Le phare de Cordouan inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO
Inauguré en 1611, le célèbre phare guide les navires à l’entrée de l’estuaire de la Gironde depuis plus de 400 ans.
Olivier Sorondo – 27 juillet 2021 – Dernière MAJ : le 27 juillet 2021 à 22 h 04 min
Le roi des phares, dans toute sa majesté. Crédit photo: Polodup – Own work – CC BY-SA 4.0
Un projet voulu par le roi Henri III
Sécuriser la voie maritime vers Bordeaux, cité commerciale et port de premier plan, s’avère rapidement indispensable. Ainsi, dès le 14e siècle, le prince d’Aquitaine ordonne la construction sur l’île de Corduan d’une tour à feu.
Trois siècles plus tard, le bâtiment tombe en ruine et les naufrages de bateaux se multiplient. Henri III charge donc l’architecte Louis de Foix de concevoir, en lieu et place, une tour impressionnante, symbole du pouvoir royal.
Hélas, la difficulté du chantier, le coût des travaux et les guerres de religion retardent l’érection du phare. Le projet est cependant maintenu par Henri IV.
En 1611, près de 30 ans après le début des travaux, le phare de Cordouan est enfin inauguré. Sa hauteur s’établit à 37 mètres.
En 1780, une nouvelle vague de travaux est lancée, permettant de surélever l’édifice d’une vingtaine de mètres afin d’offrir une meilleure visibilité aux marins.
Le phare de Cordouan avant et après son élévation.
La reconnaissance mondiale de l’UNESCO
Espérée depuis déjà quelques années, l’inscription du phare de Cordouan au patrimoine de l’UNESCO est finalement intervenue le 24 juillet dernier.
Créée en 1946, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’UNESCO suit la mission d’instaurer la paix dans le monde par l’éducation, la science et la culture. En 2020, plus d’un millier de sites est inscrit au titre du patrimoine mondial, dont 45 en France.
« Le patrimoine est l’héritage du passé dont nous profitons aujourd’hui et que nous transmettons aux générations à venir » indique d’ailleurs l’UNESCO.
Le dossier de candidature soumis à l’organisation internationale a fait valoir la prouesse architecturale du phare, bâti dans un périmètre marin difficile, mais pourtant doté d’une grande beauté, digne des anciennes merveilles du monde.
La ministre de la Mer a salué dans un communiqué « une victoire pour le patrimoine maritime français. Mais elle implique une grande responsabilité, celle de continuer à préserver ce site exceptionnel pour les générations futures (…) Après avoir guidé des milliers de marins et leurs embarcations, ce phare continue de symboliser le génie français et possède une place à part dans notre patrimoine maritime national. »
Un sursaut touristique attendu
Toujours en activité, le phare de Cordouan reçoit chaque année près de 25 000 visiteurs, qui croisent les deux gardiens chargés de l’entretien des lieux, mais aussi de l’accueil du public.
La barge de débarquement des touristes pour le phare de Cordouan en manœuvre sur le plateau à marée basse – Crédit photo: AYE R – Own work – CC BY-SA 4.0
L’inscription du site au patrimoine mondial de l’UNESCO contribuera sans doute à augmenter la fréquentation et donc le budget dédié à son fonctionnement. Car si la reconnaissance du phare promet de belles perspectives touristiques, elle ne s’accompagne d’aucune subvention ni d’aucun avantage. En revanche, l’environnement reste préservé (pas d’éolienne à proximité, par exemple) et le phare profite d’une politique de conservation constante. La dernière vague de travaux vient d’ailleurs de se terminer.
Surnommé le « Versailles de la mer » ou le « roi des phares », le magnifique édifice de Cordouan promet d’imposer encore longtemps son impressionnante architecture à tous ceux qui l’approchent.
Conçu par le Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne et l’agence de voyages Chemins Solidaires, le programme « La Gironde autrement » propose une semaine d’immersion en pleine nature.
Olivier Sorondo – 16 juillet 2021 – Dernière MAJ : le 20 juillet 2021 à 7 h 48 min
La beauté sauvage des gorges du Ciron – Crédit photo : Lamiot – Own work – CC BY-SA 4.0
La volonté d’un tourisme durable
Dans son interview accordé à l’Écho Touristique en mars dernier, Anthony Demel, directeur général adjoint du Comité régional de tourisme de Nouvelle-Aquitaine, insistait sur l’ambition de la région en matière de tourisme durable.
Son discours s’appuie d’ores et déjà sur des actions concrètes, menées localement. Ainsi, le Cercle des Imaginaterres, constitué cette année, cherche à consolider et élargir le réseau des acteurs d’écotourisme en territoire Landes de Gascogne. Le souhait est de sensibiliser les partenaires institutionnels et prestataires touristiques à la démarche environnementale entourant l’accueil du public, loin du tourisme de masse.
Le cercle des Imaginaterres où le souci d’un tourisme durable.
C’est dans cette logique que s’inscrit le programme « La Gironde autrement », élaboré par les représentants du Parc Naturel Régional des Landes de Gascogne et l’agence Chemins Solidaires.
L’objectif est de proposer aux vacanciers un séjour original, dépaysant, au plus profond du Sud Gironde.
Six jours pour tout oublier
Il est vrai que le département, le plus vaste de France, offre de multiples opportunités de découvertes et de sensations. Loin des plages océanes surfréquentées, le périple concocté par Chemins Solidaires invite les touristes à vivre la pleine aventure, ponctuée d’étapes et de rencontres.
Organisé sur une période de six jours, le séjour commence par la prise de possession des vélos et une chouette balade à travers forêts et vignes, qui précèdent une halte méritée au château de Roquetaillade. À quelques petits kilomètres, l’hébergement insolite installé au cœur d’un airial tend ses bras pour la soirée et la nuit.
Le deuxième jour ouvre la voie vers le village médiéval d’Uzeste et le château royal de Cazeneuve, propriété du roi Henri IV. La forêt de bambous du parc vaut, paraît-il, le coup d’œil, tout comme la grotte en contrebas, où la reine Margot recevait, paraît-il, ses amants.
Classé au titre des monuments historiques, le château royal de Cazeneuve constitue l’une des étapes du périple – Crédit photo : Pline — Travail personnel – CC BY-SA 3.0
Si le troisième jour commence par une courte randonnée en vélo, il se poursuit par une longue balade en canoé, à la conquête des gorges du Ciron. La zone se veut très sauvage, royaume de la tortue cistude ou de la loutre.
Après le vélo et le canoé, pourquoi ne pas se frotter au traineau ? C’est effectivement le programme du quatrième jour : une cani-rando avec un musher et ses chiens nordiques. Il est fortement conseillé de s’occuper des toutous avant et après l’escapade.
L’aventure canine se poursuit d’ailleurs le lendemain matin. L’après-midi est libre. L’occasion de se détendre au camp de base ou d’envisager une baignade dans le Ciron.
Le dernier jour réserve son lot de surprises, après une belle randonnée à vélo dans le Sauternais. À toute proximité du château Rayne-Vigneau, l’hôte attend ses invités pour une dégustation perchée à la cime d’un cèdre bicentenaire. Le plaisir intense de profiter d’un Sauternes en profitant d’une vue magnifique sur le vignoble.
Site incontournable du paysage urbain, le lac de Bordeaux est bien né de la main de l’homme, après quatre ans de chantier entre 1962 et 1966.
Olivier Sorondo – 21 avril 2021 – Dernière MAJ : le 23 avril 2021 à 14 h 54 min
Comme la douce sensation d’être en vacances – Crédit photo: David McKelvey – Flickr
Les marais comme lieu de vie
Le nord de Bordeaux a été, pendant des siècles, occupé par de vastes marais. Au Moyen-Âge, ces espaces permettaient de nombreuses activités, au prix d’aménagements hydrauliques. Une zone accueillait ainsi une vigne, qui profitait du bourrelet alluvial, alors qu’une autre était transformée en pâture.
La bande marécageuse, appelée « la Palu de Bordeaux », restait très importante et s’étendait des remparts de la ville jusqu’à Parempuyre, en passant par Eysines, Bruges et Blanquefort. On la retrouve d’ailleurs en partie sur l’emplacement actuel de la réserve naturelle de Bruges.
À la fin du 16e siècle, le roi Henri IV décide de l’assèchement du marais de Bordeaux. On le considère comme un lieu hostile, dont les eaux stagnantes contribuent à propager les maladies, comme la peste. Pourtant, les terres de la Palu sont réputées pour leur fertilité, à la condition d’assurer un drainage permanent.
Le roi définit lui-même les plans d’assainissement et fait appel à Van Peule et Conrad Gaussens, deux Flamands expérimentés.
La construction des premières digues constitue le point de départ des travaux d’assèchement, qui se poursuivent jusqu’au 17e siècle.
Trois siècles plus tard, les marais couvrent une superficie de 3000 hectares, infestée de moustiques en été et inondée en hiver. C’est bien ce constat qui suscite la réflexion sur un ambitieux projet de construction, dès les années 1930.
Un lac pour remplacer une zone marécageuse
L’architecte Cyprien Alfred-Duprat est le premier à envisager la création d’un lac artificiel, qu’il relate dans son ouvrage « Bordeaux Visions d’avenir », publié en 1930. Séduit par le projet, le maire finit par y renoncer en raison des coûts trop élevés.
Il faut attendre l’année 1958 pour que la municipalité acquière 1000 hectares d’espaces inondables au nord de Bordeaux. La crue de 1952, exceptionnelle, a laissé de mauvais souvenirs.
Le souhait du maire Jacques Chaban-Delmas, également président de l’Assemblée nationale, est donc d’anticiper au mieux les débordements de la Garonne et d’urbaniser cette partie de la ville, composée de quelques dizaines de maisons.
Lauréat du concours, l’architecte Xavier Arsène-Henry se voit confier la mission de dessiner puis d’aménager la future zone de Bordeaux Lac.
Le chantier, initié en 1962, se prolonge jusqu’en 1966, au prix d’efforts soutenus et d’aléas nombreux. Le futur lac est creusé par dragage, nécessitant l’emploi d’une puis finalement de trois dragues. Des bulldozers délimitent les contours du lac en montant des digues de 3 mètres.
Les dragues Zazakelly et Lamproie sur le chantier du lac – Crédit photo: Bordeaux Aquitaine Marine
Les dragues doivent souvent s’arrêter du fait que leur pompe aspire en permanence la végétation des lieux (surtout composée de roseaux), qui finit par créer un bouchon.
Pendant l’hiver 1962, particulièrement froid, le responsable du dépôt, à bord de l’une des dragues, tombe à l’eau. Son corps n’est retrouvé qu’en avril 1963, à cause de l’épaisseur de la glace.
En 1963, les pompiers de Bordeaux sont chargés d’attraper les carpes du bassin de la place Gambetta puis de les transporter sur le site du lac. Quelques poissons ne supportent pas l’acidité de l’eau, mais la plupart survivent et s’adaptent, très contents de profiter d’un environnement moins exigu.
Le dragage se poursuit jusqu’en 1966. Au final, plus de 18 millions de m3 de sable et de graviers sont prélevés, permettant de surélever le site afin de ne plus subir la colère de la Garonne sur la rive gauche.
Étendu sur 160 hectares, le lac a profondément changé la physionomie du nord de Bordeaux. Sa création a représenté la première partie du vaste chantier, qui incluait aussi de nombreux aménagements.
Naissance de Bordeaux Lac
Si le joli lac de Bordeaux représente l’identité des lieux, il n’en constitue qu’un élément. Le projet de Xavier Arsène-Henry, très ambitieux, s’est nourri de diverses constructions, dont celle du parc des expositions. Édifié en 1969, il est considéré comme le plus grand hall de France, long de 861 mètres.
