Premier volet de notre série consacrée aux spécialités apéritives conçues et fabriquées dans le Sud-Ouest. Aujourd’hui, c’est la Dordogne qui nous ouvre son buffet.
Olivier Sorondo 2 mai 2020 – Dernière MAJ : le 1 avril 2021 à 13 h 54 min
Crédit photo : Château de Monbazillac
NB : Cet article n’est pas un publirédactionnel. Aucune rétribution n’accompagne la citation des produits ou la publication des liens hypertextes, précisés à seul titre informatif.
Valeur sûre du bien-manger, le Périgord se doit quand même de maîtriser l’art de l’apéritif. Il donne en quelque sorte un premier aperçu du festin qui attend le convive, lui ouvre gentiment l’appétit, installe un moment de convivialité et, surtout, l’initie aux produits locaux qui accompagnent aussi la cuisine traditionnelle.
Il va sans dire que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Il convient donc de découvrir ces apéritifs avec la modération qui s’impose.
La noix comme ingrédient incontournable
En Dordogne, on le sait, la noix intervient dans de nombreux plats et desserts. C’est fort logiquement qu’on la retrouve dans les boissons apéritives.
Ainsi, le célèbre Sarlanoix®, de la Distillerie du Périgord, s’impose presque naturellement sur les tables périgourdines. Créé pour rendre hommage aux énoiseuses il y a 150 ans, le doux breuvage est élaboré à partir de la macération d’écorces de noix vertes dans de l’eau-de-vie, à laquelle on ajoute du vin blanc moelleux.
Son goût sucré et ses arômes de noix pourraient inciter à renouveler sa dégustation, mais on reste vigilant. Le Sarlanoix s’affiche quand même à 16% d’alcool, ce qui n’est pas rien.
En concurrence, la Distillerie La Salamandre propose un produit équivalent, mais estampillé bio.
Le Quinquinoix, vieilli cinq ans en fût de chêne, mérite aussi d’être cité, même si sa zone de production se déporte légèrement vers la Corrèze.
La Dordogne, c’est aussi la terre de la truffe et de la châtaigne. Une enquête rapide nous confirme qu’elles entrent également dans la composition d’apéritifs locaux, à l’instar du Truffier (fabriqué par la Distillerie La Salamandre). Conçu sur la base d’un mélange d’infusion de truffes du Périgord et de vin liquoreux, on le déguste bien frais. Il peut aussi se justifier dans un cocktail original ou parfumer une sauce dédiée à un filet de poisson.
Quant à la châtaigne, au goût robuste s’il en est, elle se révèle également en macération, selon la même recette que la truffe. La production de cet apéritif revient aux deux distilleries précédemment citées
L’identité du Monbazillac
Le célèbre vin blanc liquoreux, produit non loin de Bergerac, contribue en tout premier lieu à la réputation de la Dordogne en matière vinicole.
S’il est apprécié pour accompagner un foie gras, un poulet à la crème ou un roquefort, il l’est tout autant à l’apéritif.
La récolte intervient lorsque la pourriture noble, ou plutôt la flétrissure, envahit le raisin. Le dessèchement des grains, sous l’effet du champignon botrytis cinerea, entraîne une concentration des sucres et des acides naturels. Le cahier des charges impose d’ailleurs une richesse en sucre au moins égale à 221 grammes par litre de moût.
Cette saveur sucrée dont peut s’enorgueillir le Monbazillac, sans même mentionner son bouquet d’arômes de miel ou de fleurs, participe grandement à son succès.
Servi frais, le vin se veut agréable à boire, même s’il développe un goût puissant que contrebalance une certaine suavité.
Ne pas oublier les brasseurs locaux, enfin !
À l’instar de nombreux autres départements, la Dordogne a profité de l’émergence d’une nouvelle génération de brasseurs, soucieux de qualité et de proximité.
Ainsi, la brasserie La Margoutie, située à Blis et Born, propose une bière bio, non filtrée, non pasteurisée et refermentée en bouteille. La gamme s’étend de la bière blanche à la bière noire, en passant par la blonde, l’ambrée et la brune. De quoi contenter tous les amateurs.
Crédit photo: Brasserie La Margoutie
C’est dans le joli et surélevé village de Limeuil que s’est installée la brasserie artisanale La Lutine. L’entreprise est d’ailleurs ouverte au public toute l’année, ce qui permet de rencontrer les trois gérants et de découvrir leur production, dont la bière à la noix ou même la bière à la spiruline. Comme il se doit, la production est bio.
La Brasserie la Chavagn’, localisée près de Coly, se distingue quant à elle par sa production de craft beers et de bières fruitées, dont celle à la framboise fraîche de Corrèze.
Enfin, la BAM (Brasserie Artisanale de Marsac) repousse les limites en proposant depuis le mois de mai 2020 une bière au… chocolat.
Sans alcool, l’apéro est plus fol
Les enfants, les femmes enceintes ou toutes celles et tous ceux qui n’apprécient pas l’alcool doivent aussi passer un bon moment.
Ainsi, la Ferme du Puy, spécialisée dans la fabrication artisanale de jus de fruits biologiques en Périgord-Limousin, propose un jus de pommes bien équilibré dans son rapport sucre/acidité. On y trouve aussi d’autres mélanges de jus de pommes avec des fruits rouges, comme la fraise, la framboise et le cassis. La ferme a également créé le Pom’Kibul, un pétillant de pomme qui devrait plaire aux enfants.
Et pourquoi ne pas se laisser tenter par un sirop de verveine, de sarriette, de lavande et même de citronnelle chinoise ? C’est précisément la spécialité de l’horticultrice Catherine Perez, installée dans le Lot. Ses produits, estampillés « Le jardin de Cathy », offrent une large gamme de saveurs plutôt originales, comme la menthe/chocolat, le basilic ou la mélisse. On peut bien sûr les déguster coupés à l’eau fraîche, mais aussi les utiliser en pâtisserie ou lors de la fabrication de drôles de sorbets.
Qu’est-ce qu’on grignote avec tout ça ?
Franchement, peut-on envisager de partir à la découverte de ces boissons locales en ouvrant un sachet de cacahouètes industrielles ? Non et non. Un petit assortiment de toasts délicatement recouverts d’un foie gras fermier semble déjà mieux convenir.
Le Périgord étant le pays de la noix, il peut être judicieux de privilégier tout simplement des cerneaux, qui plus est s’ils bénéficient de l’AOC.
Si l’on décide mettre la main à la pâte, de délicieuses recettes sont disponibles sur Internet, comme le Cabécou du Périgord aux trois couleurs ou les mignardises au foie gras et à la truffe.
On trouve enfin dans le commerce des produits tout prêt, à l’instar de l’en-cas de canard aux queues d’écrevisses ou des petites saucisses de Toulouse confite et leur truffe noire du Périgord.
L’apéritif local, qui privilégie les producteurs de proximité, constitue un agréable préambule au repas, lui-même dédié au même territoire. En Dordogne, la diversité des ressources et le long savoir-faire des artisans encouragent plutôt cette goûteuse ambition.
Disons-le franchement : l’homme de Cro-Magnon n’était pas vraiment réputé pour le soin apporté au ménage de sa grotte. Cette absence de rigueur domestique a au moins représenté l’opportunité de retrouver des coques de noix datant de plus de 17 000 ans dans les habitats de la vallée de la Vézère, preuve que nos ancêtres s’en régalaient déjà.
De fait, la noix s’impose parfois dans l’histoire locale. Les paysans l’utilisent pour payer leurs dettes jusqu’au Xe siècle. Au XIIIe siècle, les moines de l’abbaye citersienne de Dalon reçoivent de l’huile de noix comme acquittement des baux. Un siècle plus tard, les noix sont considérées comme une importante source de revenus par certains châtelains.
Néanmoins, la noix a somme tout connu une histoire relativement discrète de longs siècles durant. Comme l’écrit Pierre Guillaume, professeur émérite en histoire contemporaine à l’Université de Bordeaux 3, dans l’excellent ouvrage Les produits des terroirs aquitains (Revue de l’Agenais – 2009) : « La noix et les variations de sa production n’ont pas marqué l’histoire comme ce fut le cas pour le blé et autres céréales ou, plus tard, en Irlande notamment, pour la pomme de terre. L’explication de cette discrétion tient au fait que la noix n’a été traditionnellement pour les producteurs qu’une ressource d’appoint et qu’elle n’a jamais constitué pour les consommateurs le fond de leur alimentation. Elle n’a ainsi jamais eu l’importance qu’ont pu avoir, dans les régions de production et de consommation, l’olive ou même la châtaigne. »
Aux XVIIIe et XIXe siècles, l’huile de noix est surtout utilisée pour l’éclairage ou la fabrication de savons. En cuisine, les réticences sont plus nombreuses, notamment à cause de sa propension à rancir rapidement en cas d’exposition à la lumière et à la chaleur. De plus, l’huile n’est pas adaptée à la cuisson, « ce qui explique qu’elle soit absente de tous les livres de cuisine puisque son utilisation ne se conçoit que pour les salades » précise encore Pierre Guillaume.
Il n’en demeure pas moins que l’huile de noix rencontre un certain succès commercial, en profitant de l’activité foisonnante du port de Bordeaux, où est organisée l’exportation vers l’Angleterre, l’Allemagne ou encore les États-Unis.
Le XIXe siècle est moins souriant. En 1830, les températures hivernales polaires ravagent les noyeraies. L’apparition de nouvelles huiles (colza…) ne contribue pas à dynamiser les ventes, pas plus que l’utilisation massive des lampes à pétrole, qui remplacent celles alimentées en huile de noix.
Les producteurs reviennent progressivement au fruit basique et commencent à exploiter son cerneau. À la fin du XIXe siècle, les États-Unis commandent des quantités importantes de noix du Périgord et du Dauphiné.
