanciers profitent du petit train d’Artouste – Crédit photo : Angel de los Rios – Flickr

Attendre désespérément la neige

Le constat est amer dans les Pyrénées et les autres massifs montagneux du pays. La vague de redoux qui sévit depuis la fin du mois dernier a privé les stations du manteau neigeux tant attendu. Les structures de moyenne montagne se retrouvent particulièrement impactées, avec son lot de désillusions et de difficultés économiques.

La station de la Pierre-saint-Martin a ainsi dû renoncer à fermer son domaine skiable en espérant de meilleures conditions pour les vacances de février.

Même constatation à Gourette. Si la station a pu laisser ouvertes ses pistes dédiées aux débutants, décision a été prise de fermer celles réservées aux skieurs plus confirmés.

A Artouste, le domaine subit lui aussi l’absence de neige. Le célèbre petit train de la commune, qui se faufile à flanc de montagne, continue heureusement d’attirer les vacanciers, mais l’occupation touristique ne dépasse pas les 50 %.

« On a ouvert à Noël en mode été. Et s’il faut, on rouvrira en février en mode été également si la neige est absente » déclare, un brin fataliste, Jean-Christophe Lalanne, le directeur de la station, interrogé par France 3 Aquitaine.

Le Mourtis, Ax-3-Domaines, les Monts d’Olmes, Luchon-Superbagnères… La liste des stations pyrénéennes s’allonge aussi vite que fond la neige au soleil.

La même situation défavorable prévaut dans certaines stations des Alpes, à l’instar de Combloux, et du Jura. En décembre, une piste de ski alpin sur deux a été fermée.

Les projections météorologiques ne laissent pas voir d’amélioration avant la mi-janvier.

Des conséquences économiques

L’absence de neige met à mal toute l’activité des stations. Les touristes se font moins présents, les nuitées diminuent, les restaurants n’affichent pas complet, les remontées mécaniques ne tournent plus, les moniteurs se tournent les pouces. A Superbagnères, le chiffre d’affaires s’est effondré de 80 %.

Les saisonniers, pour leur part, choisissent l’activité partielle pour s’adapter à la conjoncture. Les permanents prennent leurs congés ou subissent le chômage technique.

Au-delà de l’espoir de bonnes chutes de neige avant février, les professionnels observent les effets éventuels du changement climatique. Si de tels épisodes de redoux venaient à se succéder, la solution passerait par une autre approche de la montagne, avec des arguments moins centrés sur la neige.

« Un noël sans neige est déjà arrivé, alors c’est inconfortable pour les professionnels et décevant pour la clientèle, mais les vacanciers ont joué le jeu en participant à nos activités de VTT, luge sur tapis comme en été, karting en chiens de traineau » déclare Régine Casaucau, de l’office de tourisme Haut Béarn La Pierre Saint-Martin à France 3 Aquitaine.

Les Pyrénées offrent un décor grandiose pour envisager autrement ses vacances d’hiver et les considérer, un peu, au même titre que les vacances estivales.

Le greuil, fromage santé des Pyrénées

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Le greuil, fromage santé des Pyrénées


Confectionné à partir de petit-lait de brebis, le greuil reste un fromage confidentiel, surtout consommé en terres béarnaises et basques.

Mais que seraient le Béarn et le Pays basque sans leurs brebis ? Crédit photo : Office de tourisme Vallée d’Ossau Pyrénées

Un produit naturel, saisonnier et fragile

Si l’origine véritable du béret suscite encore quelques agacements ou rivalités chez les Basques et les Béarnais, la production de fromages, dont l’Ossau-Iraty, revendique une certaine fraternité pyrénéenne.

Le greuil (ou breuil au Pays basque) illustre fort bien cette culture pastorale commune. Tiré du mot béarnais « grulh », qui signifie « grumeau », il s’agit d’un fromage dit de seconde catégorie, car préparé sur la base de petit-lait récupéré après la fabrication des tommes traditionnelles de brebis.

Aussi appelé lactosérum, le petit-lait s’obtient par coagulation après ajout de présure ou de ferment. Il constitue une matière riche en protéines et sage en gras.