Sa construction visait à mieux accueillir la Foire internationale de Bordeaux, qui souffrait d’un emplacement trop restreint sur la place des Quinconces.
L’impressionnant parc des expositions, devenu incontournable à Bordeaux – Crédit photo: CC BY-SA 3.0, A. Delesse (Prométhée)
Bordeaux Lac n’a cessé d’évoluer au fil des années et des décennies. Les premiers logements sortent de terre à la fin des années 1960, que vient agrémenter le parc floral sur une superficie de 33 hectares. Cet attrait des espaces verts se confirme en 1975, année d’inauguration du bois de Bordeaux, entièrement créé par l’homme sur 87 hectares.
Le casino théâtre Barrière est quant à lui construit en 2004. En plus des salles de jeux, il offre une salle de spectacle de 700 places. Le camping international ouvre ses portes en juin 2009, fort de 193 emplacements et résidences de loisirs.
Pour de nombreux Bordelais, Bordeaux Lac signifie le vaste centre commercial, au côté duquel se dresse l’enseigne Ikea.
Les dernières réalisations marquantes sont bien sûr le nouvel écoquartier Ginko et le stade Matmut-Atlantique.
Outre les nombreuses activités sportives que son environnement permet (aviron, golf, voile, cyclisme, course), le lac de Bordeaux profite d’une plage de sable blanc, propice à la baignade sitôt les beaux jours venus.
Il est souvent difficile de retracer l’histoire d’une spécialité. S’agissant de celle de la niniche bordelaise, la délicieuse confiserie au chocolat, la légende raconte qu’elle serait le fruit des femmes de dockers. Ces dernières profitaient de l’arrivage des voiliers au port de Bordeaux, chargés de sucre et de cacao issus des territoires coloniaux, pour confectionner de petites friandises.
Longtemps cantonnée au cercle familial, la niniche amorce un décollage commercial grâce à la chocolaterie Saunion, qui ouvre ses portes en 1893. Son propriétaire, Emmanuel Saunion, se révèle particulièrement avant-gardiste en matière de marketing. Il n’hésite pas à donner une petite pièce aux enfants du quartier pour les encourager à jeter des étiquettes estampillées « Chocolaterie Saunion » dans les rues de Bordeaux. L’effet est immédiat. Les passants, surpris de voir autant de petits papiers joncher les trottoirs, considèrent que les produits de la chocolaterie sont très populaires et donc très bons.
Cette manœuvre publicitaire permet d’asseoir la réputation du commerçant et de favoriser la vente des chocolats, dont la niniche.
La niniche est une confiserie, pas une pâtisserie
Il suffit de parcourir les sites de recettes culinaires pour lever les yeux au ciel. Pour certains cuisiniers amateurs, la niniche s’apparente à un gâteau au chocolat, que l’on fabrique logiquement avec des œufs. Au final, le produit finit par ressembler à un moelleux sans en être un. Ce n’est pas non plus un fondant au chocolat ni même un mi-cuit.
Sa recette originale ne rassemble que quelques ingrédients : chocolat noir, sucre en poudre, miel, lait et beurre.
Certains parlent de caramel au chocolat et d’autres de chocolat caramélisé. La confection du bonbon passe par l’ajout de chocolat râpé au caramel et par une cuisson précisément réglée à 117°C. C’est là tout son secret.
Au final, on obtient un bonbon au caramel mou, riche en chocolat noir, qui fond très vite en bouche, sans (trop) coller aux dents.
Le petit conseil des puristes ? Laisser fondre la niniche dans la bouche en la bloquant entre la langue et le palais. Elle s’abandonnera en libérant toutes ses saveurs. Un petit moment égoïste et jouissif qu’on aurait tort d’éviter.
Pas la même chose que la niniche de Quiberon
Si les deux friandises partagent le même nom et, peut-être, la même origine (que l’on dit bordelaise), elles se révèlent assez différentes. Certes, le beurre frais et le sucre entrent dans chacune des compositions, mais c’est à peu près tout.
« La différence, c’est qu’on ne trouve pas de chocolat dans la niniche de Quiberon, tout simplement parce que ce ne serait pas réalisable. Ils peuvent la faire avec de la poudre de cacao, mais pas avec du chocolat.
La présentation va être différenciée par le fait que la niniche de Quiberon est sur un bâton torsadé alors que la niniche bordelaise est sur un format carré d’un petit caramel » explique Thierry Lalet, l’actuel propriétaire de la chocolaterie Saunion, interrogé par France Bleu Gironde (04/09/2018).
La niniche bretonne se décline en différentes couleurs, « du jaune parfum banane au vert anis, en passant par le rose framboise ou le brun chocolat. On croirait de la guimauve » comme l’écrit Lili Barbery-Coulon dans Le Monde (01/08/2014).
Pour sa part, la niche bordelaise revendique haut et fort son identité chocolatière !
Vous en avez envie ?
On l’aura compris, la niniche bordelaise ne doit son existence qu’à une seule maison, située au cœur de Bordeaux.
Les gourmands un peu éloignés du Sud-Ouest peuvent heureusement se rabattre sur le site du commerçant, qui propose ses produits à la vente en ligne.
Les plus impatients n’hésiteront pas à se lancer dans la fabrication du bonbon.
Ingrédients : 80 g de chocolat noir râpé 125 g de sucre en poudre 100 g de miel 20 cl de lait (facultatif) 40 g de beurre
Recette de Thierry Lalet : Râper le chocolat. Dans une casserole, faire fondre le sucre et le miel jusqu’à obtenir une couleur caramel. Ajouter une pincée de fleur de sel pour atténue un peu le goût du sucre. Verser ensuite la moitié du chocolat râpé. Remuer et laisser cuire jusqu’à 117°C. Si vous ne disposez pas d’un thermomètre de cuisine, sortir un peu de produit avec la spatule, le déposer sur une assiette, qu’on incline ensuite. Si le caramel chocolaté coule légèrement, c’est qu’il est à la bonne température ! Ajouter ensuite l’autre moitié de chocolat râpé, le beurre et bien mélanger. Étaler la préparation sur une plaque couverte d’un papier cuisson et laisser refroidir. Couper ensuite en petits cubes, de la forme d’un bonbon.
Forêt d’Art Contemporain : la magie derrière les arbres
Au cœur de la forêt des Landes de Gascogne se cachent des œuvres monumentales ou surprenantes, qui promettent un itinéraire pour le moins singulier.
Olivier Sorondo 19 mars 2021 – Dernière MAJ : le 20 mars 2021 à 14 h 16 min
Crédit photo: Forêt d’Art Contemporain
La renaissance après l’hécatombe
En janvier 2009, la tempête Klaus balaye le Sud-Ouest de la France, provoquant d’immenses dégâts au sein de la forêt des Landes de Gascogne, déjà éprouvée par la tempête de 1999. Au total, 40 millions de m3 de bois sont dévastés, soit quatre fois la récolte annuelle.
Même si une vaste campagne de replantations est initiée, trois acteurs culturels locaux s’interrogent sur l’opportunité de repenser l’environnement, en y apportant un aménagement inédit. C’est ainsi que l’association Culture et Loisirs de Sabres, l’association des Floralies de Garein et l’Écomusée de Marquèze lancent le projet de la Forêt d’Art Contemporain.
La vocation est simple, mais ambitieuse : tracer un itinéraire, entre Gironde et Landes, composé d’œuvres contemporaines commandées à des artistes en résidence.
Afin d’apporter une vision affûtée au projet, la direction artistique est confiée tous les cinq ans à un professionnel de l’art, qui endosse le costume de commissaire. Sa mission ? Assurer la programmation artistique, choisir les artistes plasticiens appelés en résidence, définir en leur compagnie la future œuvre et déterminer le lieu final d’exposition permanente.
Depuis 2018, c’est Irwin Marchal qui occupe les fonctions de commissaire. Après des études de beaux-arts à Bordeaux, il ouvre en 2015 la galerie Silicone, destinée à dynamiser la scène artistique locale.
Une balade enchantée
Ceux qui espèrent admirer les 22 œuvres dans la même journée en seront pour leurs frais. Le parcours artistique s’étend en effet du Bassin d’Arcachon jusqu’aux limites de Mont-de-Marsan. La Forêt d’Art Contemporain se découvre au fil des jours, selon le souhait d’un tourisme culturel, qui privilégie la diversité des lieux et des sensations.
Parmi les créations dispatchées sur les 336 000 hectares de la forêt des Landes de Gascogne, Les Trois sans nom, de Sébastien Vonier, laissent voir à Salles trois figures fantomatiques constituées par un équilibre de poutres autoportantes. Peut-être est-ce la représentation de fagots de bois, de fantômes d’arbres tombés pendant la tempête ou bien de gardiens célestes extirpés d’une légende landaise.
Les Trois sans nom, de Sébastien Vonier. Comme une ambiance du Seigneur des Anneaux – Crédit photo: la Forêt d’Art contemporain
Impossible de rester de marbre face à la création d’Alain Domagala, Aux impétueuses manœuvres de l’imprévu, à Garein. Ici, l’œuvre représente une table gigantesque renversée, en souvenir de la tempête Klaus. L’artiste évoque la vie perturbée des habitants, mais aussi la formation heureuse d’un rempart.
« J’aime l’idée qu’on puisse aborder cette sculpture en étant confronté à cette face qui ressemble à une grande palissade. Qu’elle apparaisse dans un premier temps comme une construction architecturale et diffère ainsi l’appréhension du meuble surdimensionné » déclare l’artiste.
Le souvenir persistant de la tempête – Crédit photo: la Forêt d’Art contemporain
La Forêt d’Art Contemporain permet aussi de découvrir le concept de Stéphanie Cherpin, Vis Mineralis, à Commensacq. L’artiste a ainsi utilisé un ancien wagon de la ligne qui reliait la gare de Sabres à celle Labouheyre.
« Si celui-ci a perdu à jamais sa fonction, il garde en mémoire l’empreinte d’une activité humaine forte au cœur de la forêt. Il ne s’agit pas d’élever un monument ou de magnifier une ruine, mais de raviver un signe vivant de l’union entre l’environnement et les objets techniques, produits et manifestations d’une mémoire humaine » explique Stéphanie Cherpin.
Un wagon figé dans le temps, en souvenir d’une activité disparue – Crédit photo: la Forêt d’Art Contemporain
L’aventure culturelle se poursuit
Si 22 œuvres ont déjà été installées, une dizaine de projets artistiques viendra compléter la Forêt d’Art Contemporain. La volonté des trois acteurs est d’apporter un « enrichissement progressif de l’espace de vie quotidien des habitants des Landes », sans oublier pour autant les amateurs d’art et/ou de nature.
La vie de la Forêt d’Art Contemporain se nourrit également de balades familiales à thème avec un guide-médiateur, de conférences, d’ateliers et de visites scolaires.
Le public peut prolonger son expérience grâce à l’ouvrage La Forêt d’Art Contemporain, publié par les éditions Confluence (14,50 € – 64 pages). Le livre « reprend toutes les données du projet, de la forêt à la production des œuvres, convoquant aussi l’histoire des Landes et la figure tutélaire de Félix Arnaudin, interrogeant les artistes, mais aussi les différents acteurs de l’aventure, en ponctuant cet entretien de photographies et de projets. »
Quatrième volet de notre série consacrée aux spécialités apéritives conçues et fabriquées dans le Sud-Ouest. Après la Dordogne, les Landes et le Pays basque, c’est la Gironde qui nous ouvre son buffet.
Olivier Sorondo 28 novembre 2020 – Dernière MAJ : le 1 avril 2021 à 14 h 58 min
Crédit photo : Maison Lillet – Facebook
NB : Cet article n’est pas un publirédactionnel. Aucune rétribution n’accompagne la citation des produits ou la publication des liens hypertextes, précisés à seul titre informatif.