« V’nez énoiser, qu’y disaient. Ce sera drôle, qu’y disaient. » – « Tu me casses les noix, Joséphine, et, bizarrement, ça fait pas avancer le travail. »
Dans les années 1950, de nouvelles noyeraies sont plantées. Il est décidé d’introduire dans le Sud-Ouest la franquette du Dauphiné, une noix jugée plus résistante. Elle concerne aujourd’hui plus de 70 % de la récolte locale.
Quatre variétés de noix…
Même si la franquette s’impose de plus en plus auprès des producteurs, la noix du Périgord comprend quatre variétés distinctes, qui contribuent à sa renommée.
On trouve d’abord la marbot, très précoce, à la coque mince et fragile, que l’on vend fraîche et que l’on consomme assez rapidement. Son goût est très fin.
La rustique corne (ou corne du Périgord) est une noix réputée fort goûteuse. On la reconnaît grâce à la taille moyenne de sa coque et à la blancheur de son cerneau. On peut la conserver plus longtemps que la marbot.
La grandjean (ou grosjean) offre une coque bien plus imposante que la rustique corne. On peut facilement extraire le cerneau, que l’on dit très parfumé. Au goût, la grandjean présente un soupçon d’amertume.
Enfin, la franquette, originaire de Notre-Dame-de-Losier, en Isère. Introduite il y a une soixantaine d’années dans le Sud-Ouest, elle se présente sous la forme d’une grosse coque. Ses qualités gustatives ne sont plus à démontrer et les amateurs apprécient son arrière-goût de noisette.
… Et quatre régions de production
Si la noix du Périgord est historiquement liée à sa région naturelle, la zone de production comprend aujourd’hui le Quercy (dans le Lot) et les départements de la Corrèze et de la Charente. Le regroupement de ces terroirs a permis de développer 7 500 hectares de vergers, qui se développent sur des sols argilocalcaires du secondaire.
Une attention toute particulière a été portée aux lieux d’implantation. Ainsi, les vallées non gélives et les coteaux ne dépassant pas 500 mètres d’altitude ont été privilégiés, offrant aux noyers les conditions idéales de croissance. Des investissements importants ont été réalisés, afin d’encourager l’exportation des noix vers différents pays européens, mais aussi contrer la suprématie de la Chine et des Etats-Unis, qui produisent chaque année 540 000 tonnes de noix en coque (sur une production mondiale de 1 million de tonnes). La France produit quant à elle 30 000 tonnes par an, dont 15 000 tonnes issues du Dauphiné et du Périgord…
Un produit récompensé par l’AOC
La noix du Périgord, c’est bon et on peut la déguster de mille et une façons. La noix fraîche, par exemple, est un vrai régal. Récoltée à maturité dès la mi-septembre, séparée de son brou (chair du fruit), on peut l’acheter aussitôt et la consommer rapidement.
La noix sèche, plus facilement accessible dans le commerce, présente autant d’arguments gustatifs. On la récolte dès le début du mois d’octobre, lorsqu’elle tombe naturellement des arbres. Lavée puis passée dans des séchoirs d’air chaud, elle se conserve sur une plus longue durée, pour peu qu’on l’entrepose dans un endroit frais et sec.
Le cerneau de noix du Périgord (ou amande) ne demande aucun effort puisqu’il a déjà été extrait de la coquille. On peut le manger comme ça, brut de décoffrage, ou l’utiliser comme accompagnement de salades, fromages et desserts.
Cette constante quête de la qualité, menée depuis des années par les producteurs, a (enfin) été récompensée en 2002, lorsque l’Appellation d’Origine Contrôlée a publié son décret permettant ainsi à la noix du Périgord de rejoindre le cercle très fermé des produits de qualité. En 2004, l’AOP est venue confirmer ce savoir-faire.
Les passionnés ne manqueront pas d’emprunter, au moins une fois dans leur vie, la route de la Noix du Périgord, qui permet de partir à la découverte de son terroir. Ils trouveront sur leur chemin des producteurs, des restaurants, des marchés locaux ou des musées consacrés à ce petit fruit à coque.
C’est à Saint-Aulaye que se tient la foire – Crédit photo : Tim Jokl – CC BY-NC 2.0 – Flickr
Saint-Aulaye – Place du Champ de Foire – 12 septembre 2020
Tél. 05 53 90 81 33 – Web: : www.saint-aulaye.com
Entrée gratuite
Le hameau de la Latière, à proximité de Saint-Aulaye et aux abords de la dense forêt de la Double, voit sa tranquillité chamboulée au printemps et en septembre lorsque se tient sa célèbre foire, qui attire à chaque fois un public fidèle et (très nombreux).
Il faut quand même dire que la foire, inscrite à l’Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France, jouit d’une solide réputation séculaire depuis le Moyen-Âge, qui vaut toutes les campagnes de marketing.
Au printemps, c’est la fête qui prend ses aises grâce aux manèges, comptoirs de loterie, stands de tir ou ateliers de dégustation, sans oublier la présence des artisans et des brocanteurs. Bien sûr, le terme de foire ne serait pas justifié sans la présence des bestiaux (oies, canards, vaches, chevaux…).
En septembre, on parle de foire d’automne, organisée sur une seule journée : concours de chiens guides de troupeaux, rando pédestre dans les environs, vide-greniers, exposition de matériel agricole ancien, foire primée, marché des producteurs et des artisans.
Si vous souhaitez casser la croûte sur place, il est conseillé de réserver.
Enfin, l’événement sera organisé dans le respect des protocoles liés au Covid-19.
Le terroir périgourdin est riche et généreux et l’harmonie de ses mets et vins en fait une région systématiquement citée comme gastronomique. Truffe noire, foie gras d’oie et de canard, fruits et légumes… Parmi la grande variété de produits, trois présentent de hautes qualités diététiques : la noix, le cèpe et la châtaigne.
Dr A.B. 26 janvier 2020 – Dernière MAJ : le 16 avril 2020 à 15 h 27 min
La nature périgourdine est l’amie de notre organisme – Crédit photo : Owen Mathias – Flickr
La noix, une protection des maladies cardio-vasculaires
La culture du noyer est une longue tradition périgourdine. Au XIe siècle, certaines redevances étaient déjà payées en setiers de noix. À la suite de la maladie du ver à soie et de l’apparition du phylloxéra au XIXe, le noyer est cultivé de façon intensive, particulièrement en Périgord.
Dans cette région, les noix sont de petits calibres et présentent une coquille tachetée ; elles produisent une excellente huile. Riche en lipides (+ de 60 %), remarquable pour la qualité et la richesse de ses protéines, éléments minéraux et vitamines, la noix peut être consommée fraîche ou sèche. Mais attention, après le début de la récolte, fin septembre, la noix fraîche doit être consommée rapidement ou conservée en réfrigérateur. Sèche, on peut la manger tout au long de l’année.
À la suite de recherches effectuées par la faculté de pharmacie de Bordeaux, les résultats ont été particulièrement intéressants. Ils montrent en effet que les personnes qui consomment des noix ou de l’huile de noix tous les jours ont un taux de cholestérol HDL (le bon cholestérol) plus élevé que les » non-consommateurs « . Or, cette augmentation est un facteur de protection vis-à-vis des maladies cardiovasculaires. Toutefois, riches en calories, un apport de 30 à 50 g par jour pourrait s’avérer suffisant et raisonnable.
Les cèpes, plaisir et santé réunis !
Les cèpes ne sont pas seulement des mets de choix. Très sains, ils contribuent à notre équilibre et à notre bonne santé. Seules les personnes dont l’appareil digestif est un peu susceptible risquent de plus ou moins bien supporter les champignons sauvages, les plus riches en fibres.
En dehors de cela, les responsables de la Fédération française de cardiologie estiment que les cèpes peuvent être servis sans restriction dans la grande majorité des régimes : surpoids, diabète, excès de cholestérol, hypertension… Ce n’est pas surprenant. Composés à 90% d’eau, ils sont peu caloriques et n’apportent en moyenne qu’une quinzaine de calories pour 100 g. Mieux encore, elles sont apportées presque en totalité sous forme de protéines, de vitamines et de sels minéraux.
Sauvages la plupart du temps ou cultivés sur couches, les cèpes sont en effet très riches en vitamines du groupe B et en vitamines PP. Ils sont ainsi bénéfiques pour le système nerveux et la peau.
Le cèpe de Bordeaux aiment bien les forêts du Périgord – Crédit Photo : Matthieu Brochon -CC BY 4.0
En moyenne, 100 grammes de cèpes suffisent aux besoins journaliers en vitamines B1, B2 et B3. En revanche ils sont pauvres en vitamine C. Plus encore que des vitamines, ils vous apporteront du sélénium, réputé pour ses propriétés antioxydantes. Le sélénium est impliqué dans l’élimination des radicaux libres qui accélèrent le vieillissement cellulaire, et plusieurs travaux internationaux lui prêtent d’intéressantes propriétés. Il nous protégerait ainsi contre les maladies cardio-vasculaires, mais aussi contre certains cancers digestifs. Or les cèpes représentent l’une des principales sources alimentaires, devant même les huîtres dont c’est pourtant une des qualités principales. Il suffit de 50 grammes de cèpes pour satisfaire aux besoins de l’organisme pendant 24 heures ! Alors faites-vous plaisir et, pour une fois, sans modération !