La fabrication du greuil passe d’abord par le chauffage du petit lait dans un chaudron, jusqu’à la formation d’une mousse blanche qui précède l’ébullition, signe que les protéines se sont agglomérées avant de remonter à la surface. L’étape suivante consiste à couper la chauffe et à récupérer les grains de caillé au moyen d’une écumoire.  Ils sont ensuite placés dans une toile ou une faisselle pour faciliter l’égouttage et permettre le refroidissement.

Le greuil est né ! C’est un fromage frais, granuleux, onctueux, garanti sans colorant, conservateur ou additif. Il convient néanmoins de le consommer rapidement, car le fromage, fragile, se conserve peu de temps à une température n’excédant pas les 6°C. C’est la raison pour laquelle il est essentiellement vendu sur les marchés basco-béarnais, loin de toute distribution commerciale d’envergure.

Enfin, il convient de préciser que le greuil dépend des saisons de lactation des brebis, de décembre aux prémices de l’été.

Le plaisir gourmand et diététique

Particulièrement apprécié, le greuil se déguste de mille façons. Les puristes le préfèreront brut, juste étalé sur une tranche de pain de campagne ou à la petite cuillère, avec un peu de ciboulette. Mais le fromage se prête aussi bien aux préparations salées que sucrées. Il peut ainsi entrer dans la composition de lasagnes aux épinards, être émietté dans une soupe, enrichir la garniture d’une pizza. Plus simplement, le greuil s’apprécie avec du sucre en poudre, des fraises, du miel ou encore de la confiture. Dans les estives, les bergers le consomment avec du café fort et un soupçon d’armagnac.

Crédit photo : Association des Eleveurs et Transhumants des 3 Vallées Béarnaises

Outre ses arguments gustatifs, le fromage local peut se targuer de ses vertus diététiques grâce à son absence de lipides et sa richesse en protéines.  Elles affichent en effet une composition remarquable en acides aminés, en minéraux (phosphore, calcium) et en vitamines, dans la précieuse B6.

Le greuil permettrait ainsi de renforcer la synthèse de la masse musculaire, de stimuler les défenses immunitaires et de reconstruire les fibres musculaires.  Surtout, il s’impose comme un allié fiable des programmes de régimes en raison de sa faible teneur en matières grasses. Parfait pour caler une petite faim et rester éloigné des tentations industrielles sucrées.

L’engouement suscité par le greuil a d’ailleurs incité deux amies, Marie Barbé-Chouanneau et Aurélie Holley, à lancer leur entreprise, Grulh’Co. Chaque matin, les deux jeunes femmes se rendent chez les producteurs fermiers de la vallée d’Ossau pour y récupérer le petit-lait. Grâce à leur fromagerie mobile, elles procèdent immédiatement à la transformation et au conditionnement en raison de la fragilité du produit, susceptible de s’acidifier dans des délais très courts. Les pots de greuil sont ensuite vendus, notamment auprès des cantines scolaires et des EHPAD.


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Sagarnoa: ne parlez plus de cidre basque !

Sagarnoa : ne parlez plus de cidre basque !


Consommé depuis des siècles par les Basques, le sagarnoa (ou sagardoa) est considéré à tort comme un cidre local. La différence se veut plus subtile.

Crédit photo : Mikel Arrazola – CC BY 3.0

Boisson traditionnelle du Pays basque

Les pommiers occupent depuis fort longtemps les terres basques, propices à leur développement. Fort logiquement, les autochtones ont su en tirer profit en aménageant des vergers et des pommeraies.  Devenue incontournable, la pomme s’est imposée comme la reine des fruits et l’unique ingrédient d’une boisson rattachée à la culture locale : le sagarnoa.

Ce terme basque désigne le « vin de pomme », et non pas le cidre. Le malentendu persiste depuis quelques siècles. Peut-être est-il dû à une traduction erronée puisque le terme basque « sagarnoa » équivaut au mot espagnol « sidra », lui-même (faussement) traduit « cidre » dans la langue de Molière. Cette double traduction a donc initié une mauvaise désignation du divin breuvage en France.