Il va sans dire que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Il convient donc de découvrir ces apéritifs avec la modération qui s’impose.
Lillet superstar
C’est dans la charmante commune de Podensac, au Sud-Est de Bordeaux, qu’est née la Maison Lillet en 1872. Les frères Lillet, liquoristes et négociants, profitent du foisonnement du port de Bordeaux pour accéder à des multiples épices, écorces et fruits en provenance des Antilles.
En 1887, ils donnent naissance au Lillet blanc, assemblage de vins du Sauternais, de liqueurs de fruits exotiques et de quinquina (la recette originale reste secrète !). Vieilli plusieurs mois en fût de chêne, le breuvage laisse éclater en bouche des arômes d’orange confite, de miel et de résine de pin.
Le produit rencontre un succès local rapide puis part à la conquête du pays et de l’Europe au terme de la Première Guerre mondiale.
Au début des années 60, l’apéritif bordelais conquiert même les États-Unis. C’est d’ailleurs à l’attention des consommateurs américains que Pierre Lillet conçoit le Lillet rouge en 1962. La boisson se veut plus tanique en bouche, sur la base de fruits rouges bien mûrs et de parfums prononcés d’orange fraîche.
Le Lillet rosé, mélange de Lillet blanc et rouge, complète la gamme, offrant une légère acidité en bouche.
Même si l’équipe en charge de sa production ne dépasse pas les huit artisans, défenseurs d’un savoir-faire certain, le Lillet s’écoule à près de 7 millions de bouteilles dans le monde entier. On le déguste frais, entre 6 et 8°C, sur un nid de glaçons avec une rondelle d’orange ou de citron vert. Le breuvage se prête aussi parfaitement aux cocktails.
D’autres spécialités quand même
Également conçue à base de vin, la Garluche ne suit pas la même ambition commerciale que le Lillet, ce qui ne l’empêche pas de revendiquer crânement sa place parmi les apéritifs girondins. Léger, peu sucré, le produit résulte d’un assemblage de vin blanc de Bordeaux, de sucre de canne, de rhum de Martinique, de caramel et de zestes d’orange amère.
Inventée par le grand-père Bauer au début du 20e siècle, la recette finit par être transmise à Philippe, le petit-fils, qui décide de lancer la commercialisation du produit en 1990.
Après avoir trouvé le nom, tiré d’une pierre de construction landaise, de même couleur rouille que son apéritif, Phillipe installe son atelier de production à Blanquefort. Aujourd’hui, 20 000 bouteilles s’écoulent chaque année, principalement dans le Sud-Ouest, mais aussi grâce à la vente en ligne.
Crédit photo : Cave La Tulipe
Et pourquoi ne pas mentionner Le Broc ? Cet apéritif artisanal reçoit de jeunes pousses des petits pruniers sauvages, que Laurent Fermis, le producteur, laisse macérer plusieurs jours dans du vin rouge, blanc ou rosé, en y ajoutant du sucre et du miel.
« Le rouge a un petit goût de cerise et d’amandes, le blanc celui de l’amande douce, et dans le rosé sont rajoutées des pointes d’agrumes bio, orange, pamplemousse et citron » indique Laurent au Républicain de Sud Gironde (23/05/2015).
La production annuelle reste somme toute assez modeste, aux alentours du millier de bouteilles. Les amateurs d’apéritif en quête de nouveauté peuvent passer commande directement à la propriété (06 80 08 16 62).
Mais l’apéritif, c’est aussi la simplicité, comme l’illustre fort bien le kir médocain. Le petit secret ? Remplacer le vin blanc par un bon rosé, et même un rouge, tout en conservant bien sûr le fond de crème de cassis (et même la crème de mûre pour le rouge). Goûtu.
Dans le foisonnement des vins blancs de Bordeaux
Sec, liquoreux, mousseux… C’est un choix pléthorique et parfois difficile qui se dessine pour celle ou celui qui souhaite précéder son repas d’un bon verre de vin blanc.
Le Bordeaux sec, essentiellement à base de Sauvignon et de Sémillon, est le plus répandu en Gironde, à travers un vignoble de 6 500 ha. Servi frais, il offre, en plus de sa belle acidité, des notes aromatiques boisées ou de fruits, toujours agréables en bouche. Le cépage Muscadelle, plus rare, apporte pour sa part des arômes sauvages et musqués, qui conviennent tout à fait à l’apéritif.
Les fans de la chose sucrée se tourneront plutôt vers les blancs moelleux ou liquoreux, parmi lesquels se détache presque immédiatement le Sauternes. Parfait compagnon du foie gras, complice du fromage bleu, ami des desserts, il s’invite aussi à l’apéritif, à condition de ne pas le servir avec du saucisson ou des cacahouètes. On préférera des pruneaux au lard ou des tranches de pain brioché au chèvre.
Mais la région située entre Cadillac et Langon, que vient découper la Garonne, offre d’autres opportunités de vins blancs liquoreux. Ainsi, l’AOC Barsac profite du microclimat qui contribue au développement de la pourriture noble, cette dernière permettant de concentrer le sucre dans le raisin. Il en ressort un vin de grande qualité, que l’on dit racé et onctueux.
C’est aussi le domaine du Loupiac, dont les vignobles se trouvent sur la rive droite de la Garonne, face à ceux de Barsac. La vendange reste manuelle afin de ne récolter que les raisins gorgés de sucre. Au final, le vin se révèle élégant, bien équilibré, onctueux sans pour autant sacrifier son profil aérien.
By Madrapour – Own work, CC BY-SA 3.0
On produit également des mousseux dans le Bordelais, commercialisés sous l’AOC crémant de Bordeaux depuis 1990, selon diverses déclinaisons : brut, demi-sec ou doux, en fonction de la teneur en sucre rajouté.
Sa qualité dépend en partie des galeries creusées dans les coteaux à toute proximité de la Garonne, garantissant une humidité importante et une amplitude thermique faible, indispensables à la prise de mousse.
Le royaume des brasseries locales
La Gironde n’est pas seulement une terre de vin, c’est aussi, et de plus en plus, celle de la bière. Pas moins de 53 brasseries artisanales (elles étaient 32 en 2018) occupent aujourd’hui le marché départemental.
Cette profusion représente autant d’opportunités pour les consommateurs, à même de puiser parmi une très riche variété de bières.
Crédit photo : Brasserie La Canaulaise
Ainsi, La Canaulaise propose une gamme limitée de bières, signe de qualité et de vocation artisanale. Toutes les bières, de fermentation haute, restent trois semaines en cuve et autant de temps en bouteille. Aucune opération de filtrage ou de pasteurisation n’intervient, dans le respect du goût authentique.
La blonde développe une saveur qui tend vers le biscuit et le caramel alors que la blanche revendique sa légère acidité et son goût d’agrumes orangés, parfaite après une session de surf juste à côté.
La brasserie Gasconha, fondée en 2010, peut déjà revendiquer une certaine ancienneté. Localisée à Pessac, elle regroupe aujourd’hui quatre salariés et affiche une production annuelle de 2000 hectolitres. Son ambition est avant tout « de changer les goûts des consommateurs, habitués aux grands groupes et à de la bière de basse qualité ».
Pour cela, la brasserie privilégie le brassage traditionnel des « real ales » britanniques, loin des objectifs de rendements élevés. Les bières ne reçoivent aucun additif ni conservateur, et ne sont pas non plus filtrées ou pasteurisées.
Deux gammes, la Gasconha et l’Alouette, sont proposées par la brasserie. À titre d’illustration, la Gasconha Seigle se révèle surprenante avec sa robe noire profonde, sa texture lourde et ses arômes de café nés de la torréfaction des malts. L’étonnement entraîne parfois la gourmandise.
S’amuser et se régaler sans alcool
Fondée en 1879, la Maison Meneau peut se targuer d’être une véritable institution en Gironde et même au-delà. À l’époque, l’entreprise familiale fabriquait des eaux-de-vie, dont des liqueurs, avant de dédier entièrement sa production aux sirops, jus de fruits et même smoothies.
La Maison Meneau a fait le choix du bio et du commerce équitable pour l’ensemble de ses produits. Si les frères Lassalle Saint-Jean concoctent en permanence de nouvelles recettes, les classiques continuent d’être plébiscités par les consommateurs. « On n’a jamais voulu toucher à la recette de grenadine de notre père » admet ainsi Philipe Lassalle Saint-Jean à Elsa Provenzano, du journal 20 minutes (07/04/2019).
Dans la catégorie des sirops, le choix se veut aussi riche qu’original : noisette, caramel, agave, citron vert, vanille, cola… L’entreprise produit également des thés glacés (comme celui au citron-thym), des jus et des smoothies (açaï-myrtille). De quoi prendre l’apéritif tous les jours.
Presque un siècle et demi d’histoire – Crédit photo: Maison Meneau
Si l’on souhaite une boisson 100% girondine, il convient de mélanger son sirop Meneau avec de l’eau minérale Abatilles, elle aussi jouissant d’une belle réputation. Avant d’être puisée au cœur du Bassin d’Arcachon, l’eau naturelle a parcouru un long chemin depuis le Massif Central, lui permettant de se charger de minéraux (roche, sable, argile).
La renommée des vignobles bordelais sert aussi la production de jus de raisin. Le producteur Didier Goubet, situé dans la Drôme, accorde une grande importance à la qualité de son jus, conçu sur la base du même cépage que celui des vins blancs de Bordeaux, le Sémillon. Obtenu par pressurage direct de la vendange, sans additif ni sucres ajoutés, son jus de raisin bio cherche également à flatter le palais à travers des arômes de pêche blanche, de coing et de miel.
Pour sa part, le château Rioublanc produit un jus de raisin bio élaboré à partir de Merlot. La boisson existe en version tranquille ou pétillante, cette dernière promettant une belle rondeur en bouche et une vraie fraîcheur grâce à l’effervescence. Comme l’indique la fiche technique du produit, « la magie de la pasteurisation est de conserver ce caractère bourru, caractéristique des vendanges. »
Le choix d’amuse-gueules bien, bien riches
En Gironde, l’on peut sans problème piocher parmi les spécialités charcutières pour composer son apéritif. Ainsi, pourquoi ne pas se tourner vers un joli morceau de grenier médocain, le découper en dominos, servis ensuite piqués d’un cure-dent ? Pour rappel, la recette du grenier médocain traditionnel n’accepte qu’un ingrédient principal, l’estomac de porc. Après avoir été dégraissé et lavé, il est assaisonné de sel, poivre et ail haché puis roulé sur lui-même et enfin plongé dans un court-bouillon de légumes pendant 3 heures.
Dans la même catégorie calorique, le célèbre grattons bordelais, servi sur de petites tranches de pain, peut tout à fait s’inviter à l’apéritif. Inventé par une charcutière lormontaise à la fin du 19e siècle, le produit fait appel aux meilleures pièces de jambon, d’épaule et de longue pour la partie maigre ; le gras étant pour sa part composé de couenne et de barde. On dit que la réputation du produit fut rapide et franche à sa sortie, poussant les Bordelais à traverser la Garonne pour venir se régaler le dimanche dans les guinguettes de Lormont.
Pure spécialité de Bordeaux, le cannelé se décline aussi en version salée. Audrey, productrice, propose toute une gamme de mini-cannelés (tous sans gluten) qui feront sensation auprès des convives. Différentes déclinaisons sont aujourd’hui vendues : chèvre-miel, curry, comté-chorizo, olives-pesto…
Un peu d’audace et d’originalité dans notre grignotage – Crédit photo : Crackers Résurrection
Enfin, impossible de conclure ce rapide passage en revue des produits locaux sans citer les crackers Résurrection, fabriqués selon une démarche écoresponsable. L’origine de la recette remonte à la découverte des drêches, ces céréales d’orge maltée ayant servi à la fabrication de la bière. Sorties de la cuve du brasseur, elles sont recyclées et mélangées à d’autres ingrédients nobles afin de donner naissance à de délicieux crackers, originaux à souhait : « châtaigne, carvi & curcuma », « duo de lin & piment d’Espelette » ou encore « figue & noix du Périgord ».