La châtaigne, le plein d’énergie
La châtaigne constitua durant plusieurs siècles la base de l’autosuffisance alimentaire des communautés rurales périgourdines. Devenue synonyme de nourriture du pauvre, la châtaigne subsista longtemps à titre résiduel, jusqu’à connaître un nouvel essor à partir des années 80. Le regain d’intérêt dont elle bénéficie s’appuie entre autres sur sa qualité alimentaire et diététique. Le taux de glucide de la châtaigne sèche est de 73 % (40 % pour le fruit frais), soit une valeur supérieure à celle des céréales (blé, maïs, orge, seigle). Les teneurs en lipides, à hauteur de 5%, sont également plus élevées ; les protides (7,4%) sont au contraire plus bas. La châtaigne contient des acides gras libres, essentiellement l’acide linoléique, palmique, et oléique, éléments indispensables à la prévention des maladies hépatiques, sanguines et respiratoires.
L’apport vitaminique est constitué principalement par les vitamines B1 et B2 qui interviennent dans le métabolisme énergétique et de la vitamine C dont on connaît les vertus antiscorbutiques. Même si une quantité non négligeable, mais difficile à évaluer de façon précise et constante, disparaît au chauffage, les vitamines se retrouvent encore dans la farine de châtaigne.
Parfois, prendre une châtaigne peut s’avérer salutaire pour notre santé – Crédit photo : user:Fir0002 – GFDL 1.2
Enfin, le fruit sec contient de nombreux éléments minéraux : en quantité importante du potassium et du phosphore, en quantité moindre du soufre, du magnésium, du calcium et du sodium.
Le musée de la guerre au Moyen-Âge, arbalète it be
Logé dans les salles du célèbre château de Castelnaud, en Dordogne, le musée permet de découvrir près de 300 pièces d’armes, d’armures et d’artillerie, la plupart authentiques.
Olivier Sorondo 17 décembre 2019 – Dernière MAJ : le 21 septembre 2021 à 17 h 34
Crédit photo : Stéphane Mignon – Flickr
Une forteresse médiévale qui domine la vallée
Le château semble particulièrement bien disposé à accueillir le musée de la guerre au regard de son histoire tumultueuse. C’est au cours du 12e siècle qu’est posée sa première pierre, au sommet d’un python rocheux qui offre une vue incomparable et précieuse de la Vallée de la Dordogne. Propriété du seigneur cathare Bernard de Casnac, il est conquis lors de la croisade des Albigeois menée par Simon de Montfort, puis brûlé quelques mois plus tard sur ordre de l’archevêque de Bordeaux.
Une nouvelle forteresse est édifiée au 13e siècle. Le mariage de Magne de Castelnaud et de Nompart de Caumont, en 1368, fait de ce dernier le seigneur de Castelnaud et le propriétaire du château. En pleine guerre de Cent Ans, de Caumont soutient les Anglais. La forteresse est prise puis perdue par les Français à de nombreuses reprises, jusqu’à leur victoire finale en 1442. La famille de Caumont en reste cependant propriétaire et apporte de nombreux aménagements, s’agissant en particulier de la défense.
Ce ne sera pas du luxe, car les guerres de Religion n’épargnent pas la région, même si la réputation du redoutable capitaine Geoffroy de Vivans, chargé de défendre le château, contribue à calmer les ardeurs des catholiques (de Caumont ayant en effet choisi de soutenir la religion réformée).
Les aménagements se poursuivent au 16e siècle, mais la famille de Caumont décide finalement de s’installer dans son nouveau château de Milandes, plus confortable. Au fil des décennies, le château perd de sa superbe, jusqu’à être abandonné lorsqu’éclate la Révolution. Il faut attendre 1965 pour que les travaux de réhabilitation soient entrepris. Le château est classé aux Monuments historiques une année plus tard. Quant au musée, il ouvre ses portes en 1985.
Le poids de l’artillerie
De la terrasse au donjon, de la tour d’artillerie à la salle d’armes, le musée prend possession d’une grande partie du château pour présenter avec précision les multiples facettes de la guerre telle qu’on la menait au Moyen-Âge.
Alors, de quelle manière se trucidait-on jadis ? La guerre de Cent Ans (1337-1453) permet aux armes à feu de venir enrichir l’artillerie, qui s’appuie depuis le 12e siècle sur les armes à torsion et celles à balancier ou à contrepoids, parmi lesquelles il convient de citer le mangonneau. Cet engin offensif à contrepoids fixe impose certes des efforts soutenus pour rabattre le mât, mais permet d’envoyer de lourds projectiles contre les enceintes des châteaux. Un peu moins archaïque et plus précis, le trébuchet offre la possibilité de propulser les boulets contre, mais aussi au-delà des fortifications, ce qui contribue à sa réputation lors des sièges.
Répliques de trébuchet, mangonneau et pierrière, exposés sur la terrasse – Crédit photo : Jebulon – CC0
Le musée de Castelnaud se consacre également aux armes à torsion, utilisées depuis l’Antiquité, à l’instar de la grande arbalète à tour exposée sur la terrasse du château. D’une taille respectable, cet engin de défense peut envoyer des carreaux à plus de 200 mètres et transpercer trois hommes et un cheval.
On retrouve d’ailleurs de nombreuses autres arbalètes dans la salle basse du donjon, de plus petite taille et souvent utilisées pour la chasse. Ainsi, les arbalètes à jalet, qui projettent des billes de plomb ou d’argile pour assommer le petit gibier, ou les arbalètes à pied-de-biche, surtout destinées au tir des oiseaux.
Malgré son argument de puissance et de précision, l’arbalète ne s’est pas révélée stratégiquement opportune durant la guerre de Cent Ans. En cause : la lenteur de son rechargement. Alors qu’un archer peut décocher une douzaine de flèches à la minute, un arbalétrier n’en tire que deux. Les statistiques de la bataille de Crécy, en 1346, sont éloquentes à ce titre. Les 6000 archers anglais ont pu en moyenne tirer 70 000 flèches à la minute contre seulement 10 000 de la part des 5000 soldats français.
Enfin, le Moyen-Âge guerrier accueille avec plaisir les armes à feu, autrement plus puissantes que ses collègues à balancier ou à torsion. Dans la catégorie « poids lourd », on salue bien bas la bombarde, imposante bouche à feu capable de tirer un boulet de pierre de 350 kg sur plus de 200 mètres. Très utile pour détruire les remparts d’un château, elle se révèle assez imprécise et plutôt lente, ne permettant qu’un seul tir par heure.
Apparue plus tard, au 15e siècle, la couleuvrine (qui peut aussi être à main, ancêtre de l’arquebuse) est un canon plus précis et plus rapide. Les soldats utilisent également le canon veuglaire, une version moins éléphantesque que la bombarde, parfois monté sur roues, mais à la précision, là aussi, toute relative.
Le poids de l’artillerie
Lorsque l’artillerie a rempli son office, il convient quand même d’aller au contact de ces satanés Angloys. En position de défense, les fantassins ont recours aux armes d’hast, dont l’exemple le plus connu est celui de lance, qui leur permet de résister à la charge de la cavalerie adverse, voire même de lui faire subir des pertes importantes.
L’épée reste l’arme blanche la plus utilisée. Elle permet de transpercer le corps ennemi au terme d’un combat que l’on devine difficile et éprouvant, l’épée pesant un certain poids. Les combattants sont également dotés d’une dague, ultime recours si la situation se révèle très délicate.
En matière de protection, l’armure, ou plutôt l’harnois, ne se destine qu’aux combattants les plus fortunés. Contrairement à sa réputation, peut-être véhiculée par les films de cape et d’épée, son poids reste assez léger (entre 25 et 30 kg) et permet donc au chevalier de profiter d’une certaine aisance de mouvement. Le musée expose un exemplaire complet, doté d’un décor dit de facture Maximilienne, d’après le nom de l’empereur.
Pratique :
Adresse et contact : Château de Castelnaud – 24250 CASTELNAUD-LA-CHAPELLE – Tél. 05 53 31 30 00 Ouverture : Toute l’année – De 10h à 18h en février, mars et d’octobre au 11 novembre – De 10h à 19h d’avril à juin et en septembre – De 9h à 20h en juillet et août – De 14h à 17h du 12 novembre à fin janvier – De 10h à 17h pendant les vacances de Noël.
À la découverte du patrimoine périgourdin à travers ses sites les plus remarquables, pittoresques et, oui, disons-le, émouvants.
Olivier Sorondo – 11 avril 2016 – Dernière MAJ : le 1 février 2020 à 21 h 56 min
Château d’Excideuil
24160 Excideuil – Tél. : 05 53 52 29 79 – tourisme@naturellementperigord.fr Ouvert à la visite de mi-juillet à fin septembre mais certaines parties du monument sont accessibles toute l’année, et gratuitement en plus. Visites commentées gratuites en haute saison. Animaux acceptés. Fièrement dressée sur une impressionnante butte rocheuse depuis le XIIe siècle, à l’initiative des Vicomtes de Limoges qui souhaitaient garder un œil sur la route reliant Limoges à Périgueux et accessoirement étendre leur influence en Périgord, la forteresse se fit plus avenante et confortable à la Renaissance. Outre son allure spectaculaire, le château forme un ensemble architectural remarquable, qui mérite amplement d’allumer son appareil photo numérique (position « paysage »). L’on remarquera avec étonnement la présence de l’unique donjon carré du Périgord, le magnifique corps de garde, la cour d’honneur ou encore les tours jumelles, décidément très hautes. Le château en a connu des vertes et des pas mûres tout au long de son histoire, mais jamais Richard Cœur de Lion ne parvint à y pénétrer, malgré ses deux tentatives entre 1182 et 1184. Le point de vue sur la vallée de la Loue est exceptionnel.