Une approche plus technique confirme d’ailleurs cette confusion.  La règlementation française relative au cidre impose une fermentation de moûts de pommes fraîches, extraits avec ou sans addition d’eau. De plus, le cidre doit afficher un titre alcoométrique volumétrique de 5% au minimum, une acidité volatile maximale de 1g/litre et une teneur en sucres résiduels de 35 g/litre.

Pour sa part, le sagarnoa n’est pas pétillant et ne reçoit aucun ajout de sucre. Essentiellement produit en Espagne, il atteint 2,2 g d’acidité, un niveau plus élevé que le cidre, et un degré d’alcool à 6°.  

Le vin de pomme basque laisse deviner des saveurs équilibrées et un caractère affirmé. Il est apprécié à l’apéritif, en accompagnement de délicieux tapas ou pintxos.

Des origines lointaines

Mythes, légendes et théories entourent l’apparition des pommiers au Pays basque. Certains estiment que les arbres fruitiers ont été introduits par les Arabes. D’autres considèrent que les Romains les auraient plantés lors de leur grande invasion. Quelques pistes évoquent même le rôle des oiseaux migrateurs, porteurs de pépins de pommes.

Il n’en demeure pas moins que le climat humide et tempéré du Pays basque a encouragé l’exploitation des pommiers. Les premières traces écrites seraient celles de règlements, ordonnances et décrets royaux publiés en 1189, relatifs aux pommeraies du Labourd.

Les pèlerins, en chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle, mentionnent eux aussi l’existence de vastes plantations au 12e siècle.

Il convient enfin de mentionner les écrits des « fueros », dédiés à la plantation des arbres et au commerce du sagarnoa, qui livrent des conseils sur la protection des pommiers contre les animaux et les voleurs.

marins basques chassent la baleine
Les marins basques chassent la baleine en Atlantique Nord.

Si la boisson emblématique du Pays basque s’installe assez largement dans les foyers, elle conquiert ses lettres de noblesse grâce aux marins. Ces derniers embarquent de nombreux tonneaux à bord de leur voilier avant de rejoindre les eaux froides de l’Atlantique pour pécher la morue et chasser la baleine. Le sagarnoa s’impose comme le remède parfait contre le scorbut grâce à son apport en vitamine C. Les contrats stipulent d’ailleurs que chaque membre d’équipage doit en boire entre deux et trois litres chaque jour. On imagine les joyeux chants basques sur le pont des bateaux !

Le vin de pomme, tout au long des siècles, contribue à la renommée du Pays basque et à sa puissance économique. La culture s’intensifie et les pressoirs se multiplient sur le territoire.

L’âge d’or du sagarnoa atteint son apogée au 16e siècle. L’introduction progressive de nouvelles cultures, dont celle du maïs, grignote les pommeraies. Au 20e siècle, la guerre civile espagnole et l’essor industriel relèguent la boisson basque à un moindre niveau de production et de consommation.

Heureusement, la province du Guipuscoa a su conserver les ressources et le savoir-faire, malgré la fermeture de nombreux pressoirs. La résilience des producteurs locaux a permis d’éviter la disparition de cette boisson emblématique, toujours appréciée aujourd’hui.

La production aujourd’hui

Le Pays basque compte une soixantaine de cidreries, dont la majorité se situe logiquement en Guipuscoa. Les établissements misent sur le regain des consommateurs pour étoffer les pommeraies et profiter de fruits locaux. Environ 400 hectares supplémentaires permettraient de ne plus dépendre des pommes venues de Normandie et même de République tchèque. Elles représentent aujourd’hui plus de la moitié de la matière première.

Le mouvement semble amorcé du côté français. De nouvelles variétés sont plantées et testées, en complément des pommes déjà connues comme l’Ondomotxa, la Peatxa et la Txakala. Plus d’un millier de variétés a été recensé.

La fabrication du sagarnoa débute bien sûr par la récolte des pommes, entre septembre et décembre. Les fruits sont ensuite lavés, triés, pressés avant de reposer quelques heures afin de décanter le moût. Il s’ensuit l’importante étape de la fermentation, dans des conditions de températures basses. Le jus de pomme est stocké dans des kupelas (tonneaux) pendant une période de quatre à huit semaines, nécessaire à la transformation du sucre en alcool.