Le Dogue de Bordeaux est-il vraiment originaire de Bordeaux ?
L’adorable toutou ne vient pas précisément de la capitale girondine, mais plutôt d’Aquitaine. Ses ancêtres auraient été introduits en Gaule dès le Ve siècle, lors des grandes invasions.
Olivier Sorondo – 5 octobre 2020 – Dernière MAJ : le 5 octobre 2020 à 20 h 17 min
Dure destinée que celle du Dogue de Bordeaux – Crédit photo: Sandra Carmen Maschke – Flickr
Un chien à l’ancienneté longue comme une patte
L’origine réelle du Dogue de Bordeaux suscite quelques interrogations, peut-être en raison de sa très longue histoire. Pour certains, ses ancêtres auraient accompagné les légions romaines dès le 1er siècle avant J.-C.
Pour d’autres, c’est aux Alains, un peuple iranien nomade, que l’on devrait son introduction sur notre sol. Lors de la période des grandes invasions, qui secouent l’Europe dès l’an 375, les Alains fuient devant les Huns et se retrouvent en Germanie. Ils franchissent ensuite le Rhin, accompagnés d’autres tribus en 407 et dévastent la gaule romaine, où ils s’installent pendant plusieurs décennies. L’Aquitaine n’échappe pas à leur emprise.
Ces guerriers, accompagnés de chiens de combat, auraient introduit l’Alano en Espagne, un molosse avant tout destiné à garder le bétail.
Une autre hypothèse suggère que le dogue de Bordeaux, race indigène, serait issu de croisements entre le Mâtin napolitain, le Mâtin du Tibet, l‘Alano espagnol et le Mastiff anglais. Cette piste de croisements semble vérifiée, quelle que soit l’origine réelle du chien.
La première littérature faisant allusion à l’animal revient au comte de Foix Gaston III qui, dans son Livre de chasse, mentionne un chien « dont la morsure est équivalente de celle de trois lévriers ».
Le Dogue de Bordeaux se développe principalement en Aquitaine, compagnon fidèle de la noblesse locale. Il se montre utile pour la chasse au gros gibier et indispensable comme gardien des domaines.
Quelques risques de disparition, quand même
Si la Révolution française est particulièrement difficile pour les aristocrates du Sud-Ouest (ou du pays d’ailleurs), elle l’est aussi pour les pauvres chiens, massacrés du fait de leur proximité avec leur maître. La race, géographiquement limitée, se retrouve menacée. Les quelques spécimens survivants quittent la splendeur des châteaux pour s’imposer comme gardiens de fermes.
Les conflits humains ne semblent décidément pas convenir au pauvre toutou, une nouvelle fois menacé d’extinction lors de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale. Il faut quand même dire que la race, malgré son ancienneté, reste plus discrète et moins répandue que celle des caniches ou des bergers allemands.
Crédit photo: pipilongstockings – Flickr
Il faut toute l’énergie de l’éleveur périgourdin Maurice Van Capel au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour installer durablement le Dogue de Bordeaux dans le paysage canin français. Son combat est relayé par Raymond Triquet, président de la Société des Amateurs de Dogues de Bordeaux, qui assure la promotion du chien, se démène pour sa reconnaissance et encourage son élevage.
La race n’est d’ailleurs officiellement reconnue par la Fédération Cynologique Internationale qu’en 1951.
C’est sûrement grâce à l’énergie de ces deux hommes que le Dogue de Bordeaux est un chien particulièrement apprécié, au-delà des frontières de l’Aquitaine et même du pays.
Ce molosse aime les enfants
Difficile de ne pas être impressionné en regardant un Dogue de Bordeaux. La bête a des arguments massifs à faire valoir : mâchoires larges, tête courte en forme de trapèze, corps puissant et musclé, avec un garrot bien marqué.
On l’imagine fort bien garder un domaine ou une maison, sachant se faire imposer sans trop d’effort.
Pourtant, le Dogue de Bordeaux est réputé être un excellent chien de compagnie, très heureux au sein d’une famille. Son instinct protecteur convient bien aux enfants, avec lesquels il se montre doux, patient et prévenant.
De nature plutôt tranquille, il aime jouer avec ses maîtres, dont il connaît toutes les habitudes. Pas têtu, bonne pomme, il se contente de deux balades par jour pour rester en forme. Une grosse peluche, quoi.
Réputée depuis le 4e siècle, l’huître du Bassin a souffert de sa surexploitation, justifiant la mise en place progressive de l’élevage.
Olivier Sorondo 18 septembre 2020 – Dernière MAJ : le 31 mai 2022 à 16 h 37 min
Ostréiculture à Gujan-Mestras – Crédit photo: Marc Desbordes – Flickr
Une histoire ancienne
Creuse ou plate, de la gravette à la japonaise, l’huître du Bassin d’Arcachon a rencontré un fabuleux destin semé de coups du sort. Mais c’est avant tout le mariage heureux entre un site unique, le Bassin, et un coquillage qui s’y épanouit à merveille et dont la réputation est très ancienne. Dès le 4e siècle, les Romains importent la fameuse huître plate appelée Gravette (ostrea-edulis) au-delà des Alpes et son engouement se renforce tout au long des 16e, 17e et 18e siècles. L’espèce sauvage règne jusqu’alors en maîtresse absolue sur le Bassin d’Arcachon et les récoltants, qui n’ont pas de limite de prélèvement, s’enrichissent fortement.
La naissance de l’ostréiculture
Cette exploitation intensive commence néanmoins à menacer la ressource. Le Parlement décide en 1750 de suspendre la pêche durant trois ans. Suit une période de crise qui verra une cascade de réglementations pour tenter d’endiguer le phénomène, mais rien n’y fait. La situation s’aggrave jusqu’à ce qu’il soit ordonné la création de concessions. Dès 1852, les hommes décident de domestiquer ce coquillage et de l’élever dans des « fermes aquatiques », où les parcs à huîtres, qui font aujourd’hui le charme du Bassin. L’Empereur Napoléon III donne lui-même l’exemple et se fait octroyer une concession. Les bases de l’ostréiculture moderne voient ainsi le jour.
Toutefois, il n’est pas encore vraiment question d’élevage à proprement dit. Les concessions sont davantage assimilées à des zones de stockage d’huîtres prélevées sur des gisements naturels où l’on espère qu’elles se reproduiront. La révolution intervient presque par hasard, grâce à l’intuition de deux hommes clés, le naturaliste Costes et le maçon Michelet. Le premier s’intéresse au problème de la difficile capture des larves huîtres, le naissain, et imagine en 1859 le « collecteur », testé avec succès près d’Arcachon. Pourtant, si l’huître jeune se fixe bien sur le collecteur (constitué à l’époque de tuiles), lui permettant ainsi de se développer, il devient ensuite difficile de l’en détacher. Jean Michelet invente alors, en 1865, la technique dite du chaulage. En enduisant les tuiles avec un mélange de chaux et de sable, le détroquage (la séparation de l’huître de la tuile) se fait ainsi sans problème.
Le détroquage, facilité grâce à l’initiative du maçon Michelet.
Crise et tempête
Trois ans plus tard, en 1868, un navire venant de Lisbonne et faisant route vers la Grande-Bretagne, le Morlaisien, est pris dans une violente tempête et doit s’abriter dans l’estuaire de la Gironde. Le capitaine décide de jeter sa cargaison par-dessus bord, des huîtres creuses portugaises (crassostera angulata) qu’il estime avariées en raison du retard pris. Pourtant, certains de ces mollusques survivent et se répandent le long du littoral girondin, colonisant en quelques années le Bassin d’Arcachon.
Une maladie des parcs de gravettes, en 1920, décime l’espèce qui laissera logiquement place libre à la portugaise, aux rendements nettement supérieurs. Mais en 1970, l’ostréiculture arcachonnaise subit la plus grave crise de son histoire. Une épizootie fulgurante frappe à son tour les huîtres portugaises, qui disparaissent en moins de deux ans. Au bord de la faillite, la filière décide d’importer en masse une variété d’huîtres creuses du Japon, la crassostera gigas. Après plusieurs années d’effort, l’ostréiculture du Bassin est sauvée.
La japonaise est de nos jours la seule huître élevée, même s’il reste encore quelques gravettes à l’état sauvage.
Cabane ostréicole avec sa terrasse à Andernos-les-Bains – Crédit photo: FranceSudOuest
Pilier de l’économie
A travers 400 entreprises artisanales employant plus de 1000 personnes, l’élevage et le commerce d’huître constituent l’un des piliers de l’économie du Bassin. On recense 3600 concessions, représentant une surface de 700 hectares de parcs en mer. La production moyenne annuelle tourne autour de 10.000 à 13.000 tonnes (soit 7% de la production nationale, la première d’Europe) et représente un chiffre d’affaires de 38 M€. En outre, par la qualité de ses eaux et de son climat, le Bassin est le premier producteur national de naissains. Il fournit 50% du naissain utilisé par les autres régions ostréicoles françaises.
Un aliment sain
Ingrédient indissociable des repas de fête, souvent vantée pour ses qualités supposées aphrodisiaques, l’huître d’Arcachon est un aliment de haute valeur diététique. Elle est peu calorique, riche en vitamines, en sels minéraux et apporte une quantité appréciable de glucides et de protides. Les vrais connaisseurs la dégustent crue et nature mais, autour du Bassin, on la savoure volontiers accompagnée de petites saucisses grillées avec du vin blanc ou rouge.
N’oublions pas non plus un bon vin blanc frais de l’Entre-Deux-Mers.
Enfin, les huîtres profitent depuis 2018 de deux nouvelles gammes, visant à valoriser le savoir-faire des ostréiculteurs. La première, Tradition, se consacre aux huîtres entièrement produites sur le Bassin, depuis le captage du naissain jusqu’au produit commercialisé. La seconde, Sélection, concerne les huîtres qui profitent en fin d’élevage d’un affinage à faible densité pendant six semaines sur le Bassin d’Arcachon.
Journées du Patrimoine 2020 : quelques (agréables) idées de découverte
Le Sud-Ouest profite d’un patrimoine si riche et varié qu’il a bien fallu procéder à une sélection, forcément imparfaite et subjective.
Olivier Sorondo 14 septembre 2020
Des visites guidées pour découvrir tous les recoins de la magnifique bastide de Saint-Justin, en terres d’Armagnac – Crédit photo: Tourisme Landes
DORDOGNE
Château de Gageac
Le château fut construit au XIIe siècle au titre de tour de garde entre Bergerac et Sainte-Foy-La-Grande, puis renforcé au XIVe siècle pour devenir une place forte, capable d’accueillir plusieurs centaines d’hommes. Au XVIIe, il fut transformé en habitation et on y édifia un magnifique pigeonnier pour montrer la présence d’une seigneurie. La visite, assurée par le propriétaire actuel, prévoit notamment la découverte du donjon (pour les plus de 12 ans), la grande cuisine nichée dans la cave et bien sûr le pigeonnier. Le château est classé à l’Inventaire des Monuments historiques (ISMH) depuis 1948
Où : Le Bourg, 24240 Gageac-et-Rouillac Quand : samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h30 à 19h. Contact / infos : Tél. 05 53 27 85 69 – Web : www.chateau-gageac.com
Crédit photo: Père Igor – CC BY-SA 3.0
Cabanes en pierre sèche du Causse de Savignac
Les Journées du Patrimoine, ça s’apprécie aussi avec de bonnes chaussures de marche. À Savignac-les-Églises, c’est un sentier de 3 km qui attend les visiteurs. Il déambule parmi 23 cabanes en pierre sèche construites au cœur d’une forêt préservée (et mystérieuse !). Ces réalisations sont le fruit d’un savoir-faire ancestral et d’un sol ingrat où chaque mise en culture nécessite l’élimination de très nombreuses pierres qui affleurent de la mince couche de terre arable. Ces pierres ont notamment été utilisées pour construire des cabanes qui permettaient de stocker des outils et du matériel, de fermer les bêtes et de se mettre à l’abri des intempéries.