La grotte de Tourtoirac
Les Combes – 24390 Tourtoirac – Tél : 05 53 50 24 77 – grotte@tourtoirac.fr Visites : de 9h30 à 19h30 en juillet et août, de 10h à 12h et de 14h à 18h en mai, juin et septembre, de 14h à 18h en avril et octobre, le week-end de 14h à 18h en mars et novembre. Ouvert pendant les vacances scolaires. Site accessible aux personnes handicapées et aux poussettes. Photos interdites. C’est l’été, il fait chaud, trop chaud. La piscine du camping affiche complet, vous n’avez pas réussi à trouver ce magnifique petit étang aux eaux claires dont on vous a parlé hier soir, la climatisation de la voiture donne des signes de fatigue… Tout n’est pas perdu pour autant. En route vers la jolie commune de Tourtoirac (650 habitants), réputée pour sa grotte, découverte en 1995 par le spéléologue Jean-Luc Sirieix après l’exploration d’un boyau souterrain complètement immergé. Depuis, un puits artificiel a été construit. Profond de 25 mètres, il permet d’accéder en toute sécurité (via l’ascenseur) à la grotte, où la température ambiante ne dépasse pas les 15 °C. On respire, on revit. C’est bon. C’est beau. Même si nous sommes en Périgord, ne comptez pas admirer des peintures ou gravures murales datant de la Préhistoire. La grotte est surtout réputée pour la beauté de son environnement et la richesse de ses stalagmites et stalactites. Le parcours est parfaitement aménagé et les éclairages se révèlent somptueux. De quoi régaler les yeux et rafraîchir le corps.
Le site troglodyte et le château de Commarque
24620 Les Eyzies-de-Tayac – Tél. : 05 53 59 00 25 – contact@commarque.com Ouvert d’avril à la fin des vacances de la Toussaint – avril à juin : de 11h à 19h – juillet/août : 10h à 20h – septembre : 10h à 19h – octobre : 11h à 18h. La partie privée du château (dans la vallée) est ouverte aux personnes handicapées – Parking ombragé – Wifi gratuit – Animaux en laisse autorisés – Restauration sur place. Deux visites pour le prix d’une ! À une petite dizaine de kilomètres des Eyzies, au cœur de la vallée de la Beune, le château de Commarque joue la proximité immédiate avec la grotte préhistorique. Habitée pendant des milliers d’années, elle recèle de véritables trésors pariétaux, dont le fameux cheval gravé. À l’instar des autres grottes du département, elle est fermée au public pour des raisons de préservation, mais une exposition permanente permet de se laisser gagner par l’esprit des lieux. Construit au XIIe siècle à l’initiative des abbés de Sarlat, quelque peu énervés par les ambitions de la famille Beynac (qui finirent d’ailleurs par s’y installer), le château a salement morflé pendant les guerres de religion puis fut abandonné au XVIIIe siècle, dans un état de quasi-ruine. Fort heureusement, Hubert de Commarque, descendant direct, en fit l’acquisition dans les années 1960 et entreprit de lourds travaux de réhabilitation. Depuis l’été 2016, les grandes salles des corps des logis sont ouvertes à la visite, après un an de travaux de restauration. Si vous n’êtes pas trop sujet au vertige, grimpez au sommet du donjon. En récompense de vos efforts, vous serez touché par le magnifique panorama de la vallée. De nombreuses animations (tir à l’arc, sculpture sur pierre…) pour petits et grands sont proposées en haute saison.
Les jardins de Marqueyssac
24220 Vézac- Tél : 05 53 31 36 36 – jardins@marqueyssac.com Ouvert toute l’année – Avril, mai, juin, septembre : de 10h à 19h – Juillet et août : 9h à 20h – Février, mars, octobre (jusqu’au 11 novembre) : 10h à 18h – Du 12 novembre à fin janvier : 14h à 17h. Site accessible aux personnes handicapées – Guide en braille disponible à l’entrée – Restaurant et salon de thé avec terrasse panoramique. Aménagés sur un éperon rocheux offrant une vue splendide de la vallée de la Dordogne et des villages alentour, les jardins de Marqueyssac s’étendent sur une surface de 22 hectares. Plus de six kilomètres de promenade attendent les visiteurs, au cours de laquelle ils pourront admirer les 150 000 buis taillés à la main. Les cabanes de pierres sèches, les chambres de verdure, le labyrinthe et les aires de jeu agrémentent la visite. En haute saison, les jardins se transforment en décor de conte de fées dès le crépuscule. Des milliers de chandelles sont allumées le long des chemins, contribuant à rendre l’endroit trrrrrrès romantique.
Crédit photo : Steve Shupe – Flickr
Monpazier
24540 Monpazier– Tél (Point Info Tourisme) : 05 53 22 68 59 – ot.monpazier@wanadoo.fr Ouvert toute l’année – Possibilité de visites guidées en haute-saison – Audioguide et plaquette en braille disponibles pour les malvoyants et les non-voyants. Le Sud-Ouest reste quand même LE territoire des bastides en France. Ces villages fortifiés, bâtis généralement d’une seule traite entre le XIIIe et le XIVe siècle, étaient agencés autour d’une place carrée, considérée comme le cœur de la cité. Elle accueillait la maison communale et on y organisait les marchés et les foires. Les rues se coupaient en angle droit, formant huit îlots qui encadraient la place, à l’image d’un échiquier. Monpazier, qui peut se vanter d’une histoire longue de 700 ans, n’a pas subi les outrages du temps. On considère que c’est aujourd’hui l’une des plus belles bastides de la région, à tel point qu’elle a été classée Grand Site national en 1991. Bien sûr, le village offre de vraies merveilles architecturales, comme la maison du Chapitre ou l’église Saint-Dominique, mais le plus simple est finalement de se promener le long de ses charretières et traversières en admirant toutes les habitations, dont la taille est identique. Après cette belle balade presque spirituelle, on squatte la terrasse du café de la place des Cornières et, entre deux gorgées de bière fraîche, on repère un p’tit resto super bien noté sur Trip Advisor.
Lascaux 4
Lieu-dit Lascaux, 24290 Montignac – Tél : 05 53 51 95 03 Ouverture : le 15 décembre 2016 C’est tout nouveau tout chaud ! Le passionnant feuilleton de Lascaux se poursuit. Après Lascaux I (la grotte originale, quoi), fermé au public en 1963 à cause de la rapide dégradation des œuvres pariétales, Lascaux II, fac-similé partiel ouvert en 1983, Lascaux III, exposition itinérante internationale, Lascaux IV ouvre ses portes en décembre 2016. L’évènement est de taille puisque le nouveau fac-similé proposera aux visiteurs la presque intégralité de la grotte découverte en 1940, soit 900 m² de parois reconstituées dans les plus infimes détails. Les relevés laser effectués dans la grotte ont permis de réaliser un modèle 3D et de reproduire de manière quasi parfaite les différentes salles originelles. Une trentaine de plasticiens de l’Atelier des fac-similés du Périgord s’est mobilisée pour reprendre chaque peinture. Bref, la dernière génération technologique et le talent des artistes permettent de proposer au public une immersion absolue dans l’univers de nos ancêtres.
On n’imagine quand même pas que la Dordogne ne consacre pas de nombreuses manifestations à ses délicieux produits, sans pour autant négliger la culture, la tradition et la fête.
Olivier Sorondo – 29 mars 2016 – Dernière MAJ : le 15 décembre 2022 à 17 h 13 min
Janvier
Fête de la truffe Sarlat – Mi-janvier Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com Le temps d’un week-end, de nombreuses animations sont organisées autour du précieux champignon (il faudrait plutôt écrire « ascomycète hypogé » mais c’est quand même moins évident). Les visiteurs peuvent profiter du grand marché aux truffes du Périgord, où produits frais et dérivés sont proposés à la vente. Les plus curieux participent aux ateliers de sensibilisation et d’identification, ce qui peut toujours être utile si on décide d’acheter soi-même quelques centaines de grammes du divin ascomycète lors d’un marché périgourdin. La fête est également l’occasion d’organiser le concours de l’Académie culinaire du foie gras et de la truffe, au cours duquel de jeunes chefs rivalisent d’imagination pour proposer le meilleur plat. Enfin, des démonstrations de cavage (pas gavage, même si nous sommes sur le même territoire) sont proposées au public, qui comprend un peu mieux la mission ardue des chiens chargés de débusquer la petite boule noire magique. Une truffe pour une truffe, le combat semble équitable.
Février
Fête de la noix Sarlat – Place de la Liberté – Première quinzaine de février Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com Vous avez à peine fini de digérer votre overdose de truffes qu’il faut repartir au combat. Fort heureusement, c’est toujours à Sarlat que ça se passe et cette fois, c’est à la noix qu’il faudra rendre honneur, et plus précisément aux quatre variétés AOC du Périgord. Mine de rien, on la trouve en Dordogne depuis près de 20 000 ans et son huile était tellement précieuse au XIIIe siècle qu’on l’utilisait pour payer les baux ou s’acquitter des dettes. En plus d’être savoureuse, la noix est bonne pour la santé, notamment grâce à sa riche teneur en arginine, un acide aminé favorisant la circulation sanguine. La manifestation est avant tout l’occasion d’organiser le concours régional d’huile de noix, mais le public n’est pas pour autant oublié : manifestations joyeuses, animations, rencontres avec les producteurs, dégustations diverses et variées, restauration (plats, desserts, apéritifs, liqueurs à base de noix) et démonstration de fabrication d’huile.
Mars
Sarlat en Périgord Fest’Oie Sarlat – Place de la Liberté – Début mars (ou fin février – Se renseigner auprès de l’OT de Sarlat) Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com Sarlat s’impose définitivement comme la ville de la bonne chère et sait rendre hommage à la richesse gastronomique du Périgord. Créé en 2009, Fest’Oie a vocation à placer sous les projecteurs le grand palmipède, qui souffre peut-être de la très dure concurrence du canard. Pourtant, sa chair donne naissance à un foie gras savoureux, aux saveurs certes moins prononcées, mais plus fines et délicates. L’oie se consomme de mille façons : magrets, gésiers, grillons, demoiselles, confits, brochettes… Pendant deux jours, les visiteurs peuvent profiter de l’ambiance un peu particulière de la manifestation, animée par des bandas. Les stands des producteurs sont nombreux et les dégustations encouragées. Des ateliers ludiques sont ouverts aux petits et grands. Le clou des festivités est le gargantuesque banquet organisé le dimanche midi pour près de 800 convives (réservation obligatoire). Pour 45 € (tarif 2016), une douzaine de plats à base d’oie (foie gras, confit, pot au feu, magret, carpaccio…) est servie, le tout arrosé par des vins locaux. Alors, elle est pas belle, la vie ?