Le produit final est un vin de pomme non pétillant, dont la teneur en alcool se situe entre 5 et 6°. Son goût équilibré et acidulé résulte du choix des pommes douces, acides et amères. Le léger perlé qui caractérise le sagarnoa (on ne parle même pas d’effervescence) provient du gaz résiduel généré pendant la fermentation.

Chaque producteur donne naissance à une boisson différente. Pour Bixintxo Aphaule, cité par le site En Pays basque, « la diversité est intéressante. Plusieurs producteurs font sensiblement le même travail à plusieurs endroits du Pays basque, pourtant aucun de leurs cidres n’a le même goût. »

La différence apparaît également entre le Nord et Sud du Pays basque. En Espagne, le sagarnoa est plus sec et acidulé.

Les niveaux de consommation varient énormément des deux côtés de la frontière, le sagarnoa étant lié à une certaine habitude culturelle du côté espagnol.

Le rôle crucial des sagarnotegis

Les cidreries, ou plutôt les « sagarnotegis », ont su préserver cet héritage de la culture basque, essentiellement dans les provinces espagnoles. Lorsque vient enfin le temps de la dégustation, de la mi-janvier à la fin avril, le public se presse nombreux dans les chais afin de se prêter à l’exercice du « Txotx ».

Il s’agit en quelque sorte d’un rituel. Les sagarnotegis proposent à leurs clients un repas roboratif, dont le menu, composé de produits locaux, ne varie pas d’un établissement à un autre : omelette à la morue, dés de morue frite, txuletta (côte de bœuf) cuite au feu de bois, fromage de brebis accompagné de confiture de coing et de noix. Le moment se veut convivial grâce aux grandes tablées et aux plats généreux dans lesquels chacun se sert.

cidrerie espagnole
C’est bien parti ! – Crédit photo : Kent Wang – Flickr

Dès que le maître des lieux crie « Txotx ! » pour annoncer l’ouverture d’une kupela après avoir retiré le bouchon, les convives sont invités à se rapprocher munis de leur verre. La mission est simple, mais requiert un peu d’habilité : placer son verre sous le jet de sagarnoa en l’inclinant légèrement et en remontant jusqu’à la source. L’opération vise à provoquer une oxygénation rapide de la boisson afin de l’apprécier davantage. La règle sous-jacente suppose de ne pas remplir son verre, car les dégustations se multiplient au fur et à mesure de l’ouverture des tonneaux. Chaque kupela révèle en effet un sagarnoa au goût différent.

Si l’écrasante majorité des sagarnotegis se situe au Sud du Pays basque, quelques établissements parviennent à faire vivre la tradition dans les provinces localisées en France, à l’instar de Txopinondo. La « cidrerie » artisanale, créée en 1999, ouvre ses portes tout au long de l’année à Ascain. On y retrouve l’esprit des sagarnotegis en profitant d’une visite des lieux et des explications sur la fabrication du sagarnoa.

Txotx !


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Littoral aquitain : profiter pleinement de la baignade cet été

Littoral aquitain : profiter pleinement de la baignade cet été


Les grandes vacances approchent à toute vitesse. Le Sud-Ouest représentera une destination privilégiée des touristes, impatients de se jeter à l’eau.

plage de lacanau
Sunshine à Lacanau – Crédit photo : FranceSudOuest

La qualité des eaux de baignade

L’épisode caniculaire que vient de subir le pays aura certainement rendu encore plus bouillants les vacanciers. Un seul impératif : fouler enfin le sable blond des plages aquitaines et laisser l’océan Atlantique rafraîchir les corps et soulager les esprits.

Encore faut-il que les eaux salées du littoral offrent les conditions sanitaires suffisantes. Selon la dernière étude de l’Agence Régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine, la qualité de l’eau ne posera pas de problème.

En Gironde, quasiment toutes les plages contrôlées offrent les conditions idéales, avec une eau de qualité excellente. Seules les plages de l’estuaire au Verdon-sur-Mer, du Cap-Ferret Phare, de la Conche Saint-Brice à Arès et de la Hume à Gujan-Mestras proposent une eau de bonne qualité.