Où : Le Bost, 24420 Savignac-les-Églises Quand : dimanche 20 septembre. Départ à 14h30 sur le Parking du Causse (suivre les panneaux depuis le bourg de Savignac-les-églises) et retour vers 17h. Contact / infos : Tél. 09 67 47 98 23
Crédit photo: Pierreseche.com
Moulin à papier de la Rouzique
Bâti au XVIe siècle, le moulin de la Rouzique, considéré comme le berceau de la papeterie dans le Sud-Ouest, a été restauré pour perpétuer l’art de la fabrication du papier chiffon. Chaque année, l’économusée accueille plus de 15 000 visiteurs, qui peuvent découvrir toutes les étapes de production à travers les démonstrations et les ateliers. C’est aussi l’occasion de découvrir les collections de filigranes, dont certains datent du Moyen-Âge.
Où : Route de Varennes, 24150 Couze et Saint-Front Quand : le 19 septembre – Réservation conseillée. Contact / infos : Tél. 05 53 24 36 16 – Web : moulin-rouzique.com
Crédit photo: Pays de Bergerac Tourisme
Château de Losse
Le château a été construit entre 1570 et 1576 à l’emplacement d’une forteresse médiévale, entourée par des murailles et de profondes douves. Le monument affiche fièrement son architecture Renaissance, que viennent compléter les magnifiques jardins, d’ailleurs labellisés « Jardins remarquables ». Propriété de Jean II de Losse, précepteur du roi Henri IV et gouverneur de Guyenne, le château a été classé Monument historique en 1932. Xavier Pagazani, chercheur au service régional Patrimoine et inventaire de Nouvelle Aquitaine, animera la présentation dédiée aux dernières recherches sur l’histoire et l’architecture du château.
Où : Allée du Château de Losse, 24290 Thonac Quand : le 20 septembre – Nombre de places limité à 20 – Réservation obligatoire par téléphone. Contact / infos : Tél. 05 53 50 80 08 – Web : www.chateaudelosse.com
Crédit photo: TRSL – Travail personnel – CC BY-SA 3.0
Bastide de Monpazier
Le Bastideum proposera du vendredi au dimanche des visites insolites de Monpazier. Au programme : – visite théâtralisée de la bastide. Durant environ 1h, suivez votre guide Clothilde pour une visite théâtralisée de Monpazier. Rendez-vous au Bastideum, musée de Monpazier dont elle connaît les secrets. Suivez-là dans les rues de Monpazier, elle vous emmènera à la rencontre de personnages qui ont marqué l’histoire de la Bastide au fil des siècles ! Pour terminer, Clothilde vous invite à une petite collation dans le jardin d’inspiration médiéval du Bastideum ; l’occasion pour vous d’affronter autour de nombreux jeux anciens. – Escapade nocturne : Clothilde vous propose aussi de porter un autre regard sur Monpazier à la tombée de la nuit. Muni d’un flambeau, vous déambulerez à travers les ruelles à la rencontre des personnages.
Où : 8 rue Jean Galmot, 24540 Monpazier Quand : Du 18 au 20 septembre Contact / infos : Tél. 05 53 57 12 12 – Web : www.bastideum.fr
Crédit photo: MOSSOT – Travail personnel – CC BY-SA 3.0
GIRONDE
La Grande Halle Voyageurs de la gare Bordeaux Saint-Jean
Construites en 1898, les « grandes halles Voyageurs » apparaissent comme un emblème de la première Révolution industrielle (par l’utilisation du métal pour la structure et la pose de verrières) et du développement du réseau de chemins de fer en France. La verrière ferroviaire est la plus grande d’Europe. Le chantier de rénovation, lancé en 2016, a permis de renforcer de et de placer des pièces de charpente après déplombage et désamiantage, de remettre en peinture la charpente, de changer les couvertures vitrées et zinc, de reposer du verre sur les verrières en remplacement des plaques de polycarbonate et de rénover l’éclairage. Aujourd’hui, la verrière est plus belle que jamais !
Crédit photo : Christophe.Finot — Travail personnel – CC BY-SA 2.5
Opéra National de Bordeaux
Le monument emblématique de Bordeaux (parmi quelques autres quand même !) ouvre ses portes au grand public et on peut d’ores et déjà anticiper le succès de l’opération. Conçu par l’architecte Victor Louis, l’opéra fut inauguré en 1780. Considéré comme un véritable « temple des arts », d’inspiration néoclassique, le Grand Théâtre offre depuis toujours une acoustique exceptionnelle. De nos jours, son actualité culturelle, riche et diverse attire chaque année plus de 250 000 visiteurs. Un parcours de visite original est prévu dans le cadre des Journées du Patrimoine.
Où : Place de la Comédie, 33000 Bordeaux. Quand : samedi 19 septembre, de 13h à 19h. Contact / infos : Tél. 05 56 00 85 95 – Web: www.opera-bordeaux.com
Crédit photo:
Marc Ryckaert (MJJR) — Travail personnel – CC BY-SA 3.0
Grotte Célestine de Rauzan
La grotte est donc située à Rozan, à 50 km à l’Est de Bordeaux. Il s’agit de l’unique rivière souterraine aménagée en Gironde. La grotte, creusée dans la roche calcaire par l’eau, date du quaternaire. Elle fut découverte par hasard en 1845, avant de retomber dans l’oubli pendant une soixantaine d’années. C’est un peu dommage, car les lieux offrent des décors somptueux, composés de coulées de calcite, de stalactites et de stalagmites, de draperies et de gours. Il n’est bien sûr pas envisageable de partir à la découverte de la grotte Célestine en tong, mais pas de souci. Le public se voit remettre des bottes et des casques à l’entrée, avant de plonger 13 mètres sous terre.
Où : 8 rue Lansade, 33420 Rauzan Quand : samedi 19 septembre et dimanche 20 septembre de 10h à 19h. Contact / infos : Tél. 05 57 84 08 69 – Web :www.grotte-celestine.fr
Crédit photo: Gironde Tourisme
Phare de Cordouan
À n’en pas douter, le phare de Cordouan participe à l’identité de la Gironde. Depuis l’Antiquité, on allume des feux à cet endroit précis de l’estuaire au regard de sa dangerosité, avant qu’une première tour ne soit érigée en 1360, haute de 16 mètres. Plus de deux siècles plus tard, Henri III demande à l’architecte Louis de Foix de reconstruire le phare, tombé en ruines. La construction s’achève, après bien des péripéties, en 1611. Le phare des rois, comme on l’appelle alors, se dresse fièrement à 37 mètres et son impressionnante architecture contribue à sa réputation internationale. On parle même de « huitième merveille du monde » Enfin, en 1786, une nouvelle vague de travaux permet de le surélever d’une vingtaine de mètres. Le monument n’a rien perdu de sa superbe. Profiter de la vue qu’offre son sommet se mérite puisque pas moins de 311 marches attendent les visiteurs les plus motivés. Le réconfort après l’effort.
Où : 33123 Le Verdon-sur-Mer Quand : samedi 19 septembre, de 9h30 à 13h Contact / infos : Tél. 05 57 33 13 16 – Web : www.phare-de-cordouan.fr
Crédit photo: Dimimis – Own work – CC BY-SA 3.0
Cabane du résinier à Lège Cap-Ferret
La cabane du résinier, c’est en fait l’entrée principale de la réserve des prés salés d’Arès et Lège Cap Ferret. L’association Cap Termer, fondée en 2000, suit la noble ambition d’initier les visiteurs à la nature et à sa protection, en profitant de la proximité des plus grands prés salés d’Aquitaine, qui s’étendent sur plus de 200 ha. « De par le jeu des marées, les prés salés sont constitués de microhabitats diversifiés. Ils accueillent des espèces de plantes et d’insectes, rares et protégées, qui supportent des conditions écologiques très particulières : recouvrement temporaire par l’eau de mer et présence de sel dans le sol. La réserve contient également, sur le secteur endigué, des réservoirs à poissons du XIXe siècle qui offrent un milieu d’eau saumâtre apprécié par la tortue Cistude » précise l’association sur son site Internet. La découverte des lieux est assurée par un guide naturaliste. À vos jumelles !
Où : Départementale 106, 33950 Lège-Cap-Ferret (se garer devant la cabane) Quand : vendredi 18 septembre, de 16h à 18h (sur inscription) Contact / infos : Tél. 06 28 41 03 98 – Web : www.captermer.com
Crédit photo: Fête de la Nature
LANDES
Musée de l’Hydraviation
C’est à Henri Fabre (1882-1984) que l’on doit le premier hydroaéroplane au monde. Construit en 1908, le Trimoteur était malheureusement trop lourd pour déjauger (s’élever sur l’eau) à cause du poids de ses trois moteurs. Fabre réussit finalement à déjauger avec son Canard à flotteurs et amerrir sur l’étang de Berre le 28 mars 1910. Situé sur le lieu mythique de l’ancienne base Latécoère, le Musée de l’Hydraviation, au label « Musée de France », raconte l’histoire des hydravions depuis les précurseurs sur leurs étranges machines jusqu’aux appareils actuels du monde entier. Il propose à ses visiteurs d’entrer dans la légende, celle des vols transatlantiques vers New York ou Fort-de-France, à l’âge d’or de l’hydraviation.
Où : 332 rue Louis Bréguet, 40600 Biscarrosse Ville Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 14h à 18h Contact / infos : Tél. 05 58 78 00 65 – Web : www.hydravions-biscarrosse.com
Crédit photo: Tiraden — Travail personnel – CC BY-SA 4.0
La vie en Chalosse
Le domaine Fayet invite ses visiteurs à la curiosité vitico-littéraire en proposant une visite de la ferme, des vignes, du pressoir et du chai. Après un pique-nique traditionnel dans le jardin, c’est l’exposition « Lahosse, hier et aujourd’hui » qui ouvre ses portes, suivie d’une causerie sur Lahosse et le domaine de Fayet. En bouquet final, il sera procédé à la lecture de l’ouvrage « Cahier d’une vie en Chalosse ».
Où : 2432 route des Coteaux, 40250 Lahosse Quand : dimanche 20 septembre, à 10h Contact / infos : Tél. 07 67 33 91 59 – Web : www.domainefayet.fr
Bastide de Saint-Justin
Et pourquoi pas une balade commentée de la bastide landaise, construite au XIIIe siècle ? C’est l’occasion d’en apprendre davantage sur sa place bordée d’arcades, son chemin de ronde, son église, sa prison et ses différents quartiers. Située dans les Landes d’Armagnac, la bastide de Saint-Justin intègre en ses murs un petit et magnifique manoir, propriété au XIXe siècle d’un médecin réputé, entomologiste et naturaliste héritier du « siècle des Lumières ». Le monument se compose d’une tour médiévale et de bâtiments épars une réussite d’architecture romantique. Une raison supplémentaire pour découvrir en toute quiétude la bastide de Saint-Justin.