Festival Expoésie Périgueux – Début mars (Manifestation organisée sur une dizaine de jours) Web: https://ferocemarquise.org Organisé par l’association Féroce Marquise depuis 2002, le festival provoque de multiples rencontres, en de multiples endroits de la ville, entre la poésie et toute autre forme d’art, qu’il soit visuel, sonore, musical ou lié à une performance. Pendant une dizaine de jours, les lectures, expositions, ateliers, performances, échanges se succèdent aux quatre coins et recoins de la ville. Les mots partent à l’assaut du public, les arts conquièrent la cité.
Avril
Foire de la Latière Saint-Aulaye – Place du Champ de Foire – 30 avril et 1er mai et deuxième dimanche de septembre Le hameau de la Latière, à proximité de Saint-Aulaye et aux abords de la dense forêt de la Double, reçoit chaque année des dizaines de milliers de visiteurs. Il faut dire que sa foire, organisée deux fois par an, jouit d’une solide réputation séculaire depuis le Moyen-Âge, qui vaut toutes les campagnes de marketing. Au printemps, la fête foraine s’impose : manèges, stands de tir, loteries, comptoirs de dégustation, camelots, ventes diverses et variées. C’est aussi et surtout la foire aux bestiaux (un mini salon de l’agriculture, en quelque sorte), avec ses vaches, chevaux, oies, canards…. Les artisans de France et Navarre sont présents, tout comme le sont les musiciens chargés d’animer la festivité. Le 1er mai, on met les petits plats dans les grands, avec la préparation de l’omelette à l’aillet géante (1 000 œufs et 10 kg de matières grasses), servie à 10 heures. Juste après, c’est la messe, dite au gré des trompes de chasse, qui marque le départ du pèlerinage vers la mystérieuse fontaine de Saint-Eutrope, au sujet de laquelle on dit que les eaux magiques soulagent les estropiés. Enfin, il convient d’assister à la fête du chien, au son de la musique folklorique et médiévale.
Le Printemps des Bastides Pays du Bergeracois – Avril à juin Tél : 05 53 06 83 29 – Web : www.pays-de-bergerac.com Initié par le Comité départemental de la Dordogne, le Printemps des Bastides, qui s’étend du mois d’avril au mois de juin, propose un riche programme de manifestations culturelles et artistiques dédiées aux différences et diversités des peuples de la planète. Spectacles, concerts, débats, projections, expositions, conférences et fêtes thématiques se multiplient à travers les cités du Bergeracois pour inciter le public à découvrir d’autres cultures et sensibilités.
Mai
La Ringueta, fête des jeux traditionnels occitans Sarlat – Week-end de la Pentecôte – Uniquement les années paires Tél: 05 53 31 45 45 – Web : www.ringueta-sarlat.fr Organisée sur deux jours, la Ringueta est le prétexte idéal pour tirer les enfants et les ados de leur télé, smartphone, tablette, PC, PlayStation 4, Xbox One, Wii U préférés. La fête populaire occitane rend un vibrant hommage aux jeux traditionnels et autres démonstrations physiques ou concours de force. Pas moins d’une soixantaine de jeux sont proposés aux visiteurs, parmi lesquels le rampeau (un jeu de quilles), le casse-toupine (à l’aide d’une perche, le candidat, les yeux bandés et que l’on a fait tourner sur lui-même quelques secondes, doit essayer de casser la toupine suspendue à une corde afin de recevoir une surprise), la tusta-poncha (enfoncer une pointe dans un billot de chêne en trois coups de marteau), etc. De nombreuses animations musicales et autres joyeusetés (initiation aux danses traditionnelles, épreuves de tir à la corde, mât de Cocagne à gravir, farandoles…) accompagnent la fête. Si toute cette dépense d’énergie vous a ouvert l’appétit, rendez-vous est fixé en soirée pour la Taulada, un savoureux dîner préparé à l’aide des spécialités locales et pour un prix très abordable. Enfin, un bal traditionnel animé par un groupe occitan vient conclure ce week-end hors du temps, au cours duquel vos enfants auront réalisé que tous les jeux ne fonctionnent pas obligatoirement à l’électricité. C’est pas rien.
Les journées du terroir Sarlat – Jeudi et vendredi de l’Ascension Tél: 05 53 31 45 45 – Web: www.sarlat-tourisme.com La ville de Sarlat donne décidément la part belle aux plaisirs de la bouche. Après les fêtes de la truffe, de la noix et de l’oie, on ressort les assiettes pour goûter toutes les productions périgourdines, nombreuses et variées, salées et sucrées, fondantes ou croquantes. Les producteurs proposent aux visiteurs de se régaler du fruit de leurs productions : noix, fraises, truffes, volailles, foie gras, miel, confitures, vins, digestifs… Des animations sont proposées aux petits et grands durant les deux jours, qui pourront venir caresser les animaux de la ferme.
Fête de la fraise Vergt – Troisième dimanche de mai Tél : 05 53 54 90 05 C’est le collectif des associations du canton de Vergt qui est à l’origine de cette manifestation, au regard de la longue tradition de culture de fraises dans le pays, favorisée par un climat dédié. Les fraises sont cultivées sur les coteaux boisés du Périgord, sous de très longs tunnels de plastique. Elles bénéficient du sigle de qualité officiel IGP, délivré par la Commission européenne, preuve de qualité. Plusieurs variétés sont proposées au public : gariguette, cirafine, cléry, Donna rouge, candiss… La fête est l’occasion d’aller à la rencontre des fraisiculteurs, qui prendront un vrai plaisir à répondre aux questions posées et à expliquer leur travail quotidien. C’est aussi et surtout l’occasion de se régaler, notamment lors des banquets organisés au cours desquels le fruit est mis en valeur. Il convient également d’assister au concours de la meilleure tarte aux fraises organisé par la Fédération des Patrons Boulangers Pâtissiers de la Dordogne et le Comité de la Fraise. Deux épreuves sont inscrites à l’ordre du jour, dont la première réservée aux pâtissiers amateurs et la seconde dédiée aux artisans boulangers pâtissiers. Et qui profite du fruit de ce challenge acharné ? À votre avis.
Juin
Fête du vin et de la gastronomie Chalais-en-Périgord – Place de Mavaleix – Dernier week-end de juin Web : www.vins-chalais.com Situé au cœur du Périgord vert, le village de Chalais organise chaque année sa traditionnelle fête du vin et de la gastronomie, une façon conviviale de fêter l’arrivée de l’été. Au total, une trentaine d’exposants viennent occuper les stands de la place Mavaleix, ce qui permet de les rencontrer et d’acheter directement leurs délicieuses productions. Les appellations ne sont pas limitées au seul département de la Dordogne ou aux limites du Sud-Ouest. On y trouve, entre autres, du champagne, du beaujolais, du pineau, des côtes de Bordeaux, du muscadet ou encore des vins de Touraine. D’autres stands sont dédiés aux plaisirs du bien manger : foie gras, fraises, fromages, galettes… Un dîner dansant est organisé le samedi et le dimanche soir. Bref, tous les ingrédients d’une fête de village joyeuse et légère.
Juillet
La Félibrée Chef-lieu de canton du Périgord – Premier dimanche de juillet Web : www.felibree-2016-saintaulaye.fr (blog dédié à la manifestation de 2016) Depuis 1903, la Félibrée est organisée chaque été dans un chef-lieu de canton différent. La fête, héritée des troubadours et de leurs chants, rend un hommage appuyé à la langue d’oc et à la culture occitane. Des guirlandes de feuilles, fabriquées tout au long de l’année pour l’évènement, sont accrochées à travers les rues de la ville. Le public, généralement très nombreux, découvre les activités traditionnelles, comme la fabrication de paniers d’osier ou de dentelle, le travail des potiers, le talent des artisans, le savoir-faire des cuisiniers. Tout au long de la journée, des défilés de groupes traditionnels sont organisés. On peut, et on doit, assister à la taulada, le célèbre banquet, qui précède la Cour d’Amour, une représentation de danses et de pièces de théâtre, dites bien sûr en langue d’oc. La Félibrée est organisée par l’association Lo Bornat dau Perigord (la rûche), école félibréenne du Périgord fondée en 1901. L’association est devenue l’ensemble des hommes et femmes dépositaires d’un savoir et des traditions de l’Occitanie.
Macadam Jazz Périgueux – Tous les mardis soirs de juillet à août Tél : 05 53 08 69 81 – Web : www.clap-perigueux.com Chaque mardi soir, de juillet à août, alors que la forte chaleur de la journée laisse progressivement la place aux douces températures du crépuscule, la ville de Périgueux nous invite à prendre l’apéritif en musique, sur des airs de jazz. Les groupes investissent les places de la ville et proposent deux rendez-vous par soirée. Le premier est fixé à 18h30 et constitue un prélude musical, une sorte de mise en bouche (ou plutôt oreilles). Le second débute à 20h30 sous la forme d’un concert plus structuré. Alors, on n’est pas bien là, détendu du tympan ?