Dans les Landes, le constat est similaire. Les vacanciers pourront profiter de l’océan quasiment partout. Il convient de noter toutefois que la qualité de l’eau de la plage du Courant à Mimizan est jugée suffisante. La baignade n’y est bien sûr pas interdite.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, c’est également une eau de qualité excellente qui attend les baigneurs. Sur les 41 sites contrôlés, seules les plages de Socoa et du Fort à Ciboure, la plage Uhabia Sud de Bidart, la grande plage Nord-Cale aux Chevaux et la grande plage Sud de Saint-Jean-de-Luz recueillent deux étoiles (eau de bonne qualité).

Bref, sur l’ensemble du littoral, pas de niveau de contamination en cyanobactéries suffisamment élevé pour empêcher la trempette.

La nouvelle signalisation des plages

Exécuter un magnifique plongeon dans une belle et grosse vague, c’est bien. Encore faut-il que les conditions soient réunies.

Cette année, les fameux drapeaux vert, orange ou rouge auxquels nous sommes habitués ne constituent plus la seule information autorisant ou pas la baignade. Afin d’harmoniser la norme internationale, il faudra s’habituer à de nouveaux drapeaux de plage. La mesure vise en partie à renseigner les touristes étrangers, déjà habitués aux drapeaux qui viendront se hisser sur le sable français.

Il convient quand même de préciser que le drapeau (ou la flamme) orange disparaît pour de bon. C’est désormais la couleur jaune qui préviendra d’un danger limité ou marqué.

drapeaux de plage

Le danger omniprésent des baïnes

Les plages du littoral aquitain savent se faire belles et désirables. Elles peuvent pourtant se révéler redoutables et mortelles à quiconque n’y prête pas attention. Chaque année, des touristes et des locaux mal informés se noient, emportés par un courant de baïne.

La baïne est une piscine naturelle qui se forme dans le sable sous l’action du courant côtier Nord-Sud, du vent et de la houle. À marée basse, il est assez facile de les apercevoir sur la plage, mais lorsque les vagues les remplissent à marée montante, le niveau d’eau dépasse celui de la mer. Il se produit un phénomène de vases communicants quand les baïnes se vident. Le reflux par entonnoir s’opère et un fort courant entraîne tout corps vers le large.

L’astuce est de ne pas aller se baigner dans une zone privée de vagues. Plus rassurante de prime abord, elle se compose pourtant d’un trou d’eau, sans aucun banc de sable.

Il s’avère inutile de lutter contre un courant de baïne. Ramer pour espérer regagner la rive ne contribue qu’à se vider de ses forces. La meilleure attitude consiste à ne pas paniquer et à faire de grands signes aux MNS ou aux surfeurs. Le blog Surf-Prévention apporte quelques précisions utiles.

ce cliché montre clairement une baïne.

En conclusion, profiter pleinement de l’océan Atlantique répond à quelques règles simples : prendre connaissance des informations disponibles à l’entrée de chaque plage, se baigner dans les zones surveillées, éviter les horaires lorsque la surveillance n’est plus assurée.

Nouvelle saison pour le petit train d’Artouste

Nouvelle saison pour le petit train d’Artouste


Le jeudi de l’Ascension a marqué la réouverture de la célèbre ligne pyrénéenne, prisée des touristes.

petit train d'artouste
On évite de regarder en bas – Crédit photo: Ville de Laruns

La promesse de paysages somptueux

Tranquillement installés à l’air libre, sous de petits arceaux métalliques, les passagers s’apprêtent à (re)vivre l’émotion que procure le petit train d’Artouste. Ses couleurs jaune et rouge ne laissent jamais indifférent, pas plus que son itinéraire, perché à 2000 mètres d’altitude.

Le train le plus haut d’Europe sur voies étroites a repris du service jeudi dernier. Jusqu’au 2 octobre, il va multiplier les allers et retours entre la gare de la Sagette et le lac d’Artouste, pour un trajet de 55 minutes.

Le voyage réserve son lot d’adrénaline et de sentiments intenses, entre ravins profonds et paysages impressionnants. Loin de toute activité humaine, sur une portion de voie bâtie à flanc de montagne, le petit train d’Artouste invite à s’imprégner d’une nature authentique et sauvage, que facilitent la faible allure et l’absence de tout habitacle.