Où : Bastide de Saint-Justin, 40240 Saint-Justin Quand : Samedi 19 septembre, à 10h sur la place des Tilleuls Contact / infos : Tél. 05 58 44 86 06
Crédit photo: J-M Tinarrage – Commune de Saint-Justin
Musée du lac de Sanguinet
Fruit de 40 ans de recherches archéologiques subaquatiques réalisées par le Centre de Recherches et d’Études Scientifiques (CRESS), le musée présente une collection rassemblant 450 objets témoignant de la vie quotidienne des humains et leur environnement depuis le néolithique jusqu’à nos jours. L’espace d’exposition permanent, divisé en 3 sections chronologiques (néolithique, âge des métaux et antiquité) développe les thématiques de l’habitat, l’artisanat, l’agriculture, l’élevage, la métallurgie et la navigation.
Où : 112 place de la Mairie, 40460 Sanguinet Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre, de 10h à 12h et de 14h à 17h15 – Les visites commentées doivent être réservées au préalable par téléphone. Contact / infos : Tél. 05 58 78 02 33 – Web : www.musee-lac-sanguinet.fr
Crédit photo: Musée du Lac de Sanguinet
Château de Caumale
Le château de Caumale, médiéval, est entouré de murs d’enceinte, transformés et ouverts en chais, il subsiste deux tours basses du XIIe siècle, les cinq autres tours du château datent des XVe et 16 XVIe siècles. Sa silhouette évoque les châteaux gascons du Moyen Âge. Son corps de logis carré dispose de quatre tours d’angle, la tour de la poterne la tour aux grains, de l’oratoire, de guet et la grande tour d’escalier qui mène à la chambre du gouverneur Rochambeau. Le Gabardan, fief de Gaston Fébus, est une terre de chasse, et Caumale, château de défense pendant les guerres de Cent-Ans et de Religions, a toujours été un refuge pour Gabarret, sa ville et son monastère. L’abbé Devert parle de l’entrée d’un souterrain à Gabarret vers Caumale.
Où : Route de Castelnau-d’Auzan, 40310 Escalans Quand : Vendredi 18 septembre de 20h à 21h – samedi 19 septembre de 10h30 à 20h – dimanche 20 septembre de 10h30 à 17h30 Contact / infos : Tél. 07 71 14 11 59 – Web : www.chateaudecaumale.fr
Crédit photo: Angelique de Lary – Travail personnel – CC BY-SA 3.0
LOT-ET-GARONNE
Château de Salles et chais Feugarolles
En France, les Journées du Patrimoine sont forcément liées, de près ou de loin, au vignoble qui représente une part importante de notre culture. Dans le Lot-et-Garonne, le château de Salles, dirigé par Henri de Batz, descendant direct de d’Artagnan, produit un vin d’appellation Buzet AOC. Le programme se veut simple mais pédagogique : visite du chai, commentaires sur la vinification en cours, dégustation des vins de Buzet. Pour les plus jeunes : dégustation de jus de raisin et de raisin de table. C’est aussi l’occasion d’admirer le château familial depuis le XVIIIe et le jardin à la française.
Où : Château de Salles , 47230 Feugarolles (au village de Feugarolles, l’église doit être votre repère. Tournez en direction d’Espiens et suivre les flèches Château de Salles). Contact / infos : Tél. 06 83 42 69 93 – www.chateau-salles-buzet.com
Crédit photo: Albret Tourisme
Concert à la chapelle des Pénitents Blancs
Inscrite au titre des Monuments Historiques en 1994, la chapelle des Pénitents Blancs de Villeneuve-sur-Lot a été classée en 2014 avec son mobilier. Ce statut a permis d’initier une réflexion autour de sa restauration intérieure dont les travaux ont démarré en janvier 2019 et se sont achevés fin février 2020. Croisant restauration et muséographie, le chantier s’est axé sur la restauration intérieure de la chapelle proprement dite et des bâtiments annexes, avec réfection complète de l’électricité, désencrassage total du bâtiment, restauration des boiseries, des faux marbres, des vitraux, de la nef avec son système de voûte, de ses vitreries peintes, des consoles du XIIIe. Les Journées du Patrimoine offriront l’occasion de découvrir les lieux en assistant au concert de Jodël Grasset-Saruwatari, dont le talent associe musiques actuelles et instruments médiévaux.
Où : 50 rue de l’écluse, 47300 Villeneuve-sur-Lot Quand : Vendredi 18 septembre, de 20h30 à 22h Contact / infos : Tél. 05 53 70 85 08 – Web : http://www.ville-villeneuve-sur-lot.fr/visites-de-la-chapelle-des-penitents-blancs-681.html
Crédit photo: MOSSOT — Travail personnel – CC BY 3.0
Château de Favols
Habituellement fermé à la visite, le château de Favols ouvre ses portes dans le cadre des Journées du Patrimoine, pour une découverte des lieux assurée par les propriétaires et l’exposition de peintures de Louise Guittard et François Peltier. Le bâtiment, est à l’orgine une maison forte, dominant le passage sur le Lot. Ses parties les plus anciennes datent des XIIIe et XIVe siècles. Le nom de Favols dans sa forme latine de Favolibus signifie « endroit de passage ». C’était probablement un château péager qui a été édifié par la famille de Favols. Cette famille est citée dans les hommages rendus au comte de Toulouse en 1259. Le château a été inscrit au titre des Monuments historique en décembre 2015 (ISMH) pour l’ensemble du bâtiment et ses abords.
Où : Favols, 47300 Bias Quand : Samedi 19 septembre de 10h à 12h et de 14h à 19h, dimanche 20 septembre de 14h à 19h. Contact / infos : Tél. 05 53 70 28 19
Crédit photo : Guytas13 — Travail personnel – CC BY-SA 4.0
Exposition permanente « Abel Boyé, un artiste marmandais »
Abel Dominique Boyé, fils de Louis, cordonnier et de Françoise Constant, est né à Marmande le 6 mai 1864. Dès neuf ou dix ans, il a déjà un goût marqué pour le dessin. Il commence un apprentissage à l’atelier familial où il ébauche les premiers croquis, portraits ou caricatures, sur les plaques et semelles de cuir support préféré de son père. En 1883, il entre à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il est l’élève de Benjamin Constant. Abel Boyé fut un travailleur acharné et infatigable. Jusqu’à la fin de sa vie, il exposa dans les plus grands salons de son époque ainsi que dans les plus réputées des galeries d’art.
Où : Musée Albert Marzelles, 15 rue Abel Boyé 47200 Marmande Quand : Samedi 19 et dimanche 20 décembre, de 10h à 18h Contact / infos : Tél. 05 53 64 42 04 – Web : http://www.mairie-marmande.fr/index.php/le-musee-marzelles
Abel-Dominique Boyé – L’eau courante
Tour du Roy
Selon la légende, la Tour du Roy de Sainte-Livrade-sur-Lot serait un vestige d’un château construit par Richard Cœur de Lion. Plus sûrement, elle fait partie des vestiges de l’enceinte médiévale qui entourait la ville. Un fossé alimenté en eau par deux ruisseaux aurait précédé cette muraille. Il pourrait s’agir, selon une dernière hypothèse, de la maison forte d’un seigneur des environs protégeant la ville. À la Révolution, la tour est devenue la propriété de la commune qui en a fait une prison.
Où : Bourg , 47110 Sainte-Livrade-sur-Lot Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre, de 10h à 12h et de 14h à 17h30 – Sur inscription (visites libres ou guidées). Contact / infos : Tél. 05 53 71 54 81
Crédit photo: Grand Villeneuvois
PYRÉNÉES-ATLANTIQUES
Maison du poète Francis Jammes
Construite en 1781 à Orthez, la maison du célèbre poète épouse une architecture de style béarnais, avec un logis central que complètent une grange et des dépendances. Francis Jammes y vit de 1897 à 1907 et y écrit une partie essentielle de son œuvre, après avoir été remarqué par Mallarmé et Gide. On lui doit notamment son premier recueil poétique, « De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir », publié en 1898. C’est dans cette maison que le poète Charles Guérin vient lui rendre visite et écrit à ce titre : « Ô Jammes, ta maison ressemble à ton visage… ».
Où : 7 avenue Francis-Jammes, 64300 Orthez Quand : Du vendredi 18 septembre à 10h au dimanche 20 septembre à 17h30 Contact / infos : Tél. 05 59 12 30 40
Crédit photo: Coeur de Béarn
Ateliers Pariès, chocolatier depuis 1895
Les visiteurs sont invités à s’immiscer dans le monde de la confiserie et de la pâtisserie en présence des ouvriers chocolatiers, confiseurs et pâtissiers de la célèbre maison Pariès, à qui l’on doit entre autres le célèbre touron basque ! Après avoir assisté aux différentes étapes de production, le public pourra profiter d’une dégustation gratuite des cinq spécialités de l’artisan confiseur, pour le bonheur des grands et des petits.
Où : Zone de Poutillenea, 64122 Urrugne Quand : Samedi 19 septembre, de 9h à 11h30 Contact / infos : Tél. 05 59 22 06 00 – Web : www.paries.fr
Crédit photo: Maison Pariès
Jardin-verger de légumes anciens
Le Jardin a été initié sur la commune d’Assat en 2013 pour servir de support à des formations destinées aux adultes en réinsertion, souhaitant s’orienter vers des emplois liés aux cultures légumières. En 2014, le Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn a émis le souhait d’orienter et de transformer ce jardin-verger en un site pédagogique destiné aux scolaires et au grand public. Le jardin accueille en ses terres plus de 500 espèces et variétés de légumes, de plantes vivaces et annuelles, dont la plupart ont été oubliées au fil du temps. C’est aussi un verger, riche de 120 arbres fruitiers dont 70 pommiers d’anciennes variétés locales. Les 6500 m² du jardin sont bien sûr cultivés dans le plus grand respect du sol, sans aucun intrant chimique. C’est enfin et surtout une parfaite opportunité de sortie pour petits et grands qui, en plus de découvrir les lieux, profiteront des explications avisées des bénévoles de l’association.
Où : 3 bis route du Bois, 64510 Assat Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h à 12h et de 14h à 18h Contact / infos : Tél. 05 59 60 78 03 – Web : https://clab64.fr
Crédit photo : Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn
Maison Louis XIV
C’est une magnifique maison de Saint-Jean-de-Luz qui s’offre à la visite dans le cadre des Journées du Patrimoine. Construite en 1643 pour un armateur, elle accueillit le roi Louis XIV en 1660 quelques mois avant son mariage avec l’Infante Marie-Thérèse. Appartenant à la même famille depuis toujours, la maison a su conserve ses décors, son mobilier et ses tableaux d’époque. La visite se situe au deuxième étage, précisément où vivaient les maîtres de maison et où séjourna le roi.
Où : 6 place Louis XIV , 64500 Saint-Jean-de-Luz Quand : Samedi 19 et dimanche 20 septembre de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30 Contact / infos : Tél. 05 59 26 27 58 – Web : www.maison-louis-XIV.fr
Retrouvons Hélène et sa petite famille en villégiature sur le Bassin d’Arcachon. Seront-ils condamnés à limiter leurs activités aux seules séances de baignade et de bronzage ? Bien sûr que non.
Olivier Sorondo 11 août 2020 – Dernière MAJ : le 14 novembre 2020
La Teste-de-Buch offre un cadre idéal de vacances – Crédit photo: M.Strīķis – CC BY-SA 3.0
Samedi 8 août
Enfin les vacances, le soleil, la plage, le barbecue et le lâcher-prise. Des semaines que vous y pensez, exténuée par le rythme infernal du quotidien parisien. Rien ne change vraiment, si ce n’est la destination estivale. Cette année, ce sera une belle petite location, certes mitoyenne, mais avec piscine, à la Teste-de-Buch, sous les pins.
La voiture est chargée depuis la veille et votre mari, Christophe, enclenche la première à exactement 5 heures 30 du matin. « On va tous les griller ! On déjeune à midi tapant en terrasse à Arcachon, promis juré ! » jubile-t-il. À l’arrière, Guillaume, 15 ans, fait la tronche tandis qu’Alexia, du haut de ses 10 ans, se prépare à se rendormir.