La Truffe de Périgueux Périgueux – Juillet à août Tél : 05 53 08 69 81 – Web : www.clap-perigueux.com Ceux d’entre vous qui ressortent la fourchette et la serviette après avoir goulûment assisté à la fête de la truffe organisée à Sarlat en janvier en seront pour leurs frais. La Truffe de Périgueux, organisée par l’association CLAP (à qui l’on doit aussi Macadam Jazz), en collaboration avec France Bleu Périgord, est un concours de chansons françaises. Il permet aux artistes méconnus de venir chanter sur scène, face à un public nombreux et enthousiaste mais aussi devant un jury très attentif. Le concours n’oublie pas les plus jeunes puisque les chanteurs de 8 à 16 ans peuvent également se produire à travers une catégorie qui leur est dédiée. Les candidats se succèdent tout au long de l’été, jusqu’à la grande finale au cours de laquelle le vainqueur de l’année est désigné. Est-il besoin de rappeler que des artistes ont connu (et connaissent toujours) une grande carrière après avoir décroché le trophée ? Ce fut le cas pour Jeanne Cherhal, Miossec ou encore Linda Lemay. Excusez du peu.
Foire aux vins de Sigoulès Sigoulès – Troisième week-end de juillet Tél : 05 53 58 40 42 Retour aux plaisirs du palais. Depuis déjà une quarantaine d’années, la foire aux vins de Sigoulès accueille une petite centaine d’exposants, dont des viticulteurs du Bergeracois mais aussi d’autres régions. Les stands dédiés aux bons produits du terroir sont également fort nombreux. Limiter la foire à la dégustation et à la vente de vins serait une grave erreur. Pendant deux jours, les animations sont multiples et variées, au rythme des bandas : défilé des confréries, spectacle musical, concerts d’orchestres, jeux d’antan, danses traditionnelles, attractions foraines, soirée cabaret… Ceux qui auraient dégusté trop de Pécharmant le samedi soir pourront expier leur faute et soulager leur conscience en assistant à la messe du dimanche matin, animée aux couleurs des confréries. Encore faudra-t-il pouvoir se lever.
Festival des jeux du théâtre Sarlat – Deuxième quinzaine de juillet Tél : 05 53 31 10 83 – Web : www.festival-theatre-sarlat.com Le festival existe depuis 1952, né de la volonté d’unir le magnifique patrimoine de la ville et l’émotion de l’art dramatique. La manifestation propose des représentations théâtrales dans quatre lieux emblématiques de la cité : le jardin des Enfeus, le jardin du Plantier, l’abbaye de Sainte-Claire, la place de la Liberté. La programmation est confiée, depuis déjà de nombreuses années, à Jean-Paul Tribout, que le grand public connaît grâce à son interprétation de Gustave Pujol dans la série Les Brigades du Tigre mais qui est aussi et surtout un homme de théâtre, avec plus de 80 pièces à son palmarès. Chaque année, une vingtaine de pièces, classiques ou plus contemporaines, est proposée au public, ainsi que des lectures et des spectacles poétiques.
Crédit photo : Festival des Jeux du Théâtre de Sarlat en Périgord
Le Grand Souk La Jemaye – Juillet www.legrandsouk.com Initialement organisé à Ribérac, le festival pose sa scène à la Jemaye, et plus précisément aux abords de son grand étang. Chaque année, des chanteurs de France et du monde entier, confirmés ou débutants, viennent faire le show pendant deux jours.
Itinéraire baroque Saint-Astier et alentours – Fin juillet Tél : 05 53 90 05 13 – Web : www.itinerairebaroque.com Initié par l’organiste et chef d’orchestre Ton Koopman, le festival a la vocation d’organiser des concerts de musique baroque dans les églises romanes et châteaux du Périgord vert, avec le souci d’unir le patrimoine architectural, parfois oublié, à la magie des compositions de Bach ou Telemann. Une trentaine de concerts est ainsi proposée au public en quatre jours, répartis dans différents sites : l’abbaye de Brantôme, l’église de Mareuil, le château de Bourdeilles, l’abbatiale de Cercles…
Mimos, festival international des arts du mime et du geste Périgueux – Fin juillet Tél : 05 53 53 18 71 – Web : www.mimos.fr Chaque année depuis 1983, le festival Mimos « s’attache à refléter toute la diversité d’un art reposant sur le corps en mouvement : mime, théâtre gestuel, performance, danse, cirque, théâtre d’objets, marionnettes… » comme le précise son site Internet. Des artistes du monde entier viennent se produire au festival, le deuxième plus important au monde après celui de Londres. Le public assiste à une vingtaine de spectacles, qui peuvent être organisés sur scène, mais aussi dans les places, les rues et musées de la ville. En parallèle, Mim’Off permet à une vingtaine de compagnies d’aller à la rencontre des spectateurs en marge du festival. Leurs spectacles sont gratuits, mais rien n’interdit de déposer quelques euros dans le chapeau.
Festival Cultures au cœur Montignac – Dernière semaine de juillet Tél : 05 53 50 14 00 – Web : www.festivaldemontignac.fr Le festival se montre engagé dans le combat en faveur de la paix et de la rencontre des cultures du monde entier. Chaque été, des dizaines de groupes folkloriques internationaux viennent dévoiler les danses, chants et musiques traditionnels de leur pays. La manifestation propose également de nombreuses animations, des concerts gratuits à la bodega, des expositions, des conférences et même un marché artisanal.
Festival du Périgord noir Villes et villages du Périgord noir – Fin juillet à début octobre Tél : 05 53 51 95 17 – Web : www.festivalmusiqueperigordnoir.com Les concerts classiques sont organisés dans les églises qui jalonnent la magnifique vallée de la Vézère, choisies pour leur beauté architecturale mais surtout pour leur sonorité exceptionnelle, à même de rendre hommage au talent des musiciens. À chaque édition du festival, un thème central (« Haendel dans les collines » en 2015, « Drôles de dames » en 2016) est choisi, autour duquel s’établit la programmation.
Août
Festival des musiques épicées Saint-Aulaye – Premier week-end d’août Tél: 05 53 90 63 74 – Web: www.musiques-epicees.com Les terrasses du château de Saint-Aulaye, magnifique édifice dominant la rive gauche de la Dronne, accueillent pendant deux jours des groupes de cultures latine et occitane, dans une bonne grosse ambiance de fête.
Fête du couteau de Nontron Nontron – Début août Tél : 05 53 56 29 76 – Web : https://feteducouteau.typepad.fr On le sait, la tradition de la coutellerie est fort ancienne à Nontron. Il est donc logique que la fête de cet instrument, ô combien pratique, soit organisée dans cette charmante bourgade du Périgord vert qui reçoit le temps d’un week-end une centaine d’exposants venus du monde entier. Les passionnés pourront admirer des joyaux d’orfèvrerie, conçus et fabriqués par des artisans ayant une haute estime de leur métier. Le week-end précédent la fête est consacré au festival « Forges et métallurgie », qui rend honneur à l’un des plus anciens métiers du monde et qui permet au public de découvrir les ateliers de bas-fourneau, la fonderie de bronze et d’étain et d’assister à la démonstration de coulée de fonte dans le haut fourneau.
Sinfonia en Périgord Périgueux – Fin août Tél : 05 53 08 74 83 – Web : www.sinfonia-en-perigord.com Créé par Michel et David Théodorides en 1990, Sinfonia en Périgord est entièrement dédié à la musique baroque. Il offre la possibilité à de jeunes musiciens ou de nouvelles formations de rencontrer le public dans des lieux prestigieux de la région de Périgueux, sans pour autant oublier les orchestres plus confirmés. Cerise sur le gâteau, l’équipe du festival assure le suivi des graines de talent afin de s’assurer de la bonne évolution de leur carrière.
Septembre
Foire de la Saint-Cloud Badefols d’Ans – Deuxième week-end de septembre Au pied de l’imposant château, la foire de la Saint-Cloud prend ses quartiers chaque deuxième week-end de septembre. Un concours de veaux élevés sous la mère permet de repérer les plus beaux bestiaux, qui sont ensuite vendus à un prix légèrement supérieur. La foire est aussi l’occasion de profiter des nombreuses animations proposées et de se restaurer avec gourmandise puisque les premiers plats, tripes et bavettes, sont proposées dès 8 heures du matin (pour ceux qui auraient boudé leurs corn-flakes). Ambiance rurale garantie.
Foire exposition de Périgueux Marsac sur l’Isle – Mi-septembre Tél : 05 53 03 31 61 – Web : www.foire-exposition-perigueux.fr Organisée sur une semaine, la foire expo de Périgueux, qui est la troisième en importance en Aquitaine après celles de Bordeaux et de Pau, regroupe des centaines d’exposants de toutes sortes. Le public peut également profiter des manèges gratuits, des animations diverses et variées, du village occitan et des nombreux stands de dégustation de spécialités locales.
Novembre
La foire aux dindons Varaignes – 11 novembre Tél : 05 53 56 31 05 L’on dit que cette foire un peu particulière date du bon roi Henri IV. Le temps d’une journée, le dindon est à la fête, à tous les sens du terme. La journée commence par un défilé de gallinacés à travers les rues du village jusqu’à la place du château. Il s’ensuit un concours de glouglou, qui peut valoir le détour. Et si vous tombez sous le charme de ces adorables dindons, vous pourrez d’autant plus les apprécier rôtis lors du grand banquet de la foire, au cours duquel des châtaignes et du bourru sont également proposés aux convives. Plus de 130 exposants sont présents et les bandas se chargent d’assurer l’animation, que l’on devine joyeuse. Il est préférable d’arriver tôt, la manifestation accueille généralement plus de 15 000 visiteurs.
Les châteaux et autres édifices remarquables semblent appartenir depuis toujours au paysage et contribuent à la singularité du département.
Olivier Sorondo – 29 mars 2016 – Dernière MAJ : le 13 mars 2020 à 21 h 48 min
Des châteaux en veux-tu, en voilà
Forte d’une histoire qui remonte aux temps préhistoriques, la Dordogne peut s’enorgueillir d’un patrimoine copieux et varié constitué à travers les siècles : grottes ornées, dolmens et mégalithes, villages gaulois puis cités romaines, églises bâties dès le XIe siècle, châteaux et forteresses, bastides… Après Paris, c’est le département de France affichant le plus grand nombre de monuments historiques.