Joyeux anniversaire !

Cette année 2022 est particulière, car elle correspond au 90e anniversaire d’exploitation de la ligne d’Artouste.

Construite originellement pour transporter les ouvriers vers l’énorme chantier du barrage destiné à construire une retenue d’eau (lac d’Artouste), la ligne s’est ensuite consacrée au tourisme, en plein essor dans les années 1920.

Sage décision, car elle ravit les vacanciers depuis plusieurs décennies et connaît aujourd’hui un succès sans précédent, avec près de 100 000 passagers chaque année.

L’anniversaire s’accompagne de différentes manifestations : repas organisés dans les télécabines, exposition à la médiathèque de Laruns, jeux-concours, surprises…

L’autre bonne nouvelle est l’inauguration, le 25 juin, de la base nautique du lac de Fabrèges, qui met à disposition paddles et autres pédalos. De quoi se remettre de ses émotions après un trajet vertigineux.

Opération « coup de jeune » pour le petit train de la Rhune

Opération « coup de jeune » pour le petit train de la Rhune


Il devenait urgent de rénover entièrement la voie métrique, après des décennies d’utilisation. Aucune fermeture n’impactera la saison touristique.

le petit train de la rhune
Le petit train au sommet de la Rhune – Crédit photo : Sylvain Bertaux – Flickr

Une ligne inaugurée en 1924

À n’en pas douter, la Rhune constitue l’un des repères emblématiques du Pays basque. Du haut de ses 905 mètres, elle domine crânement le territoire, offrant un panorama incomparable.

Les visiteurs peuvent atteindre son sommet sans effort depuis 1924, date d’ouverture de la voie ferrée. Le parcours est particulièrement apprécié grâce à la beauté des paysages et au charme du petit train à crémaillère.

Le matériel est néanmoins sollicité depuis déjà une centaine d’années et se fait vieillissant. C’est la raison pour laquelle il a été décidé de rénover entièrement la ligne. Le chantier a pu s’engager dès la fin de la précédente saison touristique, avec l’objectif de remplacer l’ensemble des composants :  rails, traverses, crémaillère, aiguillages, ancrages.

« La voie sera entièrement rénovée et la crémaillère sera bien entendu maintenue, car le dénivelé est par endroit de 25%. Il y aura même une locomotive hybride électrique-diesel pour continuer à circuler même lorsque des coupures de courant se produisent » explique  Kemen Daguerre, le directeur adjoint de l’exploitation, à France Bleu.

La première vague des travaux a surtout consisté à préparer la voie provisoire en gare de départ et à sécuriser la paroi rocheuse par un filet plaqué. Les efforts portent aujourd’hui sur la rénovation des ouvrages d’art et l’acheminement des matériaux en fer appelés à remplacer la voie actuelle.

Le chantier reprendra au terme de la saison touristique de cette année, en septembre, et se poursuivra jusqu’à la fin de l’opération, prévue en juin 2023.

Un investissement conséquent pour pérenniser le petit train

L’ampleur et la particularité de la tâche imposent un budget frôlant les 30 M€. Le financement est apporté conjointement par la DSID (dotation de soutien à l’investissement des départements), le Plan Avenir Montagne, la Région et la société d’exploitation du petit train.

La Rhune étant classée site Natura 2000, le chantier doit faire face à diverses contraintes, dont celle liée à la préservation des espèces protégées.

Il convient également de respecter le classement « Remontée mécanique dite de technologie complexe ou spéciale » qui touche la crémaillère originale. Bref, la rénovation s’effectuera en toute finesse et précision.

Les diagnostics ont de toute façon révélé que la voie était arrivée en fin de vie, malgré les entretiens réguliers dont elle fait l’objet.

La nouvelle infrastructure permettra de pérenniser le petit train de la Rhune, qui attire chaque année 350 000 personnes. Depuis un siècle, la magie semble toujours opérer auprès du public, ravi de parcourir les 4,2 km de voie à bord d’un vieux train toujours valeureux.