Bon, vous avez quitté votre maison de Gentilly il y a déjà une heure et l’A10 n’est toujours pas en vue. C’est quand même un (très) gros embouteillage. Vite, vous placez vos écouteurs au fin fond de vos oreilles et vous ouvrez votre application Deezer en regardant votre homme. Le jeu est simple : essayer de deviner les insultes qu’il profère devant son pare-brise. C’est un jeu assez marrant.
La rocade bordelaise se rapproche enfin et il n’est que 13 heures 30 ! Alexia, bien réveillée, se montre enchantée.
« On va pouvoir passer sur le pont d’Aquitaine ! »
« Non, on prend la rocade de l’autre côté, c’est plus court » lui répond son père.
Erreur. Parce que la rocade bordelaise, c’est du rouge écarlate l’été tellement elle est saturée, surtout si on privilégie « l’autre côté ». C’est ce que font tous les touristes.
En ayant choisi la rocade Ouest, on aurait un peu mieux roulé et, surtout, on aurait pu emprunter la discrète sortie 13 au niveau de Pessac, suivre l’avenue du Bourg jusqu’à la D1250, qui aurait permis de rejoindre le Bassin d’Arcachon via Marcheprime en évitant une vingtaine de kilomètres d’embouteillages sur l’A63. C’est trop bête.
Mais bon, fichu pour fichu, vous décidez, après 2 heures de collé-serré avec les autres voitures, de faire une pause à l’aire d’autoroute de Cestas. Après tout, la destination finale n’est plus très loin, les pins maritimes sont agréables à regarder et vous vous sentez déjà un peu en vacances.
La volupté est de courte durée puisque Guillaume vient vous annoncer qu’il souhaite récupérer ses affaires et rejoindre le groupe de Christyntje, une jeune touriste néerlandaise qu’il vient de rencontrer sur le parking. Bien sûr, il restera avec elle après les vacances et ira s’installer pour toujours à Amsterdam où il travaillera dans un coffee shop.
Vous le fusillez du regard.
Deux (bonnes) heures plus tard, vous voici enfin devant le portail de la villa. Juste le temps de couper la radio, branchée sur France Bleu Gironde, qui annonce un soleil éclatant pour le lendemain.
Le propriétaire vous accueille chaleureusement.
« Hé, je vous attendais à midi ! »
Dimanche 9 août
C’est un drôle de bruit qui vous réveille vers 9 heures. Curieuse, vous ouvrez le volet pour constater une pluie torrentielle dans le jardin. Au plus profond de votre esprit, vous maudissez Météo France et réfléchissez au nouveau programme de la journée.
Alexia vous rejoint près de la fenêtre, les yeux tristes.
« On ne va plus à la plage ? »
« Non, ma puce, mais on reste quand même proche de la mer. Ça te dirait de visiter Arcachon, en attendant le retour du soleil ? »
Votre proposition est presque adoptée à l’unanimité par les membres de la famille. Seul Guillaume vote contre, préférant passer la journée sur le canapé à échanger des SMS avec Christyntje, qui vient d’arriver en Espagne.
La pluie cesse, le ciel se dégage et Arcachon se pare de ses plus beaux atouts pour vous séduire. La visite de la ville d’hiver, l’un des quatre quartiers, vous impressionne. Chaque ruelle laisse apparaître des rangées de villas plus belles les unes que les autres. Le quartier en compte plus de 300, toutes bâties au 19e selon le mouvement pittoresque et adoptant des styles différents : néogothique, colonial, mauresque, néoclassique. Vous remarquez même une bâtisse épousant l’architecture d’un chalet suisse.
Bien sûr, quelques villas, parmi les plus imposantes ou originales, ont acquis une certaine postérité : Trocadéro, Athéna, Toledo ou encore Brémontier.
Comme un décor de cinéma à Arcachon – Crédit photo: Patrick Nouhailler – Flickr
Le soleil a repris sa place légitime dans le ciel lorsque vous arrivez, presque par inadvertance, au Parc Mauresque. Refuge enchanteur au cœur de la ville, il a été transformé en arboretum en 1992, sans pour autant dénaturer son influence anglaise originale. Arbres centenaires, théâtre de verdure, massifs fleuris, cascades dans les rochers, jardin d’enfants et même un petit kiosque du 19e composent le décor du lieu. Parmi les plantes et les arbres, vous remarquez des pins maritimes, des ginkos et des liquidambars. Depuis 1987, une extraordinaire roseraie complète l’ensemble et contribue encore plus à sa magie.
Vous profitez de la vue magnifique qu’offre l’endroit lorsqu’Alexia vous signale la présence d’un ascenseur, qui vous mène en un rien de temps un peu plus bas, à la ville d’été. Par chance, il s’agit aussi du centre-ville d’Arcachon, qui se prolonge jusqu’à la plage, entre les jetées d’Eyrac et de la Chapelle. Votre curiosité devient alors plus primitive, dictée par la faim, car il est déjà 13 heures. Un seul objectif : un bon petit restaurant, si possible avec terrasse, celui dont rêvait votre mari la veille. Tout vient à point à qui sait attendre.
Lundi 10 août
Journée courses et farniente dans la villa. Il faut beau, il fait chaud, le centre commercial de La Teste déborde de clients, mais vous prenez votre mal en patience, d’autant plus que les merguez et les chipos affichent une promotion toujours bonne à prendre.
De retour dans votre villégiature, vous constatez que si la villa est mitoyenne, le barbecue l’est aussi. Le prétexte est excellent pour nouer contact avec vos co-vacanciers, qui ont eux aussi préparé leur stock de saucisses. À la bonne franquette, les deux familles décident de faire table commune. Pendant que Christophe débouchonne bruyamment une bouteille de Bordeaux rosé, vous vous enquérez de l’origine géographique de vos nouveaux amis. Bon, votre sourire reste figé lorsqu’ils vous apprennent qu’ils habitent à Gentilly, et même à trois rues de chez vous.
« Ah ben, le monde est petit ! » déclare votre homme, la bouteille à la main.
Guillaume, qui vient pourtant de faire ses adieux définitifs par Skype avec Christyntje, retrouve le sourire après avoir été présenté à Margaux, la jolie jeune fille de vos voisins. Pour le coup, vous êtes plutôt contente qu’ils soient originaires de Gentilly.
Tout au long de l’après-midi, les rires des enfants dans la piscine, le chant des cigales et la chaleur du soleil vous apaisent l’esprit et le corps. Seuls les cris caverneux de Guillaume vous obligent à ouvrir un œil de temps en temps. Sa technique de séduction vous échappe complètement.
Mardi 11 août
Passer quelques jours de vacances à La Teste sans même gravir la dune du Pilat paraît inconcevable à Alexia. Grâce aux conseils avisés du propriétaire, vous privilégiez les vélos à la voiture et vous longez, sur une belle piste cyclable, la D259 qui vous mène directement jusqu’au monstre de sable.
Vous esquissez un large sourire en constatant l’embouteillage qui s’est formé, sur plusieurs centaines de mètres, obligeant les automobilistes à patienter de longues minutes.
« Au moins une demi-heure » estime Guillaume, le souffle court à cause du pédalage.
Manque de chance pour les conducteurs, le panneau du parking de la dune annonce complet, obligeant tout ce beau monde à trouver une place en lisière de forêt et assez loin du site.
Gravir la dune vous rappelle vos souvenirs d’enfance. Force est de constater que la magie du lieu opère toujours, à regarder la joie et la précipitation d’Alexia et de Guillaume, lancés dans une course effrénée. Tiendront-ils la cadence sur 107 mètres ? Pas sûr.
Au sommet, malgré la foule, le paysage de l’entrée du Bassin d’Arcachon et du banc d’Arguin se révèle majestueux. Les parapentes multicolores, toujours nombreux en cette période de l’année, donnent parfois l’impression de se frôler dangereusement.
« Il vont crasher, c’est sûr » fait remarquer Guillaume, qui filme avec son smartphone le ballet des oiseaux de toile, en attente d’un improbable accident.
Après la descente du gros tas de sable, plus rapide et plus fun, vous acceptez de bon cœur de poser devant l’objectif de votre mari à l’entrée du camping de la Dune, qui a servi de décor à la série de films populaires Camping, avec Franck Dubosc. D’ailleurs, vous constatez tout de suite que vous n’êtes pas les seuls à avoir eu cette idée.
Mercredi 12 août
Même en vacances, Alexia considère que le mercredi est la journée des enfants. Après avoir épluché la documentation touristique laissée dans la villa, elle procède à une sélection rigoureuse du parc de loisirs susceptible de répondre à ses attentes. La Coccinelle à Gujan-Mestras ? Pas mal, mais on dirait que le parc se destine surtout aux plus petits. L’Aqualand Bassin d’Arcachon, situé juste à côté ? Mouais, mais ça oblige à être mouillée tout le temps.
Sur votre application Google Maps, vous venez à son aide et vous identifiez, dans le même périmètre, Kid Parc Ile d’Aventures, qui propose des attractions, des jeux et même des spectacles. Largement de quoi passer une journée de détente. Alexia se saisit de votre smartphone, ouvre de grands yeux et finit par vous regarder, visiblement conquise.
De son côté, votre fiston Guillaume accepte l’invitation de vos co-vacanciers de s’initier au surf à la page du Grand Crohot. Les quelques écoles présentes sur place assurent les cours et fournissent le matériel et les combinaisons.
Pour vous et Alexia, c’est une vraie journée de vacances, ponctuée de rire et de complicité.
À votre retour à la villa, le bilan est plus mitigé s’agissant de Guillaume.
« En deux heures, j’ai compté 28 chutes dans la mousse ! Il a un don, aucun doute » vous raconte, hilare, le père de Margaux. Un rapide coup d’œil en direction de Guillaume confirme votre crainte : il fait la tronche comme il ne l’a jamais faite, d’autant plus que vous apprendrez plus tard que Margaux s’est parfaitement bien débrouillée, presque prête à partir à l’assaut des vagues. S’il avait nourri l’ambition de l’impressionner sur la planche, c’est raté. Son amour propre accuse une chute d’au moins 40%, mais il s’en remettra.
Jeudi 13 août
Le temps gris et la chute assez brutale des températures vous obligent à improviser. Après un nouveau conseil de famille (bien sûr sans Guillaume, qui essaye de renouer avec Christyntje via WhatsApp), vous optez pour une visite thématique du bassin d’Arcachon, celle des cabanes.
Contrairement à ce qu’auraient pu attendre votre mari et votre fille, ce ne sont pas les cabanes ostréicoles qui ouvrent le bal, mais celles de Biganos.
« Pouah, ça sent pas bon ! » s’exclame Alexia dans la voiture. Effectivement, une odeur de choux mal cuits et d’œuf pourri envahit rapidement l’habitacle. Soupçonneuse, vous tournez machinalement la tête vers votre mari, qui vous regarde, étonné. Allez, une rapide recherche sur Internet vous apprend que Biganos (en fait Facture, située à côté) accueille l’usine Smurfit Kappa, dédiée à la production de papier kraft, mais aussi réputée pour générer cette désagréable odeur, due au sulfure d’hydrogène (oui, celui qui entre dans la composition des boules puantes).
Arrivés au port de Biganos, Christophe continue de renifler ses vêtements et ordonne de laisser toutes les vitres de la voiture baissées. Pour votre part, vous êtes déjà sous le charme de l’endroit.