L’on dit du Périgord que c’est la terre aux mille et un châteaux. Cette surproductivité architecturale s’explique essentiellement par l’esprit de rébellion qui habita moult nobliaux hostiles aux attentes du comté du Périgord. De nombreuses forteresses furent alors érigées, aidées en cela par les tensions entre Plantagenêts et Capétiens, comme en témoignent les solides constructions de Beaumont-du-Périgord ou de Monpazier. Il convient également de mentionner les terribles invasions que subit le Périgord tout au long des siècles, sans omettre la guerre de Cent Ans, qui a encouragé l’édification de châteaux forts et de bastides.
Château de Biron – Crédit photo: Mossot – CC BY-SA 3.0
On trouve aussi, et fort heureusement, de magnifiques bâtisses sans vocation guerrière ou défensive. Généralement construites au cœur de grands domaines, elles servaient d’habitations principales ou de lieux de plaisance, à l’image de Château-l’Evêque ou de Vaugoubert.
Un patrimoine architectural apprécié du cinéma
La Dordogne est également remarquable par la diversité de ses demeures, qu’elles soient à colombages, creusées dans le roc, à toiture constituée d’ardoises, de tuiles ou de lauzes. À l’instar de nombreux autres territoires du pays, les matériaux ayant servi à la construction des habitations ont été trouvés à proximité. Ainsi, dans la région de Nontron, le granit est souvent utilisé ; dans le Ribéracois, la forte présence du calcaire influe sur l’architecture des maisons ; dans le pays de la Double, à l’ouest du département, ce sont l’argile et le bois qui ont constitué les matériaux de base.
Ce foisonnement patrimonial représente une sacrée aubaine pour les films dont le scénario évoque les temps passés. Parmi les multiples tournages, citons Le capitan, tourné en 1960 à Biron avec le virevoltant Jean Marais, Les duellistes, réalisé par Ridley en 1977 ou encore La fille de d’Artagnan, avec la very jolie Sophie Marceau, tourné en 1994. Ah, il faut la voir à dos de cheval dans les ruelles du village, se battre comme une furie avec sa longue épée sur la toiture du château, paraître innocente, belle et fraîche dans sa jolie robe jaune pinson.
Culture occitane
Au regard d’une histoire aussi riche, les Périgourdins (ou Périgordins, c’est selon) revendiquent fièrement les traditions qui se sont nourries des siècles passés. L’occitan y fut parlé dès le Xe siècle, grâce notamment aux histoires narrées par les troubadours de villages en bastides. On continue d’ailleurs de rendre hommage à cette culture occitane chaque année en Dordogne, à travers la Félibrée, organisée le premier dimanche de juillet dans un chef-lieu de canton, et ce depuis 1903. La fête folklorique réunit à chaque manifestation plusieurs dizaines de milliers de personnes. Le Président du Bournat, l’association en charge de l’évènement, a bien résumé en 2015 la finalité de la Félibrée : « Il s’agit de mettre en valeur la langue, la musique, les danses et les chants occitans, mais aussi d’être une vitrine des savoir-faire de notre département ».
Composé d’une grande variété de paysages répartis entre quatre régions naturelles bien distinctes, le département est réputé pour ses denses forêts de chênes, ses falaises calcaires et ses larges vallées que traversent les rivières sinueuses.
Olivier Sorondo – 28 mars 2016 – Dernière MAJ : le 13 mars 2020 à 21 h 41 min
♫♫ « Pourtant, que l’Périgord est rare,
Comment, peut-on s’imaginer,
En voyant un vol de canards,
Que l’hiver vient d’arriver ? » ♫♫
Telles auraient pu être les paroles de la célèbre chanson de Jean Ferrat si ce dernier avait jeté son dévolu sur cette province du Sud-Ouest.
Tout le monde le reconnaît : la Dordogne, c’est très joli. Cette beauté naturelle s’explique peut-être par la foultitude des petits pays qui composent le département. On apprécie tout autant les denses forêts de chênes, les murailles calcaires au sommet desquelles se dressent de fiers châteaux, les rivières sinueuses qui traversent les vallées et les coteaux mangés par la vigne.
L’omniprésence du sol calcaire et la densité des cours d’eau souterrains ont contribué à la naissance d’un grand nombre de gouffres et de grottes, pour la plus grande joie des spéléologues.
Ce cadeau de la nature a suscité la création de trois réserves: Liorac, marais de Groléjac et Peyssac.
La forêt est maîtresse en terres périgourdines, puisqu’elle occupe près de la moitié de la superficie (400 000 hectares). Elle est essentiellement composée de chênes, de noyers, de châtaigniers de frênes et de hêtres, mais les résineux marquent une belle progression, jusqu’à occuper 100 000 hectares.
La profusion des cours d’eau s’accompagne naturellement d’une grande diversité de poissons, parmi lesquels il convient de citer le saumon atlantique, la lamproie fluviatile, la carpe, la truite ou encore l’esturgeon. Plus au sec, la faune se compose de différentes espèces animales : sangliers, blaireaux, chevreuils, lièvres, grands corbeaux et encore faucons pèlerins à flanc de falaises.
Il est d’usage de considérer la Dordogne selon une palette polychromique, chaque Périgord revendiquant fièrement sa particularité et la richesse de son terroir.
Le Périgord vert
C’est Jules Verne qui est à l’origine de l’expression, après un séjour dans le pays de Brantôme. L’écrivain avait remarqué la prédominance des prairies et des forêts dans cette partie nordique du département, où tombe souvent la pluie et émergent les rivières comme la Dronne, l’Isle ou le Bandiat qui vont ensuite devenir plus matures et imposantes dans les vallées du Périgord, plus au sud.
Le Périgord vert est une terre de polyculture, qui privilégie l’élevage. Il n’est pas rare d’observer les gentilles vaches limousines se la couler douce dans les nombreux prés aux abords des petites routes.
Les amoureux de la nature ne manqueront pas d’aller à la découverte du parc naturel régional Périgord-Limousin, qui fut créé en 1998. Proposant une superficie de près de 2 000 km², habité par 50 000 Périgordins, l’espace est richement doté de forêts de châtaigniers, de plateaux calcaires, de rivières vives et autres sites naturels magnifiques. On y organise chaque année des fêtes qui valent le détour (festival des bandas, fête du cèpe, carnaval des Soufflets…) et de nombreux édifices et musées sont ouverts au public.
La Dronne à Brantôme – Crédit photo: O.S. p/s FranceSudOuest
Le Périgord blanc
Plus au sud, après avoir traversé la noble forêt de la Double, se distingue le Périgord blanc, dont l’appellation est tirée des plateaux et des falaises calcaires, sans oublier les pierrailles du Causse. Composé des vallées de l’Isle et de l’Auvezère et de paysages joliment vallonnés, le pays regroupe entre autres les communes de Périgueux, de Saint-Astier, de Neuvic ou encore de Sorges.
Les sols de cette partie du département, essentiellement composés de sable et d’argile, ne permettent pas une polyculture aussi riche qu’en Périgord vert mais la diversité de ses terrains autorise de jolies productions de blé, de maïs, d’orge et de fraises.
Le Périgord pourpre
C’est la couleur que prennent les feuilles de vignes à l’automne qui est à l’origine de l’appellation de ce territoire du département situé au Sud-Ouest. Nous sommes ici dans le pays de Bergerac, de Monbazillac et de Monpazier. Le climat agréable contribue aux nombreuses cultures du pays, comme le maïs, les vergers, le tabac. C’est avant tout la terre des vignobles et des bastides.
Le Périgord noir
Enfin, au Sud-Est se trouve la dernière entité du département, qui tire son nom des épaisses forêts de chênes-verts et de châtaigniers dont la canopée assombrit les paysages. Le Périgord noir est essentiellement calqué sur l’arrondissement de Sarlat-la-Canéda et l’on y trouve la majeure partie des sites préhistoriques (Lascaux, Les Eyzies…) ainsi que les châteaux hauts perchés de la vallée de la Dordogne (Domme, Castelnaud…). Les gastronomes trouvent ici la béatitude grâce à la truffe et au cèpe, sans oublier la production de foie gras.
De l’homo erectus à l’addict iPhonus, la Dordogne est le témoin privilégié de notre très longue histoire.
Olivier Sorondo – 28 mars 2016 – Dernière MAJ : le 13 mars 2020 à 21 h 38 min
La préhistoire
La présence humaine est attestée en Dordogne depuis 450 000 ans. Ce furent d’abord les Homo erectus ou Acheuléens, dont des traces ont été découvertes dans le gisement de la Micoque aux Eyzies, puis les Hommes de Néandertal (-100 000 ans), repérés au Moustier, et les Homo sapiens sapiens (-35 000 ans), aussi connus comme les Hommes de Cro-Magnon, selon le nom du lieu-dit aux Eyzies.
Les Homo erectus (dont le qualitatif est tiré du fait qu’ils se tenaient droit et marchaient sur leurs deux pieds) savaient allumer un feu, tailler des silex, dits bifaces, et édifier des huttes sommaires à l’aide de branchages. Leur survivance reposait sur la chasse et la cueillette de végétaux.
Les Hommes de Néandertal ont également vécu dans la région périgourdine, jusqu’à leur disparition vers -35 000. À la différence des Acheuléens, les Néandertaliens enterraient leurs morts. Des tombes d’adultes et d’enfants ont ainsi été retrouvées au Moustier, au Pech de l’Aze ou encore à la Ferrassie.