Le port se situe sur le delta de la Leyre, influencé par le Bassin, qu’il relie, et la rivière, qui l’alimente. Ici, les poissons de mer et d’eau douce se retrouvent dans une eau saumâtre, que l’on dit d’excellente qualité. Les bateaux de plaisance remontent parfois l’Eyre pour rejoindre le bassin, à travers un paysage sauvage et préservé, où les roseaux, les saules et les baccharis se développent en toute quiétude.
« On aurait pu faire une balade en canoë », regrette Alexia en voyant les petites embarcations jaunes rangées sur la rive.
C’est vrai, mais la découverte des cabanes multicolores vous incite plutôt à vous en approcher. Ces petites maisons de bois ont été construites par les paysans de Biganos, qui abandonnaient un peu leurs terres en hiver pour se consacrer à la pêche. Elles permettaient de stocker le matériel, de préparer les repas et de faire face aux intempéries (et plus difficilement aux épisodes de crue).
Les cabanes n’ont été peintes que bien plus tard, lorsque le port a été classé en zone protégée dans les années 1990. Cette multitude de couleurs participe à la beauté de l’endroit, qui cherche à rester confidentiel.
Port de Biganos – Crédit photo: FranceSudOuest
Ce moment de quiétude vous accompagne tout au long du trajet jusqu’à Andernos-les-Bains, réputé pour son port ostréicole de 44 cabanes. La visite vous permet d’en apprendre davantage sur le processus d’affinage et de finition des huîtres. Alexia s’étonne de la présence de ces nombreuses piscines, mais vous lui indiquez qu’il s’agit en fait de bassins dégorgeoirs, remplis d’eau de mer à la qualité irréprochable. C’est d’ailleurs la dernière étape avant la consommation.
« Et si justement on allait en déguster une p’tite douzaine, avec un bon verre de blanc sec ? » propose votre mari.
« Ah beurk, j’aime pas les huîtres ! » proclame Alexia. « J’espère qu’ils ont un menu enfant. »
Vous lui expliquez que les cabanes ne sont pas des restaurants, mais des lieux de vente gérés par les producteurs. Elle pourra quand même se régaler de crevettes, de bigorneaux et même de pâté !
Sur la terrasse en bois, le deuxième verre d’Entre-Deux-Mers vous tourne un peu la tête. Vous appréciez votre repas, la vue magnifique du Bassin, le retour des bateaux de pêche et l’ambiance détendue du lieu. Seule Alexia semble contrariée.
« J’ai encore faim », finit-elle par avouer.
Pas de souci. Après le déjeuner, vous décidez de longer la plage d’Andernos jusqu’à la jetée, derrière laquelle se tiennent suffisamment de crêperies, restos ou pubs pour sustenter un régiment. Votre fille se calme assez rapidement après avoir englouti une crêpe qui déborde de Nutella et de Chantilly.
C’est le moment d’impressionner votre petite famille en lui annonçant le départ imminent du bateau qui vous mènera jusqu’à l’île aux Oiseaux, dernière étape de votre parcours thématique. C’est fois-ci, ce sont les célébrissimes cabanes tchanquées du bassin qui attireront votre curiosité et votre objectif photo.
Juste le temps de recevoir un bisou admiratif de votre fille et vous vous dirigez au petit trot vers la jetée Louis David, qui, par manque de chance, est la plus longue du Bassin avec ses 232 mètres. Au bout, un petit bateau attend ses derniers passagers avant de mettre le cap à l’ouest.
Pendant le trajet, vous expliquez à Alexia que les cabanes tchanquées constituent en quelque sorte l’identité du bassin d’Arcachon. Elles portent ce drôle de nom en référence aux chancas, les échasses en gascon puisque les deux maisons reposent sur des pilotis.
La toute première a été édifiée sur un banc de sable en 1883 par Martin Pibert, ostréiculteur. Elle servait avant tout à surveiller les parcs à huitres, en offrant une impressionnante perspective du domaine ostréicole. Une grosse tempête la désagrège en 1943 et ses quelques vestiges (essentiellement les piliers) se découvrent à marée basse.
Néanmoins, le Bassin ne reste pas longtemps privé de cabane tchanquée puisqu’un charpentier d’Arcachon, Landry, entreprend la construction d’une nouvelle au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Reconnaissable grâce à sa teinte marron et ses volets rouges, elle se situe non loin de la première, dont elle reprend l’architecture.
En 1948, c’est au tour de Julien Longau, maire-adjoint aux travaux de La Teste et entrepreneur, d’ériger la sienne, juste à côté de celle de M’sieur Landry.
Bien sûr, vous les avez vues des dizaines de fois en photo ces fameuses cabanes tchanquées, mais les observer à toute proximité vous impressionne quand même. C’est un peu le sentiment d’approcher une star de cinéma.
« On peut les visiter ? » demande Alexia, elle aussi subjuguée.
« Non, elles sont fermées au public » répondez-vous, un peu désolée.
La maison aux volets blancs – Crédit photo : Grand Parc – Bordeaux – CC BY 2.0
Il s’en est pourtant fallu de peu, puisque la deuxième maison, cédée en 1988 à la commune de La Teste, devait se transformer en musée, après avoir reçu de très importants travaux. Mais le projet n’a pas enthousiasmé le nouveau maire élu en 2008, ce dernier n’envisageant que les contraintes liées aux visites : marées, navettes, nombre réduit de visiteurs.
Si les cabanes tchanquées attirent tous les regards, il convient de rappeler quand même que l’ile aux Oiseaux en accueille une cinquantaine d’autres, réparties entre différents « quartiers » : Port de l’Île, Afrique, Îlot, Saous et Truc Vert. Certes, elles ne sont pas dotées de piliers, mais leur charme reste intact.
De retour à la villa, Alexia se charge de résumer votre journée à vos voisins avant de rejoindre son frère et Margaux dans la piscine. Une douce soirée estivale s’annonce.
Vendredi 14 août
C’est le dernier jour de vos vacances en Gironde et vous constatez que vous n’avez pas encore posé la serviette sur une plage du littoral.
« C’est quand même un peu dommage » fait remarquer votre mari, qui regarde tristement son maillot de bain tout neuf.
Soit, mais vous n’envisagez quand même pas la journée entière sous le parasol. Un compromis s’impose en conseil familial. La matinée se consacrera à la visite de la réserve ornithologique du Teich, située à quelques kilomètres, et l’après-midi permettra de rejoindre la plage de la Lagune, au Sud de la dune du Pilat.
Afin d’inciter votre fiston à vous rejoindre, vous promettez un très bon déjeuner au restaurant de la plage, réputé pour ses gigantesques burgers.
« Est-ce que Margaux peut venir ? » qu’il demande, sans même vous regarder.
« Si elle aime les oiseaux. »
Ouverte en 1972, la réserve s’étend sur une grosse centaine d’hectares. Son environnement se compose de prairies, de petites forêts, de lagunes et bien sûr de marais maritimes, au regard de sa proximité avec le Bassin d’Arcachon.
La réserve offre l’opportunité, pour les visiteurs, d’observer les 363 espèces ou sous-espèces d’oiseaux qui la fréquentent lors des épisodes de migration. On peut notamment y voir des cygnes chanteurs, des bernaches du Canada, des canards à front blanc, des hirondelles rousselines, des goélands et même des chouettes hulottes.
Certes, l’été n’est peut-être pas la saison idéale d’observation puisque deux grandes périodes remplissent le calendrier de réservations de la réserve :
– La migration prénuptiale, de fin janvier à début juin. – La migration postnuptiale, de juin à décembre.
Néanmoins, la diversité des espèces qui viennent souffler quelques heures ou quelques jours à la réserve permet de les admirer tout au long de l’année. La période estivale est également celle de la fin de la nidification, au cours de laquelle les poussins de râle, nés sur place et devenus plus forts, quittent le nid pour affronter leur destin.
Un râle d’eau et son petit, aperçus à la réserve du Teich – Crédit photo : Cédric Deplanque – Flickr
La visite s’organise autour d’un sentier en boucle de 6 km, permettant de traverser tous les types de paysage.
Armée de ses jumelles, Alexia se montre ravie, d’autant plus lorsqu’elle aperçoit la première des vingt cabanes d’observation.
« Maman, tu aurais pu l’inscrire dans notre programme d’hier ! »
Charmante enfant. De son côté, Guillaume fait mine de viser les lointains oiseaux, un œil ouvert, l’autre fermé.
« Avec un fusil de chasse, on ferait un beau carton ici ! » plaisante-t-il.
Vous vous promettez, une fois rentrée à Gentilly, de faire des recherches approfondies sur l’âge bête qui touche les ados, le vôtre en étant particulièrement victime.
Trois heures plus tard, le petit groupe sort enchanté de la réserve. Votre mari a pu profiter de son objectif à longue focale, même si les premières photos qu’il vous montre semblent un peu floues.
« Mais non ! » rétorque-t-il vexé.
En début d’après-midi, après avoir gavé les enfants de hamburgers, de frites et de glaces, vous atteignez enfin votre territoire hautement touristique : la plage. Et vous n’êtes pas déçue. Des centaines de vacanciers ont pris assaut du sable blond, en restant proches de la zone de baignade surveillée. C’est un feu d’artifice de parasols, de tentes Décathlon, de serviettes multicolores et vous vous dites que c’est aussi ça, les vacances.
Ravie, vous trouvez un périmètre à peu près convenable, pas trop éloigné de l’eau.
« Il paraît qu’il y a des naturistes pas très loin d’ici, c’est sympa » annonce Guillaume à Margaux, qui se contente de lever les yeux au ciel.
« En tout cas, il n’y a pas de vagues et tu ne vas pas pouvoir surfer. C’est pas de chance » lui rétorque son père.
Margaux affiche un grand sourire.
Alexia s’est déjà rapprochée de l’océan pour chercher de l’eau et entreprendre la construction d’un château de sable. Votre mari regarde désespérément l’écran de son appareil photo pour constater que TOUTES ses photos sont floues. Guillaume et Marion se précipitent vers la mer, où ils resteront longtemps.
Quant à vous, vous vous réjouissez du spectacle que peut offrir une plage en pleine saison estivale. Des enfants qui rient, d’autres qui courent avec les parents derrière, qui courent aussi en criant, les MNS qui utilisent leur sifflet toutes les 10 minutes (d’ailleurs, l’un d’eux a concerné Guillaume), les familles nombreuses, les jeunes couples qui s’embrassent sous le soleil, les grands-parents qui longent la plage, les pieds dans l’eau, les hommes un peu trop gros qui rentrent le ventre, les femmes qui décident finalement de se passer du haut de leur maillot de bain, les visages rouges frappés un coup de soleil…
Bref, vous nagez en plein cliché et ça vous ravit.
Samedi 15 août
Il est 10 heures et vous terminez l’inspection de votre appartement en compagnie du propriétaire, qui vous rend votre chèque de caution.
La voiture a englouti tous vos bagages.
Guillaume s’attarde auprès de Margaux, dont les vacances se terminent. Peut-être se retrouveront-ils à Gentilly. Peut-être pas.
Pour votre part, une semaine supplémentaire de congés payés vous attend dans les Cévennes. Une charmante location au milieu de nulle part, avec une grande piscine (non mitoyenne cette fois) et, paraît-il, une vue extraordinaire sur les collines et les forêts.
Ce seront des vacances plus paisibles et plus familiales. Bien sûr, vous êtes ravie de cette perspective, mais, bizarrement, après que votre mari ait enclenché la première et que la voiture ait parcouru ses premiers mètres, vous continuez de fixer le rétroviseur, le cœur un peu serré, alors que la villa s’éloigne.
« On pourrait revenir en Gironde l’année prochaine, ici ou dans un autre lieu » proposez-vous enfin à la famille, qui approuve immédiatement votre idée. Seul Guillaume reste complètement détaché, les yeux rivés sur son smartphone. Il faut dire que le père de Margaux vient de lui envoyer les photos de sa session de surf.
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