Ce furent enfin les Homos sapiens sapiens, sans doute originaires de l’Est de la Méditerranée, qui s’installèrent en terres périgourdines. Les Hommes de Cro-Magnon, considérés comme nos ancêtres directs, savaient concevoir des statuettes, peindre sur les parois des grottes, fabriquer des outils, pêcher des poissons à l’aide d’hameçons et profiter des nombreuses ressources offertes par leur territoire. En revanche, il semblerait qu’ils n’aient jamais dépassé les phases éliminatoires de Questions pour un champion.
Grâce aux fouilles menées depuis 1863, plus de 200 gisements préhistoriques ont été découverts en Dordogne, principalement dans la zone des Eyzies-de-Tayac et tout au long de la Vézère et de la Beune. Ainsi, l’abri de Laugerie-Haute a servi de refuge pendant des millénaires aux populations préhistoriques. Le gisement de la Madeleine, en aval de Tursac, a révélé lors des premières fouilles d’innombrables richesses : outils en ivoire, accessoires de parures, silex taillés et même une plaquette d’ivoire affichant un magnifique dessin de mammouth. L’abri du Moustier a permis d’exhumer le squelette d’un adolescent de type néandertalien.
Dans le domaine de l’art pariétal, la grotte des Combarelles provoqua l’étonnement puis la joie des préhistoriens, dont le célèbre abbé Breuil, lors de son exploration en 1901. Près de 300 figures y furent découvertes (pour la plupart gravées), datant du magdalénien et représentant notamment des animaux, une main cernée de noir, des formes humaines et même des anatomies génitales, ce qui tendrait à prouver que les graffitis vulgaires que l’on observe parfois sur les murs de nos cités modernes seraient en fait l’œuvre de personnes particulièrement cultivées et férues d’histoire.
En 1940, quatre adolescents découvrirent accidentellement, à proximité de Montignac, une grotte dont les parois étaient ornées de somptueuses fresques d’animaux, éclatantes grâce à leurs coloris préservés depuis près de 17 000 ans. La grotte de Lascaux suscita rapidement l’engouement phénoménal du public et des scientifiques. Les visites de multiplièrent et, en l’espace d’une vingtaine d’années, la pollution engendrée par les curieux commença à dégrader les peintures. Il fut décidé de fermer définitivement le site en 1963.
La dernière découverte est celle de la grotte de Cussac, en septembre 2000, à proximité de la commune du Buisson de Cadouin. La grotte révèle des centaines de gravures d’animaux (mammouths, chevaux, rhinocéros…) dont certaines sont gigantesques. On y a également retrouvé des ossements humains de plus de 29 000 ans.
Par souci de conservation, la plupart des sites préhistoriques de la Dordogne sont fermés au grand public. Il est possible de se consoler en visant le site de Lascaux II, fac-similé situé à 200 mètres de la grotte originale. Les plasticiens ont effectué un travail de grande qualité, reproduisant, au centimètre près, les peintures originales de la salle des Taureaux et du diverticule des Félins. La précision de la reconstitution semble avoir séduit le public puisque 250 000 visites sont enregistrées chaque année.
Enfin, les passionnés de grottes et de silex peuvent visiter le musée national de la Préhistoire, aux Eyzies, qui conserve des dizaines de milliers de pièces issues du paléolithique. Il convient de mentionner également le centre d’accueil du pôle international de la Préhistoire, ouvert depuis 2010, dont la vocation est de valoriser le patrimoine de la vallée de la Vézère. Le centre fournit toutes les explications utiles à ceux qui envisagent d’emprunter le parcours des sites préhistoriques et de s’imprégner d’une époque au cours de laquelle les hommes réussissaient à (sur)vivre sans smartphone ni GPS. Chapeau.
L’Antiquité et le Moyen-Âge
Les terres de la Dordogne, essentiellement les vallées de l’Isle, de la Vézère et de l’Auvézère, furent longuement habitées par les Petrocorii (ou encore Pétrocores ou Prétocoriens), peuple gaulois d’origine celte, dont l’étymologie signifie « quatre tribus » ou bien « quatre armées », selon les historiens. C’est d’ailleurs ce terme de Petrocorii qui a fini par donner le nom de Périgord.
En -52, les Prétocoriens, réputés pour l’excellence de leur travail du fer, envoyèrent 5 000 hommes prêter main-forte à Vercingétorix pour lutter contre l’invasion des légions romaines, en toute connaissance de cause si l’on se réfère à ce court passage historique :
« Prends garde, fier Pétrocorien,
Réfléchis avant de prendre les armes,
Car, si tu es battu,
César te fera couper les mains ! »
C’est donc légèrement amputés que nos ancêtres durent se résoudre à accepter la présence romaine dans leurs belles contrées, qui était déjà avérée depuis quelques décennies. La culture, la langue, la pratique religieuse changèrent. Les terres reçurent de nouvelles cultures, comme le châtaignier et la vigne. L’architecture urbaine se modifia, au profit d’un agencement en plan ordonné autour de deux axes : le cardo (nord-sud) et le decumanus (est-ouest). Vesunna (Périgueux) qui devint une cité réputée et prospère, riche de 10 000 habitants, illustre bien ce nouvel agencement citadin. Les curieux peuvent retrouver quelques vestiges, comme ceux de l’amphithéâtre (construit au 1er siècle, considéré comme l’un des plus vastes de Gaule) et des remparts de l’ancienne citadelle.
Au Ve siècle, les Wisigoths installèrent leur empire en Aquitaine et dans tout le midi de la Gaule. En 507, la bataille de Vouillé, aussi brève que violente, contraria quelque peu les projets du roi Alaric II, ce dernier se faisant transpercer par l’épée vengeresse de Clovis en personne, rois des Francs et guerrier redoutable. Désemparés, les Wisigoths prirent la sage décision de décamper plus au Sud. Grâce à cette victoire, qui précéda la conquête de Toulouse un an plus tard, Clovis repoussa les limites du royaume jusqu’aux Pyrénées.
Quand même un peu fatigués par toutes ces invasions de gens pas forcément sympas (on ne parle même pas de celles des Gascons et des Normands), les habitants du Périgord durent encore supporter les hordes sarrasines au début du VIIIe siècle. Leur présence est toujours visible à travers le nom de certaines communes du département : Maurens, Sarrasac, Mauriac…
Le Périgord fut ensuite érigé en comté et rattaché au royaume d’Aquitaine, sous l’impulsion des Carolingiens. Au cours du Xe siècle, quatre baronnies se firent jour : Mareuil, Brison, Bourdeilles et Beynac, toutes dévouées à la cause royale.
Parmi la lignée de comtes, l’histoire retient Adalbert, réputé pour son appétit guerrier, successeur d’Hélie de Talleyrand-Périgord. En juillet 987, la proclamation d’Hugues Capet comme roi de France sonne le glas de la dynastie carolingienne. Le nouveau souverain, élu par les vassaux, doit faire face à Adalbert, qui combat le comte de Blois aux portes de Tours. Le roi lui enjoint par lettre de lever le siège et lui rappelle que les comtes sont avant tout des fonctionnaires au service de la royauté. Piqué, Adalbert lui répond que ce sont pourtant les ducs et les comtes qui l’on élu roi.
L’échange est resté célèbre :
« – Adalbert, qui t’a fait comte ?
– Hugues, qui t’a fait roi ? »
Ca-ssé !
Aliénor d’Aquitaine par Frederick Sandys, 1858, musée national de Cardiff
En 1154, le mariage de la jolie duchesse Aliénor d’Aquitaine avec Henri II Plantagenêt fit basculer le Périgord du côté british de la force, ce qui émoussa quelque peu l’humeur pourtant joviale des comtes périgourdins. De longues décennies durant, des châteaux furent édifiés et de nombreuses batailles engagées contre l’envahisseur angloy. Ainsi, en 1356, les assauts de l’armée anglaise contre la ville de Périgueux furent repoussés à trois reprises. Mieux encore, jamais Sarlat-la-Canéda ne courba l’échine face aux Anglais. Le Périgord dut néanmoins faire face à des épisodes moins heureux tout au long de la guerre de Cent Ans, comme les violentes chevauchées du Prince Noir, fils d’Edouard III, et de son armée, dépêchés sur place pour défendre les possessions familiales. Fort heureusement, Bertrand du Guesclin parvint à reprendre quelques territoires, dont Bourdeilles en 1377 et Saint-Astier en 1379.
Au terme de multiples soubresauts et changements de souverains, le comté du Périgord rejoignit la couronne de France en 1454, non sans une dernière petite baston entre amis, qui est restée gravée dans l’histoire : la bataille de Castillon.
De la Renaissance à la Dordogne
Ce qu’il y a de bien avec les guerres, c’est que même quand on n’en veut plus, il y en a encore. Aux conflits territoriaux succédèrent les luttes religieuses. Au XVIe siècle, le Périgord fut particulièrement perméable à la Réforme et à l’expansion du protestantisme. Périgueux tomba ainsi en 1575 sous l’influence de Guy de Montferrand, dit Langoiran, et son fidèle copain Geoffroy de Vivans. La cité resta aux mains des protestants jusqu’en 1581, date à laquelle ils furent renversés par les catholiques. D’autres villes périgourdines subirent également les sanglantes ambitions des protestants à cette période : Bergerac, Monpazier, Ribérac, Nontron…
L’édit de Nantes, promulgué en 1598 par le roi Henri IV, mit un terme aux troubles secouant le Périgord et les autres territoires du royaume. La révocation du verset religieux de l’édit, décidée par Louis XIV en 1685, provoqua finalement l’exil de milliers de protestants des principales cités de la région. Beaucoup d’entre eux s’installèrent définitivement en Hollande.
La Révolution française ne souleva pas de puissants bouleversements à l’échelle locale – quelques nobles décapités pour marquer le cou(p) – et permit la création du département de la Dordogne en 1790, aux contours proches de l’ancienne province du Périgord.
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